Comment le business des faillites n’apporte pas la faillite du business ?
Lorsque l’on parle de « crise », comme d’un mot magique (celui qui clôt toutes les interrogations) on oublie seulement d’oser «La crise – pour qui la crise ?». Il semble bien qu’une partie de la société PROFITE à fond de la crise. Amplifiant, ainsi, très négativement la crise-pour-tous. Se montrant, en plein cumuls, clairs ennemis de la République, de la démocratie comme des lois protégeant l’égalité de traitement devant la loi. Dans ce cas, ce sont les prédateurs, les spoliateurs, les voleurs délinquants qui sont préférés à leurs victimes. Littéralement, elles, abandonnées…
….
Comment… « en plein 21ème siècle » est-ce possible ? Retournons-nous à l’Ancien Régime ? Ou pire à la barbarie ?
…
En France, près de 180 entreprises font faillite… chaque jour ! Soit plus de 60 000 par an. Depuis le début de la crise de 2008, plus de 300 000 d'entre elles ont déposé le bilan, bouleversant la vie d'un million de salariés. Mais le malheur des uns fait les affaires d'une minuscule poignée d'autres. Les entreprises en difficulté attirent une faune hétéroclite, où se croisent fonds d'investissement, cabinets d'experts, managers de crise ou mandataires judiciaires.
…
Aujourd'hui, quelques milliers de personnes « vivent » en France de la crise des entreprises. Et elles en vivent plutôt plus que bien. Ce « business » ne date pas d'hier. Dès les années 1980, des grands noms du capitalisme hexagonal ( érigés, pour cela, en modèles nationaux par les médias…) tels que Bernard Arnault, François Pinault ou Vincent Bolloré ont bâti leur fortune en rachetant, sous l'œil bienveillant des pouvoirs publics, des canards boiteux, qu'ils revendaient au prix fort après restructuration. Un exemple, pour un « achat » à un prix quasiment inexistant, bénéficiant, en plus, de 250 millions de francs d’argent public – la revente aura rapporté 950 millions de francs. Évidemment, non partagés avec les salariés (…vrais créateurs de la plus-value) mis, eux, violemment, à la porte.
…
Depuis dix ans, la multiplication des plans sociaux a engendré une véritable industrie structurée de la faillite. Très… antisociale et encore plus anti-plan.
..
Dressant un portrait édifiant des acteurs de ce secteur en croissance et revenant sur les affaires qui ont défrayé la chronique ces dernières années (Danone, Doux, Heuliez, PSA, Samsonite, Florange, etc.), l'enquête de Cyprien Boganda révèle les dessous de cette machine qui prospère sur les ruines de l'économie française. Le sommaire du livre « Le business des faillites », Janvier 2015, est parlant :
…
- LES ROIS DE LA REPRISE, DE FRANCOIS PINAULT A BERNARD TAPIE
- L’ÈRE DES FONDS DE RETOURNEMENT
- LE CLUB DES COST-KILLERS
- TRIBUNAUX DE COMMERCE : UN SI LONG SCANDALE
- LES TÉNORS DU DROIT SOCIAL
- AUX BONS SOINS DES EXPERTS
- LES COMMUNICANTS A LA RESCOUSSE
- LE JEU AMBIGU DE L’ÉTAT
…
Terrains de Luttes a publié, en Août 2015, un dossier complet sur cette actualité (…afin d’y accéder, il suffit de cliquer en bas du lien lorsque vous l’aurez ouvert) avec 1) les bonnes feuilles du livre « Le business des faillites », 2) un entretien de l’auteur. 3 ) le drame de Vivarte, géant de l’habillement français, qui a déclenché, en Avril 2015, l’un des plus gros plans sociaux de l’année. L’article dévoile les mécanismes par lesquels les professionnels de la restructuration – fonds vautours, banquiers, avocats – prennent le contrôle d’une entreprise. 4) Toutes les faillites ne sont pas la conséquence de la crise économique. Certaines sont fabriquées de toutes pièces par les propriétaires d’une entreprise dont ils veulent se débarrasser sans payer la note. L’article publié sur la papeterie Stracel, montre comment siphonner une usine rentable.
…
http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5110
…
La parole est à Cyprien Boganda. Il devient la preuve que lorsqu’un plan de licenciements est annoncé tous les intérêts si extérieurs aux salariés vont se voir très privilégiés. Servis en premier. Et souvent très exagérément. Les salariés passent vraiment en très dernier. Avec les miettes… Voyons les extraits -
…
1) – D’abord les cabinets d’expertises « Quand un plan de licenciements ou une fermeture de site se profile à l’horizon, le Groupe alpha est susceptible de fournir, à la fois, une analyse économique détaillée aux syndicats, grâce à sa filiale Secafi, et une cellule de reclassement à la direction, grâce à sa filiale Sodie. En clair, qu’il y ait ou non casse sociale, le Groupe alpha rafle la mise. Dans certains cas, on peut même se demander quel intérêt aurait le cabinet à contrecarrer un plan de licenciements qui lui permettra de toucher le gros lot : le reclassement de centaines de salariés rapporte plus qu’une simple expertise aux comptes.
…
Mais le savoir-faire d’alpha ne s’arrête pas là. Le groupe est aussi capable, une fois que le site est liquidé, d’étudier les conséquences de la fermeture sur le tissu économique local. C’est sa filiale Semaphores qui se charge de cette mission. Le groupe mise beaucoup sur cette structure qu’il a rachetée en 2008. Forte de 200 salariés, Semaphores draine chaque année 25 millions d’euros dans les caisses d’alpha. La filiale réalise des études d’impact pour le compte de grands groupes. «Ces études ont pour but de mesurer le plus précisément possible les retombées économiques de la fermeture d’un site , explique Patrick Cazorla, directeur général de Semaphores. Une fermeture va peser sur l’emploi local mais aussi sur la fiscalité, par la baisse des recettes de taxe professionnelle et de taxe foncière. » Ce qui intéresse, directement, les municipalités.
…
Quand un grand groupe doit mettre en place des mesures de revitalisation [ ce que la loi a rendu obligatoire…], ces sociétés s’occupent de jouer les intermédiaires, en identifiant dans le bassin local les petites entreprises susceptibles de bénéficier d’aides à l’emploi […versées par l’État ].«Évidemment, les grands groupes ne vont pas laisser accorder des subventions à n’importe qui », souligne un ancien cadre de Semaphores.
….
« Notre rôle est de recenser les projets créateurs d’emplois et d’évaluer leur solidité. »
Les honoraires de ces intermédiaires tournent généralement autour de 1 000 euros par emploi créé. Notre ancien cadre explique qu’une grosse partie de cette somme (70 % en moyenne) est versée au début du processus, et le reste lorsque les emplois ont bien été créés. »
…
A diverses étapes de ces plans de licenciements (subventionnés par l’argent public) il y a de clairs conflits d’intérêts. L’intérêt devenant même de dramatiser au maximum les situations : les montants des honoraires s’envolent alors. De plus, les directions d’entreprises se revalorisent, déloyalement, leur image détériorée sur le dos de l’image sociale positive des « revitalisations ». Cela se passe ainsi… « Les grands groupes n’hésitent pas à communiquer sur les projets mis en œuvre, afin de restaurer leur image écornée par les restructurations. Mais l’efficacité réelle des mesures prête à discussion. » C’est tout dire. Le nombre de « reclassements » réellement finalisés est toujours bien inférieur à ce qui est claironné dans les médias. Très souvent complices. Et les cabinets d’experts ne sont jamais responsabilisés ( sur leur propre argent, par exemple) aux résultats concrets de leur travail. Irrespects encore envers les salariés.
….
2) – Ensuite les avocats – « Les restructurations comportent toujours une dimension juridique. L’avocat intervient tout d’abord pour orienter le chef d’entreprise dans le labyrinthe du droit. C’est lui qui l’aidera à choisir entre les différentes procédures collectives encadrant les entreprises en difficulté : redressement judiciaire, conciliation, etc. C’est surtout lui qui joue le rôle du scribe : il tient le stylo à chaque étape du plan de redressement, et ce type de procédures génère des kilomètres de paperasse. En cas de vente de l’entreprise en difficulté ou de renégociation de dette, il rédige les contrats. Enfin, les cabinets d’avocat conçoivent les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), qui peuvent compter plusieurs centaines de pages. » Etc. A chaque fois, chaque point de la procédure est facturé le plus largement possible. Et jamais au prorata de l’intérêt des salariés. Donc pas vraiment au service des salariés ? D'autant plus que des fonds vautours peuvent se trouver derrière certains cabinets d'avocats.
…
3 ) – Enfin le Tribunal de commerce… « Les tribunaux de commerce occupent une place centrale dans le business des faillites. Les repreneurs viennent y faire leur marché depuis des décennies. Au nombre de 134, ces tribunaux hérités du Moyen-âge décident du sort de plus de 50 000 entreprises tous les ans. Lorsqu’une société ne peut plus payer ses dettes, elle est placée en redressement judiciaire. A l’issue de la procédure, les juges tranchent entre trois options : la liquidation, la poursuite d’activité avec la même direction ou la cession à un repreneur. Nommés par les tribunaux de commerce, les administrateurs judiciaires assistent ou remplacent les chefs d’entreprise pendant toute la durée de la procédure. Pendant des siècles, personne ne s’est réellement soucié du fonctionnement de la justice commerciale. Très peu coûteuse pour l’État, puisque les juges sont bénévoles et que les administrateurs sont rémunérés directement par les entreprises en dépôt de bilan, elle était par ailleurs réputée pour son efficacité et sa discrétion.
…
La crise économique du milieu des années 1970 change la donne. Les tribunaux se retrouvent submergés par un flot continu d’entreprises en déconfiture. Si l’on cherche aujourd’hui à dresser un bilan chiffré de cette justice, ce n’est pas très brillant : 70 % des entreprises placées en redressement judiciaire sont liquidées à l’issue de la procédure. En moyenne, ce sont plus de 100 000 emplois qui sont détruits chaque année. ». Et, là encore, aucune obligation de résultats…
…
Il est bien évident que ces mauvais résultats ne s’expliquent pas seulement par la crise à tout faire.
…
« En clair, ce sont des patrons qui jugent d’autres patrons ! Les risques de conflits d’intérêts sont omniprésents. Il n’est pas rare de voir des dirigeants d’entreprises liquider des concurrents. Dans d’autres cas, les juges sont directement liés aux entreprises en dépôt de bilan. Cela a été le cas récemment dans l’affaire Doux, un gros producteur de volaille breton lacé en faillite en 2012. L’entreprise a été démantelée par le tribunal de commerce de Quimper, alors même qu’une solution alternative existait. Mais cette solution impliquait que Charles Doux, dirigeant et actionnaire ultra-majoritaire, accepte de passer la main. Plus d’un millier d’emplois ont été supprimés dans l’opération, soit le tiers des effectifs. Quelques semaines plus tard, un article du Journal local « Le Télégramme » a révélé que sept juges consulaires sur seize entretenaient des liens plus ou moins étroits avec le groupe Doux. On trouvait par exemple son directeur juridique et l’un de ses principaux commissaires aux comptes. Pour mettre un terme à ces situations ubuesques, il faudrait limiter le pouvoir exorbitant des juges consulaires, en introduisant dans les tribunaux des magistrats professionnels totalement indépendants des entreprises. C’est ce que l’on appelle l’échevinage, pratiqué en Alsace et en Moselle depuis le XIX eme siècle. » Pour le moment, le lobby passéiste, ennemi du progrès, corporatiste et trop accroché à ses avantages archaïques, refuse cette solution rationnelle.
….
http://www.legrandsoir.info/desinformez-desinformez-il-en-restera-toujours-quelque-chose.html
…
………………………………..**************
..
Des leçons ?
…
*** - Avons-nous vu un seul moment, dans tout cet amoncellement de procédures, une seule fois citer les salariés ? Ce sont les tiers exclus sans qui rien n’est possible – mais qui vont se voir, au maximum, spoliés dans l’ombre…Ils forment le pactole mais n’y participent pas. De telles rentes de situation d’Ancien Régime ne demandent qu’à être abolies. En République, les « privilèges » sont interdits. Nous ne voyons rien au sujet de ces illégitimes rentes figurer dans nul texte juridique.
…
*** - Ces personnages recommandés (mais peu recommandables) vivent de fait sur l’argent public. A chaque faillite : les contribuables trinquent, eux aussi, sans le savoir...Sachons-le. Ainsi que de voir un immense filon dont les profiteurs de faillites n’ont pas un besoin…vital, et qui pourraient se voir quelque peu réparti sur les victimes salariées. Spoliées donc de a à z.
…
*** - Des débats pointent autour de la faillite des banques et de la faillite de l’État. Et des prédateurs improductifs, comme ceux-ci, auront pris une forte part à ces faillites par la destruction de la vie collective. La problématique de leur complète inconscience et de leurs têtes à jamais infantiles gavées de contes de fées est celle-ci : selon le principe de « scier la branche sur laquelle on est assis – les faillites vont-elles être poussées jusqu’au point final ? Le business des faillites va-t-il reprendre la faillite des banques et des États et… s’enrichir, exagérément, dessus ? Il y a bien un point limite ? La richesse collective à piller n’est pas extensible à l’infini…
…
Mais s’il n’y a plus personne à mettre en faillite comment, vont-ils faire ensuite ? Est-ce si intelligent de tuer la poule aux œufs d’or ? Les yeux plus gros que le ventre .Où est l’autorégulation ? L’autocontrôle tant vanté dans les publicités marketing ? Rien de tout cela n’existe réellement ? Que des menteurs en plus que des voleurs ? Ce sont leurs mentalités qui provoquent les faillites et non un état objectif de l’économie ?
…
Nous pourrons, donc, affirmer que ces parasites des faillites auront …failli !
…
Et tant tous les sens du terme, faillis à tout. Défaillis, creusés les failles, mis, eux-mêmes, en faillite…Cela a même failli arriver – mais ça ne fonctionne plus. Leur image est en berne. Des lois fermes doivent être votées contre eux.
..
Raisonnablement, rationnellement, ne vaudrait-il pas mieux qu’ils redressent fermement toute l’économie..
..
………………………………….avant que de recommencer ?
……………………………………………%%%%
..
…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
..
Que le vaste humour vous grandisse et vous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
(à suivre)
……………. tous ces posts sont bien reliés à une pensée globale
trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuitshttp://www.freethewords.org/, onglet 4 "Nul n'est nul", onglet 3 "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), onglet 4 "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir" et "L'anticommunication comment ça fonctionne ?", onglet 2 "L'ardeur sociale" et "Le roman de l'économie", onglet 3 "Why do we left the left wings ?", onglet 2 "Comment devenir un (e) athée du capitalisme". Et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE, onglet 3, LE ROMAN DE L’ÉCONOMIE, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui s'est emparés des désemparés ? qui a détressé les détressés ? qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? s'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs, endetteurs, capital au noir ou argent clandestin, etc), onglet 2.
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
………………………
Si ce post a su retenir votre attention dans les 3 900 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
Près de 180 entreprises font faillite chaque jour, bouleversant la vie de milliers de salariés. Cyprien Boganda publie une enquête édifiante sur les «vautours» des restructurations et des liquidations