C'est comme ça : le mot qui dit tout de cette société-là !

Publié le par imagiter.over-blog.com

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Chaque époque peut s'exprimer, toutes choses égales par ailleurs, par une phrase phare. Nous avions eu le"j'dis pas" pile avant que la personne ne vous dise tout. Et puis…désolé ce n'est pas d'un florilège dont il s'agit. Portez, plutôt, votre attention sur le versant du chercheur du réel entier, c'est l'aveu psychologique qui se tient derrière ces phrases écrans, ces phrases brandons. Tenus, bras tendus, tout devant

la personne, ce sont des emblèmes d'appartenance symbolique. Plus que des vecteurs de sens. Articulé autrement, ce serait, même si ça ne voulait rien dire , ça dit énormément.

 

Notre époque est en train de produire massivement du"c'est comme ça". Auscultons donc ! De vertu informative nulle, sa structure sémantique est auto-phage. La boucle la surdétermine: pourquoi est-ce comme ça ? - parce c'est comme ça. L'engendrement viral est complet: c'est comme ça parce que c'est comme ça, parce que c'est comme ça… Ah bon!! Nous voici vachement informé(e)s: c'est comme ça supprime même les marqueurs de raisonnements. Une auto affirmation conquérante, colonisante, envahissante. Très forte valence prédatrice. L'abrutissement est au bout. Le danger extrême (notre époque est donc en danger) c'est la destruction du disque dur de la pensée. C'est comme ça est l'ennemi radical de toute pensée. Ce "coupe-raisonnement" a même la gueule d'un gardien de prison ou d'un flicard harceleur qui voudrait interdire toute conversation. Ce n'est donc pas rien: nous sommes bien en face d'un monstre. Verbal pour le moment. Et ses porteurs nous montrent leurs monstruosités internes.

 

L'attitude prégnante de notre anti-civilisation c'est la plainte ou la fuite  (vouloir ne pas "savoir" , faire exprès de regarder ailleurs, c'est bien " ignorer " – pas de quoi être fier – c'est que de la fuite de "dédaigner", " d'ignorer " !!!). Nous, nous devons faire ce que la majorité ne fait plus: DEFENDRE LA CIVILISATION. Aller immédiatement à l'essentiel. Nous avons déjà occis nombres de baudruches idéologiques. Et des plus coriaces que celles- ci. Toujours ne voir que la partie du monstre en face de vous, afin que l'horreur ne vous déconcentre pas

 

Ici, nous percevons le constat comme prédominance. "C'est comme ça" constate que, enregistre, perçoit, remarque…Nous venions de découvrir que nous avons affaire à une auto-boucle sans information. "C'est comme ça" ne constate rien d'autre que de conserver la structure du constat. Dans quel but ?

 

Ce qui pré-occupe les êtres (et qu'ils laissent échapper, contre leur gré, par leurs mots!) nous démasque leurs vraies occupations. Durhkeim nous a appris que ce qui dit la société d'elle- même est rarement ce qu'elle fait réellement. Il avait omis de poursuivre qu'une forme de maîtrise du langage offre de comprendre l'état concret de cette société (qui se cache à elle-même!). Le "j'dis pas" donc je te dis, reflétait comment les êtres se débrouillaient pour contourner les attaques sournoises des pouvoirs contre les"conversations intelligentes". Des témoignages de psychologues "posturaux" ont déchiffré que des personnes se sentaient oppressé(e)s, avec comme un poids énorme sur la bouche/cœur/poumons/plexus – selon chaque personne différente – dès qu'elles avaient "l'intention" de dire du FORT (vécu, jeux de mots, arguments, réflexions, trucs pratiques pour quel es collectifs glissent entre les doigts du fric, etc)…La soft dictature, la tyrannie douce était bien à l'œuvre: vous pouvez faire semblant d'être sourds ou dingues, vous ne deviendrez que sourdingues ! La dictature est un mot clair: faute de pouvoir répondre sur le fond à toutes les questions sur le bien fondé ou le réalisme du capitalisme, celui- ci tente d'empêcher   toute "conversation intelligente". Tout comme vous pouvez noyer un chef d'œuvre dans un flot d'ouvrages peu pertinents, vous pouvez diluer l'insolence porteuse dans des trucs de "propagande" (le rame c'est que quasiment personne ne connaisse "comment" ils déversent la propagande !). Le corps devient l'objet des attaques propagandistes, faut lui provoquer des aperceptions. L'irréaliser en somme. Si vous immergez quasi tout le monde dans une sphère sans incitateurs à la réflexion, sans discours pleins et passionnants, sans excitateurs mentaux, etc. vous obtenez que la personne se "vide" toujours plus . Les "conversations vides", telles ces calories vides qui "ne servent à rien" que de passer dans la bouche, sont ridicules de simplismes. CE NE SONT QUE DES DESCRIPTIONS. La base archi connue c'est le "il pleut!" lorsque vous "savez" déjà amplement l'averse sur la gueule. Quelle info !

 

D'où les aberrations des "médias parlent comme moi" (au lieu de je parle comme les médias) de formules creuses juste destinées à ce qu'une vraie discussion ne s'installe. Dans le respect structurel de chaque interlocuteur, vu qu'il est admis que le trésor puisse surgir de n'importe qui. Là, la conversation est hypostasiée par le seul discours médiatiques. Tout le monde est expulsé du droit à converser. Les maris honnêtes deviennent marionnettes à radoter ce qu'elles "ont vu et entendu ailleurs"…

Avec  le "c'est comme ça" nous passons à la vitesse supérieure (enfin très inférieure !). En effet, il faut "déjà" posséder, en soi, une latence anti-démocratique, flic des mots des autres, maton du désir de les enfermer dans le silence, contremaître des pouvoirs  – pour déchoir dans "c'est comme ça". Le substrat clair de la haine de la pensée, de l'irritation à toute sagacité, du refus hystérique de l'intelligence en action – ne peut être caché !!!

 

Le virus ennemi du "c'est comme ça" se montre bien en marche. De sournoises chansons le distillent déjà, genre c'est comme ça, il nous faut rentrer dans les rangs. Avoir 20 ans et servir déjà de sergent recruteur. "C'est comme ça". Avoir 20 ans et se permettre d'écraser (symboliquement) tout ce qui est plus expérimenté, âgé et compétent que vous, dénote une claire dérive droitière. Qui connaît l'entier réel, perçoit l'explosion dans les cerveaux de l'argument qui les convainc de tout. "C'est comme ça". Toutes les injustices et les inégalités s'expliquent, bon débarras! "C'est comme ça". On justifie tout et n'importe quoi, même l'intolérable. "C'est comme ça". Y'a plus rien à dire et redire. Nul ne peut plus contester. Le robot tueur des mots est là: "c'est comme ça"! L'inhumanité, pleinement en marche, s'abat sauvagement sur les humains. Avec la complicité des cerveaux cramés au "c'est comme ça"…

 

L'arrogance est en marche: "c'est comme ça" claque comme ce qui ferme la gueule, vous empêche de parler, de l'ouvrir, de dire tout ce qu'il y a à dire. L'irrespect incarné, la barbarie qui ne peut plus distinguer "les valeurs". Le tout dans le même sac des malandrins mentaux. Ce qui avait été pressenti dans "Les céfrans parlent aux français", que Socrate serait traité de gogol par des analphabètes, que les penseurs et les génies seraient dénommés d'idiots par des primaristes ou que la réelle compétence serait jugée (et condamnée) par l'incompétence radicale. Que qui en sait le moins imposerait son discours à qui en sait le plus. Que qui n'a pas vraiment vécu empêcherait qui a beaucoup vécu de vivre. Etc. Amplifié. Toutes inversions qui puent le "c'est comme ça"…

 

Le virus "c'est comme ça" se montre infiniment toxique, c'est le clair ennemi de la société. Il veut abattre les intelligences pour imposer, insidieusement, sa barbarie silencieuse. Il s'agit donc de réagir. Vite.

 

Le langage qui en "sait toujours plus que nous" recèle que ce qui formule détient toujours la formule. "C'est comme ça", pure description sans information, peut être brisé par l'explicatif. La tactique c'est de le déboucler. "C'est comme ça" constate donc mais que constate-t-il, il est le constat de quoi ? de qui ? Vous détenez donc une information importante (ce que cache le constat) et vous refusez de nous la confier. Là ça ne va plus du tout (vous inversez la pression toute corporelle!), vous n'avez absolument aucun droit de garder, par devers vous, une information si utile pour tous (faire passer quelqu'un dans la position de défense est archi connu dans les couloirs de la corruption des pouvoirs!)…Vous devez dire, vous devez dire…

 

Que voici piégé-e-s les monstres visibles du "c'est comme ça". Leur constat ne contenait strictement rien, aucune information, aucun savoir – les voilà acculés à faire croire qu'il y en avait. Afin (but stratégique) de faire glisser de leurs troubles mains le souvenir de "c'est comme ça", comme coupe parole, bazooka anti-conversation, tir tendu contre la joie et l'intelligence (tiens ça va ensemble !), voire objet de torture. La structure inhumaine du "c'est comme ça" abolit toute la langue: aucun autre mot ne peut exister en sa présence. C'est le dernier mot exact qui va t assassiner le futur, l'Humanité et la civilisation. Pas moins: il faut avoir les yeux en face des trous! L'arrogance mégalomaniaque et destructrice, que contient "c'est comme ça" doit être frontalement arrêtée…Ne contient-il pas le fait de plus besoin d'explications, plus besoin de justifications, plus besoin d'éclaircissements,  plus de responsabilités ou plus d'imputabilité juridique: menaces extrêmes ! Mot noir: tout y sombre dans les ténèbres. Ainsi vous savez quelque chose que nul autre ne sait, vous détenez un savoir inédit, vous détenez le secret du "ça" et du "comme"…C'est quoi ce "ça" et comment ça se passe et comment savez- vous cela…Afin d'extraire leurs souvenirs de la vraie inhumanité extrêmement hasardeuse du "c'est comme ça", vous venez de les enferrer dans des circuits interrogatifs, dont ils/elles ne sortiront plus…Ouf! Ce n'est pas passé loin.

 

Pour les esprits "synthétiseurs" (ceux qui entendent les plus beaux sons de la pensée et ses harmoniques!) – de savourer que qui (dans l'ombre) agit ainsi, avoue pleinement sa défaite mentale, morale, affective, émotionnelle et corporelle –va plus que les combler. Faute d'argument ils tentent d'empêcher la parole: déduction, n'importe quel mot signera leur fin…;

 

Qui a dit que la veille encore "personne ne savait que ça allait basculer" ?

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                                                                                                             Personne vous croyez ?

 

    (à suivre)

 

 

 

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L
<br /> quel souffle quel panache quel verve avec vous nous vivons les mots - je n'arrive pas à comprendre comment vous faites...mais j'y vais quand même<br />
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