FAIRE EXPRES DE NE JAMAIS REPONDRE AUX VRAIES ATTENTES !!!
Dans un bistrot, à la sortie d'une usine, il devenait nourrissant d'entendre des ouvriers qui "regrettaient le temps où les tracts donnaient à penser au lieu des slogans creux actuels". Ca les "obligeait à prendre le dico pour apprendre des mots", ils aimaient "être stimulés par ces analyses difficiles". Les directions (congelées ?) de tous les partis de gauche ou d'extrême gauche décrétant "qu'il faut se mettre à la portée des gens " endossent donc (à notre détriment) ce "simplisme" journalistique qui ensevelit tout débat de fond, toute émancipation collective comme toute possibilité de la moindre action pertinente. Dans aucun organisme ou entreprise, il n'est usé de telles "généralités immobilisantes" (sauf dans la "com" ce qui devient preuve juridique de leur mépris pour les vrais gens). La défaite de ces dirigeants d'un autre temps, fulgure lorsque quelqu'un comme moi, avec une pensée complète, exigeante et en congruence, donc rébarbative pour les cerveaux limés, parvient , tout de même, à se faire entendre…Il éclate, en conséquence, que de parler aux autres en tant qu'êtres intelligents se montre, seul, de gauche.
"Se mettre à la portée des gens" transparaît comme de les livrer pieds et poings liés à toutes les intoxicantes manipulations ( ni respect ni amour pour eux !) Il fut, de ce fait, un temps où intelligence = exigence envers les autres, donc respect réel pour qui vous désirez qu'ils se surpassent. Les dirigeants de gauche sont sourds, bétonnés dans leur "protectionnisme" où n'existe plus "la libre circulation des idées" : ils pointent donc comme "le" problème central à contourner. Si la gauche perd ça ne peut venir que du fonctionnement mental de sa frange qui s'autoproclame "dirigeante" : y'a pas trop intérêt à les imiter. Ou, dit autrement, c'est leur tête qui ne va pas du tout tandis que la notre va très bien. Faut que ça se sache !!! Matérialistement, quasi aucune autre parole que la leur ne "passe", si ça échoue, d'exagérée manière, c'est bien leurs actions ( parlées et agies ) qui ne sont plus ADAPTEES aux besoins actuels. Si nous perdons tout le temps, c'est bien que ce que nous disons et faisons les dénudent comme à revoir de fonds en comble .
Ce qui n'est jamais formulé n'atteint plus nos attentions si rétrécies, amoindries, affaiblies, rapetissées, sautillantes, irrégulières, si peu vaillantes et peu acharnées ( il y a bien un côté "héros" à ne pas "se laisser faire" par la barbarie capitaliste, tant y succombent…). Il faut bien considérer la perte terrifiante d'intelligence collective ( ce qui préoccupe les médias bat, sans cesse, les records d'infantilisme ; tous les jours ça tombe plus bas !). Nous sommes bien devant une barbarie puisque, face aux civilisations, celle ci se dévoilait toujours par son simplisme. On nous prétend dans la "complexité", avec prises de décisions épuisantes de consensus, nous n'apercevons que du binarisme sectaire ( donc une défiguration de la réalité) tout est lourdement simplifié, unilatéralisé, abrégé, écourté ou restreint, comme s'il apparaissait aux soi-disant dirigeants que les gens sont en train de, massivement, plonger dans l'infantilisme. Et qu'il faut les pousser encore plus. La durée d'écoute de chacun-e semble diminuer chaque jour, son taux d'attention idem, la faculté de concentration paraît exploser dans l'hébétude qui devient chronique, comme si la majorité perdait le fil et l'usage de la réflexion, si raréfié qu'un banal penseur devient, désormais, un athlète de haut niveau.
A cet égard, si vous percevez une conversation d'adulte, faites nous signe, nous sommes carrément en manque.
Le drame hurlant, sous-tendu par ce "pointillisme" de départ ( seule méthode qui permette de ne rien omettre et qui se structure, ensuite, par l'art des synthèses), c'est que plus personne ne s'avère plus du tout savoir comment fonctionne la pensée ( avec tenants physiologiques, émotionnels, affectifs, moraux etc) tout comme les grands esprits du passé nous semblent, soudain, inaccessibles, hors de notre portée. Sommes-nous devenus si petits à force de mesquinerie ou par rétrécissement du cerveau ? Les derniers êtres encore susceptibles de rattraper la traîne de la pensée – que nous avons nommés transversaux, multidisciplinaires, paradoxaux ou anticonformistes – sont tellement persécutés qu'ils disparaissent toutes et tous ( même si c'est de la soft persécution – c'est bien une pression collective énorme qui les étouffe dans l'œuf ou en cours de genèse – c'est bien un "lynchage médiatique de l'ombre") – sans bruit. Ne pas "faire attention aux autres" semble atteindre un coût collectif exponentiel (ces sales mentalités vont tous nous ruiner !). Simone Weill n'arguait-elle pas clairement que "la bête de l'apocalypse c'est la pression sociale" (songer à user de ces auteurs inattendus ou de ces sujets improbables – être hors religion se manifeste bien plus tolérant que de secouer les autres de ces dites révélations non ? mais il n'y nulle part où le dire donc évitons vite - mais n'amnésions plus tous les auteurs et tous les sujets restent apprivoisables par la vraie gauche - aussi ?).
Il faut (re)trouver l'irrévérence, l'insolence et les raccourcis : la pression sociale, actuellement, scande "plus t'es con plus t'es intelligent!", "plus tu dis rien plus c'est intéressant", "plus c'est lisse moins ça nous dérange", "toute pensée nous perturbe de plus en plus" nous avons la volonté de ne pas savoir du nouveau bourgeois gentilhomme" etc etc. Toutes les perversions se concentrent en nous, nous en perdrons toutes les autres versions, égarerons le chemin du réel (et les moyens d'en partager la connaissance). Et, de fait, si, au bout de deux phrases les personnes sont déjà épuisées, si de se différencier (donc d'être au maximum utiles aux autres puisque le triomphe de la vie c'est la diversité et donc son échec se montre comme l'uniformité et le conformisme!!!) c'est être "fou" (depuis 2000, il existe une nette augmentation des "placements d'office" ayant pour motif "la différence" – pour que la "présence" d'esprit ne détecte la dérive empoisonnée où "anticonformisme = folie" !)…Si plus aucune oreille ne veut écouter un discours intelligent, si la simpliste péroraison est plus "acceptée" que votre complexité honnête, si la b.d. devient le top des "raisonnements", si se déguiser dans des "attitudes" semble plus "crédible" que de suer du savoir ; ou si toute Agora disparaît , si tout art de conversation s'évapore, si être "cool" c'est juste être coulant, soit dire toujours oui à tout le monde pour "éviter toute discussion" - le chaos informe augmente/ et augmentera chaque jour.
Ainsi que nos chances de nous en sortir : sans pensée exigeante aucune issue nulle part . Pourquoi la gauche perd ? Parce qu'un trop grand nombre d'entre nous a participé à la destruction de la culture ( qui sait "répondre" à comment les formes créent les forces et comment les forces s'appuient sur les formes, par exemple) : au lieu de juste en disqualifier les imposteurs…Ont disparu ces "critiques" "rassembleurs" (type Jean Pauhlan – pour rester au niveau du ressenti, pas de la vérité historique) dont la "fonction" était le tri, l'ennoblissement des trajets les plus difficiles, l'écartement des démagogies faciles : les cœurs purs y trouvaient, dans le silence l'élan de leur vies. Ca ne dérangeait que les escrocs. Aujourd'hui, les escrocs paraissent avoir supprimé toute "critique" crédible dans tous les domaines des sciences, des arts et des littératures. La perte est tellement gigantesque que nous restons assommés des sommets. Et c'est "la gauche qui perd" (qui semble avoir phagocyté la "gauche qui gagne" – nous, par exemple, nous avons toujours la nette impression de "triompher" : à part la "diffusion" expliquez-nous un peu ce que nous aurions "perdu" "de vue" , peut-être, tous ces malades du pouvoir-qui-peut-peu ? la preuve? nous demeurons infiniment plus heureux-ses qu'eux : à part leur mesquinerie nous n'avons rien "appris" d'eux !) qui a, comme pour les délires financiers et spéculatifs, favorisé, aidé, encouragé, propulsé, ces meurtres en série !!!
Voilà où mène le mésusage de ce qui "informe" (l'information qui "inforce" !) dont la catastrophe irrésistible est que tout devienne informe. Gravissime : ça pue le suicide collectif, c'est de la fuite irresponsable – plus d'euphémismes ! La majorité des esprits se réfugient dans la mécanisation du passé, la répétition du même. Seul le déjà vu semble réaliste. Il ne faut plus que radoter le mimétisme sous peine de "créer du trouble social" ( or nous savons que c'est de stopper l'Evolution, donc les débats de fond, les grands mouvements sociétaux qui créent ( par retour si peu souhaitable du refoulé) les pires troubles. Ou, dit autrement, ce sont les conformistes qui, au final, sont moteurs de tous les troubles. Très dangereux ces "incités" !
(à suivre)