Le « droit » de civiliser à coups de coups ?

Publié le par imagiter.over-blog.com

Le « droit » de civiliser à coups de coups ?

Nous avons souvent rencontré, au détour d’une phrase, ce désir expansif «d’offrir la civilisation » à qui en serait dépourvu. Le hiatus criant c’est que ce cadeau mirobolant est, presque toujours, offert de force. Quel est donc ce mystère ?

Partons du plus trivial, du plus particulier, afin de parvenir au plus général. Profitons du livre de M.M.Kaye – Pavillons lointains 1 (The far pavillons), 1978. Où un enfant anglais (Ash), aux parents décédés, a été élevé (et très bien) en Inde. Puis ramené en Angleterre par le frère de son père. Le voici au collège, stigmatisé en tant que « Pandy »… « (…) auquel il convenait d’apprendre comment se conduire en pays civilisé. L’apprentissage se révéla douloureux. Au lieu de s’y soumettre, Ash se défendit comme ce qui fut jugé « éminemment peu sportif », tout au contraire apparemment du fait consistant à se mettre à six contre Ash [ summum de civilisation, non ?] quand on s’aperçut que deux ne suffisaient pas pour le dominer » (p. 121). Tout est dit : la civilisation se présente, alors, telle une grande déloyauté, une gerbe d’injustices, une inégalité qui ne peut venir que d’un manque intégral d’éducation. De fait, la plupart du temps, qui veut offrir la civilisation se conduit comme un non civilisé complet !!!

Nous avons, ici, une origine bien méconnue du capitalisme qui se prétend le libre marché de la « compétition » ouverte à tous. Alors qu’il n’est que rentes de situations dissymétriques, monopoles tous aussi illégaux les uns que les autres, inégalités de brutes régressives…alors que la compétition exige L’ÉGALITÉ…Dans une « compétition » sportive tout le monde part A ÉGALITÉ. Et le doit, de fait…sinon il n’y a plus…compétition – mais dictatures, voies de faits et privilèges dénaturés…Sur une course de 10 km, vous ne voyez pas trop une personne qui, à coups d’argent, se fait déposer au km 9. Les plus pauvres restant au point 0. Tous les autres s’échelonnant sur le parcours de la soi-disant course. Il n’y plus là de compétition. Du tout. Compétition c’est tout le monde sur la même ligne de départ. Et des « handicaps » pour ceux qui sont les plus avantagés. Et qu’il s’agit de compenser - ces avantages. Afin, justement, qu’il y ait « vraie » compétition avec tout le monde des chances identiques.

De ce fait, les capitalistes pratiquent, identiquement, l’anti-compétition, les déloyautés partout, les anti-règles du jeu, le refus du fair play, les hors de loi, etc.…la civilisation c’est produire des règles hyper malhonnêtes que les autres doivent suivre. Et pas soi…

Second extrait qui atteint le général : « nous avions été admis à créer des comptoirs commerciaux. Nous ne pouvions permettre que le commerce fût constamment gêné par des mesquines petites guerres entre princes rivaux [ et donc les mesquines petites guerres commerciales ne dérangent, elles, personne… ]. Il importait de maintenir la paix, et c’est ce que nous avons fait […à l’aide de massacres bien inutiles]. Grâce à Dieu, nous avons pu ramener la prospérité [pour qui déjà ?] dans ce malheureux pays [ !], pour faire profiter des bienfaits du progrès un peuple qui, depuis des siècles, endurait l’oppression des prêtres cupides et de monarques belliqueux […la civilisation offerte a produit qu’ils endurent, désormais, l’oppression des financiers cupides et des lobbies belliqueux]. Mais on ne peut arrêter le progrès. Nous sommes au XIX siècle et le monde commence à devenir trop petit pour qu’il soit permis d’en laisser d’aussi grandes portions dans le même état qu’au Moyen Âge. » (p.119). Le tableau complet est dressé : le désintéressement généreux et l’abnégation infinie [toute la prospérité n’est que pour les pauvres- est il affirmé ici…] oui de cette civilisation éclairée arrache des mains de personnages un peu cupides des populations qui sont, globalement (ordres sociaux protecteurs, solidarités, prises en compte de chacun-e, cultures vivantes, etc.- tout chose de grande valeur pour les individus…), oui sont bien plus démunies (et qui les aura donc démuni au point que tous les voient…démunies ?) d’être tombées aux mains de personnages immensément plus cupides.

Qui se parent, hors tout dialogue, de toutes les qualités : semeurs d’ordre par la création de désordres globaux. De conducteurs de progrès au point de laisse la planète exsangue. Etc. Voyons voir !!! Troisième extrait… : « Ash se demandait ce que son oncle, et les autres, aurait pensé si Hira Lal ou Koda Dad s’étaient soudain présentés dans toute la ville, avec les canons, les éléphants et les soldats de l’armée de Gulkote, pour s’installer partout et gérer les propriétés occidentales à leurs seules idées. Oncle Matthew et les autres se seraient-ils inclinés de bonne grâce et auraient-ils acceptés leur domination, parce que, civilisés, ils étaient capables de diriger leurs affaires mieux qu’ils ne le faisaient ? » (P. 119)…la civilisation étant un concept universel, il ne peut jamais être unilatéral, à la seule disposition des occidentaux. A leur seule taille et adaptable à toutes leurs lubies langagières. D’où – s’il y avait un « au nom de la civilisation offerte » par l’ex Tiers Monde un retournement de situation - l’attitude des occidentaux seraient-elles civilisées, empreintes du bon sens d’accepter une civilisation qui ferait tout mieux qu’eux ?…

….puisque, partout sur la Terre, nul n’apprécie « aucunement que des étrangers, si efficients et bien intentionnés soient-ils, » viennent vivre à leur place !!! Et sans jamais leur demander leur avis.

Ces 3 extraits concernant une réalité vécue dans la seconde moitié du 19 ème siècle auraient pu être écrits de nos jours. En conséquence, les auto-proclamés civilisés occidentaux, dans le domaine des relations sociales et du développement inter-personnel, n’ont pas avancé d’un centimètre dans le progrès depuis des siècles. Ne sont pas – face au monde entier – devenus plus civilisés. La conclusion en devient que le concept de civilisation leur est bifide, double face, double jeu, duel, Janus de duplicité. Pour qui le subi il n’est que désobligeant, insultant, inhospitalier, exclueur, voire violent. Pour ces auto-proclamés civilisés, il est une aliénation de fermeture sur soi. Une autarcie non partageable : donc non « offrable » au monde… avec une évidence (qui n’a pas à être remise en cause) de supériorité mondiale. Un droit divin et royal (qui n’a pas à être remis en cause) de considérer le monde comme lui appartenant tout entier, avec le droit manifeste d’envahir les pays, de maltraiter les populations et de leur dérober toutes les richesses (puisqu’ils n’en ont pas l’emploi…osent ces cyniques nihilistes)…Des siècles après – ce genre d’arguments comme le concept faussé demeurent identiques dans les têtes !!! Aucun changement, aucune évolution – dans les faits !!! Nous nous sentons défenseurs de la vraie civilisation – et, contre les prétendants illégitimes, nous ne la voyons que d’un seul bloc, franche et droite. Sans faux fuyants !!!

D’où la nécessité d’un bilan :

***** Bien la civilisation « offerte » c’est le refus puéril de la vraie compétition, et tout le monde, financièrement, égal au départ.

**** Et la civilisation universelle se voit dégradée…à usage exclusif, exorbitant et abusif des seuls…occidentaux…

Ainsi - afin de préserver avec ardeur l’universalité –

….la solution est donc une civilisation non plus offerte mais…PARTAGÉE !!!

Tellement plus sûr de « partager » identiquement la « même » civilisation, non ?

………C’est alors que la civilisation se hissera au rang de…cadeau pour tous !!!

trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuitshttp://www.freethewords.org/, onglet 4 "Nul n'est nul", onglet 3 "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), onglet 4 " La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir " et "L'anticommunication comment ça fonctionne ?", onglet 2 "L'ardeur sociale" et "Le roman de l'économie", onglet 3 "Why do we left the left wings ?", onglet 2 "Comment devenir un (e) athée du capitalisme". Et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE, onglet 3, LE ROMAN DE L’ÉCONOMIE, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui s'est emparés des désemparés ? qui a détressé les détressés ? qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? s'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs, endetteurs, capital au noir ou argent clandestin, etc), onglet 2.

Résistances au changement Impliquent changement de résistances

Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser

Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.

La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité

L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?

Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres

Le si rare moment de la jubilation

La façon d’écrire se nomme infini respect

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