Tout savoir ou presque sur l’histoire du Droit Naturel
La Bourgeoisie a dû d’abord faire craquer le monde des féodaux et leurs fiefs en les révélant comme de fieffés menteurs (1er mouvement) pour, ensuite, trancher tous les liens qui unissait encore ce monde au Peuple, ainsi inféodé aux féodaux, ces fieffés menteurs (2e mouvement).
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Ces deux mouvements claquaient au soleil de la Raison comme l’atomisation, défaire le blocage du bloc féodal, et la Reconstitution, trouver un espace supérieur pour l’envelopper tout entier et le déborder de toutes parts (ce furent, à cette époque, la Nation et la Loi). Arracher et transplanter. Mais comment ?
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Il fallait, d’abord, trouver une Raison supérieure aux féodaux, il va de soi, mais une Raison supérieure à toutes et à tous (pour le second mouvement). Raison qui donnerait toutes les raisons de renverser les féodaux, ces fieffés menteurs – d’une part – et d’établir le règne légitime de la Bourgeoisie, cette diseuse de vérité – d’autre part.
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Mais, en premier lieu, admirons tous les fiefs des fieffés menteurs. Leur «légitimité», aux féodaux, repose sur leurs quartiers de noblesse, la noblesse de leur quartier, sang bleu, généalogie, hérédité des gènes, de l’intelligence, de la vertu... etc. (tiens donc : comme aujourd’hui ?) qui les révèlent comme supérieurs à TOUS, comme d’une autre race, d’une autre humanité même. Tocqueville ne rapporta-t-il pas que Madame de Sévigné se devant de traverser une ville bretonne, après la Révolte des Bonnets rouges, se plaignait, à sa fille, d’avoir été retardée par le supplice d’un des meneurs qui se faisait découper en morceau. «De toute façon il ne sent rien, il n’est pas noble », écrivait-elle en substance. D’où l’ample danger de ne pas participer de la même humanité : cela exclut tout droit de tirer profit de diriger les autres. AU DESSUS de toutes et tous donc qui doivent ainsi (pour ces nobles raisons) les nourrir, habiller et enrichir comme des Idoles religieuses ou spectaculaires, au choix. Toute la Société étant donc immobilisée, garrottée, enchaînée, compartimentée, hiérarchisée... etc. à partir d’eux, tous clergés à la rescousse. Il fallait donc dissoudre ce consensus invivable. Dissoudre la Société des Ordres, et dissoudre la divine supériorité, séparation, essence, des féodaux. La tâche était donc d’ampleur mais bien moins qu’aujourd’hui. Cette Raison supérieure aux féodaux résidait, en résidence surveillée d’ailleurs, dans le Droit Naturel. Dont je vous confie d’aller vérifier tous les détails. Quant à moi, je ne m’applique qu’à en dégager le principe actif.
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1- ))-- Le Droit Naturel, qui préexiste aux féodaux, est comme un droit intemporel.
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«Ce Droit Naturel préexistant aux féodaux est comme un droit intemporel. Le Droit Naturel devient ce qui va de soi, ce que telle communauté considère comme obligations et droits si évidents, qu’il semblerait ridicule de les formuler et qu’elle s’en remet aux usages et à la coutume, comme de coutume. » (F.Weil – Philosophie politique). Le Droit Naturel est donc «ce droit non écrit, supérieur au droit écrit “-car-” il n’en a pas besoin pour être “-reconnu-”, et d’autant plus qu’il force, de par son existence même, le droit écrit à “-évoluer-” » (ibid.). C’est bien pour cela que le Droit Naturel est « un ordre ou une disposition que la raison humaine peut découvrir, et selon laquelle la volonté humaine doit agir pour s’accorder aux fins nécessaires de l’être humain. La loi non écrite, ou le Droit Naturel, n’est pas autre chose que cela. » (Maritain). Le Droit Naturel, c’est à dire « ces principes généraux sur lesquels on se fonde pour justifier ou critiquer le Droit Positif, et qui reposent eux-mêmes sur la nature des choses c’est à dire sur les exigences qu’y découvre la raison. Le législateur n’établit pas ces principes comme il établit le droit civil ou pénal : il se contente d’en prendre conscience et de les formuler dans une déclaration » (ibid.) Ne reconnaissez-vous pas, ici, la Déclaration de 1789, là, « les principes généraux du droit » de la constitution de 1958.
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Le Droit Naturel comme ce «droit usage de la raison» espéré par Descartes. C’est à dire, au plus près maintenant, « le Droit ne vient pas tout entier d’elle (là, la féodalité, ici, la bourgeoisie) parce que le Droit n’est pas quelque chose qui dépende de la volonté des gouvernants ; il a ses racines dans les coutumes d’un long passé et dans les conceptions d’esprit qui ne changent que lentement » (Fustel de Coulanges) et donc « le Droit Naturel est indispensable pour asseoir un ordre (...) mais il semble renfermer un principe destructeur de tout ordre séparé » (G. Renard – Le Droit, l’Ordre et la Raison). Ici, la féodalité, là, la bourgeoisie. Ou encore « les gouvernants n’aiment généralement pas le Droit Naturel parce qu’on ne l’invoque guère que pour leur résister » (J. Leclerq – Du Droit Naturel à la Sociologie). Voici donc que vous est amené ce Droit Naturel dans le même mystère où l’avait avancé la Bourgeoisie ; sa secrète puissance n’aura guère pu que vous intriguer ou allécher...
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Le Droit Naturel «celui qui est considéré comme résultant de la nature des choses et de leurs rapports indépendamment de toute convention ou législation » (Lalande). Le Droit Naturel est conforme à la nature de l’homme tout autant qu’à la Nature même (en tant qu’elle est dite, au xviiie, autonome par rapport à Dieu et rempart de l’individu contre l’État). La puissance bourgeoise commence par la force et le soleil rendus à la seule individualité, la subjectivité radicale – DONC ! Ces «droits naturels» existent dans toute la Nature alentours et seul l’usage adéquat de la Raison permet de les découvrir et définir. C’est à dire, pour clore, les «droits naturels» sont ceux que l’on regarde comme appartenant à tout homme, en sa simple capacité d’être humain. L’on comprend la franche valeur dissolvante de ce Droit face aux féodaux. Conforme à la nature de l’homme, et partagé par toutes et tous – l’homme, en pratiquant ce Droit Naturel, ira dans le sens de sa conscience, de sa subjectivité, de la Justice – et tout cela sans perdre un gramme de son indépendance. Tout le monde est renforcé et personne n’est perdant. Voilà donc rendu à chacun(e) toute sa force, son ressort, son assise bien adossée désormais – et le 2e mouvement corollaire de pouvoir que toutes et tous agissent dans la même direction, but, volonté... peut se déployer. En se dévouant pour étendre l’orbe du Droit Naturel chacun(e) défend tout le monde en fait. En pensant à soi chacun(e) pense aux autres. Pouvoirs d’agir et de ne pas être agis – ce Droit Naturel est donc principe actif comme dissolvant du bloc blocus de l’Ancien Régime, et unifiant, d’autre part, pour l’an I de la Démocratie (cette après-République). « Il n’y a donc pas une parcelle de droit positif qui ne participe de près ou de loin à la dignité du droit naturel » (G. Renard). Plus encore, «le droit positif repose sur le Droit Naturel, qui lui sert tout ensemble de fondement, de mesure, et de limite. La loi suprême de toute loi positive est qu’elle ne soit pas contraire à la loi naturelle » (Victor Cousin – Du vrai et du beau).
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Le FONDEMENT de la Révolution bourgeoise (et, depuis, de son règne) est donc le Droit Naturel, il ne faudra jamais l’oublier. Est-il venu le temps où le Droit Naturel va servir à dissoudre le blocage-blocus-bloc bourgeois invivable et parvenir à la civilisation humaine ? Un idéal juridique existe donc au-dessus de l’Esprit humain, et extérieur à lui, très exactement comme ce centre qui entre en toi puis entre toi et tous les autres, et entre tous les autres des autres. Un idéal juridique comme réalisation concrète de tout un soleil philosophique qui, à la force de sa logique, a arraché les meilleures qualités humaines restées accrochées au crampon de la Religion, pour les faire palpiter dans le corps de chaque femme et homme, les remplir de leur rayonnement, et les rendre tellement pleins de toutes ces certitudes simples du Droit Naturel, supérieur à tout puisqu’appartenant à toute l’humanité, qu’ils ne désirent plus rien d’autre que de l’irradier vers toutes et tous, désormais. Personne, ou groupe de personnes, ne peut s’arroger le droit de se dire garant du droit naturel, de l’imposer aux autres en s’ôtant soit même des obligations afférentes. Nul ne peut s’isoler de ce droit naturel à phénoménalité transcendante même si son essence ne participe pas de la transcendance. Avec cet enracinement dans l’égalité terrestre, ce Droit supérieur redevint source des idéaux sociaux, transcrits par les juristes (qui méritaient alors le nom de « justes » ?) Le rythme de cette transcription se déclinait : « Le Droit par rapport au Fait est dans tout ordre des choses, le légitime par opposition au réel, en tant que celui-ci peut être illégitime ». C’est très précisément pourquoi, en droit, n’existe que la légalité de l’Égalité ; toutes les inégalités étant seulement illégales. Et ce n’est pas parce que la réalité sociale est nettement en retard sur lui que le Droit Naturel s’en voit affecté. La société inégalitaire a totalement tort, voilà tout !
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Les juristes ne cherchaient qu’à changer les rapports humains, se hissant par la force de leurs convictions, par la simplicité en action, par leur désintéressement personnel, au- dessus de tous les êtres fermés et égoïstes, barricadés dans leurs intérêts personnels. Et les rayons de leur Raison de faire pénétrer en tous, et par tous, leur idéal juridique comme étant supérieur à tout autre. L’équilibre, principe de Justice, est toujours livré par le monde extérieur. Le juste serait naturel. Et nous reconnaissons que le Droit émane de la manne des principes internes de l’homme, de la constitution physique même de la femme et de l’homme, en cet ensemble de rapports, de relations qui rayonnent de la femme et de l’homme comme système de …causalité découlant de toute la gigantesque réalité. Attrapant du même mouvement toutes les connaissances qui servent à faire connaissance dans cette titanesque synthèse. L’idéal juridique mis en application obéissant lui-même à ces lois de la Nature, rendues opaques par les sciences très ex-Actes. Le but n’est pas le même : asservir la Nature ou l’homme-machine sans participation empathique possible et trouver un système où il n’y ait plus de perdants. D’un côté, l’écroulement permanent des faits qui font masse et excluent tout dialogue, trilogue... etc.
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De l’autre, un donné qui est compréhensible par les seuls efforts de la recherche humaine, guidée par la raison, dont les raisonnements sont liés à une nature compréhensible c’est-à-dire de plus en plus logique ; le Droit Naturel couvrant bien la fonction de «régulation», d’homéostasie, de conservation de santé, au sein de la société des hommes (et, aujourd’hui chacun ne cherche plus qu’à « régulariser » sa situation au lieu de créer celle qui paraisse comme condition de la « réalisation » morale de tous). Tous les hommes exprimant là leur « volonté Générale », ce qui comble ensuite leur volonté individuelle (principe intouchable de la démocratie : tout ne part que de la volonté individuelle !). Légitimité projetée à créer du Droit (sans révélations ni normes religieuses) plutôt que de vivre sur un droit inconnaissable qui ne peut prouver sa légitimité, ensevelie qu’elle est dans le passé. L’idéologie politique du XVIIIe s’est ainsi moulée dans une langue juridique (liberté, égalité, droit, législation, volonté etc.) pour effectuer la…transformation du cadre sociopolitique, le passage à un autre type de rapports sociaux. C’est donc dans le juridique que se trouve le « retour du refoulé », ce qui déconcerte toute concertation.
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2- )) --- Comment Réaliser le Droit naturel : soit, à la fois, le comprendre Et le construire ?
Pour réaliser le Droit, que tous le « réalisent », surgissait le double mouvement : atomisation et reconstitution.
Première nécessité : libérer les agents économiques et sociaux, les libérer de liens hérités du passé, du PASSIF PASSÉ, et donc reconstituer des SUJETS DE DROIT (sécrétant leur propre droit devant lequel on s’incline comme devant des rois, des dieux, bref des sujets pleins) autonomes (de auto-nomôs, ayant son propre rythme et non soumis au pas cadencé des autres) libres et égaux – qui rendent donc possible le fonctionnement de cette Nouvelle Constitution – physique, car autonome, libre et égal sont termes aussi physiques de fonctions décongestionnées.
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Égalité et Liberté venant de la Nature même car seul un rythme supérieur peut permettre l’atomisation de toute une Société, son éclatement en individus égaux et souverains, et, par le biais de Rousseau et autres, la reconstruction de la Société en État au moyen du contrat social. A nouer concrètement sur la place publique et république. C’est à dire vers la directe direction d’une association d’individus autonomes et volontaires : sans individus autonomes et volontaires, pas de démocratie. Le nomôs – loi ET rythme comme la transcription la plus exigeante, la plus respectueuse des différences, par une cadence la plus dynamique et… Active. Une Constitution issue de toutes les constitutions physiques ! Le Droit à l’endroit rayonnant partout, après accord entre femmes et hommes, pacte social permettant d’édifier une Société qui mette en œuvre, fasse respecter les droits appartenant à TOUS les individus, donc à chacun en particulier, puisque ces droit sont liés À LA QUALITÉ PROPRE DE LA FEMME ET DE L’HOMME, comme émanations de la Lumière de la femme et de l’homme, l’expression de leurs possibilités inaliénables et éternelles... Voilà le raccourci, maintenant la course :
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1.-pour s’infiltrer dans le blocage du bloc féodal
2.-pour passer à travers l’horrible filet de la soi-disant supériorité génétique
3.-pour que tous aillent, à un moment, dans la même direction c’est à dire détruire l’Ancien Régime – pour ne pas se tromper d’ennemi et, d’abord, dans sa propre tête.
4.-pour déculpabiliser chaque homme d’avoir, à la fois, à rejeter définitivement aux poubelles les fonctions obsolètes du clergé et de la féodalité–et pour laver chacune et chacun de la moindre trace de ces gluantes corruptions – pour que son activité dans la Nouvelle Constitution Physique du Corps Social soit toute ensoleillée.
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Il ne fallait rien moins que quelque chose pétri de vastitude :
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1.--une conscience indépendante et individualisée ; maîtres de leur personne, les hommes peuvent parler, écrire, imprimer, publier eux-mêmes et d’eux-mêmes. « Ils ont fait ce qu’ils ont voulu et voulu ce qu’ils ont fait ». D’où assauts répétés pour l’indépendance de la conscience (liberté de pensée, de presse, de recherche, refus des dogmes... etc.) tout autant que le refus du « Grand Extérieur » de Lautréamont. Création d’une conscience indélogeable et de son trait de clarté : le citoyen mitoyen toujours de tout résident président virtuel.
2.--tous les sujets de droits sont égaux en dignité et en valeur-; contre la supériorité dite génétique des féodaux – le retour des talents et de la « vertu ». La personne est inviolable, inaliénable, libre, égale et souveraine – la conscience individuelle s’irradie de dignité, chacune et chacun étant constituants de la valeur de la Constitution.
3.-la déclaration de 1789 a pu être dite « une machine de guerre contre l’Ancien Régime » ; la conscience et la valeur individuelle ayant pris le dessus.
4.-la Justice redevient possible ; représentée avec une balance puisque équité signifie égalité (la Justice est déjà DANS les mots !). Lorsque bien nettoyée de toute la glu corrompue de l’Ancien Régime, la personne recouvre une volonté autonome et libre tout autant qu’une conscience et les moyens de s’en servir. Déculpabilisée enfin. Et « tous ont le droit à une égale perfection de la loi». comme exergue indéracinable. Il fallait quand même tout cela pour annihiler les féodaux, les trancher et retrancher de la puissante pulsation des individus atomisés qui s’en SORTENT donc, vrillent à travers tous les compartiments moisis, toutes les cloisons hiérarchisées du temps féodal, brisent tous les murs individuels, les miroirs, percent tout – comme la bonne vieille taupe bourgeoise.
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3 -))--- la Nouvelle Constitution Physique du Corps Social
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Ceci étant, du même mouvement, totalement nécessaire pour établir la Constitution du nouveau Corps Social. Ne plus être bloqué (« adhéré ») par une caste figée, vitrifiée, cramponnée, pétrifiée, monopolisant tout pour ne pas avoir à étaler sa « légitimité héréditaire ». Ne plus « traîner » dans une vie où chaque geste, mot, regard, respiration, nourriture, sang, muscle, digestion, sueur, larme, caresse, pensée leur appartiennent irréductiblement – c’est se «pulvériser» partout, s’atomiser en tout – « infiltration » antiléniniste s’il en est...
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Certains droits furent donc dits naturels, inaliénables et sacrés « parce que tout homme les possède du fait qu’il existe et qu’il peut donc les revendiquer contre un désordre social et politique qui les méconnaîtrait ». Autonomie de la conscience, valeur individuelle, Justice, Souveraineté et droit de résistance à l’oppression : le royal souverain éclatait en 25 millions de têtes souveraines de la Souveraineté de la Raison – la Raison appartient à toutes et tous désormais. Pour en demander raison par l’irrémédiable logique. Et en toutes et tous coulent ces droits existants dans la Nature, partout alentours, mais que les compartiments étanches de l’Ancien Régime ne permettaient point qu’ils pénètrent en chaque individu. Pourtant à force de le dire et redire (philosophie) ces droits non pénétrés, physiquement pénétrés, en tous, deviennent peu à peu ressorts, énergies, forces, points d’appui qui feront que chacun, individuellement, fracasse, casse ces murs féodaux, ou que des lézardes de plus en plus énormes y apparaissent sous les coups de boutoirs de la logique.
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Ces droits naturels, existants depuis toujours, inséparables du fait d’être actuellement homme – se butant, enterrés vivants, par la supériorité (sic) sans réplique des féodaux, supériorité du sang et du sens, supériorité d’héritage et d’hérédité, car choisis par Dieu, supériorité par l’Esprit et les internes mouvements de leurs corps, tout l’argent, tout le travail des autres leur étant alors automatiquement dus, tout étant concentré entre, en eux (comme cela pas le moindre risque qu’il soit trouvé la moindre faille à leur « supériorité »). C’était là le point le plus étroit du sablier, le goulot d’étranglement le plus difficile à franchir.
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A une pensée comme une étagère, chaque chose dans son compartiment étanche, chaque chose existant A PART (à part que chaque chose existe), la publicité mensongère de l’un n’a rien à voir avec celle de l’autre, la réalité n’est plus que tuyaux parallèles et imperméables ; et nul droit de comparer la publicité de l’Armée ou de la Politique avec celle de la vie civile, par exemple, d’où à quoi la compare-t-on ? Chaque chose n’est plus qu’un objet bien séparé, clos à tout, inabordable par tous, et même dans la pensée la plus « simple (sic) » ce ne sont plus qu’étagères, tout bien séparé – il n’y a plus de penseurs mais que des magasiniers... C’est bien pour cela qu’il fallait un principe dissolvant et unificateur, à la fois ; afin de faire passer le mouvement, les flots, l’énergie dans toutes et tous, les arracher à la gangue et faire flamber, tout à la fois des racines qui ne pourraient germer sans cela. Faire sauter tous les verrous, faire chauffer toutes les volontés et trancher, métal brûlant, tous les anciens liens. C’est à quoi s’employa la Bourgeoisie face à cette vie N’ABOUTISSANT qu’entre les mains des féodaux et du clergé – rien d’autre qu’eux ne pouvait fleurir. D’où une Raison Supérieure à toutes et tous, tendant, gonflant chacun au maximum, utilisant une force dite aveugle (le Peuple) contre une faiblesse aveuglée (les féodaux). Face à une pensée et critique pétrifiée, stoppée, stationnée sur des conclusions partielles, seule une explosion an-Atomique (sans bombe !) pouvait arracher tout le monde à la chape féodale compartimentée en Grands Corps, en quelques filières rigides et étanches (ce qui ne manque pas de ressembler à la si triste Société actuelle).
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Nécessité « d’un agrégat atomique d’individus » (Hegel) pour parvenir à une reconstitution et constitution par soi et par autrui. Il devient aisé de comprendre que l’idée de Liberté et d’Égalité formait impulsion indispensable à la Constitution d’une société nouvelle.
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Libres car comment pourrait-il (le Tiers État) former un mouvement si enchaîné dans la soumission morte et les routines évidées. Indépendants pour librement accéder au Droit, à la volonté souveraine dans les rapports sociaux au nouveau pacte. Les mouvements qui siègent en toi trouvent leurs jonctions dans le mouvement social. Égaux car tous pareillement doivent être propulsés dans cet état nouveau (l’état est un changement QUALITATIF...du moins... parfois). Une explosion de tous ces ressorts naturels, affirmer les droits de toutes et tous contre les privilèges de certains. Ainsi placé à la base de la Société, le Droit a soulevé toute la Société à bout de bras. À bout de bras. Rendant tous et chacun libres et fluides, comme gouttes d’eau dans le torrent. « On n’est pas libre par des privilèges (l’écluse) mais par les droits qui appartiennent à tous (le courant) ». Equi-Libre : nous ne pouvons être libres que dans l’Égalité ? Totalement libre de la liberté totale de toutes et tous ? Le mouvement rationnel des hommes n’est possible que si l’on admet que chacun reste TITULAIRE de droits fondamentaux dont la communauté doit protéger l’exercice. La théorie du Droit Naturel renverse donc complètement la pyramide féodale. À la place de relations verticales et pétrifiantes des relations horizontales jusqu’à l’horizon (communauté née du pacte social). Cette Raison supérieure qui est acceptée par un contrat social entre femmes et hommes permit donc d’édifier une Société qui édifia tout le monde en faisant respecter les droits de la femme et de l’homme comme inaliénables et éternels. Tous veulent cela, tous se sont accordés là-dessus. L’homme devient source et ressource de la Raison, condition de la validité de ses actes.
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4- ))--- Le moment où la validité devint vraiment collective ?
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D’où un certain nombre de maximes, au maximum fondamentales, qui forment ces « droits naturels » immuables, car la nature humaine juste et libre ne peut varier selon les poussées de l’Histoire. Prenant dans la même poignée tout le passé et l’avenir, la Déclaration de 1789 pouvait se déclarer, à la douane du futur, universelle et intemporelle, se glisser dans toutes les pores du temps.
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L’espace se déployant sous ses yeux.
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Pour la (re) Constitution donc (second mouvement) il y avait nécessité d’un espace unifié : d’où Nation et Loi (tous gouvernés par les mêmes règles sur le même espace), d’où intérêt général, souveraineté ou volonté générale, citoyenneté. S’arrachant à… l’immoralité du passé en clamant égalité en dignité et valeur de chaque sujet de droit. Bon, réalisation de ces droits naturels en tous. Puis, réalisation dans le futur de ces droits, plus l’État, «instrument » NEUTRE – donc neutralisé – au service de la liberté et de l’égalité...
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Après l’explosion la Reconstitution : sur la base de ce rappel à la mémoire si oublieuse des gouvernants, c’est construire un édifice JURIDICO POLITIQUE, conforme à la Raison. La Loi gouvernail désormais de vaisseaux indépendants, de volontés souveraines (ayant donc librement accepté ce Droit), de vaisseaux égaux – abolition des ordres (barrages, murs de béton...etc.), et Corps séparés. Tous les corps dans la même unité, installation d’une Assemblée représentative de la Nation, pour donner une représentation vraie de la Constitution... Si donc la Nation reste la seule notion que la Raison puisse admettre c’est donc que la Nation sera désormais formée d’individus libres et égaux en droit. Si la Loi reste l’expression de la volonté générale, la volonté individuelle est la volonté générale. Si la Constitution reste constituante des consciences tous les corps doivent se constituer de cette Constitution... etc., etc. ; cette Raison s’essoufflant déjà à se ressasser, à se recenser, à s’encenser, à se censer et donc se censurer... toutes formules semblant désormais se mordre la queue – comme se recroquevillant sous l’acide d’une plaie chaude, comme se tordant touchées en pleine poitrine, comme s’effritant, se cramponnant à un petit groupe d’hommes : la Bourgeoisie. La Constitution pose la constitution physique du citoyen puis s’évapore en purs organes des organismes et organisations. Séparation des pouvoirs fonctionnels.
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Rétrécissement vertigineux et de plus en plus mesquin. Ainsi, depuis, obliger tout individu à admirer cette constitution juridico politique, cet État neutre, prouve un moralisme à toute épreuve. Car de la stupide individualité, subjectivité radicale, incapable de toute bonté, l’État s’est vu – DEPUIS – les remplacer. Il était évident que, livrés à eux-mêmes, ces individus n’auraient jamais eu la Tolérance, le libéralisme, la fraternité, la légable légalité de l’Égalité. Jamais... Mais quelle légère inconséquence que de croire que rien ne se comprend plus. Ne nous retrouvons pas avec les mêmes problèmes qu’en 1789 ? « Qu’est le Tiers État ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. » Les chiffres que Siéyés donnait alors, clergé 80.000, féodaux 110.000 et Tiers État 25 millions, ne manquent plus de se souvenir de ceux d’aujourd’hui. «-Rien ne peut aller sans lui (le Tiers État), tout irait mieux sans les autres ». 25 millions étaient donc gouvernés par 200.000. Et l’énorme progrès atteint aujourd’hui serait-ce que 200.000 gouvernent 68 millions ?
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Ainsi ce qu’a introduit la Bourgeoisie il ne faut guère l’oublier mais le concrétiser toujours plus. Car si la Bourgeoisie a appliqué ce que nous venons de voir (toute ressemblance avec des livres sur la « Révolution française» serait pure co-Incidence de leur part) aux féodaux et pour LES RAISONS citées et excitées c’est que la construction n’a pas été bien visualisée.
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Les liens entre les Droits Naturels étaient les concepts d’Égalité, Liberté, Fraternité. Qui forment comme les trajectoires, les segments, les articulations, les flèches qui reconstituent le second mouvement. Non les… cibles. Les cibles à atteindre demeurent que tous aient un toit, à manger, accès aux soins et à l’éducation, ainsi que les moyens d’y parvenir (le travail est un… droit ! Droit bassement bafoué par qui déjà ?) soit par l’octroi soit par l’organisation des activités.
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Aussi, qu’il ne reste que les échafaudages de constructions, ces abstractions, devient danger. Car l’important n’est pas alors l’Égalité qui ne se peut jauger que vu du haut de l’univers, du dehors, en position transcendante, et, en aucun cas, en y participant. Le plus urgent ne serait plus l’Égalité, concept dissolvant d’un bloc d’inégalités, puis échafaudage d’une Constitution collective, mais bien que tous aient un toit et de la nourriture. L’important n’est pas la Liberté mais bien de pouvoir l’exercer. C’est à dire de sortir de l’état où l’on ne peut que vivre sans cesse son animalité. Sans conscience autonome ni dignité créatrice possibles. Tout le temps et l’espace de l’être sont juste dévorés par la survie : manger, dormir au chaud et sec, se soigner de son mieux. Et c’est très exactement tout. Comme tout animal. Nul accès à l’humanité possible (conscience et valeur individuelle en forment l’échelle). Une civilisation qui n’est pas capable de comprendre cela est proprement inhumaine. Une civilisation qui n’est pas apte à trouver les conditions minimas des « Droits Naturels » persiste à l’âge de la barbarie, en régression permanente.
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Que tout être, même non scolarisé, comprenne immédiatement ce que sont les Droits Naturels, ainsi que la Légalité de l’Égalité – et pas les fausses élites autoproclamées et illégitimement cooptées, ne manque pas de semer beaucoup de méfiance par rapport à ces…si peu… élites. Les Droits Naturels – par le simple fait d’être humain, chacun a le droit intemporel à un toit, de la nourriture, les moyens d’y accéder ainsi qu’aux soins et à l’éducation – furent le moteur premier de la Révolution de 1789. Gageons que non encore «réalisés» ils trouvent le moyen de s’établir. Pour le moment, ils représentent la preuve indiscutable de la vraie civilisation !
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D’autres raccourcis nous plongent dans le toujours plus cœur des débats. Car si le capitalisme libéral vient de la dé-capitation d’un roi, nul doute que dans l’origine de ce mouvement siège sa fin. Le capitalisme du latin caput, tête ou chef, se devant de passer par la dé-capitation des classes dirigeantes. Décapitations non physiques où ne ferait que leur cou rage, mais toutes de leurs soi-disant légalités en échafaudages d’échafauds, raisons d’état d’un état sans raison. D’où le sottisier bien connu (soulagement prématuré, confusionnisme spontané/intéressé, calomnie). Hegel : 89 « une association fictive (ouf !) d’individus autonomes et volontaires » – société civile : « association de membres qui sont des individus indépendants dans une universalité formelle (ouf !), au moyen des besoins pour la constitution juridique, comme instrument de la sécurité de la personne et de la propriété, et par une réglementation extérieure (... ouf !) effectuée par l’État »... etc.
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5- ))--LE XIXe SIÈCLE REBROUSSE LE XVIIIe
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« La réalisation de l’élément universel de liberté contenu dans ce système c’est la défense de la propriété par la Justice qui est devenu défense de la Justice par la propriété (splash ! ! !) ». « Le maintien de l’intérêt général de l’État et de la légalité au milieu des droits particuliers (miam ! ! !), la réduction de ceux-ci à ceux-là (miam, miam ! ! !), exigent une surveillance (sic) par des représentants du pouvoir gouvernemental, des fonctionnaires exécutants et aussi des autorités plus hautes ayant un pouvoir délibératif et par conséquent une organisation collégiale». «Comme citoyens de cet État les individus sont des personnes privées qui ont pour but leur intérêt propre, comme celui-ci est obtenu à travers l’universel qui apparaît ainsi comme un moyen, ce but ne peut être atteint par eux que s’ils déterminent leur savoir, leur volonté et leur action selon une modalité universelle et se transforment en anneaux de la chaîne qui constitue cet ensemble » (slurp ! ! !) « Ainsi l’idée de législation ne signifie pas seulement que quelque chose est exprimé comme règle de conduite valable pour tous, son essence intime est avant cela la reconnaissance du contenu de son universalité définie (...) Car ce qui est le droit doit devenir loi pour recevoir non seulement la forme de son universalité mais encore sa vrai détermination » (ouf ! ! !). Toute cette description ou dé-scription pour n’aboutir qu’à « vouloir donner à un peuple a priori (héhé ! ! !) une constitution a priori (hoho ! ! !) même si par son contenu elle est plus ou moins rationnelle, c’est une fantaisie (haha ! ! !) qui néglige l’élément qui fait d’elle plus qu’un être de raison. Chaque Société a donc la constitution qui lui convient et qui lui est adaptée » (hihi ! ! !). Tout ce fatras de fat pour ouvrir la trappe des oubliettes et balancer la gigantesque action du XVIIIe dans la paperasse – ou le moyen de ne plus s’en sortir et nous avec.
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RETOURNEMENT
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Après avoir été sujet du roi nous voici devenus sujets des lois. Mais le tour de passe-passe est resté invisible. La trace du mouvement n’en apparaissant pas moins comme l’État s’évapore soudain de nos racines concrètes pour s’éthérer comme brusque montgolfière de la légitimation des lois (sans nous et contre nous).
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Qui se retournent alors et écrasent tout un chacun et chacune : plus de valeur de chaque conscience. Nous ne sommes que des enfants et, par ce biais, ne pouvons avoir vécu, connu notre origine qui ne sera donc plus que l’État. Dont par preste magie tout un chacun devient sujet, les lois devenant l’inévitable complément. En cette évaporation l’État a saisi ou été saisi de tous les fils de la réalité. De l’action réelle des citoyens des sections sans culottes, des enragés, des communes insurrectionnelles, des fédérés... etc. et de la direction réelle de leur action, il ne reste plus qu’une construction juridico politique figée et figeante. Une fois de plus les hommes ont stoppé leur évolution, stoppé tout progrès, pour ne plus admirer qu’une idole de marbre pétrifiée : ici la soi-disant République non publique ! Le Droit n’est plus une pulsation, une énergie galopant dans toutes les têtes et les cœurs, mais s’immobilise, se fige, s’arrête et tombe, en un clin d’œil, en chape sur tout le pays., L’énergie universelle ayant été durement dissipée il ne reste que l’échafaudage juridico politique dénucléé de tout sens et quelques lambeaux des traînées lumineuses de l’ancienne vitesse encore accrochée à l’édifice.
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Soudain solidement immobile. N’existant plus que par l’ombre qu’il porte sur toute la Société. L’État se voyant gonflé de tous les attributs et tributs, l’État aspirant toutes les fonctions et ponctions, l’État réunissant par simples juxtapositions et accumulations de mots en papier, l’unité de l’ensemble – prend désormais toute la place à la place des citoyens. L’État ayant occupé brusquement la place de cette Raison supérieure à toutes et tous, «comme obligations et droits si évidents qu’il semblerait ridicule de les formuler et qu’elle s’en remet aux usages et à la coutume, comme de coutume.» (F. Weil - Philosophie politique).
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L’État dans son vaste mouvement enveloppant moissonne alors tous les principes actifs qui ont permis la révolution de 1789. Conforme à la Nature de l’homme et partagé par tous, l’État est donc la vérité profonde de l’homme et de la Nature : la subjectivité radicale pouvant alors disparaître. 19e : l’État reprend tout ce qui appartenait à l’individu au 18e. 21e : droits de l’homme tous issus des « droits naturels », trajectoire probable ; dissoudre les États, passage à l’Humanité. Aporie : l’État créature va-t-il empêcher, immobiliser toute possibilité de …vraie création ?
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Idéal existant au-dessus de l’esprit humain et extérieur à lui – la dignité et volonté individuelle vont-elles disparaître ? La personne inviolable, inaliénable, libre, égale et souveraine – peut alors être dissoute dans l’état (sens si passif de l’Être où l’état d’immobilité s’étale et demeure). La Raison n’appartient plus à toutes et tous mais à la déraison d’état (sens passif de l’Être où l’état d’immobilisme s’étale et demeure). L’État a donc réussi à évaporer tout ce qui permit 1789. Le figeant au fur et à mesure qu’il s’enracine, se cramponne à cette ancienne terre fertile.
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Occupant du même élan la place vacante laissée par l’Ancien Régime et reprenant quelques et beaucoup de ses anciens mécanismes. Tels quels. Toutes les actions se profilant désormais dans ce...
.....décalage, dérapage, glissement, déplacement, manipulation, eau trouble, mélange, brouillage de tout le faisceau clair et net du Droit Naturel.
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6 )) --- Ce double mouvement qui s’appelle l’Histoire désirée
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Le plus difficile à saisir restant encore ce double mouvement : substitution pour la Constitution par l’inscription en exergue des institutions et mise en gerbe de tous les fils de la réalité dans l’État. C’est à dire que, du jour au lendemain, sans justification, légitimités, explications, preuves possibles, l’État effectue une transposition. Il se place au sommet, centre, intersection de la construction juridico politique et découle de cette source les frontons qui bouchent, à la fois, les…traces concrètes de la substitution (1er mouvement) et donnent les justifications à sa réalité (2e mouvement). L’État donc existe. Il est justifié, légitimé du fait qu’il existe. Son existence explique sa réalité. Ayant JUXTAPOSÉ ces divers traits – il prend sa justification dans sa légitimation, son existence dans sa justification et sa légitimation dans sa réalité... etc. La Raison …s’émoussant à ne plus trouver que des raisons pour justifier l’existence de l’État. Donc, du jour au lendemain, l’État sacralise son existence. Il a donc Raison d’exister. Il a le Droit d’exister. Il est Justice qu’il existe. Il est moral qu’il existe. Il est naturel qu’il existe... etc. Par une réflexion aveuglante sur toutes les sensibilités existantes, l’État prend dans les principes actifs du xviiie siècle ses droits à exister. Ricochant sur et avec ces concepts il se plante dans la légitimité sans que la légitimité l’ait, en quelque façon que ce soit, enraciné dans le droit à le faire. Ce mouvement étant très difficile à décrire sans user de phrases qui masquent le mouvement. Chaque phrase devant être comme ce mouvement même. Car ce qu’il en reste c’est que l’État a dévoré toute la réalité. Et l’impuissance individuelle de désormais s’épuiser dans des actions, à la lettre, infantiles. L’État s’est transposé dans la réalité et est donc le point de référence (avec imperceptible glissement à la déférence) et préférence où viennent, dès lors, buter tous les termes actifs des Lumières, qui s’y engluent, s’y figent, prennent l’habitude d’emprunter ces toujours mêmes rails puis, la routine aidant, n’appartiennent plus qu’à l’État, leur garant, leur unité, leur réalisation, leur propriétaire, leur défenseur... etc. Tout retourné comme un gant...
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Cette scription du mouvement permet de mieux saisir les xixe et xxe siècles :
1.-Les principes du Droit Naturel ne trouvent plus pour unique référence ou déférence que l’État, leur ultime garant et recours. Le centre de toute sécurité pour ces droits naturels désormais protégés. Et les conclusions stérilisantes et impuissantes où égalité, autonomie, souveraineté, volonté, conscience, justice, fraternité, résistance à l’oppression sont INVERSÉES en un triple culbutage – mots de feu employés par la Bourgeoisie, ils ne peuvent plus être employés, ils deviennent même irréels ou irréalisables, utopies et même summum de l’idéalisme (évaporant ainsi tout le xviiie) mais encore direct crime contre la construction juridico politique de la bourgeoisie. Le rapport avec la première inversion n’ayant jamais été remis en juste perspective : xixe et xxe siècles se révèlent farouchement opposés au vrai esprit scientifique. Siècles de ténèbres et de superstitions dont les anti…élites auto-proclamées seraient illégitime clergé.
2.-Le xixe siècle bourgeois passe son temps à démolir tout cela mais sans chercher à faire péter le cadre étroit qui lui est tombé dessus, sans chercher à faire éclater cette chape et rendre inidentifiables les principes actifs du xviiie qui ne peuvent plus tourner désormais qu’autour de leur pôle négatif. Le xxe aura subi de plein fouet ce manque de vision.
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« L’État n’est donc pas un pouvoir imposé du dehors de la Société, il n’est pas davantage la réalisation de l’idée morale, l’image et la réalisation de la raison comme le prétend Hegel. Il est bien plutôt une production de la Société à un stade déterminé de son développement, il est l’aveu que la Société s’empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s’étant scindée en oppositions inconciliables qu’elle est impuissante à conjurer. Mais, pour que les antagonismes, les classes aux intérêts opposés ne se consument pas, elles et la Société, dans une lutte stérile, le besoin va s’imposer d’un pouvoir qui placé en…apparence au-dessus de la Société. Surtout afin d’estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l’ordre, et ce pouvoir né de la Société mais qui se place au-dessus et lui devient de plus en plus étranger, c’est l’État » (Engels – L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État). Saisissant ainsi subtilement les données du problème Engels et Marx, faute de remettre sur orbite les principes actifs du xviiie siècle contre la bourgeoisie, se réfère ou défère, quel que soit le point de vue dans lequel ils se placent sans cesse à cet État. Oubliant que ces principes actifs sont comme les ferments nécessaires individuellement pour que leurs analyses percutantes soient intégrées par toutes et tous, quel que soient leurs possibilités intellectuelles.
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<<--->> Tout le monde a le DROIT à un toit, de la nourriture, des soins et du savoir (ou les moyens d’y accéder) et c’est un DEVOIR des civilisations de le réaliser. Tout gouvernement qui ne décrète pas l’immédiate construction de ces droits naturels est illégal, et pire illégitime. Autant dire que, jusqu’à aujourd’hui, ils le sont tous ! Ceci absolument tout le monde peut le comprendre.
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Donc si les analyses marxiennes se proclament leviers, la force qui soulève ces leviers résidera toujours dans les droits naturels. Ne sont-ils pas comme le contrepoison au dogmatisme ou au déterminisme mécaniste où « à un certain stade du développement économique, qui était nécessairement lié à la division de la Société en classes, cette division fit de l’État une nécessité » ?
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Ce qui aboutit, lorsque ce déterminisme mécaniste ne se fracasse que sur lui-même, à sacraliser la lutte contre l’État des mêmes façons que l’État s’était sacralisé. Au lieu de préférer les luttes contre la Société dans tous ses aspects, les luttes de cerveaux à cerveaux, les luttes culturelles et affectives, le un à un ! ! ! Ajoutant une fois de mieux, décalages, dérapages, glissements, déplacements, mélanges de tout le faisceau clair et net du Droit Naturel. Ce qui rate entièrement la mise en perspective ici nécessaire.
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Entendons-le bien : « Le droit égalitaire est donc ici dans son principe le droit bourgeois – Le droit du producteur est proportionnel au travail qu’il a fourni, l’égalité consiste ici dans l’emploi, comme unité de mesure commune. Mais un individu l’emporte physiquement ou moralement sur un autre, il fournit donc dans le temps plus de travail ou peut travailler plus de temps... Ce droit égalitaire est un droit inégal pour un travail inégal. Il ne reconnaît aucune distinction de classe, parce que tout homme n’est qu’un travailleur comme un autre, mais il reconnaît tacitement l’inégalité des dons individuels et, par suite, de la capacité de rendement comme des privilèges (sic) naturels. C’est donc dans sa teneur un droit fondé sur l’inégalité – Pour éviter tous ces inconvénients le droit devrait être non pas égalitaire, mais inégalitaire. » Ou comment se fourvoyer : le Droit Naturel impose la seule Légalité de l’Égalité. Il n’est, en effet, vu dans la révolution de 1789 que les prémices de la révolution industrielle.
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Où il faut, économiquement, « isoler » les travailleurs de telle manière qu’ils soient économiquement obligés de vendre leur force de travail sans pour autant y être obligés juridiquement. Le travailleur étant sujet de droit. C’est à dire sujet de ou à des droits virtuels tout à fait abstraits, et animé, de par ce fait si truqué, par… sa seule volonté ; il a la possibilité, la liberté de s’obliger, notamment à vendre sa force de travail à un autre sujet de droit – d’où la nécessité d’un acte qu’il peut même, dans certaines conditions, révoquer. Hypocrisie totale, peut-être, tout comme Adam Smith surlignant que les groupements de travailleurs étaient déclarés illégaux par des syndicats de manufacturiers qui étaient nettement plus illégaux. L’échange de marchandise, c’est-à-dire les rapports sociaux du capitalisme avec le travailleur, sont occultés et mentis en «relations libres et égales » issues apparemment de la seule « volonté d’individus indépendants ».
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Ce jeu de passe-passe minable se résume à tenter de faire des nœuds dans la droiture limpide des « droits naturels » ! Revenir à cette source c’est, du même élan, disqualifier ces honteux procédés. Gain absolu d’énergie !!! Le mode de production capitaliste suppose donc comme condition à son fonctionnement « l’atomisation » c’est à dire la représentation idéologique de la Société comme un concours d’individus séparés et libres. Le second mouvement qui avait été noté au 18e siècle (la reConstitution) n’ayant, alors, été réalisé que pour la bourgeoisie. Ayant abandonné les travailleurs dans l’atomisation première. La révolution de 1789 n’ayant eu pour but que cela. Mais le simple fait que pour sa légitimité, la Bourgeoisie ne puisse effacer toute trace de sa genèse, de son origine et de sa parturition, explique que les principes actifs du xviiie siècle conservent encore la possibilité pour chacun(e) de se sentir propre et propre à agir dans la Lumière des autres. La lutte des classes masque d’autres luttes bien plus radicales et pour cause. D’où ces luttes, vues de notre xxie siècle, le sont à travers le prisme de la prise de pouvoir à la façon léniniste, masquées par l’ombre portée par cet État anti « droits naturels ».
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D’où même la « guerre de mouvement » muée en « guerre de position » de Gramsci dans l’essentiel combat culturel ; chacune et chacun demeurant fermement sur ses positions (selon la tactique percées, replis, maintiens), les fronts se répondant, se réfléchissant mimétiquement par le jeu du déplacement des divers appareils hégémoniques ou répressifs et de la circulation des prétendues élites lors du changement de dispositifs d’un front à l’autre de la guerre de position. « L’État est tout l’ensemble des activités théoriques et pratiques avec lesquelles la classe dirigeante justifie et maintient non seulement sa domination, mais aussi arrive à obtenir le consentement actif des gouvernés ». Oubliant ainsi que le Droit Naturel ne permet ni la domination de la bourgeoisie ni le consentement actif ou passif des citoyens. Ces visions dites marxistes semblent renforcer l’État de toutes les façons possibles :
1.-par l’oubli définitif de son inévitable dépérissement
2.-par la réduction des luttes kaléidoscopiques en un moule quasi unique
3.-l’État n’ayant même plus alors à se fatiguer ; les mécanismes de réponses aux luttes se mécanisant dans les mêmes réponses aveugles et sourdes que révèlent d’ailleurs, naïvement, les sociologues des «systèmes de décision» ou des « systèmes de simulation », la Société s’amusant soi-disant à des jeux de tromperies, de mensonges, de leurres, de diffamations... etc. La dérision cache la décision. Le rire des vrais flics (les médias-?) cachant toujours le pire... etc.
4.-la force des Lumières surgit alors en ce qu’elles furent un mouvement irrépressible et irréductible, mouvement qui ne tirait ses mots d’ordre qu’à la fin d’une lutte au lieu de lutter sur des mots d’ordre… préétablis, préexistants. Ce qui semble bien moins énergétique. Un mouvement est toujours insaisissable et se renforce du fait de son propre mouvement, tandis que la guerre de position épuise tous ses ferments actifs dans le fait que tout mouvement y reste impossible car agissant toujours EN DEHORS des appareils d’hégémonie réciproques.
D’où
1.-la connaissance (et la sensation) du mouvement qui a permis l’instauration de l’État et ce qui s’est passé avant et pendant cette instauration sape plus fortement l’État que de connaître dans les moindres détails les luttes contre lui. En outre, c’est ce qui « fatiguera » le plus la bourgeoisie empêtrée alors dans tous les « systèmes de décisions» possibles.
2.-c’est au nom même des droits SUBJECTIFS du Droit Naturel que durant les xixe et xxe siècles toutes les lois libérales, toutes, furent arrachées au désordre bourgeois : droit à l’instruction, à la défense, droit d’association, droits syndicaux... etc. qui touchent aux piliers mêmes de l’ordre juridique. Ces droits, mêmes parcellaires, restent de sérieuses armes puisqu’ouvrant les consciences, les déculpabilisant et leur offrant toutes les Raisons d’agir.
3.-que de remettre sur orbite d’énergie les principes forts de 1789 sont, seuls, propres à ce que chacune et chacun se sentent vraiment propres, neufs et déculpabilisés. L’avenir vivable existe de nouveau, exclu de la civilisation depuis deux siècles.
4.-toutes les formes de luttes au-dessous, derrière, autour, en-dessus... etc. de l’État sont plus pertinentes et impertinentes que l’unique lutte face à lui puisqu’il n’y a dans la civilisation du Mensonge aucune tradition que ce soit à respecter. Sauf en le taisant
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7 - ))---Lorsque la spirale revient à son point départ ?
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« L’État serait la réalisation en acte de l’idée morale objective ». Ainsi l’État réconcilie le particulier et l’universel en donnant à l’individu cette morale « objective » (donc toute faite, comme un object, et pas à vivre, chercher, sentir par soi-même) qu’il possède (comme il possède une Constitution mais uniquement de manière « décorative » – et que ne possède-t-il pas). « L’État est l’instrument de la rationalisation de la vie sociale » Aussi logiquement beaucoup de règles de droit ont comme origine une décision de l’un des organes de l’État. Qui lui-même n’a comme origine qu’un retournement. Et tout le xixe siècle se ressent comme la furieuse autonomisation de l’État (séparation de l’homme et du citoyen, du pouvoir bureaucratique séparé de la masse, des individus... etc.) qui prétend défendre, tout à la fois, le service public, l’intérêt général, l’intérêt supérieur de la Nation... etc. alors qu’il… se défend, principalement, de la Société.
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C’est que si le xviiie siècle voyait le réel développement du Droit Naturel, dès que la bourgeoisie a réalisé sa si minuscule révolution en créant les institutions de sa mesquine domination elle « ferme les portes de l’interprétation ». Et le Droit se racornit au « droit rationnel (soc) », c’est à dire le droit de l’homme égoïste, bourgeois, replié sur ses seuls intérêts. Le Grand Droit n’existe plus ! ! ! Oubliant les hommes concrets, il se borne à proclamer des principes qui n’ont, sauf pour la bourgeoisie, aucune espèce de réalité. Puisque pas de réalisation possible dans la construction juridico politique bourgeoise d’où le Grand Droit est exclu.
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«Par suite, cette mention du rôle de la volonté sera supprimée et le droit deviendra un phénomène absolument objectif au sens où tout SUJET en disparaît au profit de situations juridiques ».
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Nous ne sommes même plus sujets des lois mais pure... situation juridique : régression continue et non évolution ! Le Droit n’est plus qu’agent formel de sécurité et d’ordre entre les situations juridiques (l’Homme tout évacué avec ses droits évidemment !), ce n’est plus un principe universel, actif, fort : plus que des casiers. Casiers à…cas. Et dans ce vaste magasin les juristes sont enduits de positivisme : ils ne veulent plus voir que ce qui existe (description) surtout plus ce qui pourrait exister (attitude foncièrement ennemie de l’attitude scientifique). Tout se rétrécit dès lors en peau de chagrin : il n’est que de scruter toute la bassesse des procès américains pour se sentir submergé de dégout – plus de Grands procès pour défendre les Grands Principes. L’humain toujours plus isolé de la civilisation et la Société fonctionnant sans tous les êtres concrets : depuis que la culture est exclue de la Société jamais la vie n’a été aussi abstraite, extraite du concret, absconse, obscure, dépourvue de sens, insoluble, sans issue. L’aporie toxique : hors du Droit Naturel le politique ne peut légitimer son origine (cf. Hobbes) et vivant hors du Droit, son action peut empêcher de poser, peu à peu, les jalons du futur. Le « droit rationnel » est devenu un objet dont on peut jouer, le manipuler, puisqu’il n’y a plus de lien entre la Nature, la Vie (écoles exégétique, apologétique, positiviste, eidétique etc.). Le fétichisme de la forme du droit traîne depuis deux siècles : l’univers figé des normes d’où …« l’esprit des lois » sera toujours exclu.
>>> Et le Droit n’appartient plus qu’aux juristes. Aux spécialistes à listes, vous comprenez. Si tu n’es que vivant, casse-toi ! Puis l’éclatement total du Droit en séparant public et privé, droit des sociétés (et plus de la Société), droit commercial, du travail ou de la famille, subjectif ou objectif, individu ou groupe... etc. – réuni toutefois en un Code du code bien occulté – implique, comme il est dit, que « l’hypothèse humaine » ne soit plus nécessaire pour expliquer le Droit, c’est à dire contrats, systèmes politiques, codes civils, ou toutes institutions juridiques, ne sont plus les résultats de la volonté humaine (sinon la toujours célèbre « volonté du législateur ») et ainsi le sujet de droit n’est plus que cette « personnalité juridique de l’homme (qui) existe par elle-même et indépendamment de la possibilité pour l’être humain considéré de former une volonté ». Mais ce n’est plus du droit c’est de… l’évacuation. De cette hécatombe, où tout humain a été effacé seul l’État surgit. « L’État est un concept irréductible (puisqu’il censure tous les autres) à tout autre. Il n’est pas DANS le système de droit, il EST ce système » (J. Carbonnier - Droit civil).
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L’on se demande, après cela, comment, où et quand il peut rester neutre, c’est à dire neutralisé ? Mais « la logique ne doit pas être poussée trop… loin. Il y a toujours un moment où il faut s’arrêter dans la chaîne des déductions logiques, sous peine d’arriver à un résultat inadmissible » (Mazeaud). Pour qui…inadmissible ? Pas pour nous – en effet, relisons la citation : «L’égoïsme ne doit pas être poussé trop loin. Il y a toujours un moment où il faut s’arrêter dans la chaîne de l’enrichissement exagéré, dans le cumul des profits illégitimes, sous peine d’arriver à un résultat inadmissible ». Des États tous illégaux puisqu’ils ne respectent guère le Droit Naturel tout simplement en proclamant « que l’égoïsme abusif est désormais un délit ». Vous voyez tout le monde comprend très bien ces phrases : qu’il est donc aisé de TOUT changer simplement en revenant aux Traditions. Les États contemporains bien issus d’une chaîne de déductions logiques avaient donc stoppé en cours de route. Fuyant le réel, fuyant leurs responsabilités.
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« Je vous répète que ce n’est pas à une doctrine philosophique de nous donner la solution ; c’est aux juristes de la trouver, et, à chaque époque, le contenu du Droit Naturel est toujours à refaire. » (Villey - 16 essais) N’est-ce pas notre intention ? Invention ?
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La tactique était donc de couper le Droit de son origine à jamais révolutionnaire, de trancher ce passé, en morceaux et barrages irréfutables (pour une logique qui… s’arrête en route) afin qu’il devienne l’ordre des choses actuel. Comble du finalisme : donc preuve d’une religion. La Bourgeoisie reste fondamentalement antiscientifique ! ! ! Et nous voici sujets des objets – aux ordres des choses désormais. Tout est machinal et nous ne sommes plus que des machins. La justification du Droit n’existe plus que dans ce qui existe de droit – quelle que soit la pensée ou l’évolution des hommes, le papier reste préféré aux humains. L’ordre des choses c’est le prétendu ordre qui accorde plus de prix aux choses qu’aux hommes. Pas d’idées a priori, seuls sont prioritaires (afin de faire taire l’a priori) les données fournies par le Droit en vigueur.
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Et alors ce « respect des faits » parvient au complet irrespect des humains : regardez autour de vous pour vérifier. Toute la sociologie des « systèmes de décision » s’inscrivant désormais dans cette dépersonnalisation de plus en plus vaste à mesure que l’angle du POINT de vue originel s’écarte.
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Car s’il y a eu esprit des lois c’est parce que les lois juridiques étaient régies par les lois sociologiques. C’est du moins ce que semblait dire Montesquieu. Eh bien non ! Non et non ! La sociologie ne connaît plus de telles lois et la loi c’est ce qui est efficace et rentable. « Les juristes croient en général que les classifications leur seraient données au départ, qu’elles seraient préétablies, avec les qualifications et les classements corrélatifs ou, tout au moins, avec une partie importante d’entre eux – cela dans le droit positif lui-même, par et dans ses matériaux ». (Ch. Eisenmann) La réalité est entièrement adulte, avant d’être enfant ou fœtus. Le retour de la spirale.
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« L’ordre juridique n’est pas un système de normes juridiques placées toutes au même rang mais un édifice à plusieurs étages superposés, une pyramide ou hiérarchie formée, pour autant dire d’un certain nombre d’étages ou de couches de normes juridiques » (Kelsen – Théorie du droit). L’ordre juridique est donc géologique ou archéologique à moins que ce ne soit une fusée aérospatiale. « L’ordre juridique est un système de normes générales et individualisées qui sont unies les unes aux autres par le fait que la création de chacune des normes qui appartient à ce système est réglée par une norme du système ». Un ensemble d’injonctions dont les jonctions les articulent les unes aux autres de façon peu cohérente ? Mais arrivé à un certain degré d’élévation il ne peut y avoir de norme supérieure. Chaque norme tire son existence et sa valeur d’une autre norme qui lui est immédiatement supérieure, chaque norme les pieds sur les épaules de l’autre... etc. Alors la dernière norme, la norme supérieure qui valide toutes les autres, une fois de mieux d’où tire-t-elle son existence et sa valeur ? La description, même hiérarchisée, n’est donc pas, une fois encore, ni une démonstration ni une preuve. L’accumulation mathématique ne peut valider ses prémices, les hypothèses de base doivent être crues. Le processus de classification descendant ou ascendant semble créer une réaction en chaîne d’apories.
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Tandis que le Droit Naturel fonde seul le droit positif mais sans toutes ses étagères indémontrables, sinon à stationner dans la seule clôture du système. Il ne reste plus qu’à chercher dans le contrôle, l’autorégulation de ce système, la démonstration de sa validité.
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Un contrôle en cascade permet d’assurer la rigueur du système global puisqu’aucune norme ne pourra être en contradiction avec une norme supérieure. Les sources du droit ainsi bien masquées ; ce sera le respect formel de la hiérarchie des actes juridiques par les recours en excès de pouvoir (le pouvoir admis comme excès), le contrôle de légalité et de constitutionnalité des décisions ... etc. – avec fondement politique escamoté, l’origine de l’État étant extra-juridique (cf. Hobbes) – et à quelle Science se vouer alors ? C’est que dans ce contrôle en cascade l’État doit sa force uniquement au fait qu’il possède (public ou privé ?) une Constitution, celle-ci déterminant les pouvoirs respectifs des organes qu’elle institue. C’est-à-dire, sous l’angle matérialiste, qu’elle constitue tout simplement : le politique copie les moindres mots du corps, le politique rêve de fonctionner comme un corps, mais de se l’avouer il ne semble jamais prêt. Par exemple, le parlement parle la loi et celle-ci s’impose au règlement même de l’action de l’administration parce que la Constitution (l’inéluctabilité des corps ?) en a parlé ainsi... etc.
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Logique circulaire d’Hegel donc de l’État. Ce contrôle ne pouvant logiquement se faire au sommet et à la base – points faibles du système.
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La Constitution étant ce principe circulaire qui relie, rattache et valide tout : elle est la condition même de la Science juridique, mais elle ne fait pas partie du droit positif, n’étant pas une norme posée : mais sup-posée.
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La Constitution se trouvant ainsi vaillamment validée plutôt qu’imputée par une norme supérieure (non posée) se prononce : « on doit se conduire comme la constitution le prévoit » – pur habillage légaliste et rétroactif de cette Constitution. La Constitution marche du même pas que les constitutions physiques (structure, composition, forme, organisation, texture) : d’où la nécessité de trouver le bon régime ! ! ! C’est à dire si la Constitution reste validée tout le système juridique suit cette norme qui devient donc la « base » du système juridique au moment où elle est le sommet. Serait- ce que la bourgeoisie n’avait, n’a toujours qu’une seule norme pour justifier, légitimer toute leur construction juridico politique : et par un tour de passe-passe elle doit en être à la fois la base et le sommet.
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Mais c’est que la bourgeoisie possédant de nombreux fiefs est devenue une fieffée menteuse et se repositionne exactement dans un Ancien Régime : elle en forme l’aristocratie et les médias le clergé, soit les parasites qui vivent sur le dos, aux crochets, à la traîne, en débiteurs de la vraie vie et de l’économie réelle. Nous pouvons nous passer d’eux mais eux pas de nous.
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Cette image permet de poser ce foudroyant raccourci. L’origine de l’État est extra juridique or l’État reste le point de référence et préférence, le point d’ancrage nécessaire et suffisant de toute la construction juridico politique. La sphère juridique porteuse de tant de potentialité aurait pu faire évoluer la Société hors du politique. Cependant, dans la construction actuelle, c’est à partir du seul État… « privatisé » que tout peut découler, s’ordonner, s’organiser. L’État « privatisé » n’est donc ni une preuve ni une démonstration scientifique. Simplement, il est, comme pour le plan d’expérimentation en Science, …l’hypothèse nécessaire. Est-ce que cette prétention immentissime parvient à quelques résultats ? Ou, vu les moyens (presque la moitié du PIB en grande partie détourné par le Privé !), peut être n’est ce plus le système le plus efficace qui peut drainer la Société ? Puisque le point aveugle c’est de faire comme si l’État privatisé surgissait de rien, comme s’il n’avait pas longuement poussé, monté le long de la pyramide juridique.
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C’est oublier les lois scientifiques des constructions architecturales de la base au sommet. Mais là le point extra-juridique de l’État se voit atterrir brusquement, parachuter abruptement au sommet de la construction lui donnant soudain, et par déclic magique, entière validité. Sans l’État privatisé cette construction serait-elle validée et, par là même occasion, serions-nous valides sans cette Constitution dont nous sommes vraiment les constituants physiques ? D’où les droits naturels du corps, toit, nourriture, soins, et le droit à l’autonomie et la dignité par le savoir. Toute Société qui ne met pas ses droits naturels en complète pratique trahit en permanence sa Constitution, et toute sa structure s’effrite.
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Le sommet n’est pas la base de la construction juridico politique, il n’en est que la… référence, le point d’ancrage nécessaire – mais artificiellement greffé comme seule réalité donc réalisation possible du système bourgeois. Le politique est une anti-nature : c’est pour cela qu’il faut le ramener sans cesse aux « droits naturels », ces preuves actives de sa tentation permanente de fuites hors du réel. Par exemple dans la circularité : c’est l’État qui fait la Constitution mais c’est la Constitution qui fait l’État. Où se trouve la souveraineté ou bien la volonté générale ? Car la gêne terrible c’est que l’État ne peut trouver de justifications et de légitimations extra juridiques ou politiques – ni d’ailleurs juridiques ou politiques – fiables, et, par ce simple fait, il entraîne tout l’édifice dans ses dérapages, décalages, glissements inévitables :
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1.-ainsi l’État reste la plus grande faiblesse et la plus grande force de la construction juridico politique actuelle opposée à tout progrès social, et même clairement anti-sociale. Dans son « appareil » le plus répressif il peut user de la force pour « appliquer et faire appliquer l’ensemble des règles générales abstraites du système » mais c’est bien qu’il ne convaincrait plus les esprits ni les cœurs. Le Droit Naturel y parvient immédiatement. Il devient donc plus vital que l’État
2.-c’est l’État lui-même, du fait de son origine puisqu’il ne peut se fonder lui-même scientifiquement, qui détruit le plus sûrement possible ce système. N’est-il pas un préjugé, un stéréotype, un modèle trop ancré dans un espace et un temps précis. L’État qui trahit le Droit Naturel perd tout avenir comme tout espace de prescription
3.-le « droit rationnel » supprime peut être jusqu’à « l’hypothèse humaine» mais ne peut le faire que dans un monologue autiste, dans un protectionnisme destructeur de tout futur.
4.-Nouvelle perspective, nouvelle résonance : « Le Droit dans sa nature ne peut consister que dans l’emploi d’une unité de mesure ; mais les individus inégaux (et ce ne sont des individus distincts que lorsqu’ils deviennent égaux) ne sont mesurables d’après une unité commune qu’autant qu’on les considère d’un même point de vue, qu’on ne les saisit que sous un aspect déterminé » d’où « Pour éviter tous ces inconvénients, le Droit devrait être non pas égalitaire mais inégalitaire » (Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt – Marx et Engels) ? L’analyse du Droit comme unité de mesure, prônant donc un droit inégalitaire, aurait été mieux avisée de clamer la seule Légalité de l’Égalité. Et de saisir lumineusement que faute de l’avoir respecté toute la construction juridico politique dérape. C’est plus bref et plus définitif. Puisque la Légalité de l’Égalité implique que toutes les inégalités soient illégales ! ! !
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7-))--ILLÉGALITÉ DE L’INÉGALITÉ
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D’autant plus que, depuis 1789 (abolition des ordres, de l’esclavage, suffrage vraiment universel, législation du travail et de la Sécurité sociale... etc.), l’Égalité des droits formels a fortement progressé (peu de règles sont clairement discriminatoires). Et, qu’en revanche, les droits réels ont toujours reculés : à quoi servent des droits formels si nous ne pouvons les exercer ? L’existence aussi de nombreuses règles : égalité de tous devant les services publics... etc. sont des principes généraux du droit, des principes juridiques fondamentaux (Conseil Constitutionnel-23 juillet 1975). D’où par une approche traditionnelle il eût été quasi impossible de saisir l’inégalitarisme essentiel de toute la construction juridico politique. Qui le restera tant qu’elle ne respectera pas le Droit Naturel, ce non-respect ôte toute légitimité au fondement du politique si tant est que nous ne pouvons respecter que le respectif. La réciprocité est d’essence : nous mutons mutuels ou pas du tout !
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Là où les situations les plus mauvaises ont évolué de 1% les meilleures ont détourné le respectif respect de 10.000 %. Depuis 1789 l’Inégalité n’a pas changée et les contestataires de cet état de fait restent l’aristocratie et le clergé. L’égalité formelle des droits n’a fait que masquer une inégalité multipliée cautionnée par cette égalité formelle. Mais le mensonge ne peut plus être continué : si nous restons différents, il reste, scientifiquement, impossible de… mettre une valence positive ou négative dans cette différence. Une différence n’est pas une inégalité, et si la plupart des différences restent inéluctables elles ne permettent en rien de justifier la seule inégalité insupportable : l’inégalité financière. Persister dans la recherche exagérée de richesse n’est plus que signe d’un crétinisme foncier, mais, aussi, preuve d’un délit.
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La richesse exagérée est le poison qui empêche toute autonomie, dignité, indépendance, conscience, liberté et fraternité. Bref le programme de 1789. Et l’accès à la civilisation dont la porte se nomme Droit Naturel : tant que nous n’appliquerons pas le Droit Naturel nous persisterons en barbarie. Une preuve demeure dans le racisme de la soi-disant inégalité des races, que tout scientifique (et les meilleurs de la bourgeoisie) savent infondés : simplement il faut que…
…le mot inégalité apparaisse le plus souvent possible, de préférence accolé à naturel, nécessaire, fatal.
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Nous allons plonger dans ce gigantesque et barbare mensonge.
………Soit (la... suite du livre pour qui le désire)
…………(à suivre)…
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***
trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits https://www.freethewords.org/, onglet 3 "Nul n'est nul", "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir" et onglet 4 "L'anticommunication comment ça fonctionne ?» et "Why do we left the left wings ?" ; onglet 2 "L'ardeur sociale", "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" et "LE ROMAN DE L' ÉCONOMIE " ; et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE sur l’onglet 3, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (Qui a démuni les démunis ? Qui a déshérité les déshérités ? Qui s'est emparés des désemparés ? Qui a détressé les détresses ? Qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? S’il y a fraudes pourquoi donc cacher les fraudés qui les subissent ? S'il y a faim c'est qu'il y a, d’abord, affameurs ? S’il y a endettés, ils sont toujours précédés des endetteurs. Pas de travailleur clandestin qui n’ait été créé par l’argent clandestin. Et sans capital au noir pas de travail au noir, etc. Tout se tient et les causes ne pourront plus échapper à l’implacabilité de la logique. Le règne moral des trop riches vient de s’effondrer), onglet 2.
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savaient plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
L’Économie ? C’est ce que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose !
Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres
Le futur n’appartient qu’à qui ne prend l’initiative
Le spectacle est une misère pas une conspiration, ce qui est tellement pire.
Le si rare moment de la jubilation
La façon d’écrire se nomme infini respect
Arrêter de sous-traiter nos besoins et nos savoirs
Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper
Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.
Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !
Nous n’avons pas besoin de ce système pour le supplanter !
Nous sommes la santé de la société
…les anti-élites actuelles ( celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)
Vous changez vos mots, vous changez vos vies
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Trouver ce que nous ne cherchons pas ?
Si ce post a su retenir votre attention dans les 5 800 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu
roseaupensant.fr : Kelsen - le droit positif est le critère du juste et de l'injuste. Plutôt erroné non !!
Droit Naturel et Droit positif
M. Planiol, Distinction du droit positif et du droit naturel
(Traité élémentaire de droit civil, éd. 1904) Définition du droit positif On appelle " droit positif " les règles juridiques en vigueur dans un État, quel que soit d'ailleurs leur caractère...
On appelle « droit positif » les règles juridiques en vigueur dans un État, quel que soit d'ailleurs leur caractère particulier, constitutions, lois, décrets, ordonnances, coutumes, jurisprudence.
Ces règles sont « positives » en ce sens qu'elles forment un objet d'étude concret et certain ; on les connaît ; elles ont un texte, une formule arrêtée et précise ; elles résultent d'un ensemble de faits et de notions qui peuvent être mis hors de contestation et qui ne dépendent pas des opinions individuelles.
Il existe cependant d'innombrables controverses sur les solutions du droit positif, ce qui fait que quelquefois son nom peut sembler une dérision ; mais il faut se rendre compte des causes de ces incertitudes. Il y en a deux : 1° quand il s'agit d'un point de droit ancien, les documents peuvent nous faire défaut pour trancher une question historique ; 2° quand il s'agit d'un point de droit nouveau, la solution définitive peut n'être pas encore donnée, et c'est pour l'établir qu'on discute. Au premier cas, la règle juridique a existé, mais elle a cessé d'être connue ; au second cas, elle existera, mais elle n'est pas encore faite. Des incertitudes dues à de pareilles causes n'enlèvent pas aux législations leur caractère positif : la certitude existe sur une foule de points, pour lesquels la controverse est déjà vidée et dont la solution n'est pas oubliée... et le Droit Naturel das tout ça ?
19 mn… La philosophie du droit, par Jean-François Kervégan
ohchr.org/fr/what-are-human-rights
Les droits de l'homme sont les droits que nous avons tout simplement car nous existons en tant qu'êtres humains ; ils ne sont conférés par aucun État.
10 mn…Introduction au droit des personnes très différent du Droit Naturel….ici, imposé par ce qui peut être un désordre antisocial se prétendant, effrontément, l’inverse…
10 mn… Droit Naturel et Droit positif
59 mn… LES DANGERS ou… Non d’une métaphore politique: LE CORPS SOCIAL : ce qui correspond – tout au contraire – à la justesse du mot Constitution (physique, oui de nos corps et – à la fois – les associés de …l’associété !)…faux débat et vrais... Dénis du réel. Ils ne vivent jamais dans et par l'universel...