Un guide intelligent de l’exclusion

Publié le par imagiter.over-blog.com

Un guide intelligent de l’exclusion

Avec même une formation complète afin de réussir son exclusion ? Le tout fait avec brio. Par un guide rêvé qui ne laisse rien dans l’ombre et nous offre tous les tuyaux. Plus d’autres. Vraiment il y a des humains serviables partout. Qu’ils en soient remerciés ! C’est ainsi qu’est introduit « Web’xclusion », le guide du clochard anonyme en onze volets et quatorze pages pour le tout premier…« Sans domicile fixe, prison, asile de nuit, foyer d'hébergement, soupe populaire, petits boulots, solitude, aide médicale gratuite, éducateur spécialisé, fin de droit, revenu minimum d'insertion... tous ces mots qui te font rêver feront bientôt partie de ton quotidien et n'auront plus de secret pour toi. »

Zonard.net/-webxclusion

Et tout reste véridique de cette annonce. Le texte est bien mieux que son résumé sommaire. Oui, s’il y a 2 grandes catégories de super exclus : les miséreux et les génies. Il se trouve qu’un exclu de misère nous apprend, avec doigté, « comment devenir exclu ». Soit jeté injustement de partout. Puisque pour lui, l’exclusion, c’est un métier d’avenir. Et que – ceci reste implicite – il n’y a aucune formation de prévue à ce métier par cette société si étourdie. Incapable de reconnaître ses manques et ses carences. Qui commencent, tout de même, à peser très lourdement. Afin de relayer ces infos bien vues et dans le but (toujours omis habituellement) d’engueuler fortement cette société…pour tout ce qu’elle ne fait pas et le devrait. Ici, l’exclusion, métier du futur ?

« Un monde défini par la nomenklatura comme « marginal » [alors que ce sont ces autoproclamées élites les vrais marginaux, complètement étrangères au monde !] et semblant évoluer à mille lieues de nos petites préoccupations matérielles, pourtant nous côtoyons cet univers parallèle dès que nous mettons le nez dehors puisqu’il palpite inlassablement à chaque coin de rue, sous chaque pont et derrière chaque carton. Inconsciemment nous nous efforçons d’éviter son regard [comme quoi !...], par lâcheté, ou tout simplement par peur, car nous savons pertinemment qu’il nous talonne sans cesse, guettant le moment propice pour nous happer dans son infernale spirale … »

C’est-à dire ? L’exclusion c’est dans le regard complètement faussé. Et ce regard est illégal de bout en bout : qu’est-ce qui nous donnerait le droit véridique d’écraser celui dont nous sommes la cause d’exclusion ? Mettre fin à toutes les exclusions coûte trois fois rien, il est donc impardonnable que nous ne le fassions pas… C’est bien nous qui devrions recevoir tous les reproches : répares tous tes dégâts avant que de regarder de haut les effets de tes comportements inexcusables ! Redresse DONC ton regard avant de regarder « de travers ».

.....………………………….*************************************

De solides extraits de ce guide extraordinairement complet.

Préavis : (…) Pendant quelques heures. Parce qu'ensuite c'est de moins en moins drôle. L'état de grâce tiendra le temps que tu dépenses l'argent dont tu disposes encore, quelques jours dans le meilleur des cas. Puis très vite c'est le retour de bâton d'autant plus violent qu'il aura été retardé.

La tentation de te retirer de la partie peut alors devenir forte. Tu peux te suicider, réponse qui présente l'inconvénient d'être irréversible. Tu peux te finir plus lentement à coup d'alcool, de médocs et/ou de molécules plus ou moins hallucinogènes. Ça dure ce que ça dure, quand ça lâche il ne reste plus grand chose à récupérer. Tu peux enfin enfourner deux bricoles au fond d'un sac et suivre tes pieds. Bienvenue au club !

SDF en trois jours : Un pro de la chose (l'abbé Pierre) prétend qu'il suffit de trois jours pour devenir SDF convaincant. Quel que soit ton point de départ : cadre sup overbooké, smicard surexploité ou chômeur avéré, marié/deux enfants ou célibataire notoire. Trois jours seulement pour faire de toi un honnête SDF. Pourquoi hésiter plus longtemps ?

Trois jours sans manger autre chose que des sandwichs +/- SNCF.

Trois jours à craindre le sommeil et à t'éveiller la peur au ventre au moindre bruit.

Trois jours pour découvrir que les petits matins sont frais, même en plein été.

Trois jours sans te laver ni changer de linge.

Trois jours à marcher pendant des heures.

Trois jours à subir ton incapacité à aligner deux idées cohérentes.

Trois jours pour que les autres détournent le regard en te croisant.

Trois jours pour que toute ton éducation vole en éclat.

Trois jours pour briser ton appartenance au genre humain.

Trois jours. Et tu découvres que t'en as rien à foutre de puer le fauve, de pisser dans les encoignures de portes, de chier entre deux bagnoles en stationnement. Aveugle et sourd à tout ce qui t'entoure, alors les bonnes manières, hein, c'est pas l'jour...

Avec une obsession : manger et dormir.

Manger et dormir. Manger, dormir, Manger dormir

Moins que les préoccupations probables d'un chien ou d'un chat.

Tu ne peux que constater la disparition brutale de tout ce qui faisait de toi un homme. Et tu ne peux t'en apercevoir que les premiers jours car ça va vite. Très vite. Après, c'est trop tard, les comportements de survie auront pris le dessus.

Se retrouver à la rue sans un sou est une agression d'une violence extrême. [or, en général, nous ne pouvons nous « ‘agresser » nous-mêmes. Et donc ?]. De quoi basculer dans la folie ou se tourner vers la violence, donc vers la page "prison". En ce qui te concerne ? Disons que tu es solide.

La-rue-Sans-Domicile-Fixe.pdf (14 pages)

Supposons que tu survives plus de trois jours : Tous les bons tortionnaires le savent : sous-alimentation, manque de sommeil et isolement sont les bases de toute torture et de tout lavage de cerveau de bonne facture. C'est rapide, efficace, et ça ne salit pas trop les mains. Tout cela fait qu'en quelques jours ton corps et ton esprit hurlent le manque. Tu as eu une vie avant, tu en auras une autre après. Peut-être. Tout le reste est poésie.

La solitude des premiers jours est effrayante. Nombreux sont ceux qui en garderont à jamais l'habitude de parler tout seul.

Il y a de grandes chances que tu finisses rapidement par traîner autour de la gare SNCF. Vaine tentative pour passer inaperçu ou saine tentation de changer de ville ? Quelle importance ?

Dans les gares, les sans-abri sont censés être nombreux. Ceux que tu vois au premier coup d’œil ne sont guère valorisants, mais tu finiras bien par remarquer que tu n'es pas seul à attendre un train qui n'existe pas.

Mais voilà : la nuit toutes les gares ferment leurs portes à ceux qui n'ont pas de billets. Te voilà dehors, sans la moindre idée de la direction à prendre. Alors tu marches, au hasard. Pendant des heures. De plus en plus engourdi par le froid, la faim, la fatigue, la lassitude, l'angoisse, en te demandant comment font les autres pour survivre. Attention, danger ! Tu risques de te faire trouer la peau pour ce que tu pourrais avoir dans ton sac (un SDF, même apprenti, a toujours un sac). Ou d'enjamber un parapet de pont sans réfléchir, pour faire taire la souffrance. Ou d'agresser un passant en croyant te défendre.

Pour l'intérêt de ces pages, supposons que tu réussisses à survivre plus de trois jours, peu importe comment. Des deux préoccupations qui t'obsèdent, manger et dormir, la question de la nourriture est la plus facile à résoudre.

Les premiers temps, il suffit de faire la tournée des places de marché. Après le remballage, les commerçants laissent quantités de déchets sur place. Il n'y a qu'à se servir. La société de consommation étant ce qu'elle est, il y a d'excellents déchets. Pas d'hésitation à avoir, tu ne seras pas seul à fouiller les détritus. N'oublie pas les pommes. Aucune allusion politique, mais contrainte physiologique : il faut manger des aliments riches en fibres si tu ne veux pas chopper la courante. Parce que, la diarrhée, quand on est à la rue c'est un sacré problème...

Les fruits et légumes ça cale l'estomac mais cela ne protège pas du froid. Il te faut des protéines et des lipides. Pour t'en procurer il va falloir mettre tes beaux principes sous le boisseau. Dirige-toi vers les quartiers où se concentrent les restaurants. Il suffit alors d'attendre l'heure de fermeture pour faire les poubelles et le tour est joué.

Si ça te dégoûte trop il y a une autre possibilité mais c'est ta conscience d'honnête homme qui va morfler sur ce coup (…)

Certes, il existe tout un réseau de distribution de casse-croûte aux indigents, mais pour y avoir accès il faut au préalable admettre que tu es indigent...(…) Presque toutes les villes ont des polices municipales qui n'aiment pas du tout qu'on indispose les passants.

Supposons (encore) que tu parviennes enfin à connaître les adresses où on te filera des casse-croûte gratos. Tu auras alors accompli le premier rite de passage. La nourriture cesse aussitôt d'être un problème, même si le sandwich te semble parfois amer. Reste le logement.

http://www.imagiter.fr/2015/08/comment-les-miracles-du-changement-instantané-ne-sont-exigés-que-des-démunis.html

Plus dur sera le pavé : La sagesse populaire installe le clochard sous les ponts. Laisse tomber, la sagesse populaire est une belle salope ! La nuit, sous les ponts, on ne rencontre que des individus plus ou moins dangereux qu'il convient d'éviter si tu accordes quelque valeur à ton intégrité physique et morale.

De toute façon, tu ne te considères pas comme clochard. Pas encore. Tu es momentanément dans la gêne. Même si, pour tous ceux que tu croises, le colis est déjà emballé et étiqueté. Tu as déjà eu du mal à accepter la distribution de casse-dalle, tu n'es pas encore mûr pour te présenter à la porte des asiles de nuit. Tu te crois capable de te débrouiller pour trouver un coin tranquille pour dormir. Cela te passera mais seule l'expérience te convaincra. Là aussi il s'agit d'un rite initiatique.

Tu constates vite que les endroits discrets auxquels tu penses sont tous sur le trajet des patrouilles de flics et qu'ils contrôlent systématiquement les petits nouveaux. Ils ont une technique très au point pour te réveiller sans prendre de risque et seuls les plus téméraires te fileront des coups de rangers dans les côtes. N'espère pas être embarqué pour finir la nuit dans la chaleur du poste de police, dès qu'ils constateront qu'ils ont affaire à une cloche qui n'est pas recherchée, ils te laisseront te rendormir. Jusqu'à la prochaine patrouille.

Pour les éviter, pas d'autre solution que d'abandonner le domaine public pour investir le secteur privé. Parking, hall d'entrée, immeuble en construction, voiture mal fermée, tout est envisageable. Reste dans le centre ville, les quartiers pavillonnaires sont pleins de chiens dangereux et de beaufs méchants.

La difficulté consiste à trouver une place qui ne soit pas déjà occupée. C'est que, vois-tu, il y a plusieurs dizaines de milliers de SDF qui se partagent les bons coins. Alors, le petit dernier...

Si tu parviens à trouver un endroit peinard, ne t'avise pas de le saloper en pissant partout comme un chien marquant son territoire. Au hasard de tes promenades, repère bien les pissotières et surtout les chiottes Decaux. Le problème avec les pissotières, c'est que c'est le lieu de rencontre préféré de toute une faune qui assume mal ses préférences sexuelles.

Remarque que tu peux mettre à profit tes mésaventures pour comprendre ce que ressent une femme devant supporter les plaisanteries du beauf moyen... Heureusement pour toi, la sous-alimentation chronique rendra ton utilisation des chiottes plus espacée.

Pas vu à la télé : En attendant d'être fin prêt à entrer en asile de nuit, essaie le carton. On en trouve facilement et cela fait vraiment une différence comme matelas, comme coupe-vent et pour se croire dissimulé. Pour lutter contre le froid, ramasse un vieux journal et glisse-le sous ton blouson.

C'est un peu bruyant tant que le papier n'est pas imprégné de crasse mais c'est très efficace.

A propos de température, peut-être as-tu remarqué que les clochards empilent souvent les pulls sous plusieurs manteaux même au plus fort de l'été. Outre le fait que c'est la façon la moins fatigante de transporter ses affaires, c'est surtout que la sous-alimentation et la fatigue provoquent une sensation de froid permanente. [celui que procure une société si barbare, oui si nulle et si arriérée ?]. Un état de manque si tu préfères. Tu seras surpris du temps qu'il te faudra pour arrêter de trembler même en plein mois d'août. Le froid n'est pourtant pas le plus grand ennemi du SDF, contrairement à ce que la mobilisation hivernale des médias [hypocrites déshonorés] pourrait laisser penser. Dans la rue il n'est de pire ennemi que la pluie.

Fini les mégots ramassés aux arrêts de bus. Terminé le carton. Oubliée la douceur des vêtements certes puants mais secs. Pour couronner le tout l'humidité multiplie les déperditions de chaleur, comme si tu n'avais pas assez de tremblements comme ça. Et n'espère pas taper les passants d'une piécette sous la pluie. Ce n'est pas le froid qui rempli les asiles de nuit, c'est la pluie. Quelle que soit la saison, n'en déplaise à ceux qui ferment les abris neuf mois sur douze.

C'est ainsi qu'après être passé plusieurs fois devant les bureaux d'inscription tu finiras par sauter le pas, trempé comme une soupe. Toute honte ravalée : avoir un lit retenu à ton nom dans un asile de nuit est une preuve. Irréfutable. Le SDF médiatiquement correct n'est qu'un vulgaire clodo. Ton ego s'en remettra peut-être un jour, mais c'est pas gagné d'avance...

Agrégation en poche, il est temps de songer à ton insertion professionnelle. L'alcool est un bon parcours.

De la sociologie de la rue : Dans la rue comme ailleurs existe tout un ensemble de comportements destinés à affirmer l'appartenance à un groupe. Le litre de rouge mis en commun y fait office de salon de thé, le mégot partagé tient lieu de petits fours. C'est l'endroit où l'on se reconnaît et où l'on communique, activités sociales hautement recommandées par ailleurs. Les reprocher aux SDF ?

La rue ne fait que transcrire dans son langage l'ensemble des pratiques à la base de toutes sociétés. En comprendre les règles et la morale demande beaucoup de temps et de lucidité. [ce dont manquent à fond les médias antifactuels, les politiciens se foutant de la politique, les financiers internationaux de l’argent sale…].

C'est là que le bât blesse. Le temps de la rue n'a rien de commun avec l'autre, le normal. Vivre au jour le jour suppose l'absence de lendemain, où demain n'est pas le futur mais l'heure qui suit. Le concept de projet n'y existe que comme légende sans cesse renouvelée. Quant à la lucidité, elle est fortement tributaire de la quantité d'alcool absorbée. S'il est facile aux braves gens de reprocher aux SDF leur abus de vin de divers pays de la communauté européenne, il est plus rare que ces bonnes âmes comprennent que c'est aussi une condition de survie.

Chaque mort de froid relance ce pseudo-débat, scientifiquement cautionné par des toubibs qui feraient mieux d'ouvrir plus souvent leur porte aux sans-abri qu'aux médias complaisants.

La vérité vraie, celle qui se vérifie au quotidien sur le terrain, c'est que l'alcool est indispensable pour tenir. Pas question de nier les dégâts qu'il entraîne en cas d'abus, mais impossible de taire son utilité.

Essaye donc de passer une nuit dehors sans avoir mangé auparavant. Avant longtemps tu seras frigorifié, secoué de tremblements incoercibles, obsédé par l'idée d'avaler quelque chose.

Un morceau de pain ? Moins facile à transporter qu'un kil de rouquin (litre de vin rouge). Et ça ne procure aucune sensation de chaleur.

Le coup de rouge, lui, réchauffe le cœur. Illusion physiologique peut-être, mais salutaire réalité immédiate. Avant la fin de la nuit tu seras suffisamment embrumé pour oublier tous les malheurs du monde, voire les tiens. Rien que pour ça l'alcool est irremplaçable.

L'alcool est dangereux pour la santé ? Met la vie en danger ? Eh oh, es-tu bien sûr que ce soit l'alcool qui représente le plus grand risque pour le SDF ? Dans la rue, meurt-on plus de cirrhose que de malnutrition, détresse, usure ou solitude ? Quel médecin inscrira «misère noire» comme cause de décès ? [l’hypocrisie sociale est désormais un délit de…bêtise crasse ! De refus frénétique de factualité !].

Le sans-abri ne fait certes pas de vieux os mais la picole ne vient pas en tête de liste. Le mondain tête bien plus que le clodo qui fouille ses poubelles et personne ne pense à le marquer au fer rouge. Y aurait-il hypocrisie sous roche ?

Bois donc ton canon et contente-toi d'éviter les abus. Quel intérêt d'être exclu si c'est pour n'avoir pas conscience de ton état à cause de l'alcool ?

Quant à la drogue, elle est rare dans l'exclusion. Beaucoup trop chère, mon fils. Même la barrette de shit est hors de portée du clodo moyen. Pour t'en procurer tu serais obligé de sauvageonner. En outre, c'est très mal vu chez les pros de la rue : la drogue, c'est pas pour les vrais clochards. Quel intérêt d'être exclu si c'est pour se bricoler la perception de son environnement ?

http://www.imagiter.fr/article-abolir-toute-pauvreté-non-cela-ne-coûte-pas-cher-du-tout-109588597.html

 

C'est pas fini : Tous les trajets se font à pied. Trop de monde dans les transports en commun pour leur imposer ta crasse et ton odeur. Parce que tu as beau faire, aller régulièrement aux vestiaires, ces distributions de vêtements par les associations, dans le meilleurs des cas tu ne changeras de linge que deux fois par mois. Même en supposant que tu prennes une douche par semaine dans une Boutique de solidarité, tu as bien conscience que ce n'est pas ce qui se fait de mieux en matière d'hygiène. La dernière brosse à dent que tu as embrassée, ça remonte à ... pfuu.

Si tu as fait des nœuds avec l'administration et que tu dois te taper une séance de bureaux, il est préférable de te scotcher dans un asile ou un foyer le temps de tout remettre en ordre.

Ainsi tu pourras facilement être à peu près propre et relativement reposé, sans compter que tu es assuré de croûter à ta faim.

Cette crasse, elle en fait du dégât. Tu seras au mieux présentable, mais de là à prétendre être propre... D'autant que l'hygiène n'est pas ta préoccupation principale. Bien que la seule solution pour continuer à vivre soit d'ignorer cette hygiène lamentable, cela n'arrête pas de te jouer des tours. Descendre du bus bien avant ta destination parce qu'il commence à y avoir du monde. Faire brusquement demi-tour alors que tu as déjà posé ta main crasseuse sur la poignée de porte d'un bureau ou d'un magasin. Changer d'itinéraire parce qu'il y a trop de passants sur ta route. T'enfuir d'une salle d'attente parce que le chauffage libère les odeurs.

Plus généralement refuser énergiquement toute idée de soins médicaux.

Autre conséquence méconnue de ton odeur de fauve en rut, elle te maintient fermement dans ta condition de clochard. Pas seulement au nez des autres mais aussi au tien. Sale tu es, clochard tu resteras.

Suite : Tes premiers jours à la rue tu les passes seul et, selon ton caractère, ces premiers jours peuvent durer de nombreuses semaines. Tu peux ainsi rester très longtemps sans prononcer une seule parole. Jusqu'à en perdre presque complètement la maîtrise. Afin de limiter la casse tu peux rejoindre quelques collègues pour y discuter le bout de gras. La cotisation pour avoir accès au club est raisonnable puisque avec un litre de picrate et quelques mégots tu auras tes entrées partout.

Qu'est-ce qu'ils se disent, les cloches ? Des histoires de cloches, évidemment. Beaucoup de renseignements pratiques sur l'actualité locale en matière de social.

Du rêve aussi. Tu t'inventes un futur, grossièrement invraisemblable mais cela n'a aucune importance, c'est juste histoire de parler. Surtout, tu te réinventes un passé, tu te construis un personnage auquel tu te raccroches farouchement. Puisque tu as jeté ton ancienne vie par-dessus bord, il faut bien t'en procurer une autre, non ? Alors autant te la faire sur mesure. Accessoirement, cela sert aussi à tester le baratin que tu serviras au prochain service social que tu visiteras.

Le mensonge, la vantardise n'ont pas cours dans la rue [ce en quoi elle est si en avance sur cette société qui te ment sans cesse avec ses apparences de tricheuse minable !]. Il n'y a qu'une seule et même histoire inlassablement réécrite en fonction de l'auditoire et des circonstances. Il s'agit d'exister.

Parvenir à se faire une idée approximative de la réalité dissimulée derrière le flot de paroles demande énormément de temps, de chance et d'empathie. De résistance aussi, car la souffrance y est omniprésente.

Il n'est pas certain que ceux qui parlent de suicide social à propos des clochards aient vraiment réfléchi à ce que recouvre cette expression. [vu que nous ne pouvons « réfléchir » que si nous avons – d’abord – du cœur !].

Les amis de rencontre changent très souvent. Le SDF est très mobile et change fréquemment de ville. L'instauration du RMI a un peu calmé le jeu à cause des délais avant de pouvoir toucher son fric, mais le fichier des voyageurs sans billet de la SNCF rappellera que l'appellation de vagabond n'est désuète que dans le langage courant.

Ce qui pousse à changer de ville ? Une météo trop nulle. Être tricard (interdit) dans trop de rades (bistrots) pour cause d'ardoises ou de dégâts. Avoir trop tiré sur la corde dans les bureaux d'aide sociale. Avoir fait une vacherie de trop à un collègue. Être trop dominé par un autre. En avoir trop marre et aller voir ailleurs si la vie y est plus facile. Être trop naïf et croire qu'ailleurs c'est mieux. Être trop mal dans sa peau et chercher une issue.

Et fin : Être clochard présente des avantages. Notamment du temps pour réfléchir. Tu peux t'essayer à une petite expérience très instructive. Tu t'organises pour faire tout ton boulot le matin et tu te gardes les après-midi pour philosopher et introspecter. Une petite sieste pour digérer le pâté de foie, un coup de rouge pour te rebrancher les synapses, et c'est parti.

En tant que clodo, tu peux t'asseoir absolument où tu veux tant que tu n'empêches pas les voitures de passer. Dont acte. Pose ton cul quelque part et regarde. Pour voir quoi ? Les non-exclus, évidemment. Ils sont fascinants à observer. En tout clochard il y a un entomologiste qui sommeille.

Tu seras rapidement capable de discerner tout ce que notre mode de vie nous impose de comportements soigneusement codifiés. [et d’absolument crétin, absurde, cruel et…impraticable. Les non-exclus seraient tous des…inadaptés ?] Commence par du facile, l'habillement par exemple.

Laisse les gens défiler devant toi sans chercher à apercevoir les détails. Ce qu'il te faut, c'est acquérir une vision statistique si la chose existe en ophtalmologie. Bientôt tu seras en mesure de ranger les passants dans des grosses boîtes. Prolos, bourges, vieux, ados, des trucs comme ça. Puis l'échantillon observé prenant de l'ampleur, tu utiliseras des boîtes plus petites. Et hop, voilà ta population test détaillée en employés, chefaillons, cadres, chômeurs longue durée et autres. Une pratique assidue gommera peu à peu les erreurs et n'hésite pas à poser la question de temps en temps pour recadrer tes estimations. Les gens, surpris, te répondront souvent.

Tout ça à partir de la fringue ? Eh oui, c'est dire si les codes vestimentaires sont puissants.

N'oublie pas de t'appliquer la méthode : un seul coup d’œil sur ton vieux manteau graisseux et tout le monde t'identifie instantanément en tant que clochard. Tu peux utilement étendre ton étude : langage corporel, comportement de séduction, de domination/soumission, de reconnaissance, etc, etc... Tu peux aussi essayer de croiser différents critères pour voir ce qui rentre dans tes boîtes. Si l'INSEE était futée elle recruterait en priorité des clochards.

Si la chose t'intéresse, tu peux tenter une vérification qui te donnera matière à réflexion. La manip est cependant illégale et connue des services de police sous le nom de grivèlerie.

Maintenant, c'est à toi de voir, hein, je ne te connais pas et on ne s'est jamais rencontré, toute ressemblance entre le paragraphe qui suit et la réalité ne peut être que fortuite, etc.

Quand tu iras faire un vestiaire au Secours Populaire, demande donc un "uniforme" de cadre sup tel que tu l'auras identifié. Ils ont ça en magasin, t'inquiète pas, même s'ils peuvent être surpris par la précision de tes besoins. Ensuite, astique-toi consciencieusement la couenne dans une Boutique de Solidarité et pour finir fais-toi faire une subtile coupe de cheveux dans une école de coiffure. Il ne te reste plus qu'à adapter soigneusement ton geste et ton langage à ton plumage et voilà : tu ES cadre sup. [tu en « as » seulement l’apparence…comme quoi cette société de retardataires permanents ne connaît pas la première lettre du mot…être. Cette société « n’est pas » - ce pourquoi elle se montre si inhumaine ?].

Pour quelques heures, la société t'acceptera en son sein d'après ta seule apparence.[impossible de dénuder une plus grande preuve d’inintelligence et d’anti-factualité !]. Profites-en donc pour te taper un bon resto hors de prix. Pour sortir tu n'auras qu'à dire que tu as laissé ton porte-cartes dans la voiture garée juste en face, ce n'est pas ça qui ruinera le restaurateur.

Aucun risque qu'il te reconnaisse par la suite sous ton costume de clochard. Réfléchir aux enseignements à tirer de cette petite expérience t'occupera un bon moment, mais tu comprendras mieux comment fonctionne la société [la société ne fonctionne pas – elle déraisonne sans cesse. Bref, elle a encore tout à apprendre. Et, pour cela, elle fait tout pour se gourer de bons pédagogues]. Et accessoirement l'exclusion. (…)

Un SDF : ça va, une clocharde : bonjour les dégâts ? - C'est vrai, on les avait un peu oubliées, les nanas. C'est qu'elles sont plutôt rares dans la rue.

Notre société supporte assez bien de voir quelques clodos, mais une clocharde lui donne mauvaise conscience. Alors elle a multiplié les filets de sécurité pour les femmes. Celles qui malgré tout passent au travers sont souvent en très très mauvais état à l'arrivée. Et la rue ne leur fera pas de cadeau, le milieu étant salement macho. »

..

………………………….....********************************************

Nous est devenu si utile ce regard si limpide, princier pourrait-on dire, qui domine toute la situation, qui ne baissera jamais les yeux devant la société fautive. Ainsi, le coût de la pollution de « luxe » (celle des véhicules…individuels) surpasse, et de loin, ce que coûte les pauvres. Et que – de mettre définitivement fin à cette pauvreté ne coûte pas grand-chose non plus (seul coût notable, le froissement de l’hypocrisie inexcusable de cette société qui a plus que tort) Oui le dixième du chiffre d’affaires des ventes d’armes sur un an. Pas très prioritaires les armes dans une véritable civilisation (celle qui aura aboli toute folie de « profits » - ce coût déplacé sur les autres). Qui ira dire des barbaries comme nous devons laisser vendre les armes car cela fait du…profit ? Ce qui chute bien dans des graves délires et des fuites « factuelles » …soit tous les faits cachés et les analyses qui ne décodent rien !) - si anti-factuels qui osent condamner qui tente de décrypter la vraie réalité au lieu de se condamner eux-mêmes pour « antifactualité », n’est-ce pas ce Monde déshonoré ?

http://www.imagiter.fr/2015/07/la-pollution-de-l'air-coûterait-à-la-société-tellement-plus-que-ne-lui-coûte-les-pauvres.html

Un exemple de son antifactualité ? Alors que si nous englobons tout le circuit de la nourriture : de la production, à la transformation jusqu’à la commercialisation, la moyenne de ce qui va – irresponsablement – être mis à la poubelle est de 40 % (pour des détails de faits, nous avons écrit d’autres textes). Et que 3 % seulement de tout le chiffre d’affaires de l’ensemble suffit à empêcher la faim dans le monde, que ce Monde antifactuel soit si incapable de faire le lien entre ces deux chiffres – voici qui déçoit plus qu’infiniment. Et, surtout, les décisions qui vont avec : instaurer des taxes aux gaspillages de nourriture, prévoir des circuits de collectes de ces fruits et légumes qui ne seront pas arrosés de pétrole (autre gaspillage de trop riches) mais donnés aux affamés. Prévoir, partout, des magasins collectifs dédiés à tout les aliments du commerce qui ne seront pas jetés à la poubelle, par restaurants et cantines (un lieu de ramassage prévu pour leur enlever l’excuse du travail supplémentaire), les particuliers, tout le monde, etc. (tout cela 3 % seulement)…il y a tellement d’idées que nos regards se décillent sur ces médias fous tellement hors sol, hors réalité, étrangers à la raie humanité. Qui nous sont plus fardeaux qu’autre chose. Leur disparition ne nous sera que soulagement.

Puisque des regards comme celui de notre guide impeccable de l’exclusion (il nous manque déjà !) peuvent, effectivement, nous faire apprendre comment inclure tout le monde. Réussite d’une vraie civilisation.

Et que le regard inutile des corrompus peut lui être mis, utilement....

 

………………………….. à la poubelle !

 

……(à suivre)

…………………….%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"

Que la vaste compassion vous grandisse et vous nourrisse !!!

Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif

 

tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***

trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 3 "Nul n'est nul", "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir" et onglet 4 "L'anticommunication comment ça fonctionne ?» et "Why do we left the left wings ?" ; onglet 2 "L'ardeur sociale", "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" et "LE ROMAN DE L' ÉCONOMIE " ; et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE sur l’onglet 3, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui s'est emparés des désemparés ? qui a détressé les détressés ? qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? S’il y a fraudes pourquoi donc cacher les fraudés qui les subissent ? S'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs, endetteurs, capital au noir ou argent clandestin, etc), onglet 2.

Résistances au changement Impliquent changement de résistances

Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser

Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.

La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité

L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?

Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres

Le si rare moment de la jubilation

La façon d’écrire se nomme infini respect

Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper

Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.

Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !

…les anti-élites actuelles ( celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)

Trouver ce que nous ne cherchons pas ?

………………………

Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 300 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu

le homeless chic- ce manque complet de savoir vivre. Lorsque les petits bourgeois sont des barbares.

le homeless chic- ce manque complet de savoir vivre. Lorsque les petits bourgeois sont des barbares.

osez porter ceci ensuite vous pourrez commencer à apprendre le métier...d'être humain.

osez porter ceci ensuite vous pourrez commencer à apprendre le métier...d'être humain.

Un guide intelligent de l’exclusion
le geste crétin de l'exclueur...

le geste crétin de l'exclueur...

...pendant que les bourgeois creux croupissent dans leurs vies vides, un exclu nous inclut, noblement, dans son texte impeccable

...pendant que les bourgeois creux croupissent dans leurs vies vides, un exclu nous inclut, noblement, dans son texte impeccable

Qui a tort ? Pas sûr que ce soit l’exclusivité

Qui a tort ? Pas sûr que ce soit l’exclusivité

L’exclusivité n’aura donc été que l’exclu évité ? Pas terrible du tout…

L’exclusivité n’aura donc été que l’exclu évité ? Pas terrible du tout…

L’exclusion c’est dans le regard complètement faussé. Et ce regard est illégal : qui nous donne le droit d’écraser celui dont nous sommes la cause d’exclusion ? C’est bien nous quoi devrions recevoir tous les reproches : répares tous tes dégâts avant que de regarder de haut les effets de tes comportements inexcusables ! Redresse DONC ton regard avant de regarder « de travers ».

L’exclusion c’est dans le regard complètement faussé. Et ce regard est illégal : qui nous donne le droit d’écraser celui dont nous sommes la cause d’exclusion ? C’est bien nous quoi devrions recevoir tous les reproches : répares tous tes dégâts avant que de regarder de haut les effets de tes comportements inexcusables ! Redresse DONC ton regard avant de regarder « de travers ».

ton opulence c’est notre exclusion…et ne fais pas comme si tu ne les comprenais pas. Si tu n’es pas "capable" de comprendre il faudra bien que tu retournes à l’école des exclusions…

ton opulence c’est notre exclusion…et ne fais pas comme si tu ne les comprenais pas. Si tu n’es pas "capable" de comprendre il faudra bien que tu retournes à l’école des exclusions…

…l’ostracisme ce sont les mauvaises langues, les cœurs mal intentionnés : pas de quoi les féliciter. Jamais. Les exclueurs sont donc des délinquants – pas les exclus !

…l’ostracisme ce sont les mauvaises langues, les cœurs mal intentionnés : pas de quoi les féliciter. Jamais. Les exclueurs sont donc des délinquants – pas les exclus !

la pauvreté c’est une arme de destruction massive et les dirigeants qui utilisent cet arme si prohibée sont donc des dirigeants voyous. A traiter comme tels.

la pauvreté c’est une arme de destruction massive et les dirigeants qui utilisent cet arme si prohibée sont donc des dirigeants voyous. A traiter comme tels.

Publié dans qui fuit le réel

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
De Boo, grand merci… « Très fort votre article ! Au fur de sa lecture je suis rentré dans la boucle angoissante de la fin des supports qui nous font survivre : regards non hostiles des autres, ventre plein, coucher sécurisé assuré avec un toit, train-train quotidien plutôt confortable, socialement intégré, mais……<br /> Nous sommes bien à la merci, tous autant que nous sommes, d’une rupture dans ce continuum fait de hauts et de bas plus ou moins maîtrisés, jusqu’à un point critique en cas de maladies, divorce ou accidents soudains, d’une crise existentielle ou sociétale. Qui sait ? Ayant connu la faim, la vie au jour le jour en parcourant des pays dans ma jeunesse, je n’ai qu’un faible aperçu de petit bourgeois en quête de voyage de rupture et découverte de ce que peut être la détresse de l’exclusion finale vécue par des centaines de milliers d’inconnus, à peine présents pour les passants affairés des villes. Le regard des autres…..<br /> Merci pour votre témoignage, il secoue et remue des choses, interroge.".
Répondre
I
Grand merci…De Geb « Je parle de celui-ci présenté sur le commentaire de Gun giant.<br /> http://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/uploads/2017/02/La-rue-Sans-Domicile-Fixe.pdf<br /> Que j’ai lu et enregistré pour en faire part à des amis et discuter dessus.<br /> Voyez vous des SDF, des paumés, qui ont plongé dans la came, des fiers à bras qui se sont retrouvés sans rien et qui sont morts seuls, j’en ai connu beaucoup dans ma putain de vie.<br /> Mais TOUS ils avaient une particularité : Ils se croyaient à l’abri, rejetaient les actions collectives à l’usage d’autres, collectionnaient les relations intéressées, et tous se pensaient au-dessus des autres ou au minimum intouchables. Intouchables par que blancs, noirs, de souche, de ci ou de ça, et au-dessus des autres parce qu’ils avaient eu la chance de servir des maîtres puissants qui leurs avaient lâchées quelques miettes en échange de leurs services plus ou moins recommandables.<br /> Tous étaient prêts à la chute quand leur environnement toxique leur a retirés ses soutiens.<br /> Pour résister au désastre qui vient avant même de savoir ce qu’on fera ou pas ou de faire des réserves de conserves ou apprendre à ne plus manger, c’est de se demander ce qu’on fera AVEC d’autres que sortira le salut.<br /> Et pour ça il faut avoir un environnement social et familial positif et pas hostile ou indifférent. <br /> Et ça se fabrique pas en quelques semaines ou mois à travers des stages ciblés, mais tous les matins en se levant, depuis des années et en se posant la question de : Qu’est ce que je vais faire si ce soir je ne suis plus personne ou si je n’ai plus rien. Et qu’il n’y a personne à mon côté qui peut m’aider.<br /> Et pour m’être posée cette question chaque jours depuis des années, (Notez que je ne suis pas dans ce cas et que mon environnement est bien en place pour l’instant), ma réponse à la déchéance dans la solitude est que je ne mourais ni comme un déchet humain, ni tout seul…<br /> J’ai acquis depuis longtemps les compétences nécessaires pour ça. »<br /> ----- BOO répond…<br /> « Vous parlez enfin dignement (excusez le terme un peu solennel) au lieu de vitupérer des insanités de pissotière. Je comprends ce que vous voulez dire, surtout sur la solitude inévitable que je vis moi-même à presque 100% actuellement. Heureusement que ma famille ne m’a pas lâché (à certains moments critiques) et répond en cas de difficulté, même si les plus proches sont à 140 bornes. Je répondrai à l’identique en cas de besoin, quelles que soient les difficultés nouvelles qui s’accumulent à l’horizon. Je pense que votre famille a été remarquable quelque part, vous en aviez un peu parlé.<br /> Moi, je me suis retrouvé en position de faire la manche à Guayaquil (Equateur) dans mes pérégrinations de jeunesse avec ma compagne de l’époque (1973), et j’en garde un goût bizarre dans ma mémoire, sans parler d’autres expériences humiliantes qui m’ont forgé au lieu de me transformer en lope.<br /> Par ailleurs, j’ai rendu ma vie plus riche en aidant des jeunes en difficultés nombreuses (pendant 25 ans), parfois en dehors des clous professionnels et je ne le regretterai jamais.<br /> Alors, la vie est une panoplie incroyable de situations et d’opportunités que seul l’éveil mental du moment permet de saisir. » <br /> <br />