Fin de tout romaman ?

Publié le par imagiter.over-blog.com

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Les rues aux métamorphoses roulaient à la conquête de leur enceinte. Faisant tâche d'huile à la lisière travestie…mais les moignons d'immeubles aux baies vitrées, où viennent accoster des caravelles de moustiques, mangeaient les yeux. Six mules tannées. Le minéral délétère est cour des miracles. Et sur l'humus des jungles humaines suant la matière poussent des grues crucifiées d'un bras seulement…itinéraire rapide le carrefour aux mitraillettes. Mouvement d'autoMobile du Mouvement Horizontal: rencontres en voitures qui projettent la Verticalité Lasse de la cité…le cratère éteint retient ses coulées de maisons avec des bosquets en gribouillage romain. Romaman…scandale sur les murs. Lacération des fenêtres êtres, où butinent les piétinements enlacés des lampes tardives. Comme la ville tambourinée aux heures assombries des soirs d'hivers est sucrée. Comme un rideau d'eau. Les rythmes étanchés, tamisés des fenêtres clairs et nets. Aux pommettes assoiffées des grattes ciel, mon cul ; la jointure en cartilage qui permet au fleuve blanc des véhicules tressautant de passer inaperçu. Et de nous tirer le coup de chapeau pointu des toits…

 

Alors nous dansions cherchant les cercles des villes, nous tournions pour arrondir la hauteur des buildings aux angles "obtus", nous nous penchions pour rattraper les fils des rues et en faire un filet.

 

--  Dévorons un quartier d'orange citadine

--  Enfournons les rôtis carrefours

--  Les églises de réglisse

--  Prestement les rues se ruent

-- Et alors les meublés immeubles vacillent sur leurs fondements: tout devient si meuble

 

--  C'est la ronde des arrondissements quand la ville saoûle

--  Ô oui les murs sont bien mûrs pour autre chose

--  Ecoutes les! Les murmures murés des murs

--  Entends les! Les pierres errent face au béton trop armé

--  Aux larmes! Aux larmes! Crient-elles, la ville doit tout conquérir. Tout recouvrir de son voile de pudeur.

--  Que le ciment soit partout reconnu.

 

"Quand la ville a éclaté c'était comme une bombe, les caillots de pierre étant retombé n'importe comment", se souvent l'ancêtre, sous le crâne chauve de sa porte.

Les phares d'une voiture nous cinglèrent le yeux. Les déchirements du moteur creusaient leurs sillons dans nos nerfs.

 

--  Et les moteurs s'emballent pour si peu.

Les clins de lumière déchiffrant les fenêtres, comme des moules aux façades.

--  On dirait des étagères

--  Ou des œufs carrés

Nous courions pour arrêter la vitesse. Nous essayâmes tout ce qui nous passait par le corps.

 

--  Quand à la place des places les lampes adhèrent

--  Tu n'y vois plus gouttes dans les gouttières

--  Quelle tuile va encore nous tomber dessus ?

--  Aucune si tu apportes à portée la porte

--  Mais nous sommes au niveau des caniveaux

--  C'est la grille et son grillage: la ville vient de s'apercevoir qu'elle n'était jamais entrée dans NOS mots.

 

--  La cité ne fut jamais citée.

--  Et comme la ferme toujours la ferme

--  Difficile de nous plonger dans le bain urbain

--  Ecartelés que nous sommes entre le langage veiné des pierres et notre langue qui jamais ne cita d'un – béton le ton ou d'un ciment la cime.

--  Et encore moins la cime des cimetières, nos futures cimentières entières.

--  Il devient impossible de sceller un ban au lieu des banlieues

--  Bien plus encore de croire à des faux bourgs

--  Les métros avaient partout bloqué la rotation des pôles de nos métropoles.

--  La gare doit être garée par là

 

Nous nous précipitions dans les fontaines formules pour ressortir repus de fraîcheur.

 

--  Regardes là haut le chemin des cheminées

--  Et la chaussée qui est déchaussée

--  Les pavillons de nos oreilles

--  Le parc tire à l'arc dans ton oreille à te hurler les nouveaux sons des villes.

 

Quant le jour, honnête travailleur – pointa – nous attrapâmes de justesse l'estomac d'un autobus, long tunnel où s'accrochent des corps bruissants de ce qu'ils vont faire en sautant du marché à pied. Abandonnés dans les banques des banquettes, ils voguent sur l'océan comateux où roule la ville. Et toi tu retiens ton rire aux secousses de la vélocité quand l'histoire change de place rapide. Ô comme nous aimions laisser nos corps dans l'abandon de la vitesse, vibrant des accélérations ou au ralenti des arrêts coulant dans tous nos muscles!!! Et nous cachions nos hilarités de tant de "transports" en commun…

 

(à suivre)

 

Publié dans littératures

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