Désobéir au F.N. ?
Il se pourrait qu’il y ait tant d’abstentions qu’il y ait un clash général. Cependant, des exemples où des politiques ne respectent absolument pas les vraies majorités sont toujours en mémoire. A quoi s’ajoute, que les résistances ouvertes à Trump se sont fortement mises en place et qu’elles ont de l’impact. Pour la France, qu’en serait-il ? Une part de la loi clarifie que, parfois, « c’est un devoir de désobéir ». Et l’exemple de Vichy a prouvé, que, même sous une double dictature, l’ingéniosité interne des services public ont bien contré la mise en place de lois scélérates. C’est de garder les yeux ouverts face à l’adversité qui définit un adulte. En ce sens, nous rassemblons les informations qui décillent les regards.
« Après un haut diplomate, un magistrat. "L'Obs" publie dans son numéro en kiosques à compter de ce jeudi 13 avril une enquête sur le grand dilemme des hauts fonctionnaires et de l'ensemble des serviteurs des services publics face à l'éventualité Front national. Partir ? Rester ? Résister ? Pas un membre de la fonction publique qui ne s'est pas posé la question, entre le poids de l'histoire et la rigueur des lois de la République.
Pour la première fois depuis la prise de position, le 9 mars, dans "le Monde", de l'ambassadeur de France au Japon Thierry Dana, plusieurs personnalités répondent à "l'Obs" et mettent en avant leur attitude personnelle. Serge Portelli, juge et président de chambre à la cour d'appel de Versailles, est le premier magistrat français à déclarer publiquement qu'il ne servirait pas un État Front national si Marine Le Pen venait à être élue :
"Peut-on rester magistrat si le F.N. est au pouvoir et que l'État de droit est totalement dégradé ? Ma réponse est non. Je ne servirai pas un État Front national. Je démissionnerai."
Arno Klarsfeld, avocat et conseiller d'État, s'alarme : "Il y aura une purge. Tous les régimes d'extrême droite l'ont fait et ont apporté le malheur aux peuples. Je me prononce ici en tant qu'avocat. Je serai un bouc émissaire. Il faudra que je m'en aille."
L'artiste Claude Lévêque, ambassadeur de France à la Biennale de Venise en 2009, s'engage également : "Depuis toujours, je suis un antifasciste. Je viens d’une famille de communistes, mon grand-père a été déporté en camp de concentration. Si Le Pen est élue, je coupe immédiatement tous les ponts avec le ministère de la Culture et ses satellites. Pas question de travailler avec des gens comme ceux du Front national. De toute façon, dans ce cas-là, ça va être le chaos et on risque de tomber dans une guerre civile."
Plus nuancées, plusieurs personnalités rappellent les fondamentaux qui guident leurs actions. Pascal Brice, directeur général de l'OFPRA, rappelle qu'il n'aura "aucune instruction à recevoir : l’Office français de protection des réfugiés et apatrides a en effet une particularité, une loi de juillet 2015 stipule que son directeur ne reçoit aucune instruction dans le cadre de son fonctionnement". Jean de Loisy, président-directeur du Palais de Tokyo, affirme pour sa part qu'"en cas de victoire de FN, nous devrons continuer à montrer les artistes les plus expérimentaux et alerter l’opinion sur toute pression politique exercée sur les programmations" et qu'il "ne baissera pas les bras"
Fonctionnaires-:ils-refuseront-de-servir-le-front-national
L'enquête de "l'Obs", enfin, raconte qu'un courrier électronique circule actuellement chez plusieurs hauts fonctionnaires qui souhaiteraient partager publiquement leurs inquiétudes face à l'éventualité d'une arrivée au pouvoir du Front national. Le texte pourrait prendre la forme d’un de ces textes solennels publiés collectivement sous des noms empruntés à la mythologie antique. Les Gracques ou les Arvernes.
A moins que ce collectif encore invisible ne prenne cette fois le nom de Paul Didier, seul magistrat à ne pas avoir prêté serment au régime de Vichy en 1941, ou encore celui de Jules Basdevant, conseiller juridique au Quai d’Orsay qui n’avait pas démissionné lorsque les pleins pouvoirs avaient été donnés au maréchal Pétain, mais avait quitté ses fonctions lorsque l’État français avait autorisé Hitler à utiliser les bases militaires au Levant, violant les termes de l’armistice. L’histoire personnelle de ce héros inconnu, glissée la semaine dernière dans un court confidentiel du "Figaro", ne cesse depuis d’être partagée par courriers électroniques entre les potentiels pétitionnaires alertés par les discours de Marine Le Pen sur les fonctionnaires et ses propos sur le Vel d'Hiv. Mais une grande majorité des serviteurs des services publics, attachés à leur devoir de réserve, sont opposés à cette initiative, estimant qu'une résistance de l'intérieur, rigoureuse et sans cri, serait bien plus efficace. »
« Cette résistance de l'intérieur, rigoureuse et sans cri », serait-elle possible ?
** 1) – Déjà la loi le permet dans un cadre bien précis. Ceci se nomme « le devoir de désobéissance du fonctionnaire ».
Dans un arrêt en date du 11 février 2015, le Conseil d’État considère qu’il résulte des dispositions de l’article 28 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 qu’un fonctionnaire ne peut désobéir à un ordre qui lui est donné que si celui-ci est à la fois manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public .
Il peut même être très explicitement cité dans un arrêt que « Le fonctionnaire à qui est ordonné d’accomplir un acte constitutif d’un délit doit désobéir. » (Conseil d’État, 4 janvier 1964, Charlet et Limonier, req. n° 56786, rec. 1, AJDA 1964, p. 447, RDP 1964, p.453, note Waline.)
A-propos-du-devoir-de-désobéissance-des-fonctionnaires
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*** 2) – Ensuite, l’histoire, notamment sous Vichy, offre des exemples tout à fait pertinents de résistances internes. Par exemple, dans le livre « Servir l’état français : l’administration en France de 1940 à 1944 » de Marc Olivier Baruch, paru en septembre 1997. Dans ce document épais, qui peut paraître ennuyeux, nous trouvons des perles d’informations : sur des résistances de l’intérieur et sans cris. Il y est possible de découvrir comment, dans des règnes de doubles dictatures (les nazis et le régime de Vichy), l’administration a pu résister aux deux. L’exemple de sabotages intelligents des déportations est clair : sans des initiatives individuelles dans les préfectures, les tribunaux, les mairies, la Sncf, etc. le nombre de tous ces drames aurait été très nettement plus élevé. Dans cette histoire de l’administration en France de 1940 à 1944 de Marc Olivier Baruch - nous découvrons à quel point les fonctionnaires de base ont été efficaces et dans une discrétion totale, quitte à se faire insulter par des regards superficiels. Ce qui a été fait en ces temps, ne pourra que se reproduire.
La très mauvaise perception de l’article cité plus haut (qui ne parle que de la très haute administration) provient de ce que seuls les hauts fonctionnaires existeraient. Ce qui provoque deux catégories de remarques de réel :
** - L’histoire des mentalités de Robert Mandrou a prouvé que l’histoire des seuls rois n’est pas l’Histoire, que les populations complètes doivent y être intégrées. Lors de la Résistance 1940-1945, il y a eu, en nombre, bien plus d’humbles inconnus que de grands noms. Ceux-ci n’auraient jamais pu faire autant d’actes de résistances à eux tous seuls. C’est facile à comprendre…
** - Que ce « regard aveugle » qui « ignore » 80 % de toutes les réalités (loi de Pareto) en devient même « incapable d’imaginer et de savoir » que ces 80 % existent bien. Eux se limitent à, dans les meilleurs des cas, à 20 %, et toujours moins. Ce qui fait qu’ils pontifient en ne sachant quasiment rien de tangible et de concret sur les réalités sociales complètes. L’administration en France est ainsi faite que tout le monde perçoit bien les législateurs qui rendent officielle une loi par les décrets d’application. Mais, après, comment cela se passe-t-il ? Les regards distraits balbutient à peine que les hauts fonctionnaires (ministères) organisent l’application et tout le monde suit comme un seul pion. Juste un conte de faits...Déjà, dans les ministères il peut y avoir…des résistants (sinon qui aide Le Canard enchaîné ?). Et sur tout le territoire - bien plus encore. Les lois sont appliquées après passage à travers tous ces filtres qui peuvent les biaiser. Plus ou moins. L’informatique a renforcé les moyens de contrôles, certes – mais il sera impossible d’informatiser chacun de tous les gestes…Comme, en plus, la corruption est quasi inexistante, sauf chez quelques hauts fonctionnaires, les autres défenseurs des services publics peuvent tout à fait retarder et compliquer l’application d’une loi scélérate. A chacun-e de capter comment.
Désorganiser les dossiers, grèves du zèle ou lenteurs qui poussent aux limites des délais, sans les dépasser, afin de diluer au maximum les faits, etc. (laissons leur leurs bons plans…), c’est ainsi que l’administration peut mettre des bâtons dans les roues d’une dictature. Elle y a fait ses preuves. Les défenseurs des services publics, donc de l’intérêt général, paraissent plus lucides et honnêtes, en ce sens, que d’autres secteurs de la société. Ceci afin de justifier la possibilité, qu’en effet, les services publics puissent empêcher le fonctionnement du Front national. Le maillage serré des élections locales a, d’ailleurs, prouvé, la difficulté à utiliser l’organigramme administratif par des candidats frontistes. Disons que les défenseurs de services publics sont très peu fascistes. Ce qui se passe tout le temps, le continuera. Si l’administration a résisté aux deux dictatures de 1940-1944, elle retrouvera sans difficulté cette bonne habitude.
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Le-vrai-procés-de-la-haute-administration-pour-Marc-Olivier-Baruch
« Les préfets et sous-préfets pouvaient-ils refuser d'opérer les rafles et les arrestations?
A partir de 1943, quand se pose le problème du STO (service de travail obligatoire en Allemagne), les préfets sauront trouver les moyens de faire en sorte que les opérations de police soient infructueuses. Le préfet régional de Marseille, Joseph Rivalland, secrétaire général à la police avant René Bousquet, a aussi refusé de fournir aux Allemands une liste d'otages. Il ne lui est pas arrivé grand-chose, il a simplement été démis de ses fonctions. Et il a gardé son honneur. (…) En 1944, très tard, les Allemands vont exiger des purges, des préfets seront arrêtés et déportés pour de vrais actes de résistance, comme Édouard Bonnefois, le préfet régional de Lyon. »
L'administration+en+France+de+1940-à-1944
« Le maintien de l'ordre public, indispensable à la vie de la nation, doit être assuré par des mains françaises, des bras français, des têtes françaises ", déclarait en janvier 1942, devant la police parisienne réunie pour prêter serment de fidélité au maréchal Pétain, le ministre de l'Intérieur Pucheu. Mais revendiquer ainsi une pleine souveraineté - grâce à laquelle Vichy entendait construire, sur les ruines de la République, la France autoritaire, corporatiste et xénophobe de la Révolution nationale - était illusoire, dans un pays occupé aux trois cinquièmes et dont tous les actes étaient contrôlés étroitement par les Allemands. » Comment cela s’est passé alors ?
A partir d'une analyse minutieuse des rouages de la Fonction publique française, Marc Olivier Baruch démontre à quel point la revendication de servir face à l'ennemi dont se firent gloire les hauts fonctionnaires de Vichy revint trop souvent à servir l'ennemi. Malgré ce lourd poids conformiste, des fonctionnaires se sont engagés, partout, dans une action résistante quotidienne, parfois au prix de leur vie. Ce livre nous fait découvrir le détail précieux de leurs formes de résistances qui peuvent encore servir.
Les-historiens-et-la-politique.-: entretien-avec-Marc-Olivier-Baruch.
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Enfin, pour qui aimerait un panel complet de la question, ce documentaire de 1 h 40 mn sur « l’heure des choix » avec de nombreux exemples issus d’administrations diverses face à des dictatures. Il y a toujours eu le choix, avec des degrés de difficultés plus ou moins intenses et des dangers plus au moins proches, mais l’interstice du choix a toujours existé. Et, parfois, ce petit grain de sable a pu bien enrayer la machine monstrueuse…Pour le savoir, il suffit juste de préférer, au plastique sans goût de divertissements avariés, quelques recherches apparemment plus…monocordes pour dénicher tout ce qui peut tenir chaud au cœur face à l’adversité.
Ceci en devient même un trésor qui reste !
…………………….Puisqu’il en augmente toutes les résistances intérieures.
…….........(à suivre)
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que la vaste compassion vous grandisse et vous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***
trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 3 "Nul n'est nul", "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir" et onglet 4 "L'anticommunication comment ça fonctionne ?» et "Why do we left the left wings ?" ; onglet 2 "L'ardeur sociale", "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" et "LE ROMAN DE L' ÉCONOMIE " ; et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE sur l’onglet 3, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui s'est emparés des désemparés ? qui a détressé les détressés ? qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? S’il y a fraudes pourquoi donc cacher les fraudés qui les subissent ? S'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs, endetteurs, capital au noir ou argent clandestin, etc), onglet 2.
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le spectacle est une misère pas une conspiration
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper
Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.
Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !
…les anti-élites actuelles ( celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)
Trouver ce que nous ne cherchons pas ?
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Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 400 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
ce supposé peuple n’est absolument pas peuplé…le F.N. est clairement l’ennemi des pauvres. Tout comme Trump,
Rappelons que les migrants « non résidents » qui viennent nous voler jusque dans nos poches ce sont les…financiers internationaux (les immigrés « traditionnels » rapportent à la France, ne lui coûtent pas – les financiers internationaux, eux, coûtent une fortune pour chacun d’entre nous !). L’incohérence c’est bien que la porte soit fermée aux bons migrants, pas aux graves prédateurs « propres sur eux » mais gavés d’argent sale. Incohérences intégrales…
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Colloque internationale organisé par le Conseil d'État et l'École des hautes études en sciences sociales Faire des choix ? Les fonctionnaires dans l'Europe des dictatures, 1933-1948 Paris, 21, ...
Faire des choix ? Les fonctionnaires dans l’Europe des dictatures, 1933-1948 - "Pratiques professionnelles et marges de manœuvre"
René Carmille et Bull sous Vichy - le premier hacktiviste
La collusion entre les autorités de Vichy et les Allemands a été redoutable. En résistance, sont connus les réseaux d’évasions, les résistances des maquis, etc. mais sont bien plus omises les résistances quotidiennes des fonctionnaires. Qui n’auront été connues qu’après la guerre.
L’essentiel prend peu de temps, l’accessoire beaucoup de temps…cette vidéo ne parle que d’utilitarisme bien trop sommaire…ce 80 / 20 est tellement plus important dès qu’il s’agit de penser, de changer les mentalités ou de résister aux nocifs conformismes.
Les réponses globales existent mais les conformismes « refusent » d’aller les vérifier. Le flou est son domaine d’imposture – Ainsi, historiquement, il est évident que « L’histoire des mentalités » initiée par Robert Mandrou ne peut qu’être plus rationnelle et objective que tout autre démarche. Jamais d’ANACHRONISMES. Il ne faut jamais penser pour qui vivait il y a 80 ans ou 800 ans mais rassembler tout son contexte (que mangeait-il, comment rêvait-il, son quotidien, les débats, les préjugés, tout ce qui constitue une vie complète). Cet humain du passé ne pouvait pas savoir tout ce que nous savons aujourd’hui…la démarche de connaître les mentalités = connaître la vraie Histoire, est donc une démarche très sensuelle qui mobilise absolument tous nos sens et toutes nos facultés. Et le résultat final est réellement probant. Aucune autre démarche ne prend en compte les 80 % toujours « ignorés », méprisés et délaissés. Elles se cantonnent seulement dans les 20 % (cela est même le terrifiant défaut du centralisme français (les parisiens ne connaissent pas 80 % de la réalité du pays ! La preuve ils mettent tout dans le même sac de « province » - ce qui avoue « je ne veux rien en savoir, ils n’existent que pour obéir à Paris ! »)...De telles limitations mentales peuvent-elles avoir raison ?
Histoire POLITIQUE de l’administration française