Partir pour répartir ?

Publié le par imagiter.over-blog.com

Partir pour répartir ?

Pourquoi persister à ressasser que l’Histoire serait un éternel recommencement. Pour ne jamais partir à point. Ce qui sous-entend bien que jamais nous n’aurions pleinement conscience des évènements. Et plus aucune personnalité qui permette de résister à la volonté – donc circulaire – d’un seul individu et/ou d’un groupe de personnes. Qui agite(nt) un friselis de changements en surface mais continue(nt) éternellement pareillement en plus ample profondeur du toujours pareil…de l’égale…et identique vie-pour-tous. Ce ronron qui pollue les têtes conformistes n‘est plus…viral du tout. Non cela ne fonctionne plus…vrai, on peut partir !

Tout ceci semble si erroné. L’Histoire existe bien : prochaine ère celle de l’abolition du très obsolète capitalisme. Et rien n’y ressemble, non plus, à un éternel recommencement : nous ne sommes pas dans un train circulaire à attendre que les choses se résolvent d’elles-mêmes. Sans jamais notre intervention ni participation. Nous devons tout inventer, inviter ou ré-inviter…Nous avions déjà abordé la problématique dans un article du 30 juin 2015 http://www.imagiter.fr/2015/06/tout-ce-qui-ne-re-commence-pas-disparait.html « Tout ce qui ne re-Commence pas disparaît ». Tout en sachant que nous ne pouvions traiter toute la problématique en un seul post. Notamment, que vient faire partir dans l’éternel retour - s’il existe du moins. Partir n’y sert à rien et rester guère plus : trop d’absurdité tue la surdité… L’aliénation y serait telle que nous ne vivrions plus que dans un récit préétabli. Le plus souvent abstrait…Stop là….stop top…attention au départ !

Partir juste, et avant tout, pour répartir sera la seconde grande partie de cet article en deux autres posts.

La première en plein mouvements : pourquoi en revenons toujours à penser à partir de partir ?

Bon, déjà, il sonne bien que de partir de partir…oui c’est parti !!! Il faut un point de départ qui fasse la frontière entre un avant : qui n’est pas parti. Et un après qui est parti. Et c’est parti. Fusée qui écarte vite toute la routine qui précédait la route. Qui ne nous permet plus que le nouveau. Le tout neuf. L’original d’origine.

Bien – mais la route est-elle droite alors ? Elle risque bien de l’être dès que notre conscience éveillée aura parcouru, mentalement, tout le chemin du cheminement. Puisque déjà partir montre plusieurs facettes. Dont celles de :

1 ) -- La défaite – partir tel abandonner, quitter, émigrer, s’expatrier, immigrer, oui fuir !!!

2 ) -- La victoire en couvaison : partir vers…gloire, libération, découverte, essor, projet, délivrance, œuvre, émancipation, fortune !!!

Mais est-ce que ces potentialités vont répondre à leur rêves premiers précédant les départs, démarrages, décollages, appareillages, envols ?

Nous allons donc voyager dans toutes les contrées rencontrées des différents potentiels. Oui à …partir de nos propres découvertes. De liens écrits ou de liens vidéos. Afin de parvenir à un périple qui réponde aux questions sans jamais secréter aucune nouvelle question.

Commençons par se parcourir soi-même de la première question. Mais comment voyager ? Bien il faut, à un moment, partir. Être partant (et nous reviendrons sur ce partant parti !). Mais – après le départ ? Sébastien Jallade, dans son « Appel de la route - Petite mystique du voyageur en partance, 2009 – nous ouvre la philosophie du vrai voyageur – Aussi commence-t-il ainsi : « Les quelques jours qui précèdent un départ, ralentis dans leur écoulement par le poids de l’attente, m’ont toujours plu au-delà de ce que je peux dire. C’est que je trouve en eux un peu de la fébrilité qui précède l’arrivée d’un orage sur une ville asséchée et, dans l’épaisseur de la température, l’annonce des aéroports, des trains pour l’Orient, un début de solitude frôlant la sérénité.C’est aussi le temps d’errer en quête des livres qui m’accompagneront dans les mois ou les semaines à venir. »

Enfin de l’air frais…Ensuite, il va peut dévider la pelote du tout parcours…« Pour écrire un récit de voyage il ne reste plus qu’à reprendre ses notes et à tenter de restituer les paysages et les moments. Le voyage est une source inépuisable de péripéties ». Le voyage lent, de préférence. Pour s’imprégner il faut du temps. D’autant mieux que « le premier vecteur de l’écriture c’est... l’œil. Regarder, voir. Puis écrire. Retranscrire. »

«Tout écrivain est le traducteur d’une voix extérieure. » La difficulté étant de trouver cette «voix », mais aussi de « percer la surface exotique ».

D’où ces propos qui proposent de « regarder longtemps avant d’écrire pour éviter de

s’arrêter trop vite sur des détails que l’on ne considérera trois jours plus tard qu’avec indifférence. Surtout se débarrasser de l’encombrante griserie de la nouveauté. » Il s’agit de trouver ce « regard oblique », celui qui permet de vraiment capter le réel, quand «l’œil autant que l’âme se fait réceptacle de sensations ». Oui, afin d’avoir une appréhension du réel « non pas exactement plus complète, mais plus dense. » L’écriture en voyage est, alors, « l’occasion attendue de densifier les choses, de redonner un peu de matière et d’en extraire, derrière le chaos, un sens encore fragile. » Bien sûr il faut à l’écrivant un « isolement relatif » et un « espace de disponibilité favorable à l’écriture. »

Ne serait-ce que pour chercher et découvrir le mot juste, puis trouver la correspondance entre un son et un sens, et ce afin de traduire cette « réalité indiscutable faite de souvenirs et de mots ». Le tout pour créer cette « réalité composite et complexe dans laquelle il devient difficile de distinguer le fait réel de ce qui s’y est greffé. » Etc.

L’essentiel demeurant toutefois - et quel que soit le niveau, la qualité, la partie de la personnalité, la sensibilité, la langue, etc – le si simple de quoi est-il PARTI ? et où est-il ARRIVE ? La réponse est à être « devenu » un vrai voyageur – oui de oui, le vrai voyageur tel le seul qui reste respectueux de tout. Et qui s’est forgé le plus beau bijou possible. « Ne rien changer sauf soi-même » - toute forme de colonialisme enfin gommée. Comment aura –t-on pu prendre, un jour, ce canal de l’abaissement radical de soi-même ? Enfin à la fin, oui oser envahir les autres, les piétiner, les spolier, les dépouiller, outrager leur hospitalité – et, ensuite, les insulter à fond.

1) tout en continuant le pillage

2) et en crachant le déshonneur et l’indignité du que c’est pour leur bien, que c’est parce qu’ils ne sont pas civilisés (donc dès qu’ils seront « civilisés » ils viendront nous faire pareil – puisqu’ils en « auront le droit », alors - ah ce n’est pas ça non plus ? )

Et quoi encore ? Et jamais de réponse : toujours la pire des pires des conduites que celle du colonisateur, de l’impérialiste – et…toujours l’excès de bonne conscience, l’auto-proclamation que sa majesté loufoque a toujours raison. Non mais quel cerveau plus que détraqué que celui d’un colonialiste ? Le « vrai » voyageur, avec son talisman plus beau qu’un bijou, efface tout…désormais tout départ doit accepter le « Ne rien changer sauf soi-même ». Qui semble tant le sommet de la civilisation vraie. Comme celui de la démocratie réelle.

Aussitôt le cynisme qui ne supporte aucune joie chez les autres. Que le bonheur d’autrui semble rendre psychopathe - de ricaner…hêhêhéééhèèèhêhê

Voyage pour repartir https://fr.wiktionary.org/wiki/r%C3%A9partir

Cet article, lui, semble signifier non pas « le tu repasseras » très insultant de cynisme sec…mais dès tout répartir tu repartiras (quels médiums omniscients que ces égoïstes toujours prêts à nous postillonner les prévisions post-datées – mais en omettant toujours de s’inclure dedans).

http://p9.storage.canalblog.com/97/00/1114148/94582360.jpg

n'oublions pas la couverture

http://b.imdoc.fr/1/divers/default/photo/7978231797/16826377270/default-pars-img.jpg?v=11

c'est bien parti...

Oui le voyage éternel recommencement (le rapport avec l’Histoire). Lorsque plus qu’une seule version de tout sera seule acceptée. L’appui c’est de Nicolas Bouvier, Il faudra repartir. Voyages inédits, 2012. Pointe déjà bien l’impératif trop catégorique du « il faut »…et donc il faux pas…Voici quelques petits extraits :

«Ce titre pose quant au voyage la question de la raison de sa récidive vécue comme un besoin de recommencer. Sans prétendre résoudre l’énigme de cette « pulsion », et a fortiori fournir la réponse épuisant la question, l’étude d’un corpus de lettres de réclamation écrites par des voyageurs déçus nous a cependant conduit à distinguer au moins quatre grandes catégories de causes à l’origine de ce récidivisme même…

1 L’initiation ; 2 La collection ; 3 L’addiction ; 4 La consolation ;

1 L’initiation . Le voyage étant considéré par le voyageur comme un apprentissage perpétuel, récidiver n’est plus tant en ce cas une répétition que la poursuite pédagogique d’un idéal inscrit dans la continuité indéfinie d’une expérience d’initiation. Peu importe qu’il s’agisse de séjour ou d’itinérance, de stage ou de circuit, d’immersion ou de circulation. Voyager, dans tous les cas, c’est apprendre ; et l’on n’a jamais fini de s’instruire au fil d’un voyage dès lors moins recommencé que poursuivi, sans cesse augmenté et somme toute continué…

Comme disait Montaigne, « le monde est un livre suffisant » et voyager, c’est en quelque manière, de voyage en voyage, comme un chapitre après un autre, étape après étape, tour après tour, détour après détour, apprendre en explorant : s’instruire en « lisant » le monde – qu’on le découvre ou qu’on le vérifie, en Don Quichotte soucieux de corroborer ses lectures.

2 La collection (…) Le projet d’acquisition d’un savoir cède ici le pas à la performance. Le motif avancé par cette récidive est un idéal d’exhaustivité (« je veux faire tous les pays », dit le quantifrène). Mais cet alibi cache mal la dérive du concept vers des usages maniaco-ostentatoires transformant l’expérience de découverte du voyage-leçon en voyage-butin ou en voyage-trophée. Cette collectionnite n’est pas une tendance nouvelle, ni une cause rare.

Elle participe même, depuis longtemps, activement au mythe du « grand voyageur », sujet souvent confondu avec ce cumulard qui a « roulé sa bosse » partout, « fait » tous les pays et « bouclé » dix tours du monde. Revenu de tout, on le nomme d’ordinaire globe-trotter et beaucoup s’en inspirent. Mais il prend aussi la forme de ce que l’on peut appeler un… serial traveller.

3 L’addiction (…) L’on est cette fois dans le voyage réitéré pour de bon par la reproduction, selon un fantasme de reconstitution qui génère des habitudes immuables, une fidélité indétournable, cette rigidité addictive étant portée par un impératif catégorique de prévision fixant la répétition de tout – du lieu, des jours, des itinéraires, des étapes, des séjours, des activités, des protagonistes, etc.

4 La consolation (…) »

http://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-2004-2-page-299.htm

Le voyage addictif comme un éternel retour ? La mécanique amphétaminique du Partir et repartir toujours et encore repartir. Toujours plus pressée-oppressante. Plus hachée sans repos ni pause (pour sans dépôt ni cause).

« Quant à son développement, on peut enfin noter le rapport quasi mécanique de cette pratique cyclique de la mobilité d’agrément avec l’urbanisation, un état de civilisation qui voit les sociétés, au prorata de la taille de leurs agglomérations, émettre en réaction d’autant plus de départs en vacances que les villes sont grandes.

(…) Aussi, pour finir, faut-il bien se garder de confondre le support et la fonction, notamment en croyant que tel lieu manifeste invariablement tel désir parce qu’il en prescrirait la fonction ou l’usage à son visiteur. Par exemple, que l’appel du désert et l’envie de solitude ne peuvent trouver réponse qu’au Sahara ou au Groenland. Une cabane en forêt ou un fond de jardin peut suffire, tout comme la rencontre de l’autre ne requiert pas à tout coup un pays lointain pour faire écho au songe altruiste. Ainsi Claire Bretécher, moquant ses célèbres Frustrés en vacances, fait dire à l’un deux : « Cette idée d’aller dans le tiers-monde alors que le quart-monde est à sept stations de métro (9) ! » (Claire Bretécher, Tourista, 2007). En revanche, et en dépit des apparences géographiques, une randonnée à dix ou quinze dans le Kalahari, le Queyras ou le Taklamakân relèvera bien du cénobitisme tandis que la tentation sociétale et le désir de foule peuvent aussi bien se satisfaire dans un festival, à la plage, en camping ou, évidemment, en ville. Évidemment ?

« Si j’avais à imaginer un nouveau Robinson, déclara Roland Barthes, je ne le placerai pas dans une île déserte mais dans une ville de douze millions d’habitants, dont il ne saurait déchiffrer ni la parole ni l’écriture : ce serait là, je crois, la forme moderne du mythe . » Roland Barthes, Essais critiques, t. IV, Le Bruissement de la langue, 1984. » (Nicolas Bouvier, Il faudra repartir. Voyages inédits).

L’énigme enfin résolue : ce n’est pas repartir qu’il faut….

….mais de toujours partir quant il le faut !!!

…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"

Que le vaste humour vous grandisse et vous nourrisse !!!

Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif

(à suivre)

tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***

**** trouvez, aussi, un compliment à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 1 "Les mamelles du repos", "Remue- ménage" et "L'athéâtre", onglet 2 "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" ou bien "L'intelligence indestructible du capitalisme ?" et "La star des stars", "L'ardeur sociale" ou, encore, "Présent !", onglet 3 "La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques", et "Rien de plus solide que le solidaire", sinon, onglet 4 "Où trouver encore du sérieux ?", "Nul n'est nul", "Je ne parle plus à qui a raison" ou bien, encore, "Assentiments aux sentiments".

Résistances au changement Impliquent changement de résistances

Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser

Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.

La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité

L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?

Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres

Le si rare moment de la jubilation

La façon d’écrire se nomme infini respect

………………………

Si ce post a su retenir votre attention dans les 3 800 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu

c'est dit...

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l’élan bien brisé, pris au piège, au filet – mais non c’était juste un faux filet

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faut pas me prendre pour un camp de vacances

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partir pour répartir

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voyage immobile

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M
Les voyages forment la jeunesse, aller voir si l'herbe est meilleur ailleurs. Bien, partir à la rencontre des personnes que l'on croisent sans les voir est aussi une aventure !
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