La permaculture n’est pas un commerce mais une économie ?
Le capitalisme étroit ne sait que poser les mauvaises questions. A part sa rengaine, en effet, il ne comprend rien au monde concret qui peut l’entourer. La permaculture n’y échappe pas. La question inappropriée devient « est-ce que de gros profits y sont possibles ? ». La réponse courte souligne qu’il s’agit de réduire tous les besoins extérieurs, donc ceux de l’argent, aussi. L’autonomie étant un gain se suffit bien à elle-même La permaculture n’est pas un commerce obsédé par les bénéfices – mais, tout autre chose. Quoi ? Nous allons le découvrir, en nous aidant de divers documents, même d’un sketch.
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« Cette question nous est régulièrement posée : à notre avis, la permaculture est-elle viable économiquement ?
Nous devons tout d'abord dire que la formule se mord un peu la queue, attendu que la création d'une permaculture, c'est-à-dire d'une culture soutenable, passe nécessairement par la mise en place d'une économie soutenable.
Donc réponse courte : oui, nous pensons qu'une économie soutenable est viable économiquement !
La-permaculture-est-elle-viable ?
Comme pour tous les autres domaines (habitat, alimentation, énergies, etc.), la permaculture prône une économie respectueuse de tous les humains et de la planète dans son ensemble, une économie basée sur l'autonomie et l'entraide, et non sur l'épuisement des ressources et l'asservissement des peuples. D'un point de vue pratique, il s'agit de privilégier une économie de circuits courts et d'échanges directs, par exemple par le WWOOFing, la création de monnaies locales, de marchés de producteurs, d'AMAPs, le troc, le covoiturage...
Mais bien souvent, la question cachée derrière la première [et qui n’ose pas trop se montrer !] est : peut-on vivre de la vente de produits générés par une ferme en permaculture ? Alors oui, de nombreux producteurs y parviennent. Leur production est généralement très variée pour un meilleur équilibre écosystémique et, par conséquent, un meilleur équilibre économique : face à un ravageur, une maladie ou une météo difficile, une ferme qui produit des fruits, des légumes, des œufs, de la viande, des champignons, du miel, des aliments transformés (bocaux), etc., ne perdra qu'une partie de ses revenus. Elle est ainsi beaucoup plus résiliente qu'un producteur en monoculture condamné à dépendre des indemnisations.
Même s'il y a mille façons de faire, le plus gros du travail est généralement à fournir les premières années puisque l'idée est de créer un système quasiment autonome. Pour faciliter le démarrage, on peut solliciter l'aide de volontaires le temps de l'installation, par le biais de financements participatifs, de chantiers collectifs, grâce à l'échange avec des stagiaires, des WWOOFers, etc. La création d'un tel lieu peut obtenir le soutien de nombreuses personnes, en particulier si la dimension pédagogique est prise en compte, car de plus en plus de monde cherche à se former sur l'écohabitat, le jardin naturel, l'autonomie énergétique, les outils d'organisation collective, etc. Par la suite, la ferme demandera moins de travail et, à surface égale, produira plus qu'une ferme conventionnelle.
Pour rester dans le domaine agricole, rappelons que l'agriculture communément pratiquée dans notre pays n'est pas du tout viable économiquement. De plus en plus dépendants des énergies fossiles, des pesticides, des engrais et des subventions, bon nombre d'agriculteurs s'en sortent à peine, tandis qu'une poignée de gens s'enrichissent à outrance : les banques bien sûr, les compagnies pétrolières, l'industrie phytosanitaire qui, au passage, brevéte les semences, mais aussi quelques très gros céréaliers qui captent l'essentiel des subventions européennes.
Il n'y a rien de viable là-dedans, et moins encore si l'on s'intéresse à l'ensemble du système : où et comment sont extraits et transformés les composants des produits chimiques et des machines ? Qui les fabrique et dans quelques conditions ? Quelle énergie est dépensée pour les fabriquer, les transporter, les stocker, et les utiliser ? Comment sont-ils recyclés ? Rappelons qu'en tenant compte de tous ces facteurs, l'agriculture industrielle dépense en moyenne quinze calories pour en produire une. L'un des objectifs principaux d'une production en permaculture étant d'inverser complètement cette tendance, elle devient forcément infiniment plus "viable".
Une multitude de micro-fermes autonomes, cela signifie une multitude de petits producteurs, donc des créations de richesses et d'emplois localement, des circuits courts rendus solides par le tissage de réseaux et la création de monnaies locales...
Il ne s'agit donc pas de remplacer des techniques polluantes et énergivores par des techniques écologiques, mais plutôt de remplacer un modèle inefficace par un qui fonctionne durablement.
Rappelons au passage que dans une ferme en permaculture, les humains aussi tendent vers l'autonomie, ce qui passe nécessairement par l'adoption d'un mode de vie plus sobre, et donc vers un besoin d'argent de moins en moins important, grâce à l'autoproduction d'aliments, d'énergie, de matériaux de construction, voire d'outillage et de jeux, au recyclage (compost, phytoépuration, récupération...), mais aussi grâce à des moyens d'échange alternatifs ou à la simple entraide.
Car, ne l'oublions pas, "faire de la permaculture" ou "être permaculteur" ne signifie pas nécessairement produire des fruits et légumes ! De nos jours, beaucoup choisissent de devenir formateurs, conseillers ou designers, afin de promouvoir la permaculture, en général, ou un domaine en particulier et une technique bien précise. Nous constatons avec joie que la demande aussi croît sans cesse et il nous semble que, dans cette transition que nous vivons, c'est une bonne façon de partager ses connaissances et ses expériences tout en payant les factures.
Il n'est donc même pas nécessaire de jardiner, surtout si l'on fait partie d'un collectif où l'on échange volontiers les productions, les ressources et le temps libre. Ainsi, des milliers de métiers peuvent être exercés en permaculture, que ce soit dans l'agriculture, l'enseignement, l'artisanat, la santé, l'urbanisme, les technologies, les sciences, etc.
Pour chacun de ces domaines, il suffit de se demander comment pratiquer un métier qui prenne à la fois soin des humains et de la planète, tout en favorisant le partage.
Fastoche, non ? »
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Effectivement, c’est une mentalité tellement contraire à la dévastation capitaliste, qu’à moins d’y entrer complètement dedans, il demeure impossible d’en comprendre la moindre démarche. Et, comme tout s’y tient, de saisir le projet global. Comme ce partage de tous les savoirs. Qui nous fait sortir du gaspillage irrationnel d’énergies : nommé concurrences. Pour les remplacer par l‘émulation. Toujours améliorer. Et chaque amélioration bénéficie à tout le monde. La société économise tous ses gaspillages. Et ce sont les rapports humains et sociaux qui en sont tous dépollués !
« L'un des objectifs de l'Université Populaire de Permaculture est de former de plus en plus de formateurs pour répondre à une demande croissante et pour que les savoir-faire circulent. Par ailleurs, pour un certain nombre de permaculteurs, la volonté est forte de proposer des stages, formations, ateliers aux prix les plus bas possibles, voire gratuits, à prix libre ou en échange de services.
Au delà de l'aspect financier, de plus en plus de projets se créent dans un but de partage intergénérationnel, mais aussi des jardins accessibles aux fauteuils roulants et que sais-je encore... Des milliers de solutions sont encore à inventer pour que chacun trouve sa place. Mais la permaculture est simplement une science et, disons une façon d'agir, ce n'est pas un dogme qui dira "contre l'exclusion nous allons agir comme-ci ou comme-ça", c'est à ceux qui veulent voir le changement de chercher les solutions ! A partir de là, si l'on souhaite réduire telle exclusion, nos actions la réduiront. » C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Et nul-le, en effet, ne peut prétendre introduire des changements, sans être le changement soi-même. Observer patiemment et comprendre en devient plus efficace que de semer des dogmes qui ne poussent pas !
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D’où surgissent, alors, les incompréhensions ? « On ne peut nier l'espoir gigantesque qu'il diffuse dans le monde entier et ses résultats. Espoir que les mécanismes inhérents à la vie reprennent le dessus sur la tendance générale au suicide de l'humanité.
Que certains continuent de faire de l'argent en vendant des lave-vaisselle, des bonbons ou du publicitaire, ça se comprend, mais que soit réellement nés les businessmen de la permaculture, c'est beaucoup plus surprenant (et le mot est faible).
Quand un système touche à sa fin et quand les ressources vitales disparaissent, le savoir permettant de continuer à envisager l'avenir ensemble ne peut pas être rendu rare par sa soumission ou son indexation aux mécanismes de l'argent. »
Sur ces possibles dérives, qui ne touchent que très peu d’humains en permaculture, il demeure préférable d’appeler un chat un chat et de voir les faits bien en face. Un sketch radio va faire, en cela, économiser beaucoup de temps et de salive. Voyons déjà sa présentation..
« Cette petite séquence en direct sur une radio locale (www.descolarisation.org) veut dénoncer la permaculture commerciale et ses fameux stages à 200, 1000 ou 5000 Euros (et l'attitude des businessmen de la permaculture, auteur d'oasis business). Une intro de 5 minutes est suivie par un sketch improvisé entre Michel Sapin, un stagiaire et Pascal, un businessman de la permaculture. Il s'agit du moment fatidique du paiement.
Main d'oeuvre gratuite pour le maître des lieux (Cf "Maître et serviteur" de Tolstoï), les stagiaires s'offrent à prix d'or un bien-vivre furtif et un savoir précieux au compte-goutte, qui ne feront qu'augmenter leur frustration quand ils vont reprendre leur vie normale anormale. Ils seront si pressés d'économiser pour se repayer un stage ! Un "stage de perma" ou bien malgré tout : une nuit en yourte, dans une cabane dans un arbre, ou une promenade avec des ânes ou autres truc qu'on-dirait-que-c'est-vrai ou qui-font-oublier-un-instant-la-misère morale et affective…
Dénonciation-de-la-permaculture-commerciale/
Ce qui est le plus de cette impro ? De saisir, à vif, les mécanismes mentaux…Genre, « Tiens, j'ai deux chèvres qui aiment bien suivre en promenade... Et si je proposais des balades avec les chèvres à 40 euros la journée ? ». Ou bien des comportements anachroniques– : oui des effusions de bisous et d’amitiés au moment de la séparation finale. Oui mais juste dans le…but d’enclencher un nouveau stage. Où est omis (dans le descriptif) de préciser tous les travaux de bagnards effectués pendant ce-dit stage. Etc.
En conclusion : le sketch peut décrire les comportements réels de quelques imitateurs de la permaculture – sûrement pas de vrais permaculteurs. Ce qui permet d’enlever toute méfiance ou tout reste de soupçon à ce sujet : le thème central de la permaculture n’est certainement pas l’argent ! Il n’y a plus aucune équivoque possible.
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Alors si la permaculture n’est pas un commerce, qu’est-elle ? Décrivons-là, d’abord, d’un point de vue tout extérieur
Stratégie : se faire le maximum d’alliés afin de travailler moins. Et que la terre travaille moins, elle aussi. Elle n’en sera que plus fertile. Tactiques : réduire tous les besoins extérieurs donc l’argent. Avec l’idéal pratique où tout le monde cultive ses propres aliments. Très futé. Stratégie et pratiques qui font sortir du gaspillage irrationnel d’énergies : nommé concurrences. Pour la remplacer par l‘émulation. Toujours améliorer. Et chaque amélioration bénéficie à tout le monde. La société économise tous ses gaspillages. Et ce sont les rapports humains et sociaux qui en sont tous dépollués !
Ces approches, tellement différentes de toutes les problématiques, décèlent qu’il y a, obligatoirement, une réflexion globale tout en-dessous. Oui, pourquoi une économie permacole ? Parce qu’elle renoue avec « l’économie de la nature » du XVIII ème siècle. Si sensée avec ses « l’argent n’est pas la richesse mais seulement sa mesure » et « la vraie richesse c’est la terre fertile, les talents humains, » etc. Bref, que du vrai sérieux – vu que cette économie de la nature jugeait l’économie humaine toujours inférieure. La preuve insensée en aura été ce grave fauteur de troubles « inculte » : le capitalisme !
La permaculture est du côté de l’historique, appartient à l’histoire – tout comme le capitalisme hors sol la renie et dénie puisque l’histoire a un début et une…fin. La profondeur de la permaculture se montre, alors, comme ses liens avec toutes les traditions antérieures. Dans tous les pays du monde. Autant le capitalisme sera resté à la surface des choses, incapable de s’enraciner, autant la permaculture peut montrer un enracinement, lui, très visible. Partout. Elle repose sur un arrière fond de savoirs et de pratiques très ancien. Un trésor collectif où il y aura toujours tant et tant à puiser. Ce pourquoi la permaculture n’a pas besoin de s’affirmer, de se profiler conquérante – alors que l’agressivité désordonnée capitaliste gesticule ses auto-publicités puériles. Ce n’aura donc été qu’une greffe. Greffe...rejetée ! Effectivement, face à l’histoire, le capitalisme ne fait plus le poids : il se résume à une nuisance. Nuisance, à la fois, sociale, humaine, affective, intellectuelle et écologique. Rien de plus. Héritage = zéro.
Aussi - la permaculture (et d’autres moteurs de changements de mentalités) sont en en train de boucler ce capitalisme loufoque dans la fin de son cycle historique. Oui, d’y coller le mot fin !
…..Et revenir, enfin, au cercle vertueux de…l’économie de la nature.
………………….L’humaine devant imiter cette économie et non la nier !
……(à suivre)
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que la vaste compassion vous grandisse et vous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***
trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 3 "Nul n'est nul", "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir" et onglet 4 "L'anticommunication comment ça fonctionne ?» et "Why do we left the left wings ?" ; onglet 2 "L'ardeur sociale", "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" et "LE ROMAN DE L' ÉCONOMIE " ; et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE sur l’onglet 3, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui s'est emparés des désemparés ? qui a détressé les détressés ? qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? S’il y a fraudes pourquoi donc cacher les fraudés qui les subissent ? S'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs, endetteurs, capital au noir ou argent clandestin, etc), onglet 2.
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper
Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.
Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !
…les anti-élites actuelles ( celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)
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Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 300 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
soyons vraiment fiers de nous...
le WWOOFing,
essayer de tout comprendre – comment sinon comment garantir la descendance de nos pensées pour le futur ?
Se faire des alliés pour travailler moins
Au travers de son talk Permaculture ou l'idée même de la nature, il nous définit et partage l'agriculture permanente comme solution alternative pérenne pour notre planète. James Cophignon est jardinier-paysagiste, permaculteur et animateur d’ateliers nature.
Viens kiffer ta racine sur http://www.korakor.org/formations
Délimiter son système permacole : pour l’autonomie
!!! ARGENT ARGENT ARGENT!!! à la place, j’ose m’offrir à moi....