LA VIOLENCE COMME "PRODUIT DÉRIVE"- et prémédité - DE LA SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION
Un aspect de notre réalite sociale actuelle demeure cette violence secrétée par des voies détournées. Les médias auraient, alors, comme intérêt à la violence ? Ceci, de toute façon, demeure assez mystérieux. Assez pour y aller voir de plus près.
..
Commencons par frôler le drame d'un film de fiction qui "instrumentalise" suffisamment un adolescent jusqu’à lui faire commettre ses crimes "à notre place". Ce qui devrait nous réveiller complètement. Et nous faire placer toute la responsabilité, l'entière responsabilité de cette contagion des "fictions tueuses" sur le monde adulte. Au lieu de chuter dans l'indignité d'abandonner toute responsabilité et d'enchaîner les adolescents dans le fardeau de tout, de les transformer en uniques coupables et responsables de tout. Quel déshonneur !
..
Les mots participent bien d'une sorte de tri entre les gens. Ainsi, la stupidité de potache du "diable qui serait dans les détails" ( et pourquoi pas dieu dans les détails ? ce qui ne fait, d’ailleurs, que laisser entrevoir l’apologie de qui aime vraiment "faire du mal", faire le mal !) a recouvert, presque entièrement, l'essentiel qui est bien plutôt que le "diable" c'est la répétition, la routine, les préjugés pétrifiants, l'immobilisation stérile, le retour du même. C'est cela le diabolique : Simone Weil ne va-t-elle pas jusqu'à préciser que "la bête de l’apocalypse est la pression sociale, celle du conformisme" ? Nous pouvons, ainsi, la trouver partout, même aux extrêmes gauches ou chez les prétendues élites. Comment ne pas devenir l’inverse de ce que l’on affiche ?
..
Puisque nous voici revenu au matérialisme, nous ne pouvons plus faire autrement que de nous apercevoir que ces habitudes, préjugés, routines ou inacceptables pressions nous aveuglent totalement sur la réalité. Les conformismes sont en train de nous conduire tout droit vers la destruction. Comment sortir du piège mortel ?
..................................*******************************
..
Un exercice pratique afin de commencer de circonscrire le phénomène ?
..
Prenons l'excellent ouvrage "Les écrans de la violence" (enjeux
économiques et responsabilités sociales), 1998, de Divina Frau-Meigs et
Sophie Jehel. Ce livre "trace" la jonction lumineuse entre
violence et écrans. Il n'est plus possible d'éviter ces faits ! D'autant plus,
que le "message" des "écrans de la violence" c'est :
1 - le droit et la loi ne comptent pas
2 - l'autre est un ennemi potentiel
3 - les individus ne peuvent se fier qu'à eux-mêmes (et - bizarrement –
aux "écrans de la violence !!!)
..
En sont complètement absentes :
1 - les solutions non violentes
2 - l'entraide et la solidarité
3 - les femmes, sauf comme victimes ou symboles sexuels
..
Mmes Frau-Meigs et Jehel précisent que, dans la nuisance de ce message,
soi-disant couvert par le "politiquement correct", l'individu incapable de
devenir justicier est toujours présenté comme un homme mort. Tuer est
la seule voie : régression à l'avant-civilisation. Mais (ce qui est gravissime
d'irresponsabilité !) ce tir groupé de "messages" est couplé à une
minimisation des conséquences réelles de la violence suivant
l'escroquerie d'une violence "propre" (à l'image mensongère de la guerre
"propre" !). Au lieu des valeurs démocratiques comme respect de soi et de
l'autre, discussion, écoute, tolérance, le "message" des "écrans de la
violence" pousse au manichéisme puéril (les "bons" et les "méchants"), à la
soumission à la loi du plus fort et à toutes les intolérances : bref, à la
destruction quotidienne de la démocratie.
..
Or ce "message" des "écrans de la violence" (ainsi démystifié ) a été reçu 5
sur 5 et mis en pratique par une frange de la population. Bref, a obtenu
un complet et massif succès. Mais chez qui ? Chez qui ?
..
Un détour par le "No logo" de Naomi Klein nous aurait permis, par
exemple et entre autres, de parcourir la "traçabilité" de "l'émergence" de
Nike (avec ses sweatshops pire qu'inhumaines !) qui s'est faite en "copiant"
les attitudes des "ghettos" ("banlieues") étatsuniens, en les apprivoisant
par dons de plans de basket dans les quartiers, par cette image
accompagnée- très - et un ensemble de procédés qui permit, ensuite
(volte-face lorsqu'on "n'accompagne" plus), de se retourner "contre" la
frange adolescente et de leur vendre de 8O à 150 dollars ces chaussures
qui n'en ont coûté que 2 ou 5. Où se trouve donc la rétrocession des "droits
d'auteurs" ? La corrélation entre nihilisme de la société dite de
consommation et mythologie des exclus est complète. Incontournable.
..
C'est que, alors que les États-Unis s'accorde 17 % de produits violents, la
France (achetant des "packs" U. S. !) s'en offre 46 % . Serions-nous en
Europe que nous n'en serions pas trop au courant : en effet, un peu plus
de 1 % des productions européennes atteignent la France. Par contre,
côté U.S.A., l'hospitalité semble fortement exagérée. Par exemple, 60 %
des films sortis en France ne connaîtront pas la télévision. Pour que nous
soyons "matraqués" par qui ?
..
.............................**************************
..
Après ce bref survol des infrastructures, nous revenons à la "réussite"
totale des "écrans de la violence", de la société de consommation et des
publicités qui vont avec, auprès d'une frange de la population . Frange qui
suit, méticuleusement, les injonctions nihilistes et anti-humanistes des ci-
devant. Mais qui ? Qui ?
…
C'est la minorité violente des banlieues. La meilleure élève, et de loin ! En
effet, elle ne fait confiance à plus personne. En effet, tout quidam leur
apparaît comme un danger. En effet, le seul but poursuivi c'est devenir
une copie des tentations anti-sociales des publicités. En effet, éteinte par
un excès de pauvreté, cette minorité pense (ayant si bien "intégré" la
consommation !) qu'il est légitime d'exercer la violence (faute d'autres
moyens !) si c'est pour pratiquer rituellement la consommation. Qui
déresponsabilise de tout, exonère de tout, couvre toutes exactions faites
en son nom ? Qui ? Un témoignage d'un rappeur ajuste que "tout est fait
pour pousser les jeunes à la consommation. Dans les quartiers
(abandonnés des institutions mais pas de la "société de consommation"!)
cette priorité peut conduire à la violence puisqu'ils pensent que cette
violence leur donnera les moyens d'accéder à la société de
consommation". N'est-ce pas probant ? N'avons nous pas là des candidats
qui ont pleinement (et au-delà de toute espérance) réussi le concours de
consommation ? En clair, la société de consommation a réussi dans les
banlieues. A 100 %. Ou encore, les banlieues sont la victoire éclatante des
slogans d'icelle.
..
Or à quoi assistons-nous ? Face à une telle "réussite", la schizophrénie
"globalisée" fuit de reconnaître sa victoire où elle a lieu et d'admettre les
liens entre causes et effets, efforts et résultats, buts poursuivis et succès
de terrain…etc. Alors que les buts poursuivis semblent être de créer un
monde de solitude généralisée où tout le monde soit séparé de tout le
monde et où tout le monde se rétrécisse à devenir un consommateur
infantilisé (qui ne sera plus citoyen adulte !) qui se méfie de tout le
monde (mais pas des objets !) qui est prêt à tout pour consommer (rejet
de toutes institutions sauf celles des mercenaires de la consommation) et
qui ne participent plus du tout à la Société. Et comment parvenir à cette
destruction quotidienne de la Société sinon par la peur, la peur
permanente et la peur grandissante. La peur qui est distillée par le
spectacle de l'insécurité .Et l’insécurité du spectacle.
..
Vouloir annihiler les "écrans de la violence" conduit à admettre qu'il ne
Faille, surtout, ne pas s'acharner sur les effets, les résultats et les
Comportements. Mais bien sur les causes, les genèses et les mentalités
(et comment s'est instillé le nihilisme occidental !). Tout autre attitude
reste parfaitement irréaliste même si "dominante"!. Vouloir mettre fin à
l'insécurité c'est donc combattre fermement tous les "écrans de la
violence" qui ont le monopole de l'incitation permanente à l'égoïsme
monstrueux, à la brutalité et au non respect des autres. Ne pas annihiler
ces écrans de la violence c'est choisir de ne jamais lutter contre les
racines des vraies insécurités. Ce retournement des apparences met bien
en vue un nombre important de nihilistes vrais qui se sont donc infiltrés
partout, dans toutes les institutions et médias, se déguisant en biens
pensants (seule les analyses de leurs actions permettent de détecter leurs
buts réels !). Ce sont eux les réels "commanditaires" de la frange
déterminée des banlieues.
..
.......................................****************
...
Car que se passe-t-il ? La Société semble rejeter son "succès" : la banlieue
comme plénitude de la société de consommation anti-citoyenne… C'est à
n'y rien comprendre. Là où ça réussit, là ce n'est pas du tout ce qu'il
"fallait". Comme si, dans un concours, étaient "refusés" ceux qui sont les
mieux classés. S'il y a système, le système suit ses propres mécanismes :
on ne peut (sans tomber dans l'irrationnel) en vouloir aux "résultats". Plus
raisonnable de vérifier le système. Et c'est ce qui n'est pas fait :
s'acharner sur les "comportements" n'est certainement pas scientifique et
encore moins adulte. Les comportements surgissent tous de mentalités
qui les précèdent. Ces mentalités restent précédées elles-mêmes d'éducations
mais de propagandes ou publicités non éthiques…etc. Vouloir toucher au
comportement sans remonter à la mentalité déclenchante c'est signer son
incompétence au réel, comme son incompétence tout court. C'est
pourtant ce que fabrique la Société refusant de s'attaquer à ce qui
provoque les "comportements" : ce n'est donc pas aux "banlieues" qu'il
faut s'en prendre mais à la société de consommation qui n'arrête jamais
de nous "matraquer" de ses injonctions anti-sociales. "La violence est un
processus marketing censé vendre des produits dérivés" rajustent Mmes
Frau-Meigs et Jehel. La représentation de la violence ne reflète donc pas
un besoin du public mais "c'est une politique de marketing, une logique
économique sur le court terme", d'autant plus que le spectacle de la
violence c'est ce qui "coûte le moins cher" à produire, ce qui voyage bien
et s'exporte mieux encore. Ainsi, (effet papillon !) c'est à cause de la
mesquinerie et la médiocrité des fanatiques de l'argent que toute la
Société devrait dériver vers toujours plus de violence, devrait être
toujours plus structurée par ce matraquage quotidien. Si vous permettez
à la propagande de la violence "comme seule issue sociale" de continuer,
vous êtes ses meilleurs complices. Et vous êtes les plus mal placés pour y
mettre fin ! Ne pas remettre fondamentalement en question les centres
producteurs des "comportements" violents et égoïstes c'est, de fait, ne
pas vouloir résoudre le problème. Et sera, désormais, pointé comme
ceci.
..
Parler "d'insécurité" (ne serait-il pas plus démocratique de parler "des"
insécurités ?) sans remettre en cause le principal "fournisseur" de ces
insécurités (la société de consommation et ses "écrans de la violence" !)
tourne bien le dos au réalisme. Ne faut-il pas d'immenses moyens
technologiques, une ubiquité de communications et télécommunications,
pour faire "violence" à la Société …etc ? La violence provint donc des trop
riches ! Oui, à l'évidence les banlieues n'ont
jamais eu ces moyens : elles subissent, elles ne dirigent pas. C'est un des
points où les mensonges au pouvoir s'effritent fortement. Le "débat" sur
l'insécurité a voulu masquer ses vrais propagandistes et propagateurs ("les
écrans de la violence"), le terre à terre de la vie quotidienne les
démasquera tous ! Un début ? Mmes Frau-Meigs et Jehel parlent aussi de
la télévision en ces termes : "Le téléspectateur est considéré comme un
simple consommateur, pas comme un citoyen qui paie une redevance et
auquel les chaînes sont redevables, au moins les chaînes publiques. Il
faut vendre un produit publicitaire autour d'un programme (…) Le contenu
des spots publicitaires fonctionne quasiment à l'inverse des contenus de
programmes violents : il repose sur le rire, l'humour, la paix d'un monde
optimiste où la violence n'existe pas ; les effets spéciaux y confortent
l'amour éternel, le bonheur dans la famille et la beauté d'un monde tout
de luxe et de volupté. C'est comme si les valeurs positives de la société
s'étaient réfugiées dans les spots. Faut-il y voir un hasard ? " (pp. 130 et
131). Le pot-aux-roses ainsi découvert !!!
..
Nous voici bien face au paradoxe central de "l'insécurité" : les ferments
les plus violents des banlieues sont la réussite la plus éclatante de la
société de consommation. Ils sont bien comme le capitalisme voudrait
que nous soyons tous : prêts à tout, et même violences et dérapages, pour
l'acquisition de ces objets prétendus "symboliques" et, régressivement,
agités par la propagande économique. La Société n'a donc aucun droit de
s'en prendre à eux puisqu'elle leur a dicté de devenir ce qu'ils sont
devenus ..La schizophrénie "globale" qui fait que la Société fuit les
propres résultats de ses efforts incessants qui sont alors réussite des
publicités, triomphe de la destruction des cultures et des liens sociaux
…etc, qui fait qu'elle rejette ses propres "success stories", nous conduit,
sans détour, à affronter des constats comme :
..
- si la plus complète "réussite" de la société de consommation ce sont les
franges violentes des banlieues et si la Société voulait, réellement,
résoudre l'insécurité, quel moyen plus direct que de s'en prendre au
"dealer" identifié de ces franges violentes : la société de consommation
est ce "dealer" très dangereux !
- face aux "écrans de la violence" ne voit-on pas rejetés, tous les jours,
les humains solidaires, non-violents,s'adaptant à l'autorestriction,
respectueux des autres, citoyens toujours avant que "consommateurs"…etc –
comme "échecs" du capitalisme ,comme surtout à ne pas devenir (et donc les
"violents" des banlieues comme à devenir ?) . Alors que l'idéologie sécuritaire
tendrait à oser dire qu'il faille toujours plus de ces "esprits citoyens"
face aux consommateurs barbares - elle va s'acharner à les démolir
(posant, implicitement, qu'elle "préfère" les banlieues ?). A n'y rien comprendre !
Chocs non des civilisations mais des paradoxes. La Société ne veut ni de
ses "réussites" (franges violentes comme avant-gardes du capitalisme) ni de
ses "échecs" (les humains et citoyens qui préfèrent l'auto-restriction à la
corruption consommatrice!). Bref, elle ne sait absolument pas ce qu'elle veut !
…
...................................**********************
...
Absolument plus ! Elle doit commencer par faire son autocritique avant
que de s'en prendre à qui que ce soit. Comprendre les mécanismes reste
le seul moyen de les faire cesser. Tant que la phase d'imputabilité n'est
pas close, il n'est pas possible de refonder quoi que ce soit. Qui se permet
de toujours mettre la charrue avant les bœufs ? Faute de traverser la
contradiction de l'expérience, le radicalement autre de l'expérience de la
contradiction, nul ne peut progresser. Et la Société immobilisée, stoppée
de partout, ne risque pas moins que l'implosion.
..
Un fait divers nous dévoile ainsi l'envers du décor du fonctionnement de la
société de consommation, vraie machine à trouver et diffuser tous les
potentiels de violence. Son meilleur "produit dérivé".
..
..
…….Son marketing triomphant. Mais à quel prix !!!
..
..
…………………%%%%%%%%%%%%%%%
..
…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que la vaste compassion nous grandisse et nous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
(à suivre)
tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***
**** trouvez, aussi, un compliment à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 1 "Les mamelles du repos", "Remue- ménage" et "L'athéâtre", onglet 2 " Comment devenir un (e) athée du capitalisme " ou bien "L'intelligence indestructible du capitalisme ?" et "La star des stars", "L'ardeur sociale" ou, encore, "Présent !", onglet 3 "La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques", et "Rien de plus solide que le solidaire", sinon, onglet 4 "Où trouver encore du sérieux ?", "Nul n'est nul", "Je ne parle plus à qui a raison" ou bien, encore, "Assentiments aux sentiments".
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
Plus il y a d’opinions très différentes moins le monde risque de se tromper ………………………
..
Si ce post a su retenir votre attention dans les 3 900 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
la sociologie - ce savoir caché - est une bonne porte de sortie.
la société ne veut pas se voir en face - moins de sociologie moins de...sociabilité !
qui est la plus dépendante de l'autre ?
et alors - les thérapies aussi...
la violence est "fabriquée" - comment ?
ainsi que sociologie de l'anticommunication...