contre le donnant-donnant et pour l'offrande
Depuis le début de l'Humanité, les civilisations n'ont pu s'épanouir que parce que, à la base, certain-e-s donnent sans rien attendre en retour. Par contre, le "donnant- donnant" n'offre rien de si stable, lui, lorsqu'il peut devenir "guerre" d'une interminable vérification soupçonneuse des poids et symétries. C'est une fausse bonne idée. En effet, elle distord toutes les relations vers un pôle unique (celui qui "décrète" le donnant-donnant) et ne permet plus la vraie réciprocité…
Le donnant-donnant n'est qu'une apparence d'équitabilité. Puisque les maux et dégâts causés nuisent, limpidement, aux deux côtés: cela tue la spontanéité, les élans, les enflammements du cœur, les bonnes volontés, les loyautés, les confiances, les impulsions irrépressibles, les attentions et réels respects des autres. Les fougues et les zèles. Si vous êtes OBLIGES à cela toutes ces qualités disparaissent, s'évanouissent, s'évaporent…On ne peut se forcer à être spontané(e)s puisque vous n'êtes plus "spontané" alors – ceci ne peut surgir que d'une OFFRANDE gracieuse et gratuite. Qui ne peut donc rien attendre en retour. Le retour du à chacun son tour offre tellement plus?
Je suis, à fond, pour la spontanéité, les élans, les embrasements du cœur, les bonnes volontés, les loyautés offertes, les confiances, les impulsions irrépressibles, les attentions et réel respects aux autres. Les fougues et les zèles. Le gratuit et le gracieux. Et contre le donnant-donnant – cette fausse monnaie qui chasse la bonne… De la sorte, chacune de vos lectures, chacun de vos commentaires ou bien chacune de vos recommandations ne peuvent être considérées que comme des OFFRANDES gracieuses et gratuites. Qui ne peuvent donc rien attendre en retour...
Ainsi, fais-je ou essaie de faire…Je lis beaucoup plus de textes que je ne commente…Les "recommandations'" faites (offertes ?) je les ai, souvent, déjà captées mais ce n'est pas grave (dans ce cas l'intention fût bonne)…Pourquoi ne pas user de l'inflation des commentaires ? C'est un défaut de ma constitution…Pour ma part, je me sens incapable de mettre un commentaire que je ne ressens pas fondamentalement. Je lis beaucoup de textes même de qui je ne connaissais pas hier…Ils me rentrent dedans, m'imbibent, me travaillent pendant un certain temps – et il faut patienter un p'tit bout'd'temps avant que le commentaire surgisse tout armé du cerveau de Jupiter (le Jove de jovial!)…Ou non…Bref, il faut que "le texte me chante". En très réel: le texte me chante tout l'intérieur, me propulse dans un monde d'images inattendues. Parfois inexplicables, d'autres fois explicitées - plus tard. Consommer en fast food, en junk poésie, en mal bouffe écrite – non merci !!! Impossible donc de piger pourquoi un texte "me chante", pourquoi mon corps lui rend de la musique, pourquoi il "obtient" une interprétation ou une appréciation…M'en fous, je suis loyal et sincère – et cela seul compte seul pour moi.
De plus, les textes peuvent être inégaux ou ne pas vous "correspondre" au moment x, pourquoi ne pas attendre l'élan délicieux du suivant ? N'est- ce pas être, au maximum du possible, franc et droit ? Alors entrer dans une OBLIGATION LIGOTEE, GARROTTEE, PRISONNIERE, celle du "donnant-donnant" je n'y vois d'intérêt pour personne. C'est s'enfoncer dans l'hypocrisie sociale la plus complète, se déguiser, se voiler, se travestir au règne des apparences toujours plus trompeuses…Non! très beaucoup merci bwana ! Des dialogues surgiraient ainsi si si…"Où tu vas de si grise mine ?" "Bof!!! Je vais au boulot d'écrire des commentaires…"…"Mais c'est'y pas joyeux ça ?"…"Beaucoup moins depuis que c'est contraint, forcé, obligé, exigé, armure de fer, fardeau outré…ça peut devenir juste une corvée sans impulsions heureuses"…"Ah bon! Mais qui qui t'y force à t'efforcer de te forcer ?" "Le diktat violent du donnant-donnant !". De l'obligation de l'obligatoire. De la perte si cruelle de si ça me chante je chante, si ça me chante j'enchante, oui si ça m'enchante j'enChanteclerc …
On peut, aussi, comprendre le désir de communauté (j'ai participé aux communautés Snowball, volontaristes de l'espoir de l'effet boule de neige – l'idéal reste de coupler collectif et singularité individuelle)…mais une communauté obligatoire n'en est plus une…Soit vous "désirez" vous commun-ier communauté soit vous préférez demeurer ouvert(e)s à toutes les nouvelles arrivées, à l'inattendu, à l'inconnu, au surprenant, au déstabilisant ou à l'entraînant…Les deux ont leurs inconvénients: enfermement et aliénation communautaires possibles et moins de sécurités et de compréhensions "instantanées"…Mais, rien ne permet de faire prévaloir la dictature communautaire (et encore même pas avec de transparentes racines loyales) sur le choix d'ouverture, de vacance et de disponibilité... En conséquence, pas si bon bwana d'inventer d'arbitraires règles juste bonnes pour les autres. Mais surtout pas, surtout pas, applicables à soi. Ceci nous acquiert le suivant monologue J "Où irait-on si les autres pouvaient, aussi, me faire tout ce que je leur fis, sûr ? Je me fais bien passer pour toujours être du bon côté, du côté du manche manchot, du côté du confort conformiste, du côté du pou du pou- voir un peu si j'y suis – mais, en fin de compte, c'est bien moi qui fous le chaos et le désordre partout…Oui qui n'accepte pas de, parfois, endosser les mauvais rôles ne peut ni être clair ni respectueux des autres. Ah non! moi je suis toujours "du bon côté", dans le "bon"(sic) rôle (si "antipathique" parfois!)…C'est très précisément moi la mauvaise ambiance: pas d'autre choix que le mien. Où se trouve le choix des autres si ce n'est que le mien ? Mais c'est pas grave – qui viendra donc le dire ? Qui s'en apercevra donc ? Qui y trouvera à redire ? Faire passer les lucides contestateurs pour de pauvres tâteurs…j'arraisonne tout ce qui raisonne"…etc…
Donnant-donnant, soudain, ça ressemble un peu trop à œil pour œil, non ? Chacun-e de faire, alors, son coup d'état et tout le monde de se foutre en "guerre" dans une interminable vérification soupçonneuse des poids et symétries ; tout le monde de tirer, à l'aveuglette, partout, se blessant soi- même en croyant blesser autrui ? Quelle régression, quel recul, quel reflux, quelle perte, que repli qui fait pas un pli !!! Une bonne idée ça ? Vous plaisantez, j'espère !!!
Non et non, non de chez non. J'opte, optique définitive, pour l'honnêteté intellectuelle absolue. Soit le vrai respect des autres: celui qui ne se discerne qu'à la longue (lorsque vos abnégations premières se perçoivent à la suite des décantations). Pour moi, chacune des lectures, chacun des commentaires ou bien chacune des recommandations ne peuvent être considérées que comme une OFFRANDE gracieuse et gratuite. Qui ne peut et ne doit donc rien attendre en retour...Aucune obligation de symétrie: pas de mimétisme tyrannique…Cela parvient à aller dans toutes les directions, s'ouvrir à toutes les sensibilités, et toutes les ambiances expressives – plus on est différents plus on possède: diversité est même le nom du trésor !!! Plus on reste différents plus on possède…
Une donation finale, après cet étincelant bâti, cette phrase de Keynes: "Ce sont les idées et non les intérêts constitués qui, tôt ou tard, sont dangereuses pour le bien comme pour le mal"…C'est pour cela que le combat des idées me semble l'acte le plus risqué, l'extrême du courage, comme celui qui restera, à jamais, le plus utile à toute la collectivité…Et qui se présente toujours comme une OFFRANDE gracieuse et gratuite…On se demande pourquoi…
( à suivre)
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lorsque des personnes se "monopolisent" le sens de la communication il devient salutaire d'offrir des voies alternatives… puisque les idées "monologuées" ne semblent pas si saines justes ou partageuses que cela – soit (vrai sens du mot "partage") respectueuses des différences, des expériences, des rythmes et des horizons particuliers: bref c'est UN MOULE UNIQUE, la trop esquisse de la discipline armée - qu'il doit rester estimable de refuser tout « net »…
cf internet freethewords.org