La France sacrifiée ?
Lorsque un très minoritaire président-roi ne survit que dans la dénégation (non, je ne suis pas, non je ne fais pas, je ne suis pas le président des riches mais je ne m’occupe que d’eux !) – il s’agit de détourner de force le regard afin de voir les réalités en face. Se limitant à des « coups médiatiques » (oui je vais faire cela pour les quartiers populaires, mais dès le micro coupé, je fais tout l’inverse)…l’idée étant que ces vols violés de l’attention…suffiront comme enfumages. Ensuite, pas de suivi, pas de fiches de résultats. Rien, on oublie et on revient à sa marotte de toute la hotte pour les riches. Donc ? Pour une fois (en langage conformiste soit celui des insensibles-insensés), ne regardons plus vers là et préoccupons nous des…vrais gens (le modèle même des vies réussies !). Et cela nous conduit où…
Il a pris son sac à dos et ses chaussures de marche pour parcourir trois millions de pas en six mois le long de la frontière, de Bray-Dunes (Nord) à Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes). Elle a labouré pendant plusieurs années, pour Le Parisien, une ville de dix kilomètres carrés et 35.000 habitants, Creil, à la limite de l'Île-de-France et de la Picardie, et n'a cessé d'y revenir après son départ pour en revoir les habitants.
À eux deux, les ouvrages des journalistes Gérald Andrieu et Floriane Louison, Le Peuple de la frontière. 2 000 km de marche à la rencontre des Français qui n’attendaient pas Macron (…et n’attendent rien de lui). Des gens à part. Enquête à Creil, terminus de la banlieue - nous donnent à voir la France de 2017 loin des « illégitimes » métropoles. Nous avons réuni les deux journalistes pour un dialogue autour de leurs ouvrages qui, au final, pourrait se résumer à la question suivante: comment notre pays peut-il encore, ou non, faire société ? [[tous les antisociaux étant au pouvoir…]].
La-France-majoritaire-est-sacrifiée
Floriane Louison: On est tous les deux allés sur un terrain similaire : que ce soit la frontière ou le terminus d'un RER, on est vraiment dans ce qu'on peut appeler la «France périphérique». Il y a l'idée d'aller à la frontière pour dire qu'elle n'existe plus physiquement, mais que des frontières séparent encore les populations.[[celles de la crasse des préJugés, qui jugent sans savoir, des fausses élites…]]. À Creil, il n'y a aucun enclavement physique, par exemple lié aux transports –il y a le RER, le TER, l’autoroute, deux aéroports à proximité et même bientôt le TGV–, mais un enclavement lié à d'autres choses [[des infrastructures…pour les autres, et pas grand-chose pour eux !]].
Gérald Andrieu: On peut dire qu'on est allés voir des territoires relégués [[ par les bêtises inexcusables du haut…]]. Mais quand je regarde nos deux livres –même si la population est plus métissée à Creil que dans les secteurs que j’ai traversés–, j'ai l'impression qu'en allant voir cette marge, on décrit finalement la France dans sa quasi-entièreté, avec des histoires semblables à celles que vivent beaucoup de Français.
Floriane Louison: Le problème de l'expression «France périphérique» est qu'elle recouvre plusieurs réalités: Creil est l'une des villes les plus pauvres de France mais à quelques kilomètres, on trouve Senlis ou Chantilly, qui sont des périphéries très aisées. La thèse du géographe Christophe Guilluy est qu'il y a une France qui profite de la mondialisation dans les villes-centres, mais qu'une majorité de la population vit en dehors [[lorsqu’il y a plus d’exclus que d’inclus, c’est la société qui a tort et doit…changer !]].. Creil en fait typiquement partie, avec une forte relégation sous toutes ses formes : économique, sociale et même religieuse. La ville qui m'y a le plus fait penser dans ton livre, c'est Fourmies: les statistiques y sont alarmantes mais quand on arrive, la sinistrose n'est pas si spectaculaire que ça. Creil est une ville où la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté [[ comme le futur de la France si nous la laissons dévaliser par la plus que fausse mondialisation…sans les peuples ? Qui n’est donc pas une vraie mondialisation mais une hiérarchisation très centralisée, eh oui l’oligarchie est centraliste et abuse de tous les pouvoirs et biens publics…]], mais ça ne saute pas au visage. Les phénomènes de relégation peuvent être difficiles à saisir.
Gérald Andrieu: C'est là où l'idée de rester longtemps pour enquêter sur le terrain prend tout son sens, car souvent la pauvreté, le déclassement se vivent cachés [[grâce à qui ? sinon les vils médias d’argent ?]]]. Toi, pour le percevoir, tu as fait une sorte de «voyage immobile», moi j'ai essayé de ralentir au maximum en choisissant la marche. Ce projet de randonnée sur la frontière date bien d'un an avant mon départ, en octobre 2016. À l'époque, En Marche! n'existait pas. Quand on y songe, le En Marche! d’Emmanuel Macron se termine sur un point d'exclamation révélateur, façon de dire: «Allons, joyeuse troupe, accompagnons le grand mouvement, grimpons à bord du grand train de la modernité.» C’est une sorte de marche forcée [[sur place et pour un seul…d’ailleurs les adhérent(e)s du début quittent ce faux mouvement qui ne marche plus…]] vers un avenir qu’on nous promet forcément meilleur, quand mon «en marche» avait lui pour but de ralentir pour bien percevoir ce présent pas très réjouissant [[ grâce à qui encore ?]]…
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Floriane Louison: À part dans l'introduction pour expliquer ma démarche, je ne voulais pas mettre de «je» du tout. L'idée était vraiment de laisser la parole aux Creilloises et Creillois et de me mettre en retrait.
Gérald Andrieu : Je suis parti avec la même idée: donner la parole à des gens qui ne l’ont jamais et m'effacer. J'ai même commencé en cours de route à rédiger le livre sans jamais apparaître, mais les personnes que je rencontrais sur mon chemin, mon entourage, mes confrères me demandaient comment je vivais tout ça. Quand tu te lances dans un périple à pied, tu ne peux pas oublier totalement le «je». J'ai donc fini par admettre que le récit personnel devait être présent et j'ai repris tout ce que j'avais déjà écrit. Il fallait simplement trouver le bon dosage: j’aurais pu en faire des caisses car la marche, après tout, c'est de la souffrance permanente. Mais il aurait été indécent de me plaindre à longueur de pages alors que moi, j’avais choisi d’être là, que cette expérience avait une fin et que l’idée première était de montrer une partie de la population qui, elle, souffre d’une toute autre façon mais n’a pas choisi cette situation.
Floriane Louison : Le fait d’avoir travaillé au Parisien pendant trois ans dans la rédaction locale de Creil m'a clairement aidée pour le livre parce que sinon, débarquer comme ça, journaliste, Parisienne, blanche, dans une ville où les médias ne vont pas, sauf pour quelques actus spectaculaires, cela aurait été compliqué. Les habitantes et habitants auront du mal à croire que tu puisses connecter avec leur réalité, c’est une confiance qu’ils ne te donneront pas. Alors qu'en tant que localière, tu suis le quotidien et tu comptes dans le jeu local: en quelque sorte, tu fais partie de la communauté. En un an à Creil, les gens te connaissent et la confiance se construit. La rédaction est dans la ville, les gens peuvent y venir quand ils veulent, et ils viennent souvent. Et quand un article contient une erreur ou un propos mal retranscrit, la sanction est immédiate.
Gérald Andrieu: J'ai commencé dans le métier en presse quotidienne régionale: j'ai travaillé pendant près de six ans à Nice-Matin. En PQR, tu es proche de tes lecteurs. Et c’est vrai : si tu écris une bêtise, au café du coin, le lendemain, tu te prends une soufflante. Je pense avoir gardé de cette période quelques réflexes et une certaine conscience de qui sont «les gens» dont on parle tant en conférence de rédaction. Ce qui est sûr, c’est que la confiance est essentielle. Toi, tu arrives à l'avoir par le temps passé sur place. Moi je me déplaçais, certes, mais la marche était un vecteur de confiance. Quand tu as marché mille bornes pour voir quelqu'un, il va se dire que ton intérêt pour lui est véritable. Le simple fait que j'arrivais sac au dos et en portant sur ma gueule les sept kilos perdus sur la route inversait les rôles. On me posait une quinzaine de questions : vous avez pris quel chemin, c'est pas trop dur, vous mangez quoi ? Une fois que c'était fait, je pouvais poser quinze questions en retour, les gens n'avaient pas le sentiment d’être soumis à un interrogatoire de police.
Floriane Louison: J'ai passé énormément de temps, parfois vingt ou trente heures d'entretien, avec certains témoins. Pour les chapitres sur l'industrie, par exemple, il y a eu un travail important pour faire émerger une parole sensible et construite sur ce qu'ils avaient vécu et aller au-delà du côté «Je n'ai rien à dire, c'est pas intéressant» ou «Je ne sais pas bien parler». Le raz-de-marée de fermetures d'usines est de l'ordre du traumatisme collectif [[afin de bien « réindustrialiser » le pays, c’est très adapté…]] : il fallait que ça tourne à la confidence pour qu'ils m'expriment ça, c'est dur.
Gérald Andrieu: Je crois que le journaliste a une fonction sociale [[ sauf s’il ne parle que pour les antisociaux du sommet…]]. Dans le cas présent, il s’agissait pour nous d’être une oreille attentive pour des gens qui n'ont pas la parole. Souvent, quand j'arrivais et que je disais que je voulais parler politique, on me répondait: «Je n'y comprends rien, ça n’est pas pour moi, ils ne m'intéressent plus.» Mais la politique, ce n'est pas connaître la liste exacte des signataires d’une obscure motion au congrès d’un parti, c'est savoir à quoi on aspire pour soi et ses enfants. Une fois que ce message-là est passé, les gens se rendent compte qu'eux aussi ont leur mot à dire.
Floriane Louison: Souvent, j'ai eu des témoignages très forts de la part de gens dont la première interview était du gros cliché, où on sert un peu la soupe au journaliste [[ ce dont les balourds des médias centralistes parisiens se contentent le plus souvent…désinformant à tout va…]]. C'est très clair par exemple au Plateau, un quartier populaire de Creil, où les plus jeunes vont tout de suite jouer leur rôle de mecs de banlieue, pendant une heure ou deux, avant d'aller plus loin.
Gérald Andrieu: Tu les enregistrais? Ça ne les a pas bloqués? J’ai essayé, aussi souvent que possible, de ne pas prendre de notes sur le moment. Pas d'enregistreur, pas de calepin, tout mémoriser. Comme ça, les gens ne se disaient pas: là, son stylo s'agite car je dis une chose intéressante; là, je me livre, et pourtant son stylo ne bouge plus [[ la sale impression des télés où n’est « retenu » que ce qui commente l’idéologie du média – pas la vérité de la personne qui parle…]] ? Et dès que j'avais un moment seul ou que j’allais me coucher, puisque je dormais chez eux la plupart du temps, je retranscrivais ce qu'ils m’avaient confié plus tôt.
Floriane Louison: J'ai travaillé sans carnet, avec mon enregistreur. Pour les témoignages les plus importants, il y a eu toute une partie de préparation à boire des cafés et discuter. Quand je sentais que ça allait mieux, j'enregistrais. Les gens finissent par l'oublier et au bout d'un moment par tout raconter, parfois très intimement. Il ne faut pas les piéger, parvenir à distinguer ce pourquoi ils ont accepté de te parler et ce qui est de l’ordre de la confidence entre deux personnes [[en un mot…respect !]].
À LIRE AUSSI «La France périphérique» de Christophe Guilluy: la géographie est un sport de combat
Floriane Louison: Mes témoins principaux étaient les personnes qui m'avaient le plus fait comprendre quelque chose sur la ville. Par exemple, j'ai interviewé beaucoup d'ouvriers à Creil mais c'est le témoignage du syndicaliste Joël Mazure qui m'avait le plus marquée. Je l'avais rencontré lors d'un anniversaire de l’usine ArcelorMittal, un monstre industriel, 70 hectares aux trois quarts en friche aujourd'hui. Je le croise dans le local CGT, il me fait visiter le site, me raconte son histoire : quarante ans de travail et de syndicalisme dans une ville en pleine casse industrielle, 3.000 collègues licenciés. Sur son bras, il avait un tatouage «Peace and love» qu’il s’était fait à quatorze ans, à l’époque du «Faites l’amour, pas la guerre». Lui, il m’explique que finalement, il avait fait une «sorte de guerre», son récit était fort, il a pleuré. C'était le témoignage qui m'était resté en tête à propos de la casse industrielle. Ce que j'ai retenu en lisant ton livre, c'est que le sujet est prégnant partout, du nord au sud de la France, et qu'on utilise la même sémantique, la guerre, le traumatisme…
Gérald Andrieu: Les ouvriers «jetés comme des Kleenex»...
Floriane Louison: Les Kleenex. Quand je lis les témoignages des Cellatex de Givet sur cette usine où ils pensaient finir leur vie, j'ai l'impression d'entendre ce que j'ai entendu pendant cinq ans à Creil. On dit que le monde ouvrier est fini, mais ça n'est pas vrai. 25 % de la population française est ouvrière [[ il faut vraiment être un antisocial très déloyal pour tout faire afin que ce chiffre qui représente bien plus que les votants de Macron ne soit jamais…cité…]]. À Creil, c'est un tiers des habitants.
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Toutes les actualités le CONFIRMENT très fortement, oui renforcent cette entrevue croisée :
<<Racheté-1-euro-l'-ex-site-still-a-été-revendu-plusieurs-millions-d-euros
[[ Les vautours illégaux ont tous les droits ?]] « Un jackpot empoché grâce à deux banques. Après avoir « racheté » le site de Montataire pour l'euro symbolique, Punch Metals International s'est ensuite empressé de le revendre aux banques Oséo en France et KBC en Belgique. Cependant, pour conserver les lieux, il verse désormais un loyer à ces deux établissements. Cette opération financière, appelée « lease-back », a rapporté plusieurs millions d'euros au groupe industriel. « De l'argent qui n'a pas été investi à Montataire », selon une source proche du dossier. » [[ le partage des plus-values, base pourtant de la « confiance » des affaires, n’a plus jamais lieu depuis la grave régression du libéralisme insensé !]].
>>Le-gouvernement-laisse-carrément-tomber-les-quartiers-populaires
« Baisse du budget de la politique de la ville, disparition d’un ministère dédié, baisse des aides au logement et annulation de crédits pour le logement social, réduction des emplois aidés, loi Travail… Autant de mesures qui frappent particulièrement les quartiers populaires, déplorent les auteurs de cette tribune. » [[ On dit l’exact contraire devant les télés et la dénégation insensible de ces données essentielles disparaitrait ? Au contraire cela renforce les torts de ces hors-sol qui planent…]]
<<France-les-villes-incomprises
Foin d'exotisme facile ! Place à l'endotisme. Bienvenue en France, terre d'aventure. Bienvenue dans des villes dont vous n'avez jamais entendu parler. Bienvenue en rase campagne, bienvenue en zone pavillonnaire, bienvenue en lointaine banlieue. Mulhouse, Vesoul, Guéret, Cholet, Vierzon, Cergy, Saint-Nazaire, la vallée de la Fensch, Verdun, Maubeuge, Châtel-Guyon et Draguignan. Embarquez pour un tour de France des villes qui ne font pas rêver mais gagnent à être connues !
>>Pauvres-à-respecter-:-une-personne-sur-trois-ne-touche-pas-les-aides-sociales-qui-sont-son-dû
….donc les pauvres ne coûtent rien ils rapportent…et pourquoi aucun de ces riches débordés ,et si avares, ne les aide à percevoir leur juste dû ?.
<<Ifop-rapports-pertes-des-petits-commerces-et-présence-FN-?
Une étude très intéressante de l'Ifop a tenté de mettre en lumière les liens entre la disparition des commerces et services et le vote FN. Il y est bien plus important dans les villes sans Poste. L’absence de boulangerie, de médecin ou de pharmacie viendra beaucoup moins nourrir ce sentiment d’isolement et, par ricochet, le vote FN.
>>et-si-le-plus-simple-c'était-de-payer-ses-impôts...
voir le dessin bien conçu…
<<L'-évasion-fiscale-est-une-des-causes-du-changement-climatique
« Ce qui est une occasion manquée : l’évasion fiscale et l’industrie fossile sont étroitement liées — et, par conséquent, la transition vers un futur juste et renouvelable implique de lutter énergiquement [[et pas que dans les simulacres des médias ]] contre l’évasion fiscale et les usages qu’en fait l’industrie fossile. Agir contre le réchauffement climatique implique de réduire drastiquement — jusqu’à tendre vers 0 — les émissions de gaz à effet de serre. Il est pour cela indispensable de tourner la page des combustibles fossiles. Concrètement, cela signifie qu’il faut engager un vaste et ambitieux plan de transition vers une infrastructure de production énergétique radicalement différente, fondée sur les énergies renouvelables. L’argent de la transition est là — il échappe juste au budget public ! » [[ où tout le mal immense que font les riches contre la vie, la nature et la civilisation. Ce sont les délinquants qui causent de loin le plus de dégâts publics !]].
>>Réfugiés-(pas-migrants)-:-la-vallée-qui-fait-de-la-désobéissance
en illustration d’un passage de ces conversation envers la « vraie » attitude des humains français par rapport aux réfugiés (migrants étant une appellation erronée qui convient surtout aux financiers internationaux non-résidents qui viennent nous voler notre argent commun directement dans nos banques et dans nos poches..)
<<Politique-de-la-ville-:-et-emmanuel-macron-commit-la-même-erreur-majeure-que-ses-prédécesseurs
la majorité des pauvres du pays y sont, en effet, oubliés, gommés et maltraités…c’est une fausse politique rétrograde qui ne sert qu’à briller dans la capitale ! >>> -- <<< Vraiment (et ceci reste très vérifiable) les actualités se profilent très majoritairement contre les pouvoirs illégitimes toujours en place…
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Gérald Andrieu: C'est bien une guerre économique qui se joue, y compris entre pays européens. Je l'ai vu avec le Luxembourg et la Suisse. J'ai rencontré des gens marqués physiquement, de vraies gueules cassées, et psychologiquement aussi, quasi en état de choc post-traumatique. À Florange ou Hayange, tu vois ce qu'est la présence de ces usines-monstres. Tu comprends l’influence sur l’histoire et la culture locale, la psychologie des habitants, et les conséquences que peut avoir la disparition de ces mastodontes. C'est le responsable du centre socio-culturel de Fourmies qui me le dit: comment voulez-vous qu'un gamin ait des repères à partir du moment où il n'a pas vu son père se lever pour aller travailler et qu’avant lui, son grand-père lui-même ne se levait pas le matin pour embaucher?
Floriane Louison: Quand je suis arrivée à Creil en 2011, on m'a parlé dès la première semaine de Chausson, une usine automobile, alors que le site avait fermé en 1995. Dans le livre, j'explique qu'au départ, ils avaient fait un plan social pour soi-disant sauver l’usine, alors que la décision de fermeture était déjà prise par les actionnaires [[ mais non, ils ne complotent jamais…alors que les dénégations obscènes semblent toujours plus…déplacées…]]. Ils avaient demandé aux contremaîtres de donner les noms d'une personne sur deux pour les licencier. Les contremaîtres l'avaient fait et étaient allés distribuer les lettres de licenciement sur les chaînes de montage. Une fois que la distribution a été terminée, la direction les a convoqués et en a licencié un sur deux. Chez ceux qui sont restés, il y avait ceux qui pensaient qu'il ne fallait pas faire grève pour sauver l'usine, ceux qui croyaient se faire berner et voulaient faire grève, ceux qui faisaient des contre-grèves… Il y a encore des gens qui s’en veulent vingt ans après [[alors qu’ils sont justes les victimes de personnages vraiment très…répréhensibles, elle. Le profit devant l’humain a trop souvent une gueule de voyou !]].
Gérald Andrieu: Il faut voir les emplois, un peu «macroniens», que l’on nous vend [[à quel prix ?]] en remplacement. Il y a cette troisième révolution industrielle dont on nous promet qu’elle va créer des milliers d’emplois connectés [[déjà fait sous les ex-socialistes. Bilan : c’est bien la corruption qui règne… !]]. Mais dans ces territoires, la formation des gens n’est pas toujours en adéquation. À Fourmies, ils montent un FabLab avec des espaces de coworking: pourquoi pas, mais qui va fréquenter ce lieu ? Certains habitants eux-mêmes doutent de ce projet. Entre Tourcoing et Roubaix est sorti de terre l’écoquartier de L’Union: un responsable municipal roubaisien me confiait que la formation des gens du coin faisait défaut pour être embauchés par les entreprises qui s’y sont installées...
Floriane Louison: C'est très frappant à Creil : l'économie s'est plutôt bien reconvertie, puisqu'il y a plus d'emplois que d'actifs. Le chômage, par contre, n'a fait qu'augmenter depuis vingt ans. Il est à deux fois la moyenne nationale, dans certains quartiers il touche une personne sur deux. Les Marches de l'Oise, c'est typiquement le parc d'activité innovant qui marche bien mais ça fait travailler peu de Creillois!
Gérald Andrieu: 41% des agents EDF de la centrale de Fessenheim sont nés en Alsace: on peut être pour ou contre sa fermeture, là n’est pas la question, mais le jour où elle s’arrête, ces 41 % vont devoir se déraciner. Qui va racheter leurs maisons, qu’ils n’ont peut-être pas fini de payer, dans un endroit où, de fait, il n'y a plus d'emplois? On demande à ces gens-là de déménager alors qu'ils sont attachés à leur région. Partout où je suis passé, même dans des secteurs qui ne donnaient pas forcément envie, il y avait toujours un moment où on me disait: «Non mais quand même, on a de la chance de vivre ici.» Mais il faudrait bouger, s’adapter, tout le temps [[ sauf que c’est à sens unique : les faitnéants du sommet n’ont pas bougé d’un millimètre depuis leur si illégale « pensée unique » !]]. Dans ton livre comme dans le mien, beaucoup de gens font déjà plusieurs dizaines de kilomètres pour aller travailler chaque matin. C'est quelque chose que les responsables politiques qui proposent des mesures pour limiter l’usage de la voiture devraient avoir en tête [[s’ils en avaient encore une !]].
Floriane Louison : À Creil, la voiture reste un marqueur social. C'est l'ère de la voiture: pour faire 500 mètres, on la prend. Et puis, il n'y a pas vraiment de réseau de transports en commun efficace pour les déplacements au sein du département.
Gérald Andrieu : La disparition des petits commerces est aussi liée à cette question du tout-automobile. En France, on a opté bêtement [[plutôt bestialement…]] pour le modèle du supermarché avec son immense parking adjacent, le plus souvent situé dans des zones commerciales qui se ressemblent toutes. Les gens ne travaillent déjà pas dans la ville où ils vivent, et ils ne se rencontrent plus dans les commerces du centre parce qu'il n'y en a plus. Les communes que j'ai traversées sont souvent désertes la journée. Le bistrot est le meilleur et le dernier endroit pour rencontrer des gens…J'ai consacré un chapitre à Fesches-le-Châtel, dans le Doubs, et à la disparition de sa Poste. Ce n'est pas une disparition totale parce qu'un relais-poste a été installé dans la mairie avec des employés municipaux aux commandes, mais les habitants le vivent tout de même comme un déclassement parce que La Poste te connecte au reste du monde et qu’elle confère une certaine importance à ta commune. Une étude très intéressante de l'Ifop a tenté de mettre en lumière les liens entre la disparition des commerces et services et le vote FN. [[mais le FN reste très « utile » pour les (cy)iniques désatreux. Le FN est agité et tous les grands changements sont barrés…]]. Il y est bien plus important dans les villes sans Poste. L’absence de boulangerie, de médecin ou de pharmacie viendra beaucoup moins nourrir ce sentiment d’isolement et, par ricochet, le vote FN [[ il faut vraiment être un insensible-insensé de centraliste fou pour ne jamais avoir compris cette relation de cause à effet : voir Ras l’front !]]..
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Floriane Louison: Un habitant de Montataire, une ville de 13.000 habitants dans l'agglomération de Creil, m'expliquait que quand il était jeune, ils avaient décidé avec ses amis de faire la tournée des bars: un verre dans chaque. Il y en avait quatre-vingt à l'époque. Aujourd'hui, il y en a dix fois moins... À Creil, tout le commerce traditionnel du centre d'une ville moyenne de France a quasiment disparu. Les quartiers populaires sont encore commerçants et vivants, avec des cafés, de l’alimentaire, pas mal de commerces communautaires. Mais il n'y a plus de diversité des commerces [[ trop d’inégalités ne crée que de l’uniformité : oui tous pareils. Seule l’égalité permet toutes les différences…]]. Par exemple, c’est difficile de trouver un restau dans cette agglo de 70.000 personnes.
Gérald Andrieu: La solidarité [[rien de plus solide…]] est peut-être plus présente dans les quartiers populaires que tu décris. Moi, il y a de l'énergie, de la combativité et j'ai fait l'objet d’une générosité et d'une bienveillance totale qui m'ont permis d'arriver au bout de ces 2.000 km, mais j'étais persuadé que je trouverais une plus grande solidarité entre habitants dans les petits villages. Elle existe bien sûr, mais, elle est peut-être en train de disparaître, parce que le voisin y est de plus en plus souvent un inconnu, vu que les gens se sont installés dans ces communes non par attachement, mais parce que le foncier et l'immobilier y sont moins chers et qu’ils les quittent en journée pour aller travailler dix, vingt, trente ou quarante kilomètres plus loin…
Floriane Louison: J'écris que «La République ne suffit plus à créer des Français égaux» pour dire que c'est l’entraide citoyenne, associative, communautaire qui prend le relais [[ entraides de relais qui devrait, aussi, servir à accuser les élus qui, à l’évidence, n’emplissent plus leurs devoirs impératifs…Le pays, parfois, c’est plus le milieu associatif qui, selon une étude, s’il devenait « immobile », le pays ne pourrait plus fonctionner au bout de 2- 3 jours. Donc associations plus utiles que les politiciens de métier ?]]. À Creil, cette solidarité est réelle. C’est plus qu'à chaque fois, on comble les brèches des services publics défaillants [[ à cause du privé qui veut les racheter à trop bas prix…]], sur l'école par exemple. Elles ont beau être toutes en réseau d'éducation prioritaire, elles manquent de moyens [[ idem]]. Derrière, il y a un relais des habitants, des associations et des communautés pour essayer de faire du soutien scolaire et faire sortir les gamins avec un niveau correct, car les statistiques sont catastrophiques : un gamin sur deux sort du système scolaire à seize ans sans diplôme dans le quartier du Plateau.
À LIRE AUSSI... Quand l'Insee sert d'arme pour attaquer la «France périphérique» de Christophe Guilluy cette institution sert beaucoup trop à brouiller les réalités et à présenter les chiffres de tendancieuses manières (qui « n’arrange » que la caste des trop riches. Impossible de faire confiance à l’Insee, ce qui est un comble !
Gérald Andrieu: L'autre absent de cette campagne, c'était Macron. Je le voyais dans tous les médias, mais j'étais obligé de le glisser dans les conversations pour que les gens m’en disent quelque chose: on me parlait de Fillon, de Le Pen, de Mélenchon et d'abstention, mais pas de lui... Au premier tour, il arrive en tête dans seulement deux des dix-sept communes sur lesquelles je m’attarde, deux communes qui se portent plutôt bien: Apach, face à Schengen, tout près donc du Luxembourg et de l'Allemagne, et Modane, dans la vallée industrielle de la Maurienne, mais au pied des stations de ski. Sinon, il n'est jamais bien placé dans le trio de tête. C'est un candidat étranger à cette France-là. D’ailleurs, quand il parle des salariés de GM&S, ce n’est pas la phrase sur le «bordel» qui doit retenir notre attention, c'est qu'il dise que la Souterraine, «ce n'est pas loin» d’Ussel, à plus de cent bornes de là! Tout comme Gérard Collomb qui explique, lui, ne pas avoir de problèmes à faire Paris-Lyon régulièrement en TGV ! Ces gens-là planent, au sens propre comme au figuré. [[hyper drogués à l’inexcusable narcissisme…alors qu’il n’y a vraiment pas de quoi. C’est plutôt échecs leur absence de « vraie » politique que succès…]].
Floriane Louison: Les politiques nationaux ne viennent pas de villes comme Creil et n'y vont pas, ou pas souvent. À l'Assemblée nationale, il y a un seul député issu du monde ouvrier [[pour 25 % ]]. Creil fait pourtant l'objet de toutes les politiques nationales. Toutes les politiques de la ville y ont été testées depuis trente ans et on y voit bien à quel point ces dispositifs ont été pensés par le haut, par des personnes qui sont de plus en plus hors-sol. Parfois, la rénovation urbaine tourne au gag: on met de l'argent pour rénover un quartier de fond en comble et on installe des digicodes sans donner le bip pour l'activer, ou on refait des garages en distribuant des clefs sans dire laquelle correspond à chaque garage, dans des immeubles de 500 personnes...[[ça déplane chez les hors sol – si orgueilleux de se montrer nullisismes…]].
Cela vaut aussi pour les questions économiques et le discours qui consiste à dire qu'il faut s'adapter, se former [[surtout les hors sol du sommet]]. À Creil, l'usine de machines-outils Still était bénéficiaire, avec une part de marché, des bénéfices et un chiffre d'affaires en hausse, mais a fermé à cause d'un montage financier qui a mal tourné et d'une banque d'affaires, Goldman Sachs, qui n'a jamais mis un pied dans l'usine. Là, le sujet, c'était la régulation financière [[ alors que des politiciens fous dépénalisent tous les crimes économiques – l’argent des riches il faut surtout le réguler pas le déréguler…]], pas de dire aux gens d'aller travailler à deux heures de route.
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[[Les abus d’identitaire, des faits religieux qui compliquent toutes les solutions-pour-tous ? Nous allons les rencontrer dans les paragraphes suivants…]] Gérald Andrieu: J’ai traversé une France plus «homogène», qui a connu des vagues d'immigration plus anciennes et jugées culturellement plus proches, avec des Polonais, des Italiens... La question identitaire y est présente à chaque instant. L'immigration du Maghreb et d'Afrique noire inquiète beaucoup, l'islam, l’islamisme et le terrorisme aussi. Les gens le disent sans détour, avec des mots qui indiquent leur trouble, comme cette ancienne salariée de Cellatex, ex-encartée CGT, qui explique «Je ne suis pas raciste, mais je ne comprends pas pourquoi on ne peut plus avoir de crèche de Noël à la mairie» ou, en te parlant de la Foire aux oignons de Givet: «C'est dingue, vous avez vu, ils ont veillé à empêcher la circulation des voitures dans les allées par peur d’un attentat comme à Nice.»
Floriane Louison: Je pense que les débats permanents sur les questions de l'islam en France, sur l'identité nationale, sur le voile sont d'une violence inouïe [[car hors de toutes proportions rationnelles…]] pour les gens et vécus de manière très dure. Des gens m'ont expliqué qu’ils préfèraient rester en sécurité à Creil parce qu'ils ont du mal avec le regard des autres ou le rejet en dehors de leur quartier. Par exemple, les femmes qui portent le voile. Le débat obsessionnel [[ et qui n’est pas un débat d’urgence comme la biodiversité ou les méfaits de l’agriculture chimique…mais « qui fait vendre » les médias d’argent et de…désinformation…]] sur cette question a particulièrement marqué Creil parce que c'est ici que s'est joué la première polémique nationale sur cette question en 1989. Trois collégiennes avaient refusé d'enlever leur voile au collège et cette «affaire des foulards de Creil» a pris une telle ampleur qu'il a fallu légiférer: cela a donné la loi sur l'interdiction des signes religieux ostentatoires à l’école.
Gérald Andrieu: Même au fin fond de la France, les gens ont peur : pas nécessairement pour eux, mais pour leur pays. Il y a désormais un côté «c’est arrivé près de chez vous». Il faut imaginer qu'aujourd'hui, il n'y a quasiment plus aucun endroit en France qui ne soit pas à proximité d'un lieu concerné plus ou moins directement par le terrorisme: il y a eu Nice et Paris, bien sûr, mais aussi le patron décapité à Saint-Quentin-Fallavier dans l'Isère, Dammartin-en-Goële, où les frères Kouachi sont allés se retrancher, Saint-Etienne-du-Rouvray avec le père Hamel, toutes ces communes où des arrestations et des perquisitions ont été menées.
Floriane Louison: J'étais à Paris lors des attentats du 13 novembre, mais j'ai travaillé à Creil sur les perquisitions administratives qui ont suivi. Par exemple, le président de l'association Ummah Charity, à laquelle j’ai consacré un chapitre, a été perquisitionné dans le cadre de l'état d’urgence. Au final, aucune procédure n'a été lancée. Il a même réussi a faire reconnaître par la justice que la perquisition n'était pas justifiée. D’ailleurs, plusieurs personnes au sein de cette ONG sont fichées S «au cas où», alors que la police locale dit que cette asso n'est pas un sujet d’inquiétude. À Paris, j'ai ressenti le deuil national; à Creil aussi, mais après les attentats, j'ai été surtout marquée par le sentiment de stigmatisation et le climat malsain et paranoïaque [[entretenu par qui ? Et afin de détourner l’attention collective de quoi ? Qui sont les malsains pour le pays ?]].
Gérald Andrieu: Je suis allé à Wissembourg, qui a eu la malchance de voir grandir Foued Mohamed-Aggad, un gamin qui est parti faire le djihad en Syrie puis en est revenu pour attaquer le Bataclan. Je me demandais comment il était possible qu'un bourg typiquement alsacien puisse générer cela, et en fait cette question est idiote : ce n'est pas cette ville qui a créé ça. Et pourtant subsiste sur place un sentiment de culpabilité proprement hallucinant chez tout le monde : comment est-il possible qu'on ait produit un mec comme ça? En allant dans son quartier, je me disais que j'allais arriver dans un endroit totalement délabré, et là encore, ce n'est pas la cité HLM que tu imagines: les bâtiments sont propres, situés à deux pas du centre, la population est assez mixte, ça n’est pas un ghetto ethnique total, et il y a de l’emploi dans les environs.
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Floriane Louison: À Creil, le sujet de la religion est hyper fort. Dans l’agglo, il y a dix-sept lieux de culte, des mosquées, des temples protestants, des églises, une synagogue... Une fois, en 2014, l'Aïd et le Yom Kippour étaient célébrés en même temps c'était la fête, le prêtre de la ville est venu dire qu'il était très content qu'il y ait autant de prières qui s'élèvent… C'est à la fois une ville où les gens vivent ensemble avec plein de religions, de cultures et de langues différentes sans tensions très fortes, ce qui est finalement assez rare, même impressionnant parfois. Et c'est aussi une ville avec un fonctionnement communautaire dans les associations, les commerces, les immeubles [[ par contre, dès que l’individualisme égoïste du libéralisme dévoyé cogne c’est le…désordre à tous les étages]]. Ummah Charity, par exemple, est typiquement une start-up fondée sur le communautarisme religieux. C'est trois mecs de la ville qui décident de partir en Centrafrique filmer le conflit à leur manière, font une vidéo sur YouTube et récupèrent 2 millions d'euros ! Ils maîtrisent totalement l'innovation, le monde moderne et la logique start-up. Hanane, la directrice financière, a fait des études à l’ENS, été DRH d'une entreprise du CAC 40: elle a décidé de mettre le voile et cela a mis un arrêt total à sa carrière [[quel serait le rapport entre le savoir et l’habillement ? Cette irrationalité inassumable renforce qui ?]]. Leur responsable communication a fait une école de commerce, est partie travailler en Algérie, aux États-Unis puis en Asie et quand elle est revenue en France, elle a cherché en vain du boulot pendant six mois alors qu'elle a un super CV. Alors, il y a la question du communautarisme, mais il y aussi la question du rejet d’une partie de la population pour sa religion ou ses origines.
Gérald Andrieu: La question migratoire s'est un peu imposée à moi pendant mon voyage. Quand tu marches le long de la frontière, que tu pars près de Calais au moment du démantèlement de la «jungle» et que tu arrives à Breil-sur-Roya, la commune où vit Cédric Herrou, le sujet est inévitablement présent. Il y a de la trouille dans la population, mais j’ai rarement noté de l’agressivité à l’égard des migrants. Mais tu entends des phrases comme «Ils arrivent», «On ne peut pas accueillir toute la misère du monde» ou «On a déjà du mal à intégrer les différentes vagues successives» [[ entendues où cela ces phrases qui recherchent tous les conflits et toutes les divisions ?]].
Après avoir lu plusieurs reportages sur Breil-sur-Roya, je me disais que j'allais tomber sur un village en pleine désobéissance civile et en fait, sur place, il y a aussi des gens qui ne sont pas du tout contents de la situation mais qu'on n'interroge pas. Ça m'embête par principe : est-ce qu'on ne le fait pas parce qu'on ne veut pas entendre ce qu'ils ont à dire, ou parce qu'on n’a même pas songé qu'il fallait leur permettre de s’exprimer ? Il y a donc des gens qui n’auraient pas droit à la parole? [[oui, 60 % au moins en France ! ils ont beau voter 17 millions CONTRE l’offre politique (il y a quelques mois) ou non à la constitution européenne les centralistes fous effacent tout…]]]]. De toute façon, une partie du pays a décidé de se taire volontairement, d’entrer en sécession civique, de ne plus participer à la chose publique. Nous avons eu 13 millions d'abstentionnistes au second tour de la présidentielle et 57% d'abstention au second tour des législatives, ce n'est pas rien tout de même [[effectivement, ce n’est pas « rien » c’est même une très large majorité…]]..
Floriane Louison: C'est le plus gros phénomène, ces gens qui se disent que les politiques n'ont pas de pouvoir, qui ne savent pas où est le pouvoir... À Creil, au second tour de la présidentielle, l'abstention et le vote blanc cumulés étaient de 41%. Les politiques, même au niveau local, sont en crise de légitimité, et d'ailleurs ils se maintiennent au pouvoir avec d'autres ressorts que celui d'un projet qui convainc la population. Creil est en proie à un petit clientélisme politique permanent: un vote contre un logement social, une place pour son camion-pizza, etc… le ressort communautaire est aussi un levier électoral. Dans les discours, il est pointé du doigt mais dans les faits, il est largement entretenu par les politiques. [[on se disait bien aussi que aucun effet ne peut avoir lieu…sans causes qui précèdent ! Ils seraient donc responsables de ce qu’ils « font semblant » de dénoncer ?]].
Gérald Andrieu: Au-delà de la question identitaire et communautaire, ce que j’ai perçu, c'est un repli sur la cellule la plus petite: la famille, le dernier cercle en qui on a confiance. Ce qui est un peu inquiétant quand on estime qu’un pays doit convaincre ses habitants qu’ils ont un destin commun...[[ce n’est pas le désastreux sur-assistanat aux trop riches qui fait un destin commun…]]…
Floriane Louison: Avant, à Creil, il y avait par exemple la communauté Chausson. C'était un communautarisme ouvrier, on était quelqu'un en étant un Chausson, on s'affirmait comme tel et les Chausson s'entraidaient entre eux. Ça a disparu, mais les gens ont toujours besoin de trouver un sens, d'appartenir à quelque chose, de ne pas être que des pions de phénomènes qui les dépassent. Au-delà, Creil est encore une ville très vivante, avec un tissu associatif actif, un côté ville-village qui n'est pas assez valorisé [[ tout ce que NE FONT PAS les politiciens de métiers et les médias d’argent couve les catastrophes sociales. Ils sont responsables et coupables « d’immobilismes » permanents !]].
Gérald Andrieu: À un moment du livre, je m'arrête pour dire aux lecteurs: désolé, je suis en train de vous décrire une France qui peut vous paraître terrible mais il y a aussi de l'optimisme, de l'énergie et de la générosité, envers moi mais aussi entre les gens. Au final, je veux bien avoir commis un livre mélancolique mais pas nostalgique, parce que les gens que je rencontre ne disent pas nécessairement que c'était mieux avant. Non, ils considèrent qu'aujourd'hui, ça n'est pas génial et ils sont déjà sûrs que demain, ça ne sera pas beaucoup mieux pour leurs enfants. Mais il n’est pas totalement pessimiste non plus: certes, le présent n'est pas rose, on doute que l'avenir le soit, mais ce pays a des ressources [[c’est juste les élites qu’il faut changer…qui n’a pas de cœur ne peut plus diriger…]]. Et il y a l'air d'y en avoir aussi quelques-unes à Creil.
Floriane Louison: À Creil, il y a énormément d'inventivité, de débrouillardise, d'idées: ce n'est pas du tout un territoire inadapté au monde actuel. Peut-être du fait que c'est une ville avec des populations majoritairement immigrées qui sont déjà dans l'adaptation, proche d'une capitale qui les insère dans le mouvement, la modernité. Je ne sais pas si mon livre est pessimiste ou optimiste. En cinq ans, j'ai l'impression d'avoir vu beaucoup d'initiatives porteuses d'espoir mais qui ont du mal à aller plus loin faute de moyens [[tous illégalement monopolisés par les trop riches – ces champions de…l’inertie partout !]] : des super profs qui en ont marre, des entreprises qui n'arrivent pas à débloquer des fonds...
Il se passe plein de choses, mais il y a toujours un moment où ça bloque [[ grâce à la toxique régression du libéralisme : ce non-sens qui met le chaos partout, qui ne sait ni penser, ni percevoir les urgences et les à côtés, l’essentiel des frivolités, l’acte premier de ce qui peut attendre,
…..bref – la hiérarchie du réel devant laquelle nous devons tous nous…réguler !]].
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Après ce long périple parce que sincère et loyal (qualités si introuvables à Paris ?), oui périple parmi les 60 % (au moins) de sacrifiés à des intérêts sectaires, partiaux et trop cupides – qui, en rien, n’appartiennent à l’intérêt général – se dégage bien une tendance. Notre désintérêt envers les fausses élites (qui monopolisent toutes les…concurrences depuis 40 ans, au moins…) s’est encore renforcé. S’y est adjointe une répulsion, elle aussi grandissante…Puisque devant leurs perversités narcissiques qui, oui désormais, nous répugnent. Complètement déconnectées des enjeux cruciaux et brûlants – elles ne nous montrent plus que des personnages insensés-insensibles, plus que rétrogrades…pour qui aucun progrès ne peut exister !
Tandis que de rencontrer (dans des conditions enfin d’information objective et non de …désinformations corrompues) nous prouve qu’ils ne SONT PAS RIEN (les moins que rien sont ailleurs !)
…et que le futur du pays c’est eux, une fois éjectées les fausses élites !
....……(à suivre)
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que la vaste compassion vous grandisse et vous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***
trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 3 "Nul n'est nul", "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir" et onglet 4 "L'anticommunication comment ça fonctionne ?» et "Why do we left the left wings ?" ; onglet 2 "L'ardeur sociale", "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" et "LE ROMAN DE L' ÉCONOMIE " ; et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE sur l’onglet 3, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (Qui a démuni les démunis ? Qui a déshérité les déshérités ? Qui s'est emparés des désemparés ? Qui a détressé les détresses ? Qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? S’il y a fraudes pourquoi donc cacher les fraudés qui les subissent ? S'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs ? S’il y a endettés, ils sont toujours précédés des endetteurs. Pas de travailleur clandestin qui n’ait été créé par l’argent clandestin. Et sans capital au noir pas de travail au noir, etc. Tout se tient et les causes ne pourront plus échapper à l’implacabilité de la logique. Le règne moral des trop riches vient de s’effondrer), onglet 2.
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie ? C’est ce que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose !
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le futur n’appartient qu’à qui en prend l’initiative
Le spectacle est une misère pas une conspiration
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
Arrêter de sous-traiter nos besoins et nos savoirs
Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper
Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.
Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !
Nous n’avons pas besoin de ce système pour le supplanter !
Nous sommes la santé de la société
…les anti-élites actuelles ( celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)
Trouver ce que nous ne cherchons pas ?
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Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 600 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
ARRÊTEZ DE NOUS VOLER NOS JEUNES…vous qui ne serez jamais les majorités « réelles », bien en chiffres (comme l’on dit bien en chair)…
"La France périphérique" de Christophe Guilluy: la géographie est un sport de combat
Depuis la parution mi-septembre du nouvel essai du géographe, le monde de la recherche est déchaîné: les critiques fusent contre l'ouvrage, accusé de donner une représentation faussée et pol...
http://www.slate.fr/story/92641/christophe-guilluy-france-peripherique
Combats contre toutes les mauvaises fois, les mensonges insensés et les mauvaises volontés des centralistes fous...
Quand l'Insee sert d'arme pour attaquer la "France périphérique" de Christophe Guilluy
Une nouvelle note de l'Insee sur la répartition de la pauvreté en France s'est transformée dans les médias en projectile dirigé contre les thèses du géographe. Pour l'institut, la pauvreté ...
http://www.slate.fr/story/102469/pauvrete-urbaine-guilluy-insee
Quand l'Insee sert d'arme pour attaquer la «France périphérique» de Christophe Guilluy Une nouvelle note de l'Insee sur la répartition de la pauvreté en France s'est transformée dans les médias en projectile dirigé contre les thèses du géographe. Pour l'institut, la pauvreté se concentre «dans les grands pôles urbains». Mais au fait, qu'est-ce qu'un grand pôle urbain?
en fait c'est tellement plus simple de payer ses impôts - il faut ête aussi détraqué qu'un trop riche pour penser l'inverse...
La fermeture de Cellatex marque la fin en France d'une filière à la fois chimique et textile, née d'approches innovantes apparues à la fin du , prospère dans l' entre-deux-guerres et pendant l...
afin d'approfondir sur Givet....
La façade d'un ancien bureau de poste à Manigod (Haute-Savoie), à 60 kilomètres de la frontière suisse. | Jean-Pierre Clatot / AFP.
La France de « commandement » » (qui se désolidarise (très antipatriotiquement !) du reste du pays). Soit plus de 60 % (cette France qui « n’a pas le droit de voter » et qui pointe à quel point sont…carrément illégales les élections trop cadrées autour des seuls riches et moyens supérieurs…donc des élections séquestrées, en plein kidnapping…dégagez, y’a rien à voter, uniquement ce que nous imposons par le putsch des illégalités…)
Gérald Andrieu – Entretien intégral - On Va Plus Loin (17/10/2017)
« Ces français “qui ne sont rien” m'ont fait du bien à l'âme »…PARCE QUE …les centralistes complètement déréalisés et butés jusqu’à la démence… ne me font que…du mal !
…déjà que les minorités au pouvoir sont illégales. En plus, elles sombrent dans la pire des illégitimités 17 millions de personnes 13 d’abstentions 3 de votes blancs et 1 de nuls au second tour. Trop clair : les plus de 60 % rejetés illégalement dans les péries périphéries…60 % ce n’est pas…rien !
En cas de guerre mondiale, les français seront sacrifiés par leurs « fausses » élites – en Paix c’est déjà…fait…ces personnages de rien ont déjà largués, déloyalement, leurs électrices et électeurs…
Gérald Andrieu : "La marche m'a ré-ancré dans le réel" - Polony.tv
Natacha Polony reçoit Gérald Andrieu, journaliste politique. Il publie "Le peuple de la frontière" aux éditions du Cerf. Sous-titré "2000 km de marche à la renc...
https://polony.tv/rencontres/gerald-andrieu-la-marche-m-a-re-ancre-dans-l?autoplay=true
Marcher pendant 6 mois pendant que en marche n’a jamais marché sur des pieds humains mais que pour un pouvoir « impérial »…de quel côté est la vraie réPublique ?
…déjà les jeunes…et malgré les euphémismes, rien ne permet d’affirmer qu’ils ne soient pas sacrifiés, ces jeunes
"Sacrifiés", "jeunesse" : l'insoumis Lachaud répond au président Macron !
....et les vieux ?....la question est : qui n’est pas sacrifié dans la honteuse braderie du libéralisme déchu ?
avec le recul du temps : le constat est plus ferme…ces personnages illégaux…sacrifient tout…pour leurs uniques perversités narcissiques !
Gérald Andrieu : " Ces Français "qui ne sont rien" m'ont fait du bien à l'âme "
FIGAROVOX/ENTRETIEN - D'octobre 2016 à mars 2017, de Dunkerque à Menton, Gérald Andrieu a parcouru à pied la frontière terrestre de notre pays. En marche pour de vrai, il est allé à la renco...
Gérald Andrieu : « Ces Français “qui ne sont rien” m'ont fait du bien à l'âme »…l’autre non, il ne fait, en fait, …rien !