COM- PETITION = SE PLAINDRE, MAIS A QUI ?
Compétition cum avec, qui participe de, pétition, la plainte, la râlerie sempiternelle, le bal des pleureuses, les gémissements ou les doléances que vous destinez à qui ? Ne serait-ce une transcendance, un arbitre extérieur qui ne participe pas à la mêlée : bref l'aveu d'un échec complet pour qui bramait le triomphe du tout immanence, la résolution complète par l'horizontalité de tout le monde également informé, la démocratie du juste plus de transcendance. Nous voilà, tout vautrés dans la magie régressive "de la main invisible" qui sait tout, qui ordonne tout. Bref le fiasco total de cette immanence par son plus beau fleuron, la concurrence. Compétition met en miette le fonctionnement même de la compétition. Il n'y a nulle main invisible que les mains sales de la malhonnêteté, incapables de se débrouiller elles-mêmes, mais toujours prêtes à s'élancer vers un grand extérieur, une forte transcendance qui doit, sans cesse, réparer les dégâts causés par l'inextricable mêlée, l'indénouable écheveau, le chaos irrésolvable appelé compétition. Ce malheur flagrant de l'économie capitaliste (de se profiler compétitif), le comble du chamboulement et du désordre, ou bien le comble du tout inefficace, qui, partout, provoque des catastrophes dominos, sert de pub pour sa dissolution. Désormais, qui dira com-pétition, appelera pétitions à remettre à qui? Quel est le "bras bien visible" nécessaire pour que continue/ ne continue pas cette compétition ? L'essence de la compétition apparaissant bien comme la recherche frénétique de trouver l'arbitre qui mettra fin à la compétition. Comme le plus stupide des animaux courant après sa propre queue. La compétition se dénudant comme l'activité la plus ahurie et ridicule de toutes. Ainsi, le gémissement continu recelé, les pleurs maillant la tâche, la renonciation à toute volonté, voire virilité, par qui prenait l'attitude la plus triomphante – ne manque pas de recevoir le premier prix de tous les "contrastes". Il/elle ne cherchait qu'à se cacher dans un giron protecteur. Le burlesque qui tue: la si "sérieuse" compétition est ce qui, globalement, veut juste s'auto-supprimer. S'autoeffacer. Se gommer, s'enlever, se gratter. Bref, s'auto-ôter. Caricature qui va avec ? une outre gonflée avec, en bulle, soulignée par le gémissement aaaaaaaaa, "pétition, pétition, pétition". En face, le spolié, dont on voit les billets de banque sortir des poches pour aller dans les leurs, leur dit "de quoi vous plaignez-vous ?", "de quoi vous plaignez-vous ?". Enfin, une ronde d'enfants chantant "c'est la pétition c'est la pétition de la compétition, compétition des cons, des cons pétitions…", jetant tous les journaux financiers alentours.
A chaque fois que nous pensons à "compétition" le poivre du rire nous secoue jusqu'à nos fondations. La vie quotidienne, tramée par "l'horreur capitaliste", paraît plus que navrante. N'empêche que tous les concepts utilisés par cette fumisterie ambulante (une métaphysique inénarrable !) sont voués à nous faire toujours plus hurler de rire…Pourquoi nous en "priver" ? ah bien oui, nationalisons donc le rire !!!
Extrait de "Où trouver encore du sérieux ?" que vous pouvez télécharger gratos sur le site freethewords.org
(à suivre)