Les photosophies de Gilbert Garcin
Tu plantes ton œil, tu vis avec un focus vraiment grand ouvert – et tu crées une image qui n’existait pas avant toi. Et le tout forme une véritable philosophie vécue. Authentique. Bien sûr, il y a quelques influences (Magritte, le théâtre de l’absurde, Hitchcock, Jacques Tati, le surréalisme) – mais le tout tellement bien assimilé et entremêlé si subtilement que ce qui en ressort s’est vraiment éloigné de ces influences premières, afin de nous amener un regard unique et si fascinant.
Tout commence par une mise en scène, plutôt une mise en formes, ou bien une concrétion inattendue d’idées et de ressentis. Le but est de concocter une ambiance, une ambiance qui se boive à petites gorgées, qui se savoure longuement afin de s’imbiber vraiment d’une « traduction » très fidèle d’une … « photosophie ». Le rendu photographique d’une pensée profonde ! Tout comme Monsieur Hulot de Tati crée le décalage par sa seule présence. Oui il tisse une atmosphère poético-absurde-joyeuse pas sa « manière sur ressorts » de bouger dans ce monde que lui seul connait. Mais qu’il nous fait vivre du seul fait que nous le regardions et que ce qu’il regarde, lui, soit, conjointement, montré. Et qu’ainsi nous le vivions comme par…magie ! Même chose pour son absurde-angoissant à la Beckett visité par la caméra d’Hitchcock. Tout autant que le Magritte très dérangeant par ses réalités décalées, mises hors proportions, hors échelle ou bien en plein paradoxes logiques ! Et qui nous provoquent des feux d’artifices de questionnements…
Pourtant, tous les cadrages demeurent de Gilbert Garcin : chaque détail isolé obtient nos analyses. Et le tout doit s’inventer de nouveaux concepts, des expressions surprenantes et des formulations inédites afin de se mettre à sa hauteur. Par exemple, l’usage majoritaire du noir et blanc permet les éclairages qui inquiètent énormément. Déstabilisent. Font sortir des rails huilés. Effraient par abus de pertes de repères. Angoissent de respirations aigres par des « mais quelle histoire est racontée ici ? ». Pourquoi ? Puisque, sur le fond fondu, ces photographies ne se réfèrent à rien de…connu, ne font aucun clin d’œil complice, ne s’habille par de kits culturels préexistants afin de ne surtout pas inventer de la culture, oui de jouer à la civilisation afin de ne jamais la vivre complètement. C’est un monde à part. C’est une création nouvelle. C’est une œuvre. A quoi le reconnaissons-nous ? Vous pouvez regarder régulièrement ces photos (avec la marge d’incertitude propre au vécu de chacun-e !), vous ne ressentirez jamais pareil, jamais la même chose usée, ne vivrez pas le même angle de vision. Le neuf, la sensation de nouveauté dure très longtemps dans cette originalité incarnée. Un nouvel art est né !
Oui c’est tout un univers, qu’aucune parole ne peut épuiser, un univers qui mérite amplement d’être vu. Voici qui nous fait comprendre combien et à quel point les autres peuvent, aussi, devenir l’amplification de nous-mêmes. L’agrandissement de nos sensibilités, la prolifération salubre de nos yeux comme de nos cœurs. Entrons un peu dans l’historique afin de ne pas nous sentir péniblement affectés par l’insistance de ces photosophies et des analyses nécessaires afin de se guider dans ce non-labyrinthe. Il y a des sorties : ces regards vrillant si nécessaires ralentissent nos peurs et approfondissent réellement nos paix. Au point que – puisque ces photos le montrent, il n’est plus utile de vivre tout ce qui angoisse et nous projetterait dans un futur très éboulé éboulis. Comme c’est très bien montré et dé-montré : en toute sécurité, nous pouvons vivre l’exact opposé !
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Autant dire que… « Tout commence en 1993. Gilbert Garcin vient de prendre sa retraite. A 63 ans, oui, il décide d'acheter un appareil photo. Quelques temps plus tard, il suit même des formations aux Rencontres Internationales de Photographie à Arles, notamment sur le photomontage. Les procédés qu'il découvre le passionnent. Il y a comme de la suite dans les idées !
Par exemple, avec des ciseaux, de la colle, du carton, il invente ses propres méthodes, et son propre style. Il se met en scène, comme un Alfred Hitchcok, perdu dans des décors géographiques ou étranges, burlesques parfois, construits sous forme de maquettes. Il les photographie puis rajoute, très finalement, le personnage.
Gilbert-Garcin-et-ses-utopies-photographiques
En 1998, soit cinq ans après ses débuts, Gilbert Garcin est solidement repéré au festival des Rencontres de l'Image, à Braga. Une galerie française décide de l'exposer à Paris Photos. La notoriété est fulgurante et ses clichés se retrouvent au fil des années montrés et achetés dans le monde entier.
Aujourd'hui, l'artiste est âgé de 95 ans, il ne quitte guère plus son domicile du sud de la France. Des expositions continuent à être proposées, comme ici, à Lunéville. Mais tout autant dans le monde complet ! » Cela a l’air un peu conte de fées, mais un tel regard se creuse lentement dans un corps, se mature et se complexifie. Au point que lorsque – brusquement – nous sont propulsées ces vues, nous en restons sidérés et considérés. Ébahis et bahia bahut en route pour…
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Et Gilbert Garcin qu’en dit-il ? « Dans ma vie antérieure je n’aurai jamais imaginé avoir une telle activité entre 65 et 84 ans. Je me voyais bien aller à la pêche. Je suis surpris, disons-le de façon prétentieuse, du côté universel de mes photographies qui sont aussi bien reçues à Kobé qu’à Istanbul. » Dans son exposition arlésienne, entouré de 150 tableaux dans lesquels son clone – Mister G. – se plie à ses moindres volontés, l’artiste Gilbert Garcin n’en revient toujours pas d’être ainsi sous le feu des interviews et le héros d’un documentaire en cours de réalisation sur son œuvre.
Les-inespérées-photosophies-de-Gilbert-Garcin
« Un titre ne doit pas être descriptif, ni fermer le sens de la photo à laquelle je souhaite que l’on donne des interprétations multiples, voire contradictoires », explique-t-il. Dans Le Visionnaire – tableau dans lequel il a réussi à entraîner sa femme –, il montre avec l’autodérision qui le caractérise la direction à suivre tandis qu’elle s’essouffle derrière lui à pousser un énorme rouleau. Ingrédients ? Une table peinte en noir, une bobine de fil blanc, deux figurines de quinze centimètres, deux néons, deux spots et une lampe de poche.
« Pour avoir un fond noir et un objet lumineux, je balade ma lampe de poche dessus. C’est si élémentaire que personne ne fait de la mise en scène par ce procédé, s’amuse-t-il. Ce côté simpliste, amateur, pas sérieux, décourage un professionnel. Moi qui ne le suis pas, je n’ai pas ces complexes. La difficulté ? Que ce soit crédible, qu’on n’ait pas l’impression de voir une maquette. »
« Je produis moins, ajoute-t-il. Avant le décès de Monique, je lui montrais, on discutait, elle me donnait son point de vue. Aujourd’hui, j’ai tendance à me dire : à quoi bon. » Gilbert Garcin oublie juste de préciser un point : les expositions internationales et les livres qui se succèdent lui laissent peu de temps pour de nouvelles images.3
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Ce qui est dit de lui ? Déjà tout ce que vous vous dites en ressentant cet univers authentique de lampe de poche. Et puis à grappiller dans des recherches aléatoires (selon les impulsions du moment). Ou même le regard « hors sujet » qui dirait…
« J’ai eu un coup de cœur pour le travail de Gilbert Garcin, un monsieur charmant, un peu classique pour ma programmation, mais auquel j’ai voulu offrir sa chance, en 1998. Je fus surprise, le succès fut immédiat. La première photographie qu’un collectionneur, quel que soit son âge ou son profil, achète dans la galerie est souvent un Garcin. Aujourd’hui nous travaillons avec plusieurs galeries dans le monde qui diffusent localement son œuvre. Nous avons compris très vite qu’il ne fallait pas proposer des éditions limitées à une dizaine d’exemplaires, mais opter pour des éditions de 36 photos sur trois formats différents, ce qui permet de garder des prix très raisonnables (1 300 à 3 000 €) pour préserver l’accessibilité à son œuvre dont la portée est universelle. »
Le système actuel étant le plus loufoque et infantile qui se puisse imaginer ; « croyant » que les succès futurs ne peuvent se faire qu’en imitant (servilement) le passé (et ce sont les plus ignorants et incompétents qui font la police du système). Nous venons de voir, ici, que l’inattendu, l’imprévisible, le non machinal, l’irroutinier, l’original sans photocopies qui le précèdent, le remetteur en questions donc en réponses, le vraiment neuf, etc. peuvent seuls ouvrir la porte aux œuvres d’art et d’amour.
Autant dire que l’inculture actuelle (cette si inexcusable misère !) nous prive de tous les….
………….…..chefs d’œuvres potentiels. De tous !
……............…(à suivre)
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que le vaste humour nous grandisse et nous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***
**** trouvez, aussi, un compliment à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 1 "Les mamelles du repos", "Remue- ménage" et "L'athéâtre" ; onglet 2 " Comment devenir un (e) athée du capitalisme " ou bien "La star des stars", "L'ardeur sociale" ou bien, encore, "Présent !" ; onglet 3 ; "La diction du dictionnaire ou comment rendre tous les mots physiques", "Nul n'est nul", "Je ne parle plus à qui a raison" et "Rien de plus solide que le solidaire" ; sinon, onglet 4 "Où trouver encore du sérieux ?", "L'intelligence indestructible du capitalisme ?" ou bien, encore, "Assentiments aux sentiments".
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie ? C’est ce que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose !
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le spectacle est une misère pas une conspiration
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper
Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.
Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !
…les anti-élites actuelles (…celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)
Trouver ce que nous ne cherchons pas ?
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Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 500 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
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