DELIVRE LE LIVRE!
Oui délivre le livre! Délivrez tous les livres qui le méritent! Nous avions rencontré Georges Perros chez lui, il nous avait fait des confidences uniques (non exprimées ailleurs) sur les livres. Qui en fait la demande (motivée!) pourrait, peut-être, en avoir la totalité. Ici, une seule sur le bon usage des livres "à traiter comme des outils, des instruments, que l'on annote, souligne, émarge sans cesse". "Le respect est ailleurs" puisque vous devez "vous approprier le livre, le rapprocher au maximum de vos corps, le traiter en instrument afin d'en extraire tout ce qui vous est destiné". Ces phrases, citées de mémoire vu le contexte de l'accueil, étaient parties du constat que "trop de respect met à distance le livre et que, en fin de compte, cette distance pompeuse fait que la plupart des gens ne lisent jamais les livres, ils survolent juste les icônes…". Nous ne mettons pas à distance les livres mais les considérons comme des anti-poisons aux médias anti-démocratiques tout comme des vecteurs d'émancipation. Cette rubrique, nommée"délivre le livre!", s'attacherait à trouver, dans la masse des livres, ce qui peut, encore, nous émanciper aujourd'hui. Ce qui peut nous être franchement utile actuellement. Cela ne constitue pas un compte rendu d'ouvrage (nous pouvons vous en faire à la demande !) mais une des techniques, si peu connues, de "grand lecteur". Oui, vous pouvez apprendre la lecture rapide. Ensuite, vous inventez vous-mêmes des procédés de concentrations, accélérations, repérages, tris etc. Ceci en est le fruit!
Commençons.
De Gilles Deleuze – Pourparlers, 1990 – des citations fécondes et profondes. D'abord, son constat de ce que "toutes les analyses de mouvements et de vecteurs " se montrent, dans les années 1990, "bloquées", comme empêchées, médusées, pétrifiées et nous placent bien en une époque de glaciation maxima : strictement rien ne bouge à part l'illusionnisme de faire défiler rapidement les seules images. Imagiter. Sans nous ! Les causes ? Justement ne pas se précipiter sur l'évident, mais déceler que cette récurrente stagnation possède, en plus, un versus non aperçu ni décrit des conformismes de gauche et d'extrême gauche qui esquivent tout réel mouvement (sont donc les inconscients ennemis de leur camp). Ce blocus- blocage existe mais ne peut éviter que certain(e)s arrivent à passer "à travers". Alors ? Ces êtres rares sont les plus passionnants, œuf course - donc aucun média n'en parle : nous nous faisons tout l'inverse! Nous ne parlons que d'eux! Car (ainsi fonctionnent-ils!) ils "savent" que... "La pensée est un exercice extrême et raréfié" (p 141) "dès qu'on pense on affronte une ligne, où se joue le plus grand danger, la vie et la mort, la raison et la folie, et cette ligne vous entraîne", poursuit Gilles Deleuze, quoi que vous fassiez. Et, pourtant, si vous dépassez la stagnation savoir- pouvoir, vous devenez le vrai gagnant de tout. Les vainqueurs sont bien ceux qui traversent toute pensée. Le plus grand tabou de la Société régressive (et soft répressive mais "très" répressive: chasse à la vraie intelligence! Interdiction de "sortir du cadre" comme de mauvaise mémoire soviétique!) actuelle est bien de vous cacher que le plus grand bonheur possible se situe, d'abord, dans la pensée.
"Nous avons toujours les vérités que nous méritons, en fonction des procédés de savoir (et notamment des procédés linguistiques), des procédures de savoir, des processus de subjectivation ou d'individuation dont nous disposons" (p 159). Ou que nous nous offrons à disposer…Splendide phrase de vérification: 20 ans après, nous sommes bien dans la bonne direction. Même si des conformismes de gauche et d'extrême gauche, actuellement, se fourvoient – ne pigeant vraiment rien à la "guerre des mots". Et ça se voit!
De "Webs" de Scott Baker 1989. "Les lois de probabilité sont descriptives et non normatives" (p. 317) Tout l'inverse de la Société archi paumée d'aujourd'hui ? Tout l'inverse de la lâcheté absolue des dirigeants mondiaux qui "abandonnent" le sort de la planète aux seuls chiffres supposés "omniscients", eux qui ne sont que "descriptifs"? "Les statistiques ne peuvent prendre en compte les évènements uniques" (ibid.) Chapelets de conséquences : par stupidité individualiste, perte de toute possibilité "d'événement" réel et d'expérience unique (donc vous arrivant à vous, en vrai). Pas mal pour qui croit gagner et qui perd tout – et de plus en plus. "Statistiquement tout est possible" - or (vérités par les processus linguistiques), probabilité vient de "probe" (honnête, loyal, droit, intègre) ce par quoi probabilité c'est "probant". Ainsi, loyalement, les probabilités disent si un phénomène est susceptible, ou non, de se reproduire. Et c'est tout. Il y avait 100 milliards de chances contre une que 2 êtres deviennent comme vous et moi. Et, pourtant, nous sommes là. Les stats c'est archi restreint, limité, dans l'existentiel. Aussi, les politiques, se planquant "derrière" les chiffres, fonctionnent comme des trahisons. Impossible de laisser les chiffres "répartir les richesses". Les statistiques, à partir du PIB, carrément faux et faussé, ne peuvent, "équitablement", établir les quotas, montants, parts statistiques, pensions, remboursements, cotisations, prestations, droits, salaires etc. Et pourtant, c'est ainsi que le "dur labeur" des dirigeants s'effectue. Derrière la vitrine "sérieuse" c'est du n'importe quoi, de l'infantile et de l'irresponsable tous azimuts…etc
Voilà! Nous sommes partis de "y a-t- il une façon de penser qui soit tout bénéfice ?". Ah bon! On ne vous avait pas prévenu? Et "comment mieux se protéger des pièges de tous les "webs" qui nous entourent, nous fourvoient, nous trompent et nous vident de nos sucs vitaux ?"…Bon début de récolte, non ? A vous!