En marche vers la suppression de la sociologie ?

Publié le par imagiter.over-blog.com

En marche vers la suppression de la sociologie ?

La sociologie se voit éjectée du CNRS, des difficultés se dressent sans cesse pour l’obtention des diplômes, un grand déclassement social est en marche, tandis que fleurit la « culture de l’excuse » afin de bâillonner  cette sociologie (en gros, à chaque fois qu’elle a raison elle doit passer son temps à s’excuser), ainsi que la préférence inargumentée pour l’économie la plus orthodoxe – soit la perte annoncée de toute légitimité matraquée sans cesse sur cette discipline tout de même très fertile. Bref, on voudrait l’éliminer, en prétendant qu’elle a la rage alors que ce sont ses illégaux attaquants qui semblent gavés de rages, que ce ne serait pas très différent. L’élimination des sociologues au concours du CNRS, symptôme du management autoritaire de la recherche en sciences sociales ? Nous allons le vérifier. Mais que cache donc une telle chasse à l’intelligence et ses élucidations ? De quoi ont tant peur les pouvoirs qui se prouvent, toujours plus, en fin de cycle ?

 « Lors de la rentrée littéraire, deux sociologues, Gérald Bronner, professeur à l'Université Paris-Diderot, et Étienne Gehin, ancien maître de conférence, ont fait parler d'eux avec la publication du livre Le Danger Sociologique.

Un ouvrage dans lequel ils mettent en garde contre une probable «démystification de la discipline», où la démonstration ne passerait plus par des faits mais par «des a priori idéologiques» [[ avec la politique dans ses pires mensonges ?]]. D'après eux, «la plupart des sociologues croient que le déterminisme règne dans le monde humain, comme dans le monde physique, et, par conséquent, la méthode ne diffère pas essentiellement de celle qui permet d'expliquer les phénomènes de la nature» [[toutes ces corruptions intellectuelles sont issues de l’anti-science nommée Économie…]].

Bronner-contre-Bourdieu-l'économie-tranche-et-comme-d'habitude-se-trompe !

Autrement dit, comme un virus qui aurait comme origine non pas sa volonté d'exister mais l'environnement propice aux bactéries dans lequel il vit, les phénomènes sociaux seraient déterminés par d'autres faits sociaux, par un déterminisme conducteur des comportements humains [[ plus simplement, les humains ne seraient que des marionnettes sans aucun contenu intérieur…]]. Les sociologues, d'après Bronner et Gehin, expliqueraient tout «par la société». Nous ne serions pas responsables de nos actes mais dépendants de notre environnement.

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Les inégalités, la délinquance, la réussite ou l'échec scolaire, même le terrorisme, pour les tenants de la sociologie dominante tout s'expliquerait par l'environnement et l'influence des faits sociaux. On échouerait à l'école ou on serait pauvre seulement parce qu'on serait originaire d'une classe précaire, sans aucune autre issue possible. «L'acteur social serait rendu irresponsable et sans cerveau», répètent Bronner et Gehin. Ils accusent cette conception et cette domination épistémologique en considérant que «la compréhension du monde doit aussi venir de l'étude et de la compréhension des individus directement».

«L'optimum collectif n'est que la somme des optimums individuels» : Ils admettent  en revanche une sociologie analytique, basée sur «la prise en compte de ce qui se passe dans la tête des acteurs», reprenant ainsi la méthodologie de l'individualisme méthodologique. Seulement, et c'est le but de leur ouvrage, les auteurs considèrent que cette version de la sociologie «n'a pas une place égale à celle de la vulgate», celle monopolisée dans les médias par Pierre Bourdieu ou Bernard Lahire.

Bronner et Gehin, tout au long de leur essai, ne cessent de remettre en cause la sociologie française, basée sur ce déterminisme tant critiqué. Ils citent la science économique pour illustrer leur propos, montrant que cette discipline a admis, depuis longtemps, l'importance de l'acteur social pour rendre compte des phénomènes et élaborer des modèles standards objectifs. En effet, l'école néoclassique pose l'individu comme centre de l'analyse, et toutes les relations et les échanges partent de ce point. «Le tout est réductible au jeu des parties» en quelque sorte. L'individu serait responsable et autonome, il veut maximiser son utilité, et l'optimum social sera atteint si tout le monde agit de la sorte. «L'optimum collectif n'est que la somme des optimums individuels».

Or, contrairement à la sociologie qui ne parvient pas à acter une vérité axiomatique sans tomber dans une rhétorique idéologique, l'économie a su, depuis longtemps, construire une méthodologie et un cadre objectif [[ sauf que le dernier Nobel prouve que l’économie c’est toujours plus…irrationnel ]] démontrant des phénomènes sans biais politiques ou subjectifs. C'est cette même méthode qui aurait pu inciter Bronner et Gehin à revoir leur copie et admettre une influence réelle de l'environnement [[ qui voit, en effet, l’intérêt de passer d’un extrême à l’autre ? De tout est de la faute de la société à tout est de la faute de l’individu ? Comme s’il vivait en extraterrestre sans aucun environnement contextué ni aucun influence collective traumatisante ou guérisseuse ?]].

Oui, la science économique standard a individualisé son approche et s'est tourné vers l'agent plutôt que vers la société. Mais c'est précisément cette approche individualiste qui a permis de faire avancer la compréhension de la science et de constater une véritable influence de l'environnement et «une irresponsabilité de l'acteur». [[donc c’est parce que l’économie a une approche grossière de l’humain, que l’influence du contexte a émergé. Et que la sociologie (qui, contrairement, à l’économie qui ne consulte absolument aucune autre discipline – les statistiques sont formelles – les consulte toutes, oui cette sociologie non protectionniste reste très ouverte à tous les savoirs. Et donc est passé de « l’acteur sociologique » à son contexte global et aux distorsions sur ses choix …distorsions enfumées par qui ?]].

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L'économie expérimentale, notamment, a considérablement fait évoluer la discipline. Dès les années 1950, les chercheurs ont souhaité vérifier le comportement des agents, s'ils étaient conformes à l'idéal économique de «l’homo-economicus», être rationnel et égoïste, accaparé par la seule réalisation de son intérêt personnel [[ depuis ce point de vue sommaire a été très combattu, mais nous nous trouvons face à une schématisation des débats de fond. Simplifications qui n’empêchent pas ces débats de fond d’exister. La question reste alors : pourquoi vouloir tant faire disparaître la sociologie « critique » ? Tout en glorifiant l’économisme orthodoxe source de tant d’injustices et de justifications amorales d’une société toujours plus inégalitaire ? Oui pourquoi tant d’insensibilités envers notre famille humaine ?]].

Deux jeux ont été créés, comme le jeu du dictateur ou le jeu de l'investissement (mais il en existe beaucoup d'autres), pour vérifier si le choix des acteurs était en adéquation avec la théorie néoclassique. Mais au-delà, s'ils étaient autonomes ou totalement influencés par leur environnement. Nicolas Eber et Marc Willinger, dans leurs livres L'Economie Expérimentale et Le Dilemme du Prisonnier, ont regroupé l'ensemble des résultats de plus d'une centaine d'études internationales, effectuées aux quatre coins du globe, selon des paramètres descriptifs précis, et parviennent à des résultats très intéressants:

• Les étudiants en économie sont plus rationnels que le commun des mortels, tout simplement parce qu'ils ont eu des cours introduisant les modèles standards de l'économie [[très simplificatrice assertion. Qui ne sait même pas que le complexe existe…]].

• Les sociétés tribales sont plus altruistes et moins égoïstes parce qu'elles n'ont pas été influencées pas l'environnement occidental [[ difficile de saisir le rapport avec l’affirmation précédente…]].

• Les femmes sont plus altruistes et moins rationnelles que les hommes parce qu'elles ont intériorisés leur rôle particulier de femme dans la société moderne.

• Les sportifs sont moins altruistes et plus rationnels que les non-sportifs parce qu'ils ont intégré, du fait de leur environnement, l'idée de compétition et de concurrence perpétuelle [[ la compétition enragée conduit donc à l’altruiste par la…raison : nous apprenons tous les jours …]]

• Les femmes sportives sont moins rationnelles et plus altruistes que les femmes non-sportives parce qu'elles pratiquent des activités faisant l'apologie des clichés genrés du sexe féminin (danse plutôt que football, équitation plutôt que judo, etc.).

• Les comportements altruistes et de confiance sont directement corrélés avec le niveau d'inégalité de notre société (plus la société est inégalitaire, moins la confiance est présente entre les membres, et inversement).

Notre comportement est donc influencé et déterminé par le monde qui nous entoure, par notre environnement [[ mais la sociologie n’a pas le « droit » de le dire !]]. Nous ne sommes pas parfaitement rationnels et l'analyse sociologique ne peut pas, ne doit pas, faire preuve de «psychologisme» en réduisant tout à l'individu [[alors que l’économie le « peut » oui, et à fond, avec ses nudges et autres « économie comportementale » qui nobélise que l’économie soit toujours plus…irrationnelle ? Donc pas la sociologie ?]]. La société reste un élément d'analyse essentiel [[ donc la sociologie ; le logos de la société, ne parle jamais de ce qui est…essentiel ? Incompréhensible argumentaire qui ne disqualifie, lamentablement, que qui l’emploie..]]. Voir notre texte critique :

imagiter.fr/2017/10/ Un-thaler-d-argent-pour-un-richard-Thaler

Il ne faut pas, comme le font Bronner et Gehin, tout comme Lahire ou Bourdieu à son époque, opposer les deux conceptions mais considérer qu'elles sont intimement liées. L'agent est un être social, influencé et façonné par la société et le monde qui l'entoure, mais il conserve une part d'autonomie et d'action. Heureusement d'ailleurs … ». Part autonome qui peut donc être utilisée afin de se libérer des idéologies de la société : puisque la société semble plus idéologique que les individus. Ce qu’elle ne permet pas que ce fait important soit perçu en toute clarté. Manœuvres incessantes de parasitages et d’enfumages ! Comme les sordides manipulations afin de …déclasser la sociologie ? De l’empêcher d’élucider notre époque ? 

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« J’ai lu dans une interview du sociologue du temps et de l’accélération Hartmut Rosa qu’à chaque seconde, un à deux millions d’êtres humains se trouvaient dans les airs, voyageant en avion d’un lieu à l’autre de la planète. Combien de personnes sont-elles en train d’assister à un congrès, à un colloque ou à un séminaire au moment où vous lisez cet article? Un sociologue a forcément travaillé là dessus. Parce qu’en 2017, on trouve de la sociologie de tout, et un sociologue pour chaque chose : il y a de la sociologie des transports, de la sociologie de la certification, de la sociologie des médias, de la sociologie des enfants, de la sociologie du surf, de la sociologie des bûcherons, de la sociologie des écoles de samba à Rio et même une sociologie des universitaires, sorte de sociologie au carré –comme s’il y avait une physique quantique des physiciens, ou une micro-économie des auteurs de manuels de finance.

Déclassement-social-de-la-sociologie-française

Le septième congrès des sociologues français, qui avait lieu à Amiens la semaine du 3 juillet, en réunit plus d’un millier et s’organise en cinquante sous-espèces de sociologues, des réseaux thématiques –par exemple «Sociologie et Religions», «Famille, vie privée, vie publique», «Réseaux Sociaux». Dans le cadre de ces comités, les chercheurs présentent des communications sur des recherches en cours ou passées. Chaque réseau a sa spécificité et quelque part, sa propre sociologie : «On peut noter des affinités électives entre les sociologues, jusque dans leur habitus et leur hexis corporelle, et les sujets abordés», observe Arnaud Saint-Martin, sociologue des sciences (Centre Européen de Sociologie et de Science Politique) et membre du bureau de l’Association française de sociologie (AFS) qui organise ces rencontres.

La sociologie déclassée : Parmi les chercheurs présents, beaucoup sont de jeunes doctorants, la jeunesse étant un concept assez relatif et élastique en sociologie dans la mesure où un post-doctorant de 39 ans sera considéré comme «jeune» du point de vue de son âge académique. Un de ces «jeunes» sociologues me raconte le parcours du combattant qui attend tout nouveau docteur. Jadis un titre marquant l’entrée dans la stabilité professionnelle, le doctorat, qui s’obtient après une thèse qui peut durer trois comme huit ans, n’est plus que le «bac» du sociologue: il ouvre le droit à continuer la partie pendant quelques années supplémentaires dans une lutte acharnée pour les rares postes disponibles. Le candidat cherche alors un contrat de recherche sur une courte période d’un an, un post-doctorat qu’il peut éventuellement renouveler… parfois une dizaine de fois. Cette transition vers l’âge adulte académique est ponctuée de contrats d’enseignement courts –des vacations– et d’auditions pour obtenir un poste de maître de conférences, le premier grade pour enseigner avant, peut-être, la prestigieuse Habilitation à diriger des recherches (HDR) et le titre de professeur, puis les échelons. «Si tu additionnes tous les candidats qui ont soutenu leur thèse et sont qualifiés cette année [autorisés à postuler] et tous ceux des années précédentes qui recherchent un poste, tu obtiens facilement 2.000 personnes», m’explique l’un de ces vacataires de la recherche.

 

Conséquence inévitable, poursuit un de ses confrères : «On trouve 80 à 150 candidats sur un seul poste de maître de conférences. De très très bons candidats, c’est à dire qui ont déjà publié un article dans la Revue française de sociologie, la référence, et qui sont souvent bien meilleurs que les profs qui les auditionnent, ne sont même pas présélectionnés». Doctorante à l’université Lumière Lyon 2 et élue au comité exécutif de l'association française de sociologie, Virginie Blum a interpellé l’amphi rempli de sociologues au nom des précaires de la recherche qui, m’explique-t-elle, sont devenus une variable d’ajustement de plus en plus institutionnalisée, et dont le sort pèse fortement sur la santé collective de la discipline:

«Dans cette période de pénurie de poste, la concurrence et la compétitivité sont accentuées, ce qui crée de plus en plus de tensions internes. D’autant qu’il n’y a aucun contrôle extérieur sur le processus de recrutement universitaire : les critères sont propres à chaque université et à chaque département, avec une forme de népotisme. Comment, en tant que sociologue, peut-on fermer les yeux sur ce qui ressemble quand même à un système de domination

Ce pourquoi une affaire en apparence anodine a déclenché depuis quelques semaines la rage de milliers de prétendants. Certains candidats ont suivi le long processus du concours de recrutement au poste de chargé de recherches au CNRS. Parmi eux, deux ont été classés premiers ex aequo par le jury d’admissibilité, composé de pairs de la discipline qui évaluent les travaux du candidat. Après ce premier classement rendu, un second jury, dit d'admission, entérine généralement la décision et nomme les meilleurs candidats aux postes. Or, ce jury a éliminé ces candidats. Il les a littéralement «déclassés», ainsi que deux autres candidats sociologues.

De l’extérieur, l’affaire est horriblement complexe, bureaucratique et ennuyeuse. Pour les sociologues réunis en congrès, en revanche, c’est le coup de grâce politique contre une profession qui n’a jamais cessé de susciter la méfiance des membres d’autres disciplines, des hauts fonctionnaires qui administrent la recherche [[sans vraiment de réelle légitimité pour le faire…]], du reste de la société. Un autre «jeune» docteur en sociologie, qui évolue dans cet espace-temps extensible entre l’après-études et l’avant-emploi, m’explique ce que cette affaire signifie pour lui : «Il subsistait encore une espérance rationnelle, reposant sur une probabilité certes très faible, que si on travaillait bien, qu’on publiait de très bons travaux, on pouvait un jour être nommé au CNRS. Avec cet illégitime déclassement, c’est cette espérance qui a explosé

Selon quatre sociologues qui ont écrit une longue tribune sur le cas dans la revue Zilsel, «une ligne rouge a été franchie» par l’instance du CNRS en charge d’évaluer les candidats. Selon eux, les arguments avancés - manque d’internationalisation des carrières- reposent sur des critères discutables, le fameux «impact factor» et ses indicateurs bibliométriques typiques de la gestion managériale [[qui, à l’évidence, ne sait pas…penser…]] de la recherche académique. «Mais les raisons de cette vulnérabilité des sciences sociales aux oukases des bureaucrates [[qui ont, déjà, fait tant de mal ]] de la recherche sont sans doute plus profondes», poursuivent les auteurs. Il s’agirait selon eux d’«une illégitime sanction vis à vis d’une certaine sociologie». Au regard des travaux des quatre candidats rejetés, les membres du jury auraient choisi de sanctionner «une sociologie qui fait du social» [[ pourquoi, elle devrait faire de l’extra-terrestrial – être aussi hors sol, socio-logie = social, et imposer son aliénation aux autres, non, il faut accuser ces fous bureaucratisés…]], «une sociologie gauchiste». Le mot est lâché.

L’éternel procès de la sociologie militante : [[procès se montrant bien plus outrageusement militant, alors, que l’accusation tout à fait infondée ? Faire un procès aux faux faiseurs de procès ?]]. Selon une pétition signée par de nombreux sociologues, l’affaire du déclassement est «une attaque de la sociologie en tant que discipline scientifique». Une de plus? «La posture défensive de la discipline apparaît de plein de manières épidermiques pendant ce congrès, remarque l’un d’eux. Il y a eu par exemple chez les sociologues de la jeunesse des remarques sur le fait que les élus accueillaient mal les sociologues, étaient méfiants vis à vis d’eux [[ et nous très méfiants envers ces élus : quoi des deux aurait tort ?]], les identifiaient à des experts managériaux ou à des chercheurs qui étaient là pour les surveiller ou les critiquer [[ce qui devient une accusation très grotesque de la « société de surveillance, que ces mêmes élus soutiennent par ailleurs. Avec une incohérence ridicule du genre surveiller les autres mais – surtout pas – moi, pas moi ? Quoi qu’il en soit, les attaques, ainsi formulées, contre la sociologie, « condamne » qui attaque. Non, la sociologie qui se voit…« forcée » à accepter l’honneur d’être la …pensée des pauvres, celle qui peut décrédibiliser tous les faux dirigeants !]]

 

De manière tout à fait significative, l’association française de sociologie a choisi comme thème de son septième congrès: «sociologie des pouvoirs, pouvoirs de la sociologie». Le sociologue français vit, en 2017, dans une certaine paranoïa entretenue il est vrai par les illégitimes pouvoirs publics, les éditorialistes et plus généralement ce que les sociologues brocardent comme «le sens commun». Contre cette vision de la sociologie, les membres de la profession ont répondu comme ils savent le faire: en écrivant. Le sociologue Bernard Lahire, professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon, a apporté le contre-argumentaire le plus remarqué dans un livre intitulé Pour la sociologie, et pour en finir avec une prétendue «culture de l’excuse». À dire vrai, ça n’est pas toute la sociologie qui est visée par les critiques, en particulier depuis les attentats, mais son courant qu’on dit «critique» ou de la domination, fortement inspiré par le marxisme, le structuralisme et les travaux théoriques de Pierre Bourdieu. Pour Bernard Lahire, qui est venu s’exprimer devant ses confrères à Amiens sur le thème de la défense des sciences sociales dans l’espace public, le rejet de cette sociologie est la preuve de sa capacité permanente à agacer [[ceux qui doivent être agacés et non chouchoutés comme..de grands malades !]] en révélant des rapports de pouvoir et de domination. Comme il me l’a expliqué un peu avant sa conférence:

«La science contrarie les attentes ordinaires des gens, en sociologie comme ailleurs. Cet énervement contre la sociologie commence d’ailleurs très tôt, par exemple dès qu’on fait lire aux gens leur propre verbatim dans le cadre d’une enquête, c’est à dire simplement ce qu’ils ont raconté au chercheur. Ils ne le supportent parfois pas...» D’autant que la science de la société [[ société dont la vie reste le…social !]] a établi rappelle-t-il des résultats très solides et constamment vérifiés: «prenons les inégalités en matière d’éducation. Dans tous les pays où il y a des hiérarchies sociales, il est confirmé qu’il y a des inégalités d’accès au savoir. Et quand on naît au Sahel on a assez peu de chance de terminer à Harvard.» Pour Bernard Lahire, l’interrogation sur le militantisme sociologique est donc une mauvaise manière de poser la question [[ plutôt une manière de fuir les réalités que l’on crée ou tend à renforcer. Donc une fuite de ses propres responsabilités !]]..

«Je pense qu’il faut se battre pour montrer que parler de domination n’est pas normatif [[ mais imposer une domination illégale, oui !]]. Ou alors il faut dire que si la terre tourne autour du soleil, c’est également un discours normatif.» Si la sociologie critique est régulièrement accusée, «c’est parce qu’il y a des courants de la sociologie qui disent des choses qu’on ne peut pas ignorer. [[et que les médias d’argent, ceux des fake analyses, font tout pour nous les faire…ignorer]]. Pour moi, c’est plutôt quelqu’un qui ne verrait jamais la domination nulle part dans la société – celle des hommes sur les femmes, celle qui s’exerce dans l’univers du travail ou encore celle des parents sur les enfants, etc. – qui aurait un vrai problème par rapport au réel [[disons que, qui est ne veut pas de coming out à ce sujet !]]. Il n’y a pas de société connue sans rapport de domination… Ce qui ne veut pas dire que la réalité sociale se réduit à la domination. Il y a aussi des rapports de coopération, sur lesquels ont insisté certains sociologues américains comme Howard Becker.»

D’autres sociologues ont analysé l’état de déclassement subi par leur discipline et la concurrence qu’exercent les sciences rivales dans le cadre d’une évolution plus large des sociétés occidentales: «l’économie et la psychologie [...], de même que les sciences de gestion, ont acquis sur le Vieux Continent un prestige nouveau [[plus immérité qu’on le croit puisque ces 2 disciplines demeurent moins…scientifiques que la sociologie ]] », écrivent dans un essai récemment publié, Socialisme et sociologie, le philosophe Bruno Karsenti et le sociologue Cyril Lemieux, directeurs d’étude à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). Pour les deux auteurs, ces sciences humaines concurrentes, «fondées essentiellement sur des postulats individualistes» entrent «de plus en plus en résonance avec les nouvelles politiques économiques très INÉGALITARISTES et les nouvelles orientations idéologiques prônées par les États européens [[dont la frange prétendue dirigeante se montre toujours plus…illégitime. N’ayant pas le droit d’imposer ce qu’elle dit – qui n’est pas « fondé »…]]  et par l’Union européenne elle-même.» En miroir, la sociologie serait en voie de ringardisation avec l’abandon progressif de l’État social-démocrate redistributif comme horizon social consensuel. Et face au décrochage entre les politiques publiques et les ambitions de la sociologie, ses membres sortiraient en quelque sorte du bois et passeraient d’une position avant tout scientifique à une posture idéologique plus affirmée

:

«Soudain, une fois les pouvoirs publics convertis, illégalement, au néolibéralisme, la sociologie s’est vue dans l’impossibilité de continuer à euphémiser son inclination constitutive en faveur de la perspective socialiste et, ce qui va de pair, son aversion fondatrice à l’égard de l’individualisme libéral.»

Au pays étrange où les dominés sont dominants : [[et les pauvres les vrais responsables du monde tandis que les riches sont ses si mal intentionnés contestataires…]] Le degré auquel la sociologie doit se départir ou, à l’inverse, assumer ses affinités politiques fait évidemment débat. Qu’en pensent ceux qui prennent leurs distances avec la sociologie critique et le courant de la domination? «Quand on est sociologue, on ne peut pas ne pas être critique», admet Pierre Demeulenaere. Il est pourtant l’héritier du camp opposé, celui de Raymond Boudon, «un sociologue dominé» dans la discipline, s’amuse-t-il en référence à la rivalité légendaire avec Pierre Bourdieu, qui a largement gagné au concours de postérité face à son adversaire. Selon le professeur à Paris-Sorbonne, spécialiste de théorie sociologique, «Le discours des sociologues est aujourd’hui surdéterminé par les enjeux politiques et par leur engagement normatif. Or la sociologie ne penche pas nécessairement d’un côté: Emile Durkheim était certes de gauche mais anti-marxiste. Et Max Weber était conservateur

 

Ce diagnostic est partagé par Arnaud Saint-Martin. Comme il me l’explique au Crous d’Amiens autour d’une salade de pâtes au poulet : «Il y a un brouillage permanent entre le boulot de sociologue et les interventions sur des scènes extrasociologiques militantes qui nuit à la crédibilité scientifique de la discipline. J’ai moi-même collé des affiches pendant la présidentielle. Clairement, je ne l’ai pas fait en tant que sociologue.»  Ce mélange des registres nuirait à une discipline dont le représentant «étudie “ce qui est” et n’a pas à dire en tant que savant si c’est bien ou mal», pour reprendre les termes de Bernard Lahire lors de sa conférence.

L’autre question qui taraude la discipline est de savoir si elle peut survivre aux incessantes controverses de paradigmes. «Aux États-Unis, il y a des campus qui sont à feu et à sang autour de ces questions», constate Arnaud Saint-Martin, par ailleurs amateur de «castagne» théorique –il est le coauteur d’un canular publié en 2015 dans la revue de Michel Maffesoli, qui a relancé une querelle qui court depuis une quarantaine d’années et a culminé avec l’affaire de la thèse de l'astrologue Elisabeth Tessier, passée sous la direction du professeur controversé. C’est dans ce contexte que s’est créée l’Association française de sociologie pour mettre de l’ordre dans la discipline. «Les controverses font partie de la vie normale d’une discipline scientifique, remarque Arnaud Saint-Martin, qui s’inquiète plutôt… de leur rareté : «en France, on assiste à une indifférence croissante entre les tenants de différentes approches plutôt qu’à une réelle confrontation». Comme des galaxies qui vivent chacune leur vie parallèle, souligne un participant ou, comme le formule Pierre Demeulenaere, un risque qu'à terme, la sociologie ressemble à «une collection de discours concurrents qui sont des occasions pour chaque groupe de vivre dans leurs propres discours et leurs propres langages». Les sociologues survivront-ils à une nouvelle ère politique et au nouvel âge, résolument individualiste et même, pour certains, «anti-social», qui s'ouvre? Ils n'ont en tout cas pas encore abandonné la partie. Comme l'a formulé Bernard Lahire dans sa conférence, les membres de la profession doivent viser «l'extension du domaine de la sociologie»: «On nous reproche souvent d’être sur la défensive, alors je vous propose de passer à l’offensive…» C’est que  le fond occulté par ces pouvoirs qui fuient toutes formes d’intelligences, d’élucidations et de solutions applicables tout de suite est que « les croyances sociales » peuvent amener une société aveuglée d’idéologies au…suicide commun.

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Ce qui n’est tout de même pas à souhaiter. Offensives (appeler un chat un chat et un faux dirigeant un faux dirigeant soutenant uniquement la « médiocratie» inculte et insensible !)]. Et permet donc de remettre tous les puérils incohérents dans leurs nurseries d’irresponsabilités. Parce que…

 

« …dès que l’on creuse un peu, on retrouve l’importance de la rumeur et le contrôle des pratiques sexuelles des filles – notamment le fait qu’il y aurait des “putes” et des “filles bien”, etc. »

Les-croyances-sociales-ont-la-vie-dure!

Dans tous les milieux, y compris chez des gens très diplômés, poursuit Isabelle Clair, la croyance sociale assure que les femmes et les hommes sont fondamentalement différents par nature. « C’est une question de croyance [[non de raison]] mais aussi une affaire d’intérêts [[non de raison]] – le statu quo sexuel profite [[non raisonnablement…]], en effet d’abord aux hommes et aux garçons hétérosexuels. Ancrer dans la nature les innombrables différences sociales qui séparent les hommes et les femmes permet de justifier que les ­privilèges des uns sur les autres se perpétuent. » [[ idem pour les pauvres, les exclus, les penseurs, les humains intelligents  « et » sensibles, etc.]].

 

Pour Isabelle Clair, cette naturalisation des différences [[ comme si la Nature l’avait « voulu » …alors que ce n’est qu’une invention et une construction artificielle de la…société – dont la sociologie peut aider à faire tomber les masques absurdes !]] explique que des stéréotypes aussi répandus que l’appétit sexuel démesuré des hommes aient la vie dure. « Beaucoup se disent que les hommes n’y peuvent rien puisque c’est dans leur nature [[ eh non, c’est dans leur…culture, leur mauvaise éducation ]]. Et comme la nature des femmes consisterait à être passives et désirablesle piège de la violence symbolique auto-justificatrice SEMBLAIT en place »… [[sauf que…]]…les pensées anticonformistes PROTÈGENT, toujours plus évidemment, la société (et non l’inverse) !

Pourquoi la sociologie se voit, alors, pourchassée juste par des mesquineries non par une réflexion d’ensemble ? C’est que la sociologie - dans ce monde de retours insensés aux conservatismes et aux conformismes les plus suicidaires – demeure bien une pensée qui peut influer à ….

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………………………………………un immense changement IMMÉDIAT !

 

 

 

….....…(à suivre)

 

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toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident  vraiment ?"

 

                        Que la vaste compassion vous grandisse et vous nourrisse !!!

Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif

tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***

trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/,  onglet 3  "Nul n'est  nul",  "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir" et onglet 4 "L'anticommunication comment ça fonctionne ?»  et "Why do we left the left wings ?" ; onglet 2 "L'ardeur sociale", "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" et "LE ROMAN DE L' ÉCONOMIE " ;  et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE sur l’onglet 3, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (Qui a démuni les démunis ? Qui a déshérité les déshérités ? Qui s'est emparés des désemparés ? Qui a détressé les détresses ? Qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? S’il y a fraudes pourquoi donc cacher les fraudés qui les subissent ? S'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs ? S’il y a endettés, ils sont toujours précédés des endetteurs. Pas de travailleur clandestin qui n’ait été créé par l’argent clandestin. Et sans capital au noir pas de travail au noir,  etc. Tout se tient et les causes ne pourront plus échapper à l’implacabilité de la logique. Le règne moral des trop riches vient de s’effondrer), onglet 2.

Résistances au changement Impliquent changement de résistances

Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser

Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.

La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité

L’Économie ? C’est ce que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose !

Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres

Le futur n’appartient qu’à qui en prend l’initiative

Le spectacle est une misère pas une conspiration

Le si rare moment de la jubilation

La façon d’écrire se nomme infini respect

Arrêter de sous-traiter nos besoins et nos savoirs

Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper

Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.

Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !

Nous n’avons pas besoin de ce système pour le supplanter !

 

Nous sommes la santé de la société

 

…les anti-élites actuelles ( celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)

Trouver ce que nous ne cherchons pas ?

………………………

Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 600 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu

En marche vers la suppression de la sociologie ?
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L’élimination des sociologues au concours du CNRS, symptôme du management autoritaire de la recherche en sciences sociales

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Attaqués de l’extérieur, les sociologues doivent défendre leur légitimité tout en faisant face à la précarité de la profession. Sans oublier de répondre à une question inconfortable: la sociologie peut-elle survivre à la crise de la social-démocratie?

Attaqués de l’extérieur, les sociologues doivent défendre leur légitimité tout en faisant face à la précarité de la profession. Sans oublier de répondre à une question inconfortable: la sociologie peut-elle survivre à la crise de la social-démocratie?

La volonté de ne pas savoir appartient à la sinistre médiocratie (le médiocre est seul...intelligent) !

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Chercher un débouché ?

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En marche vers la suppression de la sociologie ?
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les pouvoirs corrompus cherchent à corrompre...

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Plus aucune – la volonté de ne pas savoir l’emportera-t-elle ? Ou les déviances de l’oligarchie qui interdirait de la montrer nue et illégale ?

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En marche vers la suppression de la sociologie ?
Sans doute l'essai de sociologie le plus riche et déprimant de l'année, «La spirale du déclassement» de Louis Chauvel veut nous faire passer un message: faute de sortir du déni, le déclassement des classes moyennes va se poursuivre jusqu'à un niveau politique préoccupant.

Sans doute l'essai de sociologie le plus riche et déprimant de l'année, «La spirale du déclassement» de Louis Chauvel veut nous faire passer un message: faute de sortir du déni, le déclassement des classes moyennes va se poursuivre jusqu'à un niveau politique préoccupant.

Les classes moyennes foutent le désordre partout…incapables de penser rationnellement, elles ne pensent que contre elles-mêmes et tout ce qui les entoure. Leur audience reste irresponsable : sur TOUS les sujets elles ne savent RIEN.  Et se permettent donc de censurer tout ce qu’elles ne comprennent pas (qui reste la majorité des réflexions…)…

Les classes moyennes foutent le désordre partout…incapables de penser rationnellement, elles ne pensent que contre elles-mêmes et tout ce qui les entoure. Leur audience reste irresponsable : sur TOUS les sujets elles ne savent RIEN. Et se permettent donc de censurer tout ce qu’elles ne comprennent pas (qui reste la majorité des réflexions…)…

Lorsque les investissements (donc le futur) sont négatifs mais que les profits s’engraissent – qui est FOU ?

Lorsque les investissements (donc le futur) sont négatifs mais que les profits s’engraissent – qui est FOU ?

De la destruction créatrice il ne reste que la Destruction lorsque la finance archi folle prétend remplacer…la production. C’est le fond de la question : financiariser n’est que vivre en…parasite. Sur les vrais créatifs. Et donc CE sont les CONTENUS qui comptent en toute priorité et surtout pas l’argent qui ne peut pas remplacer…la production. Sauf chez les fous actuels dans leurs chimères si égarées. C’est même pour cela qu’internet persiste (malgré les cupides régressifs arrogants et…infertiles) à rester gratuit…sinon plus de…contenus. Donc plus de possibilités de…financiariser !

De la destruction créatrice il ne reste que la Destruction lorsque la finance archi folle prétend remplacer…la production. C’est le fond de la question : financiariser n’est que vivre en…parasite. Sur les vrais créatifs. Et donc CE sont les CONTENUS qui comptent en toute priorité et surtout pas l’argent qui ne peut pas remplacer…la production. Sauf chez les fous actuels dans leurs chimères si égarées. C’est même pour cela qu’internet persiste (malgré les cupides régressifs arrogants et…infertiles) à rester gratuit…sinon plus de…contenus. Donc plus de possibilités de…financiariser !

La frustration dans la société de consommation qui est en train de faire imploser ses adorateurs…

Le Danger sociologique - c'est la sociologie qui est en danger non la sociologie qui mettrait en danger !

déclassement des diplômes: une réalité non admise.

La socialisation différenciée : Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? Et plus des…spectateurs effondrés !

Entretien avec Etienne Klein et Gérald Bronner

Pourquoi étudier les individus en sociologie ? (partie 1)…Afin de ne plus être leurs ennemis incohérents comme l’individualisme méthodologique

Pour approfondir…Arnaud Saint-Martin : Sociologie des sciences sur ligne de crête enneigée.

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V
Votre blog est une vraie mine d’infos, je suis un lecteur assidue et je vous souhaite bonne continuation.
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