La mise en pilotage automatique de la société avec les chiffres qui dirigent seuls tout le monde ?
Ce qui compte vraiment pour la civilisation n’emprunte pas le langage des chiffres. D’ailleurs, les mots soulignent que c’est à un niveau supérieur à eux que tout se passe : puisque l’on dé-chiffre. On se tire donc du chiffre. La chiffre représentait un langage brut et autonome : la clé de la liberté, tant individuelle que collective, c’est de dé-chiffrer, faire le contraire du chiffre !!! Or, l’ultralibéralisme qui, depuis 1980 s’est toujours plus durci, est devenu, désormais, un dogmatisme fanatique : le chiffre COMMANDE tout puisqu’il est le Dieu social sur Terre. Nous sommes donc toutes et tous en grand péril : les résultats de la gouvernance par les nombres sont désastreux. Mais la forme religieuse qui a créé cette grave illusion sociale (…la mise en pilotage automatique des affaires humaines où ce sont les chiffres qui « dirigent » la société entière et sans discussion possible !!!) en est la pire des régressions. Nous allons découvrir, ici, toute l’horreur surhumaine de la rêverie glacée du capitalisme…
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Comme le sujet est d’une grande difficulté nous allons, surtout, présenter quelques extraits et une interview d’Alain Supiot qui est le personnage qui, actuellement, y a le mieux pensé…
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D’abord un recadrage historique (poursuivi, plus activement, dans l’entrevue en fin d’article) :
Le chiffre est donc devenu, désormais, le dogme central (à résonance très religieuse) mais c’est très récent : à peine plus de 30 ans !!!
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Avant, établis dans des zones de rationalités, de prudences, de circonspections et de claire Raison, les chiffres ont viré, récemment, à la magie d’auto-régulation, à la supra-religion et à la régression échevelée des cœurs. Les chiffres…« sont devenus dans les années 1980 d’hystériques agents d’une mondialité débridée, au risque 30 ans plus tard, de se muer en un Golem incontrôlable de chiffres, de tableaux de chiffres, de tableaux de tableaux de chiffres…. Aujourd’hui, l’immense majorité des transactions financières sont réalisées automatiquement entre serveurs distants et l’immense majorité des transactions qui ne sont pas automatiques sont des transactions «dérivées » de l’économie des échanges de biens et des services. Les résultats – et la transparence - de ces vertigineuses dérivations comptables sont incertains et l’histoire immédiate, celle de la crise que nous vivons encore, montre que les prophéties des grands prêtres de la finance ne s’auto-réalisent pas très souvent. »
http://sms.hypotheses.org/1685
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La philosophie pragmatique, d’où ce nouveau dogmatisme scientiste (donc non scientifique) est tout issu, dit tout le contraire de l’ultralibéralisme devenu fanatiquement délirant :
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« D’après la philosophie pragmatique du langage, les mots ne servent pas qu’à décrire les choses mais à les faire exister en les disant. Si je dis «dehors, il pleut», je décris certes une réalité qui existe indépendamment de ma volonté, mais je tente aussi de créer un contexte où il est admis avec mon interlocuteur que la distinction entre un dedans et un dehors a du sens. Je peux alors lui donner l’ordre de rentrer dedans s’il pleut. C’est ce mouvement performatif où dire vise à « faire faire » qui a intéressé certains sociologues et théoriciens des organisations. Cette théorie éclaire la possibilité de faire parler les chiffres.
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Ceux-ci doivent tout d’abord viser à faire exister ce qu’ils désignent. Telle est précisément leur fonction : compter, c’est rendre visible, manipulable certaines choses et pas d’autres. En tant qu’acte de langage, leur visée performative est de déclarer que ce qui est compté compte… et doit être compté. Ils (nous) parlent et nous les faisons parler lorsque nous parvenons à leur donner ce pouvoir. Dans cette nouvelle relation qui se constitue entre les chiffres et les choses, les chiffres prennent donc une importance en eux-mêmes. Un troisième personnage entre alors en scène : les porte-paroles des chiffres. Disant ce que les chiffres sont, ils disent aussi ce que les chiffres- et l’organisation du chiffrage- doivent être, ainsi que leur place dans ce devant être. »
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C’est, alors, que le rêve de l’harmonie par les chiffres est en train de devenir le pire des cauchemars dysharmoniques sociétaux ?
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« L’essor de la gouvernance par les nombres n’est pas un accident de l’histoire. La recherche des principes ultimes qui président à l’ordre du monde combine depuis longtemps la loi et le nombre au travers de la physique et des mathématiques, s’agissant de l’ordre de la nature ; du droit et de l’économie, s’agissant de l’ordre social. La situation est comparable dans l’ordre religieux, où la soumission à la loi divine et la contemplation mystique de vérités absolues ont été reconnues comme deux voies différentes d’accès au divin.
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La gouvernance par les nombres n’emporte pas du reste la disparition des lois, mais la soumission de leur contenu à un calcul d’utilité, en sorte qu’elles servent les « harmonies économiques » qui présideraient au fonctionnement des sociétés humaines. Mais la loi peut-elle être ramenée au nombre ? Fait-elle autre chose qu’exprimer des accords parfaits que les mathématiques seraient susceptibles de dévoiler ? Ou bien possède-t-elle son domaine propre, qui serait de surmonter les discordes constitutives de la vie en société ? Ces questions se posent tous les jours à nos gouvernants, tiraillés entre la représentation quantifiée de l’économie et de la société et ce qui reste de représentation démocratique des gouvernés. Un détour par l’histoire est nécessaire pour y répondre et comprendre à la fois les raisons anciennes et les échecs prévisibles du projet de gouvernance par les nombres.
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La fascination pour les nombres et pour leur pouvoir ordonnateur est ancienne ; elle n’est pas propre aux cultures de l’Occident. L’attention portée à leur valeur emblématique est l’un des traits saillants de la pensée chinoise. et l’on sait tout ce que les mathématiques doivent à l’Inde et aux mondes arabe et persan. Mais c’est dans le monde occidental que les attentes à leur égard n’ont cessé de s’étendre : d’abord objets de contemplation, ils sont devenus des moyens de connaissance puis de prévision, avant d’être dotés d’une force proprement juridique avec la pratique contemporaine de la gouvernance par les nombres. (...)"
http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/SUPIOT/52661
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Buts poursuivis par Alain Supiot dans toutes ces études ? Mettre fin, le plus vite possible, au délire fanatique ultralibéral et renouer avec L’esprit de Philadelphie soit toute l’œuvre normative d’après guerre.
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« Les propagandes visant à faire passer le cours pris par la globalisation économique pour un fait de nature, s’imposant sans discussion possible à l’humanité entière, semblent avoir recouvert jusqu’au souvenir des leçons sociales qui avaient été tirées de l’expérience des deux guerres mondiales. La foi dans l’infaillibilité des marchés a remplacé la volonté de faire régner un peu de justice dans la production et la répartition des richesses à l’échelle du monde, condamnant à la paupérisation, la migration, l’exclusion ou la violence la foule immense des perdants du nouvel ordre économique mondial. La faillite actuelle de ce système incite à remettre à jour l’œuvre normative de la fin de la guerre, que la dogmatique ultralibérale s’est employée à faire disparaître. Ce livre invite à renouer avec l’esprit de la Déclaration de Philadelphie de 1944, pour dissiper le mirage du Marché total et tracer les voies nouvelles de la Justice sociale. »
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D’où le titre de son dernier ouvrage « La Gouvernance par les nombres » qu’il explique ainsi :
« Le sentiment de « malaise dans la civilisation » n’est pas nouveau, mais il a retrouvé aujourd’hui en Europe une intensité sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. La saturation de l’espace public par des discours économiques et identitaires est le symptôme d’une crise dont les causes profondes sont institutionnelles. La Loi, la démocratie, l’État, et tous les cadres juridiques auxquels nous continuons de nous référer, sont bousculés par la résurgence du vieux rêve occidental d’une harmonie fondée sur le calcul. Réactivé d’abord par le taylorisme et la planification soviétique, ce projet scientiste prend aujourd’hui la forme d’une gouvernance par les nombres, qui se déploie sous l’égide de la « globalisation ». La raison du pouvoir n’est plus recherchée dans une instance souveraine transcendant la société, mais dans des normes inhérentes à son bon fonctionnement. Prospère sur ces bases un nouvel idéal normatif, qui vise la réalisation efficace d’objectifs mesurables plutôt que l’obéissance à des lois justes. Porté par la révolution numérique, ce nouvel imaginaire institutionnel est celui d’une société où la loi cède la place au programme et la réglementation à la régulation. Mais dès lors que leur sécurité n’est pas garantie par une loi s’appliquant également à tous, les hommes n’ont plus d’autre issue que de faire allégeance à plus fort qu’eux. Radicalisant l’aspiration à un pouvoir impersonnel, qui caractérisait déjà l’affirmation du règne de la loi, la gouvernance par les nombres donne ainsi paradoxalement le jour à un monde dominé par les liens d’allégeance. »
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Les quelques extraits précédents ont éveillé notre compréhension. Poursuivons en ce sens. L’entrevue avec « L’usine nouvelle » déplie, elle, des explications très historiques. Puisque c’est nécessaire afin de s’apercevoir comment tous les EFFETS PERVERS du capitalisme se sont, d’abord, condensés et puis se sont, largement, amplifiés afin d’aboutir à cet enfer social actuel.
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Q : Vous parlez d’un basculement, d’un changement de civilisation actuellement à l’œuvre. Comment le caractériseriez-vous ?
Alain Supiot - Pour comprendre les transformations à l’œuvre à une époque donnée il faut identifier l’imaginaire qui la domine. Cet imaginaire partagé imprègne en effet toutes nos façons de penser : les institutions, les arts, les sciences et les techniques. Une des thèses de mon livre est qu’à la révolution numérique correspond un changement d’imaginaire.
Depuis la fin du Moyen âge, les Occidentaux se sont représentés le monde sur le modèle de l’horloge. Depuis l’invention de la machine de Turing et les débuts de l’informatique, ils le conçoivent sur le modèle de l’ordinateur, c’est-à-dire comme une machine programmée et programmable. Cette représentation influence nos manières d’organiser les rapports sociaux et en particulier notre conception du droit et des institutions, c’est-à-dire les règles qui gouvernent et rendent possible la vie en société.
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Q : Quand et comment s’opère le passage de l’horloge à l’ordinateur ?
Comme souvent, le changement d’imaginaire a commencé dans l’ordre juridique avant de s’exprimer au plan scientifique et technique. La perte de la foi dans l’existence d’un souverain législateur date du XIXe siècle et de la première crise de légitimité de l’État. C’est cette crise qui a donné naissance à l’État social, mais aussi aux expériences totalitaires du XXe siècle qui ont cherché dans la science les "vraies lois" devant régir l’humanité. Au plan scientifique et technique ce sont dès les années 30, de grandes découvertes mathématiques – notamment celles de Gödel, puis l’invention de la machine de Turing et les débuts de l’informatique, qui marquent ce passage à l’imaginaire cybernétique – . Il faut lire à ce sujet les écrits visionnaires de Norbert Wiener, l’une des pères de la cybernétique. Selon lui, on peut penser de la même façon les hommes, les machines et le vivant. Tous sont des dispositifs de traitement de l’information.
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Trois concepts jouent un rôle essentiel dans cette nouvelle vision de l’homme et du monde : le programme, le feedback (aujourd’hui nous dirions la "réactivité") et la performance. "L’homme machine" des XVII-XVIIIe siècles disparaît, ou plus exactement il se métamorphose en "machine intelligente", machine programmable par des objectifs chiffrés.
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C’est exactement à la même période de l’immédiat après-guerre que débute la "révolution managériale" avec notamment l’invention de la direction par objectifs, due notamment à Peter Drucker. Il faut souligner que ce dernier mettait en garde contre les limites de sa méthode. Pour lui, l’évaluation devait demeurer une autoévaluation et ne pas servir à un "contrôle de domination" qui ruinerait ses effets.
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Le fantasme aujourd’hui poursuivi est celui d’une mise en pilotage automatique de toutes les affaires humaines.
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Bien sûr on s’est empressé d’oublier ces mises en garde et de s’engouffrer dans ces impasses. De la même façon que le taylorisme, cette nouvelle conception de la direction des hommes par objectifs chiffrés, après avoir été conçue pour les entreprises, a été étendue à la société tout entière. Avec pour effet une nouvelle restriction du champ laissé au politique et à la délibération démocratique. Ce n’est plus seulement le travail en tant que tel, mais aussi sa durée et son prix qui devraient être soustraits au politique pour être régis par les mécanismes autorégulateurs du marché.
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Là où le libéralisme économique plaçait encore le calcul économique sous l’égide des lois, l’ultralibéralisme place les lois sous l’égide du calcul économique. Le fantasme aujourd’hui poursuivi est celui d’une mise en pilotage automatique des affaires humaines, comme on peut le voir dans le Traité sur la gouvernance de l’Union monétaire européenne, qui prévoit des mécanismes "déclenchés automatiquement" en cas d’écart dans la réalisation de trajectoires chiffrées.
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Q : « On pense le travailleur sur le modèle de l’ordinateur au lieu de penser l’ordinateur comme un moyen d’humaniser le travail", écrivez-vous. N’est-ce pas là ce qui résume votre pensée sur le travail ?
La question du travail est effectivement centrale, car c’est dans le travail que, pour le meilleur et pour le pire, l’homme inscrit les images qui l’animent dans l’ordre des réalités du monde et qu’il se confronte à ces réalités. Autrement dit, on ne peut penser le travail sans dépasser la dichotomie du sujet et de l’objet. Faute d’un tel dépassement nous sommes condamnés à ce que le grand géographe Augustin Berque appelle la "forclusion du travail".
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Permettez-moi, pour éclairer ce point, de revenir un peu arrière, à la fin de la Première Guerre mondiale. Deux leçons passablement antinomiques ont été tirées de cette expérience épouvantable. La première et je n’y reviens pas, fut la possibilité d’une "mobilisation totale" de la ressource humaine et l’extension du taylorisme à l’organisation de la société tout entière. Possibilité continuée en temps de paix et qui prend aujourd’hui la forme de ce que le Premier ministre britannique, M. Cameron, appelle le Global race, c’est-à-dire une course mortelle pour survivre sur un marché devenu total.
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La seconde leçon fut inscrite par le traité de Versailles au fronton de l’Organisation internationale du travail : "il n’est pas de paix durable sans justice sociale", d’où la mission confiée à cette Organisation de garantir à l’échelle du globe l’établissement d’un "régime de travail réellement humain". SI l’on prend cette notion au sérieux au lieu de la cantonner aux seules conditions de travail (durée et salaire), on est conduit à identifier deux formes de déshumanisation du travail. La première est celle du taylorisme immortalisée par Chaplin : c’est un déni de la pensée et la réduction du travail à l’obéissance mécanique à des ordres. Ce qu’en droit du travail on a appelé à la même époque la subordination. La seconde est un déni de la réalité et l’assimilation du travail à un processus programmé de traitement d’information. C’est à cette forme de déshumanisation que conduit la gouvernance par les nombres, dès lors qu’elle asservit le travailleur à la satisfaction d’indicateurs de performance chiffrés, à l’aune desquels il est évalué indépendamment des effets réels de son travail.
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L’indicateur se confond alors avec l’objectif, coupant le travailleur du monde réel et l’enfermant dans des boucles spéculatives dont il ne peut sortir que par la fraude ou la dépression. À la différence du taylorisme, qui interdisait de penser et condamnait à l’abrutissement, la gouvernance par les nombres prétend programmer l’usage des facultés cérébrales en vue de la réalisation de performances quantifiables. Je donne ainsi l’exemple d’un réseau bancaire ayant donné pour objectif à ses salariés, non pas d’atteindre un certain chiffre d’affaires, mais d’atteindre un chiffre supérieur à celui des autres agences, qui s’affichait en temps réel sur leurs ordinateurs.
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Cette déconnexion du travail de la réalité de ses produits met en péril, non plus la santé physique, mais la santé mentale, avec la montée depuis les années 90 de ce qu’on appelle les risques psychosociaux. Se représenter l’être humain comme un ordinateur programmable n’est pas moins, mais encore plus délirant que se le représenter comme une pièce d’horlogerie, et cela fait courir des risques qui ne pèsent pas seulement sur les individus mais sur l’organisation tout entière, qu’il s’agisse de l’entreprise ou de la société dans son ensemble
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Q : Qui est responsable ? Les dirigeants ?
L’un des traits les plus préoccupants de la gouvernance par les nombres est que plus personne n’est responsable, au sens plein de ce terme. Car à la différence du taylorisme, elle affecte aussi les dirigeants, qui sont eux aussi "programmés" pour réaliser des objectifs quantifiés. Autrement dit qui ne sont pas dans l’action, mais dans la réaction à des signaux chiffrés, qu’il s’agisse du cours de bourse ou des sondages d’opinion.
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Q : La gouvernance par les nombres menace-t-elle l’entreprise comme institution ? De quelle manière ?
L’entreprise est l’institution la plus menacée par la Gouvernance par les nombres. Les lois qui ont mis en œuvre les recettes de la Corporate governance — notamment dans le domaine comptable ou de la rémunération des dirigeants — ont permis d’asservir ces derniers aux objectifs de création de valeur pour l’actionnaire, plongeant les entreprises dans un court-termisme incompatible avec la véritable innovation. C’est sur ce genre de réformes que devraient revenir ceux qui prétendent "aimer l’entreprise". Plutôt que de s’acharner à faire disparaître le repos dominical, on ferait bien de s’inspirer de l’exemple des grandes entreprises allemandes, qui ont décidé de déconnecter leurs cadres de leur messagerie pendant leurs heures et jours de repos. Restaurer un travail "réellement humain" est, sur le long terme, la clé du succès économique."
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Parvenus jusque ici, nous sommes absolument soulevés d’horreur devant cette grave MALADIE MENTALE qu’est devenu ce capitalisme. Il faut vraiment être fou pour « croire » à une telle déshumanisation totalitaire !!! Qui n’est pas submergé de répulsions envers ces pensées extrêmement malsaines (si travesties par la trop nuisible propagande) a bien perdu toute sensibilité humaine !!!
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Et d’autres éléments de nous revenir en mémoire … Actuellement, nous découvrons tellement de documents, d’études, de démonstrations ou de raisonnements qui nous démontrent le manque de SÉRIEUX COMPLET de ce qui est nommé l’économie mondialisée : tout cela relève du bricolage très approximatif et ne repose sur rien de vraiment prouvé ni de solidement réfléchi.
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Voici 2 exemples
1) -Tous les chiffres sur l’Afrique sont faux :
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« Les pays dits riches, sont ceux qui disposent de toutes les institutions, possible pour traquer les différentes opérations qui vont rentrer dans le calcul du PIB. Alors qu’en Afrique, le manque de ressources fait souvent qu’il n’existe même pas le département de statistiques dans certains pays. La conséquence logique aurait donc été que ces organismes (qui établissent les chiffres « faux » sur l’Afrique) soient d’accord entre eux pour déterminer les pays les plus riches et être divergents là où les chiffres font défaut justement.
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La plupart de ceux qui élaborent depuis Washington des chiffres sur l’Afrique, sont des bureaucrates qui ont besoin d’une Afrique pauvre pour justifier l’existence même de l’institution qui les paye. Alors on abonde à outrance, dans le sens des fantasmes de la supériorité raciale, avec une Afrique à terre qui signifierait le triomphe de la race de celui qui élabore ces chiffres.
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Et l’on constate alors des chiffrages bricolés et très mal agencés. Aussi, cette unanimité sur l’Afrique est suspecte et nous indique à croire que la décision de mettre l’Afrique au bas de l’échelle ne résulte d’aucun chiffre remonté depuis les territoires, mais d’une simple supposition et ajustement, de la part des gens qui n’ont jamais mis les pieds en Afrique et qui ne la connaissent qu’à travers des films racistes qui peignent une Afrique toujours sauvages et où les animaux sont mille fois plus importants que les humains. »
http://www.legrandsoir.info/voici-pourquoi-toutes-les-statistiques-sur-l-afrique-sont-fausses.html
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2) - Toute la Bourse est truquée
Et, ici, les cheveux se dressent la tête. Des fous irresponsables et complètement inconscients sont aux commandes !!!
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"Selon le journaliste américain Michael Lewis, la Bourse de New York serait truquée, au profit d’automates bourrés d’algorithmes qui achètent et vendent à la vitesse de la lumière, grugeant au passage les petits investisseurs… Zoom sur des pratiques boursières qui dérangent de plus en plus.
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“Quiconque investit en Bourse est une proie pour les traders à haute fréquence !” Lâchée tout récemment dans une interview sur la chaîne américaine CBS, la petite phrase de Michael Lewis n’a pas manqué sa cible. En comparant les investisseurs traditionnels à de frêles oiseaux pour le chat, l’ancien courtier de Wall Street a relancé outre-Atlantique le débat sur les méfaits présumés du courtage électronique à grande vitesse.
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Pour lui, cela ne fait aucun doute : les cours de la Bourse américaine (NYSE, Nasdaq, etc.) sont systématiquement faussés par ce que dans le jargon on appelle le high frequency trading, c’est-à-dire le trading à haute fréquence, ces programmes informatiques complexes qui prennent tout le monde de vitesse en achetant et en vendant des actions, des devises, des produits dérivés, des matières premières, bref, n’importe quel instrument financier. En quelques millionièmes de secondes, soit bien plus vite qu’un clignement d’œil.
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Argent, vitesse et technologie Auteur de livres à succès sur les coulisses de la finance, Michael Lewis n’en est pas à son premier coup d’essai. Ex-trader reconverti dans le journalisme et l’écriture, il s’est rendu célèbre avec des ouvrages comme Liar’s Poker en 1989 ou The Big Short en 2010 (sur la crise des crédits à risque et le lien catastrophique CDS -subprimes).
Dans Flash Boys. A Wall Street Revolt, il nous livre cette fois-ci une critique acerbe de l’univers du trading à haute fréquence. Un univers, écrit-il, qui n’a plus rien à voir avec celui de la finance à l’ancienne, celui des courtiers classiques et de Gordon Gekko, héros du film Wall Street d’Oliver Stone (1987). “Les marchés financiers ont changé trop rapidement, au cours de la dernière décennie, par rapport à la représentation mentale que nous nous en faisons encore. L’image des courtiers traditionnels aux vestons de couleur, hurlants les uns avec les autres, est dépassée. Aujourd’hui, les échanges boursiers ne se font plus sur le floor du New York Stock Exchange ou sur les différents marchés de Chicago, mais au départ de boîtes noires logées dans des immeubles bien gardés situés dans le New Jersey ou à Chicago. Ce qui se passe dans ces boîtes noires ? Personne ne le sait exactement. Même pas les experts. Dans ce monde du courtage à grande vitesse, les êtres humains ont été remplacés par une intelligence financière d’un nouveau genre, faite d’ordinateurs superpuissants, programmés pour se comporter d’une manière autre que ne le ferait son concepteur à titre personnel.
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Concurrence plus que déloyale. Trahison radicale du « libre » commerce, de la « libre » concurrence ou du marché « libre ». La thèse défendue par Lewis est claire : les marchés américains sont détournés et BRAQUES par ces “HF traders” qui se branchent juste à côté des ordinateurs des places boursières. Selon lui, ces sociétés de robots spéculateurs, dont les plus connues se nomment Getco, Virtu, Citadel ou encore Optiver, profitent de la technologie la plus sophistiquée en matière d’algorithmes, de serveurs et de fibres optiques pour gagner quelques millièmes de seconde et passer des ordres massifs (jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’opérations par seconde sur un seul titre), histoire de toujours avoir un coup d’avance sur les investisseurs classiques, petits particuliers ou grands fonds de pension. C’est-à-dire nous tous.
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Vous voulez acheter des actions Microsoft ? Invisibles et très rapides, les HF traders peuvent déceler votre envie, les acquérir avant vous sur une autre plateforme boursière pour vous les revendre finalement à un prix plus élevé, affirme Michael Lewis, pour qui c’est évident : nous sommes en présence d’une arnaque. Légale, certes. Mais une arnaque quand même. Une sorte de hold-up technologique, ni vu ni connu… Comme si vous arriviez au cinéma pour voir le dernier film dont tout le monde parle. Vous prenez place dans la file devant la caisse, et quand arrive votre tour un inconnu surgit devant vous, et prend votre place. Ainsi de suite, avec un deuxième, puis un troisième, jusqu’à ce que la salle soit pleine. A ce moment, l’inconnu se tourne vers vous et vous propose de vous revendre son billet. Nettement plus cher. »!
http://www.businessbourse.com/2015/09/14/michael-lewis-la-bourse-est-truquee/#.Vfaa9W4wq3U.facebook
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Ici, nous venons de découvrir comment, à partir des années 1980, les chiffres ont ouvert des cerveaux à la folie totalitaire. Incroyable mais véridique. Il y a assez d’éléments afin de diagnostiquer de très dangereuses dérives. Nous ne devons plus suivre ces malades, mais, au contraire, nous en protéger à fond. En effet, à aucun moment leurs chiffres ne parlent de réalité, de rationalité, de précaution, de protection des autres, de limitations pour la sécurité de tous, de régulations raisonnables, etc – et nous venons de voir, plus haut, comment cela aura glissé trop vite dans la religiosité indiscutable, le délire animiste ou la magie pour bébés décervelés...
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Ce qui nous fait conclure :
Lorsque le chiffre COMMANDE la société nous en sommes en situation de déshumanisation accélérée. Et comme dans tout système sans réfutabilité (… donc totalitaire et très antiscientifique !!! ) le « plus personne n’est responsable » clôt un système d’aliénation sociale complet sur lui-même. La folie est distillée par le haut de la société : l’élite c’est ce qui délite !!! On ne peut en sortir qu’en sortant de ces fondements INTELLECTUELS mêmes. En conséquence, tout dirigeant qui n’a pas de recul envers ce dur délire doit être démis, immédiatement, de ses fonctions comme représentant un danger pour lui et pour les autres.
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……….A nous de tout reprendre en main : leur folie a assez durée !!!
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que le vaste humour vous grandisse et vous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
(à suivre)
trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 4 "Nul n'est nul", onglet 3 "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), onglet 4 " La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir " et"L'anticommunication comment ça fonctionne ?", onglet 2 "L'ardeur sociale" et "Le roman de l'économie", onglet 3 "Why do we left the left wings ?", onglet 2 "Comment devenir un (e) athée du capitalisme". Et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE, onglet 3, LE ROMAN DE L’ÉCONOMIE, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui s'est emparés des désemparés ? qui a détressé les détressés ? qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? s'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs, endetteurs, capital au noir ou argent clandestin, etc), onglet 2.
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
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Si ce post a su retenir votre attention dans les 3 800 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
Parler à un mur : c’est fait ! et il n’y pire sourd qu’un mur de chiffres. C’est pour cela qu’en langage si enfantin certains se contentent d’un « nous fonçons droit dans le mur » (très réplique de B.D.)…Ici la réponse élucidée à « d’où » vient ce genre de réplique ?
La gouvernance par les nombres prétend programmer jusqu’à l’usage des facultés cérébrales.