Les paradis ? La Terre charnelle (2/3)
Avant d'être au ciel, le paradis fut longtemps sur la Terre. Donc très proche de nous : pourquoi n’en avons quasiment rien su ? C’est notre « mauvaise » anthropologie qui nous a masqué tout ce qu’il y avait à savoir sur les paradis. Notre monomanie ethnologique a tout fait pour nous égarer. Et c’est réussi. Ce texte tripartite nous fait retrouver, en vif, tous ces chemins perdus. D’abord, nous avions vu que le langage invite à savoir que « para-dis » s’entend très à côté de ce qui se dit, mais de tous les côtés à la fois. 2) – Que les paradis ne peuvent être dans l’image. Mais là où il n’y a plus besoin d’images. Donc pas vraiment dans notre culture actuelle. 3) – que nous sommes issus d’un savoir qui empêche de…savoir, de comprendre, de s’ouvrir, d’envelopper tout le problème complet à résoudre. Ainsi, afin de connaître le fin mot sur les paradis - ce ne sont plus nos connaissances qui nous guident mais la (re)découverte de tout ce que nous ne savions pas parce que nous croyions, justement, le…connaître. Puisque nous ne vivrons les paradis qu’en accueillant avec bienveillance, curiosité et désir ardent de comprendre toutes les autres cultures. Les pardi paradis se situent bien dans la jonction des cultures. Commençons à joindre !
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« C'est bien à tort que l'on montre en Arabie le tombeau d'Ève et que l'on prétend qu'Adam ne vécut pas plus de neuf cent trente ans. La vérité est tout autre, mais les légendes ont la vie dure et je crains fort de n'être pas cru en ce que je vais raconter. Je le tiens cependant d'une source sûre que je pourrais... Mais allons au fait sans plus tarder.
Donc, contrairement à ce qu'on a faussement rapporté, nos premiers parents ne sont pas morts. Dieu, en les créant, avait selon l'expression vulgaire, « bien fait les choses » et avait doué ses deux créatures d'une constitution exceptionnellement robuste. Elles étaient sorties de ses mains si parfaitement conformées en force et en santé que la mort n'avait pas eue de prise sur elles. Adam et Ève ont vaincu les efforts du temps. Ils sont toujours vivants et bien vivants. D'un pas égal ils ont traversé les siècles et sont arrivés jusqu'au nôtre. Leur trépas n'est qu'un bruit mensonger qu'il leur serait aisé de démentir mais ils n'en feront rien, car leur longue expérience de l'existence leur a donné le goût de la retraite. Heureux qu'on ait perdu leurs traces au point de les dire défunts ; ils jouissent de leur incognito et le défendent jalousement contre toute indiscrétion.
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Après avoir parcouru diverses régions de la terre et après avoir séjourné dans maints pays sous des noms d'emprunt, Adam et Ève ont fini par se fixer dans un petit village du centre de la France, dont on m'a prié de ne pas divulguer le nom. Adam et Ève redoutent plus que toutes les curiosités, et celles de l'époque où nous vivons sont infinies. La presse, dite d'information, y est particulièrement avide de nouvelles sensationnelles et, si elle découvrait que nos premiers parents sont devenus de bons villageois, leur porte serait assiégée par les reporters et les photographes. On les accablerait de questions plus ou moins saugrenues et dont certaines leur pourraient être fort pénibles. Imaginez quelque maladroit interrogeant Adam sur l'extraction de la côte à laquelle Ève doit sa naissance ou quelque gaffeur faisant allusion devant Ève au meurtre d'Abel par Caïn. Songez aux renseignements que l'on ne manquerait pas de leur demander sur le serpent et la pomme, ou sur l'ange au glaive de feu qui se tenait au seuil du Paradis terrestre. La vie de ces vénérables exilés deviendrait impossible et ces importunités compromettraient leur tranquillité. Leur grand âge a besoin de ménagements. Ils s'en rendent comptent ; aussi sont-ils extrêmement réguliers en leurs habitudes. »
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Cette manière de conter ne peut exister que parce que toutes les autres laissent, de même, très fortement à désirer. Restent cousues de trous blancs et d’accrocs noirs. Ne représentent pas des savoirs vraiment solides… Ne faisons donc pas du tout pareil. Étayons !
1)
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Géographie du paradis terrestre. Avant d'être au ciel, le paradis fut longtemps sur la terre. Donc où où….Découvrons-le !
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2)
« L’archéologie et l’histoire des jardins ont pris depuis quelques années une place nouvelle dans les recherches sur l’Antiquité. Le recours à la notion du paradis originel, celui de la Genèse, ou à ceux des souverains du Proche-Orient ancien a servi le discours sur la naissance de l’art des jardins en Méditerranée, tant dans le monde hellénistique que romain. Depuis le célèbre volume de Jean Delumeau sur le « jardin des délices », le paradis fantasmatique des Anciens nous semblait plus familier : il a donné ses racines aux jardins des périodes médiévale, moderne et contemporaine. Après les études fondatrices des horti romains par Pierre Grimal ou des jardins des cités du Vésuve par Wilhelmina Jashemski, les spécialistes de l’Antiquité classique ont choisi de reprendre pour leurs études le terme de paradeisos qui leur paraît bien défini.
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Le mot renvoie pourtant à des conceptions et réalités très diverses. C’est le long processus d’héritage et de transformation de ce vocable que souhaite aborder ce livre, développement des débats, largement enrichis par leurs contributeurs respectifs, d’un colloque tenu en Avignon, au Palais des Papes, au printemps 2009. L’occasion de reformuler par une démarche transversale et comparatiste la genèse et les métamorphoses du concept de paradis : de l’Éden biblique aux parcs assyriens ou perses, des paradeisoi hellénistiques imités aux jardins romains ordonnancés, de l’avatar du paradisus chrétien à l’ultime déclinaison profane omeyyade. »
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Nous avons découvert le paradis terrestre
« Oubliées, les écritures chinoise et maya, les cités méso-américaines, l'invention indépendante de l'agriculture du riz, du maïs, etc. S'ensuit une relecture de la Bible au ras des pâquerettes, les arbres du jardin d'Eden devenant une "allusion aux premiers hommes qui vivaient de la cueillette", la ville construite par Caïn étant une claire indication de la "Révolution néolithique", etc., etc. Alors les auteurs de s'extasier sur le fait que la Genèse "nous livre le déroulé de l'évolution de l'homme sur quarante siècles". Autrement dit, la Genèse fait mieux que les scientifiques. Et pour couronner le tout, les images d'échassiers (probablement des grues) gravées sur les stèles de Göbekli Tepe, en Turquie, représenteraient "des hommes déguisés en grues pour interpréter des rituels chamaniques".
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L’idée se glisse, alors, que les paradis pourraient ne se trouver que dans les livres. Comme le tout premier l’avoue. La Bible n’a –telle pas fait naître, matérialistement, les bibliothèques, ses graines de Bible que bibliothèques ?
Les robinsons ou les paradisiaques ?
Ce qui nous découle le roman de Robin Baker « Primal » de 2011…« Un groupe de survivants nus et hagards est retrouvé un an après avoir disparu lors d’une expédition sur une île déserte du Pacifique. Toutes les femmes, sauf une, sont tombées enceintes et trois membres du groupe, dont le chef de l’expédition, sont présumés morts. Sous les feux des médias du monde entier, chacun des rescapés s’en tient à la même version, peu convaincante, des événements.
Grâce à l’enquête de l’auteur, ce qui s’est véritablement passé sur l’île est enfin révélée – un scénario à la Sa Majesté des mouches, impressionnant de régression, de tribalisme et de meurtre. Mais peut-on pour autant en déduire que des forces plus monstrueuses sont à l’œuvre, qui confirment la théorie du chef de l’expédition, selon laquelle l’homme est le plus sauvage des animaux ? »
Nous ne pouvons guère prétendre que les protagonistes de l’expérience y aient trouvé le paradis : tel ce constat amer…« Si vous voulez voir ce que valent les être humains, rendez-les à l'état sauvage. Forcez-les à vivre nus parmi les singes. Ce que vous verrez ne vous plaira pas, mais peut-être comprendrez-vous alors que la société moderne n'est qu'une façon de nous dissimuler à nous-mêmes notre véritable nature. Vous verrez à quel point il s'agit d'une construction fragile. »
Et puis on revient à la raison. On respire profondément. Posture du lotus. La nature n’est-elle pas source d’harmonie ? N’enfantera-t-elle pas d’un homme pacifié. Serein. En accord avec l’univers. Un homme qui, du sommet de sa pyramide alimentaire, surplombant son écosystème écosystème méditera sur des millénaires d’évolution. « Ôooommmm…. ».
[ Alors une réponse ? ] « Robin Baker est un scientifique – oh, rien de très significatif à son sujet dans les « pages en français » de Google - spécialiste en zoologie et biologie sexuelle mais néanmoins l’auteur à succès - confie-t-on - de « Sperms war, le secret de nos comportements amoureux ».
Ça n’exclue pas le talent – Tient, prenez Bernard Weber ! Son « Fourmis » est un succès indiscutable. Malheureusement, Primal devient vite un laboratoire virtuel d’éthologie. Tu parles d’une éthique ! Bon, Jules Verne revendiquait déjà de s’amuser à mettre ses héros à l’épreuve sur leurs îles désertes. Mais là, l’écrivain n’est pas au rendez-vous. Je me suis senti moins lecteur que spectateur. Et finalement de plus en plus désenchanté au fil des pages. Avec cette sensation désagréable que le roman voulait étayer une thèse que le scientifique n’était pas en mesure de démontrer de façon expérimentale.
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Perso, je préfère encore me tourner vers de bons ouvrages de vulgarisation, de sciencérature (j’ai trouvé le mot sympa). A ce sujet, j’ai pris plus de plaisir à feuilleter quelques chapitres de la « Biologie des Passions » de Jean Didier Vincent. L’auteur y consacre quelques pages aux thèmes de l’amour et du pouvoir qu’il décrypte justement à l’aune de la logique du vivant. Pour le coup, c’est réellement passionnant. Nous ne serions pas maître de nous-mêmes. Nos émotions et nos comportements seraient pilotés par notre activité biologique. Mais nous ne sommes pas pour autant des mécaniques. D’abord parce que nous sommes régis par une perpétuelle adaptation à notre environnement, ensuite parce que nous atteignons un niveau de conscience qui nous laisse une certaine marge de manœuvre. Pour parodier Gil Grissom je dirai que la biologie explique Ce Que nous sommes mais pas Qui nous sommes.
Revenons à Robin Baker. Des étudiants anglais de l’université de Manchester et leur professeur Raúl Lopez-Turner débarquent sur une île déserte pour un séjour d’étude. L’ambiance est d’abord plutôt à la cool et les soirées chargées : drogue et alcool. Entre blagues et dragues, Ysan découvre dans la jungle un étonnant verger qui abrite une colonie de singes. Ils ont fait l’objet d’une transplantation clandestine et d’une expérience condamnable mais passionnante.
Ysan c’est un peu la Diane Fossey de l’expédition. Elle est sous le charme du ténébreux Raúl. Elle se rapproche de lui - sous prétexte de préparer une thèse de zoologie - tant et si bien qu’ils couchent ensemble, au grand dam de Danny, déconfit, largué pour cause de vœu de chasteté et d’Abi la prétendante délurée.
Lors d’une soirée arrosée sur la plage, le camp de base part en flamme et le bateau piloté par le professeur disparaît en mer. Les jeunots sont désappointés. Ils imaginent être bientôt secourus mais comprennent qu’il n’en sera rien. Nus comme des vers, dépouillé de tout, ils survivent grâce aux savoir-faire d’Antonio Navarro-Diaz - l’ami de Raúl – et au produit du verger qu’ils partagent désormais avec des singes parfois virulents à leur égard. Les jeunes seront même amenés à les combattre.
Cette soudaine captivité a des répercussions sur la discipline du groupe. L’équilibre dominants/dominés est remis en question sous l’effet des pulsions sexuelles. Toutes les femmes ne sont pas accessibles. Parmi les encadrants, Antonio couche avec Clarabel et Sledge – le maître assistant – avec Rose ; Ysan est enceinte et mortifiée par la disparition de son bien aimé - même si elle émet rapidement des doutes –, Maisie devient une sauvageonne ingérable.
Le refoulement est à son comble. L’état psychologique de certain se dégrade et frise la psychose. Danny mène finalement un putsch violent et désespéré. Les adultes sont molestés et les filles violées. Les hommes réagissent forcément férocement et « Dingo » trouve la mort.
On comprend qu’au retour l’ambiance soit plombée par la culpabilité. L’omerta sur les circonstances de la robinsonnades s’explique par la situation peu banale. L’auteur cherche des éclaircissements en interviewant les protagonistes, en décryptant l’énorme liasse des dessins de Clarabel et les journaux intimes des unes et des autres.
Ce qu’il découvre est inexcusable. Les étudiants ont été manipulés depuis le début par Raúl Lopez-Turner. Archétype du savant fou, il a sciemment mis en scène cette expérience comme il l’avait fait autrefois avec les primates introduits sur l’île.
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Présenté comme ça, on se farfouille les méninges pour trouver la thèse ! Pourtant l’astuce est toute bête. Il s’agit d’une mise en abyme : on observe la sociabilité d’humains qui observent la sociabilité des primates. Le lecteur est tenu à distance. Spectateur. Observateur. Voyeur même. Spectateur parce que le dispositif rappelle celui d’un Koh Lanta et d’une Île de la tentation. Observateur parce que les circonstances rappellent les études de psychologie expérimentale. La mise en abyme devient alors un raccourci pratique pour affirmer que la culture n’est qu’un vernis. Chassez le naturel, le primate revient au galop. La voilà notre fameuse nature profonde : le singe ! On admet généralement comme une évidence les relations qu’entretiennent sexualité, rapports sociaux et forme de pouvoir. La compétition sexuelle existe. Selon divers modèles :
« Orang-outang : solitaire. Pas de structure sociale constituée. Les mâles sont solitaires. Les femelles vivent avec leur petit mais ne se regroupent pas entre elles.
Gorille : structure sociale en harem (unimâle/multifemelles). Le groupe comprend plusieurs femelles et leurs petits ainsi qu’un mâle dominant reproducteur.
Chimpanzé : polygynie mulimâle. Les groupes sont formés de mâles, leurs femelles et leurs petits. Ces groupes se rassemblent parfois en communautés de plusieurs dizaines de mâles. »
La mise en abyme est plutôt réductrice. Bien sûr, il y a du singe en nous. Nous partageons avec les bonobos près de 95% de notre patrimoine génétique. Ceci dit plusieurs millions d’années d’évolution nous séparent. Et dans l’hypothétique scénario d’un nouveau départ, j’imagine mal un « reset ». Nous pouvons compter sur des acquis qui conjureraient un brutal retour aux âges farouches. C’est en tout cas ce que prétendent globalement les robinsonnades qui parient sur le « génie » humain.
Cela n’enlève rien au fait que la sexualité déchaîne les passions. On sait depuis l’invention de la psychanalyse que nous sommes gouvernés par notre libido, entre pulsion, frustration et perversion. Qu’on y pense environ toutes les 90 minutes. Autant qu’à la nourriture. Dire si c’est un besoin primaire ! « Babouineries partout ! » s’exclamait Albert Cohen dans Belle du Seigneur. Jamais une robinsonnade ne nous avait encore conduit dans cette direction. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines car une théorie peut en cacher une autre ! Ça ne saute pas immédiatement aux yeux. Pourtant c’est é-NOooor-meuh. Robin Baker est un scientifique : zoologiste et biologiste. On l’a dit. Sa mise en scène façon Douanier Rousseau : île, verger, hommes et femmes culs nuls, animaux sauvages contribue à peindre un tableau du [supposé] paradis originel. Son récit de re-création est un camouflet aux rigoristes du Créationnisme. Nous ne sortons pas de la cuisse de Jupiter. Adam & Eve c’est un mythe. L’homme est un primate. Des scientifiques comme Yves Coppens retracent, preuves à l’appui, sa généalogie et son évolution. Je vous invite instamment à lire « Aux origines de l’humanité » ... |
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C’est l’insistance sur la nature, le naturisme et la nudité qui a eu raison de mon aveuglement. Les pudibonderies des critiques sur les forums à propos des comportements sexuels des protagonistes aussi. Tous à poil comme aux plus belles heures de la révolution sexuelle. Nos figurants – sans honte ni tabous – découvrent une sexualité libre, violente parfois, sans pour autant sombrer dans la partouze. Dévêtir les personnages est significatif. Le vêtement est une invention culturelle destinée à rompre avec notre animalité. Mais il ne s’agit pas ici d’une nudité innocente mais d’une nudité où l’exhibition du sexe provoque visiblement le désir et l’excitation. C’est la condition sine qua non de l’expérience menée par Robin Baker. Or cette convoitise, cette concupiscence sont aux antipodes des valeurs des naturistes qui vivent en harmonie avec la nature dans le plus grand respect de soi et des autres. Aïe-aïe-aïe professeur Robin Baker y-aurait-il du mou dans l’expérience ? Because on est capable de vivre à poil sans se sauter les uns sur les autres tout de même !
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Le parallèle avec le naturisme et le « Summer of love » n’est pas une toquade. Le professeur Raúl Lopez-Turner est naturiste. Ysan le surprend à se balader nu dans la jungle au milieu des singes. Il lui confie que ses parents l’ont élevé dans un cadre très libertaire. Peut être avec des valeurs hippies telles que la recherche de l’épicurisme et du plaisir des sens sans entrave ; une sexualité naturelle, saine, spontanée et ludique – qui autorise une bloggeuse à faire le rapprochement avec les mœurs des bonobos - Tiens donc ! - ; un retour à la nature par refus de la société de consommation et souci d’écologie. Alors ? La révolution hippie était-elle dictée par le singe qui sommeille en nous ? |
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Aussi mal ficelé soit-il, le roman fusionne un ensemble de clichés polémiques : couple biblique et paradis terrestre, naturistes, hippies et primates auxquels on pourrait ajouter sans trop trahir le sujet des australopithèques et des « primitifs » dont l’évolution semble suspendue. »…Les paradis seraient - alors - dans de perpétuelles interrogations ? Dont les trajets nous conduisent toujours aux limites de nous-mêmes. Les livres seraient, ainsi, toujours salvateurs ?
fier-panda.fr/article/lisez-des-bouquins
… « et si nos problèmes du quotidien venaient du fait que nous lisons de moins en moins et, qu'ainsi, nous n'arrivons plus à nous parler et donc, à nous comprendre ? Les conversations sont aujourd’hui si directes, sans nuances, qu’elles en deviennent agressives. C’est comme si la fonction poétique du langage, celle qui concerne les choix et l’agencement des mots, n’existait plus... » Clair c’est le secret piteux et miteux de notre époque. La poésie de vivre est la plus grande protection de la civilisation. Son combattant de première ligne. Ce que les violents ignorants d’eux-mêmes nomment un style « anamorphique et ampoulé ». Tellement à tort : c’est la bonne rythmique lorsque lire c’est vivre. La barbarie c’est de ne pas lire. Ce n’est pas du tout la sexualité qui rend barbare puisque la raison sait très bien voir qu’il est carrément ANORMAL de nommer « pornographique » la rencontre pacifique de corps. Et pas du tout les carnages hideux et précivilisationnels des guerres. Toutes les guerres devraient être nommées pornographiques et interdites au moins de 150 ans !..
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Les paradis ce sont des PENSÉES CENTRALES que nous n’avons toujours pas eues. Un épiphanique ou satorique compréhension serait donc l’entrée ouverte des paradis ? Puisqu’il y a toujours l’immense point aveugle dans nos sociétés ? Toute l’imagination dominante ne sait voir dans les rapports avec la Nature (où le non-dit semble toujours situer tous les paradis énoncés) oui ces rapports ne sont « que » de pouvoirs. De pouvoirs à travers seulement des sexualités si déformées. Serait-ce parce qu’une immense sagesse (si peu pratiquée mais très admise) martèle que la Nature est la même en nous qu’à l’extérieur de nous. Et que, d’apprendre à vivre, c’est de superposer parfaitement ces deux aspects inséparables de la Nature. Les paradis c’est de savoir vivre très heureux avec soi-même. De rester dans la jouvence permanente (affective, émotionnelle et mentale – le corps énergétique, lui, ne peut que suivre la voie de l’entropie !). Chaque réveil nous trouve tout neuf avec un corps plus ou moins fripé.
Donc l’incroyable déchirement c’est de nous voir détruire la nature qui nous habite. Qui est la même que celle que nous habitons. Puisque c’est une démence intégrale que de polluer l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, de rendre stériles les sols et de dé-régler (par les dérégulations bien nommes – celles qui dérèglent tout et rend les humains si peu « réguliers », trop pleins d’irrégularités et ne vivant que dedans) tout le…vivant. Oui il faut être absolument dément pour détruire sa vie à travers son environnement qui environne de partout…et de prétendre que cette vie n’est absolument pas détruite ni polluée dangereusement. « Puisque » l’écologie serait une utopie…non une science implacable de vérités. Les paradis seraient de pouvoir, pacifiquement, rétablir l’équilibre entre les deux. Humain et nature. Cela a un nom banni entièrement de notre anti-civilisation actuelle. C’est…l’amour simple et naturel. Et le paradis c’est, alors, très simplement, de vivre et de vibrer de son propre amour ?
« L’idée selon laquelle la gravité de la crise écologique globale – pour ne pas dire de l’effondrement écologique global – est sans cesse euphémisée par des oxymores [autre nom pour se…mentir à soi-même que d’oser il bruine légèrement lorsque c’est une tornade de 200 km/h !] n’est pas une thèse d’une grande nouveauté : la dénonciation du développement durable comme oxymore, devenue l’un des arguments incontournables des objecteurs de croissance, en est la preuve. Sur ce thème, Bertrand Méheust va simplement plus loin en soutenant que l’invention et l’utilisation massive des oxymores par le pouvoir en place a aujourd’hui atteint un degré inédit dans l’histoire [ ceci appartient à l’explosion des délinquances des trop riches ! Pour le rester, ils doivent toujours plus ne respecter aucune des lois de la République, dont ils sont manifestement les pires ennemis] : croissance négative, marché civilisationnel, financiarisation durable, etc. « Les oxymores ainsi utilisés peuvent alors favoriser la déstructuration des esprits, devenir des facteurs de pathologie et des outils de mensonge » (p. 121). « Utilisé à dose massive, l’oxymore rend fou. […] Transformé en "injonction contradictoire", il devient un poison social. Le langage exprime déjà ces tensions et cette fuite devant le réel. Une novlangue libérale dont la fonction principale est de gommer les réalités qui fâchent, les aspects de la condition humaine qu’il convient de masquer, est en train de prendre la suite de l’ancienne novlangue nazie ou communiste. » (pp. 147-148). [ Gommer les réalités ce n’est absolument pas résoudre les problèmes mais bien en créer toujours plus d’autres : ces postures de lâchetés complètes les démasquent bien comme les pires ennemis de la société. Que notre devoir est de stopper !] »
L'humain seul doit rester durable
Quelle est, alors, cette fameuse « réalité du monde » que l’usage massif des oxymores, si vides de sens, participe à masquer ? « Cette réalité, Bertrand Méheust la voit d’un œil très sombre. Et en cela, il prend nettement et explicitement ses distances avec la perspective de son proche collègue Dominique Bourg, qui tend à penser que les prétendues démocraties [ qui ne fonctionnent jamais que sous la firme de la parodie infantile ] ont en elles les ressorts nécessaires au dépassement de la crise écologique et à l’invention d’un développement durable. Pour Bertrand Méheust, au contraire, les démocraties [ainsi stupidement dévoyées…] ne disposent pas de ressources particulières qui leur permettraient de mieux surmonter ces épreuves.
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Résultat de cette démarche : « Je crains que la métamorphose espérée n’intervienne trop tard pour enrayer la crise écologique, et ne manifeste pleinement ses effets que pendant et après la catastrophe, un peu comme le pacifisme n’empêche pas les guerres mais se développe dans leur sillage. » (p.9). Pourquoi une telle certitude que nous ne parviendrons pas à anticiper la catastrophe, que nous irons nécessairement dans le mur avant de comprendre et de tirer les conclusions de ce que, pourtant, nous savons déjà depuis longtemps ?
D’abord, soutient Bertrand Méheust, parce que des seuils d’irréversibilité ont peut-être déjà été dépassés : « le slogan "un autre monde est toujours possible", s’il constitue bien la base de toute réflexion et de toute action politique, doit être affiné, modulé en fonction de ces niveaux de réalité. Il y a ce qui est toujours possible, mais il y a aussi ce qui l’aurait été, et, hélas, ce qui ne l’est plus. […] Nos actions (passées et présentes) ne cessent de modifier le monde des possibles, d’ouvrir de nouvelles voies mais aussi d’en fermer. Cette remarque vaut au plus haut point pour la question écologique. Tout le problème est de discerner la marge de manœuvre dont nous disposons, le temps qui nous reste, avant que le point de non-retour ne soit atteint, si ce n’est pas déjà fait, au moins dans certains domaines. » (pp. 12-13).
Mais même dans l’hypothèse optimiste où la croisée des chemins ne serait pas déjà dernière nous, l’auteur ne parvient pas à croire en un changement significatif de notre trajectoire. En effet, affirme-t-il, « toute société cherche à persévérer dans son être » (p. 17), et la nôtre tout autant que les autres. Pour soutenir cette idée, Bertrand Méheust recourt au concept de saturation qui fut proposé par Gilbert Simondon : ce concept « implique l’idée qu’un système de réalité quelconque (physique, biologique, psychique, social, technique) va jusqu’au bout de ses possibilités, et ne se transforme que lorsqu’il est devenu incompatible avec lui-même. Lorsqu’il est "saturé", il fait un bond par-dessus lui-même et se restructure sur un autre plan, de façon soudaine. » (p. 31). Et si l’on applique ce concept à nos sociétés mondialisées, « la conclusion semble s’imposer : on n’empêchera pas le système d’aller jusqu’au bout de sa logique. » (p. 107). « Rien n’empêchera le monde moderne d’aller jusqu’à sa saturation, et donc la descente aux enfers de l’humanité de se poursuivre, jusqu’à l’inéluctable catastrophe. Certes, […] l’Hypertitanic commencera à décélérer et à infléchir sa trajectoire. Mais tout cela viendra sans doute trop tard. » (p. 157).
Seule une contrainte extérieure à nous-mêmes (la saturation du monde par nos déchets, nos consommations, nos destructions, etc.) pourrait donc nous forcer à réduire notre « pression de confort » (p. 48), c’est-à-dire de nos [démentes et fuyardes ] normes de confort et de la pression qu’elles impliquent nécessairement sur l’environnement. Le problème est « qu’aucun système démocratique ne semble pouvoir fonctionner en dessous d’une certaine pression de confort » (p. 51) et que notre époque pourrait bien alors n’avoir été qu’une « petite bulle de justice et de prospérité » dans l’immensité du temps, petite bulle qui « sera peut-être maudite par les générations futures comme un âge noir de l’humanité. » (p. 53).[ notons que ces « pressions de confort » appartiennent au refus de savoir, à la fuite malade devant le réel qui s’énonce follement en « si je ne sais pas cela n’arrivera pas » - où nous voyons le niveau d’effondrement complet des médias dits dominants - désormais auto-enfermés dans leurs nursery et ligotés par un langage qui a régressé jusqu’au babil. Ces normes peuvent être changées radicalement – et ce ne sont les chochotes maudites des classes moyennes – cette grave honte de l’Humanité – qui pourront dire le contraire. Le putsch des médias contre les vrais écrivains et les penseurs –dont ils singent, si minablement les fonctions) est donc impardonnable. Ayant perdus toutes crédibilités ces nocifs médiatiques doivent, d’abord, admettre leur putsch. Et, ensuite, redonner aux vrais écrivains et aux penseurs tout l’usage de leurs fonctions. Ce sont ces journalistes qui nous ont mis dans la merde. Et ce ne sont pas eux qui nous en sortirons !] »
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L’ouvrage de Jared Diamond dont le sous-titre, « comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie », affirme clairement que notre société est en mesure de choisir, qu’elle peut échapper à la saturation. Mais l’analyse de Diamond reste-t-elle valable si certains seuils d’irréversibilité ont d’ores et déjà été dépassés ?
À plusieurs reprises, Bertrand Méheust explique que son essai n’a pas pour but de nous faire baisser les bras : il en appelle à la décroissance (p. 160) et à l’autolimitation (p. 161), mais sans y croire vraiment. Cet essai fait donc partie d’une série d’ouvrages récents qui partent du principe que la catastrophe est déjà là, qu’elle est désormais une contrainte qui s’imposera à nous comme une urgence permanente, avec laquelle nous ne pourrons pas négocier et qui nous imposera des choix difficiles : par exemple entre le maintien du pouvoir d’achat et des normes de confort des pays du nord d’une part, et la lutte internationale contre les inégalités d’autre part… Des choix difficiles, et donc des sacrifices : un postulat radical que les analyses plus institutionnelles peinent à envisager sérieusement, ne serait-ce que comme une hypothèse parmi d’autres. Bertrand Méheust, comme beaucoup de ces auteurs souvent qualifiés de « radicaux », se présente comme étant ouvert au dialogue, tout en regrettant qu’aucun contradicteur ne prenne véritablement la peine de contre-argumenter : « j’aimerais me tromper, mais j’attends que l’on écarte mes raisons. » (p. 160). Le défi est lancé !
À quand le financement d’un programme de recherche sur la question spécifique de l’effondrement des sociétés occidentales ? » [ comme du fait qu’une nouvelle civilisation complète peut, d’ors et déjà, la remplacer !].
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Nous sommes à une époque où nous avons besoin de convictions. Mais pas de convictions tombées d’un haut dogmatiques. Sèches comme des coups de triques. Non des convictions plus charnelles, issues d’un périple qui se vit et vibre point par point. Jusqu’à vivre l’expérience de se…transformer, lucidement, en entièrement convaincu. Ce pourquoi nos textes sont toujours un voyage. Qui peut être circulé à l’infini.
Le style qui formule les formules vient d’une connaissance instinctive de la musique. Et la rythmique y est importante : il y a une manière « d’entrer » dans la mélodie des mots qui ouvre à toutes les guérisons possibles. Ce pourquoi, à notre connaissance, la forme de nos textes est, actuellement, celle qui récolte le mieux et le plus profondément en chaque humain. Bien évidemment le fond y est essentiel mais ne montre pas tous les labeurs nécessaires afin de le fondre dans la forme.
L’avantage de parcourir très proches, les mêmes étapes que nous, vous offre le trésor de vivre la saveur du savoir. Ici – que seules et seuls qui a les paradis en soi pourra imposer l’écologie naturelle comme style de vie salvateur. Tout en se transformant en thérapeutes de toutes les maladies sociales. Et dompteurs très fermes de toutes les folies des humains égarés. Parce que le fait que le langage toujours charnel que nous utilisons – reste celui qui permet de 1) vérifier au mieux les assertions et raisonnements parcourus 2) et de les reformuler dans ses propres paradis intérieurs. S’il n’y a que de l’enfer, nous délivrons de ces enfers des décors. Le tout ayant, fort évidemment, ayant été nettoyé des chronologies historique des limbes religieuses. Devenues superflues une fous que nous sommes réellement né(e)s !
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…Les paradis forment, alors, le concept de guérison radicale de l’humain !
……………………(à suivre)
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que la vaste compassion nous grandisse et nous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***
**** trouvez, aussi, un compliment à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 1 "Les mamelles du repos", "Remue- ménage" et "L'athéâtre", onglet 2 " Comment devenir un (e) athée du capitalisme " ou bien "L'intelligence indestructible du capitalisme ?" et "La star des stars", "L'ardeur sociale" ou, encore, "Présent !", onglet 3 "La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques", et "Rien de plus solide que le solidaire", sinon, onglet 4 "Où trouver encore du sérieux ?", "Nul n'est nul", "Je ne parle plus à qui a raison" ou bien, encore, "Assentiments aux sentiments".
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper
Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.
Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !
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Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 200 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
autres lieux…mais rien n’est sûr. Sauf les trouvailles archéologiques.
rematquons que ces "sauvages" sont aussi...les derniers humains. Primtifs c'est poutnat...premiers !