paysages en un clic : déserts

Publié le par imagiter.over-blog.com

paysages en un clic : déserts

J'enfonçai les pieds dans la peau ensablée. Des dunes à perte de vue, habillant le désert en tournant ses pages de sable au vent crevant, redonnaient l'océan qui avait bien du, un jour, y appuyer son entière cage thoracique à se rouler dans les draps moites de sa nuit. Abandonnant son empreinte au petit jour. Le désert mamelonné à l'infini en ondulations dansées pour l'œil seul est bien l'empreinte la plus nue que nous puissions découvrir de la Terre de nos cerveaux. L'empreinte d'une étreinte si lointaine, si profondément cachée dans le passé, que le vent depuis passe son temps à ranger les feuilles de sable, que nous n'avons plus, depuis, cessé de mouler cette étreinte du ciel de nos palais. A t'en retourner l'agile doigt de la glotte. Tes pieds labourent la chair duveteuse du sable. Pendant que le soleil s'accélérait à boire le bleu sonnant du ciel comme à nos temporelles tempes, d'où un sel de blancheur réussissait à faire des cieux l'ébloui miroir des poussiéreuses marches de la soif, qu'ouvre tout recueil du désert. Des rigoles crayeuses me sillonnaient la gorge, collant les rebords de ces acides canyons entre eux. La salive, telle de farineux buissons, pouvait difficilement s'y frayer, effrayer un passage et rebondissait, sans se badigeonner, sur les sèches parois, en abrupt ravalement. Le ballon ridé de ton palais et tes dents - rivages d'étoiles. La nuit te remonte à la bouche.

Un puits qui tapissait ta glotte de l'innocence d'une oasis ne tarissait plus cette fraîcheur. Ton palais est strié des mêmes ourlets que le désert qui, en écho, se fait écrin de nos chairs aquatiques. Ton corps de vasque claire trempa, ainsi, le papier à cigarette de tes frissons 'une rapide langue. Le haut palmier de ton regard agitait ses fruits lourds dont la courbe gonflait de plénitude lisse l'entrejambe de ton pagne. Bronzé de pépins, tu hérissais ton dos dans l'arc de ton attente. Le désert ne gardant de la forêt qu'un pivotement mécanique. Tournant juste sur leurs gonds ses seins de sable. Aussi les glandes sont retirées de leurs bourses paisibles. Un lumière te jaillit du fond du ventre des temps. Tandis que les grains de la soif se resserrent. Nous hurlons, aplatis, collés à la robe de sable, nous hurlons de silence, la bouche tendue comme une gourde bien ronde au soleil liquide des nuits. Aux heures ensoleillées des nuits qui étancheront la soif de nos repos. Le puits qui, dès que tu le vois, te donne l'impression de te monter à la bouche - courbait le lait serpentant de brouillard nacré, s'emplissait de fraîcheur d'étoiles, irradiait le ronronnement d'un chat, dont le ventre blanc ébourifferait de touffes étouffées le soyeux de tes yeux. Le puits s'amplifiait de multiples ruisselets de pulsations, le globe gonflé de sable se tendant dans l'abondance de ta salive. Les glandes qui de ta torride soif font érection. Les glandes qui rendent nos corps si aquatiques prêts à l'évaporation, avalaient leur liqueur aqueuse. Le bout du puits vibre entre tes lèvres, agace ta langue. Tes caresses continuaient à prendre sur le vent que déployaient les dattiers mousseux. La peau pleine et ferme se treillant d'un filet de petites étoiles sombres nouant les fines mailles du tissu filant. Le sable criblait une chair de poule - apparemment. Les seins de sable se mirent, alors, à frissonner aux effleurements descendus de tes yeux. L'à peine glissé bout de ton doigt pétrissant d'émotion la chair fragile, dont s'extirpait une pointe extensible, érectile, qui bourdonnait aux mouvements de tes doigts. Une flaque brune avec des mottes ondulantes l'enroulait. La soif des yeux est étanchée jusqu'à ce que leurs seules coquilles sèches demeurent, premières aréoles. La tétine du téton se détendit en geyser serein. Les seins sautent maintenant comme cette envie d'être bus. Ils prirent comme leur l'irruption de ton ventre éclatant de fruit tentaculaire, quand tu aspirais la joie de ta bouche à moduler a salive, à découper ta langue de mangue, à vibrer l'ivoire de tes dents de brefs mordillements, à boire le goût de ta respiration mêlée d'un halètement des seins de sable, moulés d'un tapis d'oasis, quand s'y pressaient à plein des battements - que te renvoyait le doigt rapide qui dressait ton ventre, comme à l'intérieur de la sève ruisselante des mamelles de ton repos. Tous les laits giclèrent.

A mesure qu'elle se déshabillait ta verge s'habillait. Ôtée d'elle-même, le cœur de ton désir habitait, s'amplifiant, l'espace de ce qu'elle. Pouvait contenir. Il te sembla, alors, que ton sexe allait jaillir dans ta bouche commue excroissance nacrée. C'est pourtant très habituellement ce que l'on sent dans le désert.

Au désert déserté.

(à suivre)

Publié dans littératures

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