" L'anti-communication comment ça fonctionne ?" (3)

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II -   Trop riches, tous crispés sur leurs archaïques "acquis" corporatistes

 

                                    ...Et plus encore que nous le croyions…

 

       Nous venons, éblouis, d'accéder au profond savoir : l'ignorance, une des causes essentielles de tous les malheurs du monde, ne siège pas dans l'analphabétisme, puisque y brûle, encore, une volonté de connaître. Mais, précisément, dans la volonté de ne pas savoir, qui se montre dans la posture physique de boucher toutes les issues et de ne plus croupir que dans sa tanière. Position d'effondrement telle que Krishnamurti a dû engueuler fermement les "élites" avec son "on ne peut apprendre que ce qu'on ne connaît pas encore", lorsqu'ils ne veulent plus apprendre que ce qu'ils connaissent déjà.  Cette terrifiante "ignorance" (dédaigner, regarder ailleurs, faire comme si vous n'existiez pas) infecte, en effet, essentiellement le "haut de la société". Nous venons de voir l'étiopathie de cette altération, et surtout les catastrophiques conséquences pour la civilisation.

       Ils sont déconnectés du pays réel, enfermés dans un très petit monde, ne circulant plus dans la société que comme des infirmes bardés de prothèses techniques. Aucune information ne peut plus les toucher. Dans une bulle ils attendent nos bulletins. Euphorisés au vent (mauvais) des unilatéralités, ils perdent un des trésors du réel (le feedback) et se sont, eux-mêmes, dépossédés de l'espace intérieur qui peut, seul, accueillir le nouveau et le différent. Vacuité, isn't ? Ils planent dans un réel hors sol, une antinature à haut potentiel toxique, sans régénérescence possible. Tout comme s'ils étaient éternellement couchés, ils ne supportent plus, épidermiquement, la moindre perturbation à leur train train, à leur ron ron. A leur routine maniaque qui a tout envahi. D'où surgissements, comme de diables de leurs boîtes, d'inadaptées réactions. Rappelez-vous cette extraterrestre "lettre à un ami", lors du rejet massif de la (non) Constitution européenne. Comme si les engagements les plus forts étaient rétrécis à des mondanités euphémisantes! Ou encore, ce torchon nommé "Le Monde" si totalement mondain et pas du tout mondial (un monde à une seule version cela ne peut exister!). Pareillement, les symptomatiques titres de leurs journaux, "La Joconde a déménagé" et "Les équilibres économiques mondiaux se sont rétablis", qui forcent au diagnostic "on se contente de constater le fait sans l'attribuer à une cause particulière". La déréalisation devient dangereuse  lorsque "les conséquences dommageables d'une décision peuvent passer à la trappe par la magie de l'intransitivité (pp 68-69 La langue du capital – décodeur du sabir politico-médiatique" Raoul Vilette – Les nuits rouges, août 2009)". Ce n'aura été, de bout en bout, que des maniaques…

 

                        Capitalisme, le plus grand idéalisme n'ayant jamais existé …

 

      Tout flotte dans un idéalisme absolument complet (si loin de "l'idéalisme" attribué à ceux qui sont assez raisonnables pour vouloir mettre fin à ce système de perversions généralisées!), tout volette dans des nuages d'idées qui ne planteraient jamais de souffrances et de destructions dans le corps d'autrui. Un idéalisme (le capitalisme, le pire! ) sans aucune segmentation ou liaison avec le réel commun. Ses rapports restent de dépendance déguisée : parasitismes vrais et attitudes d'enfants tyranniques. Cette demande non-dite de maternage biaisé peut se symptômiser en de nombreuses cruautés puisqu'elle ne tolère pas le non, la négation ou la négativité. Une pulsion de contrôle total mais un style de vie qui dérive, matériellement, des autres. Néoténie très prolongée. Nous maternons par trop ces ploucs "médiatisés". Les adaptations se montrent rétrécies au plus aseptisé, inhumain, artificiel et stérilisé (donc sans possibilités d'engendrements nouveaux). N'oubliez pas que "(…) cela signifie également qu'il n'y a pas d'"autre", il n'y a pas de lien, lien d'amour et lien social, pour assurer cet espace psychique." ( cité p 3,  destruction de leur espace psychique). Nous obtenons le somnambulisme social de ces phrases réellement prononcées : "si je suis riche il n'y aura plus de pauvres" ou bien, à une star qui répond à "que peut-on faire contre la pauvreté", et qui solutionne, très robot, par " mon succès, mon succès ". Le circuit, clairement anticommunicationnel, disruptif, se réduit au solipsisme intégral, hypostase d'égocentrisme antisocial : que n'y soit inclut que ceci supprime (juste de sa conscience) les pauvres ou qu'il suffise du succès solitaire et auto-bouclé pour que s'évapore la pauvreté – l'inaptitude au réel devient flagrante et bée. Le trait attaché à ce que leurs "raisonnements" scindent, schizent la présence d'autrui et l'expulse hors de leur aire d'attention, ne leur octroyant que le statut d'objet entièrement voué à leurs caprices, n'est grave facteur d'insécurité collective, que parce qu'ils sont dirigeants. Pas de pire choix ne pouvait être arrêté !

       Mais quels dirigeants ? Les symptomatiques titres de leurs journaux nous les démasquent, "La Joconde a déménagé" ou "Les équilibres économiques mondiaux se sont rétablis", qui contraignent au diagnostic pathognomonique de fuite panique devant le réel, de refus compulsif des responsabilités, d'anxiété extrême devant toute imputabilité (genre coupable et/ou responsable). La terreur affolée devant toute implication affleure devant "ce qui explique par ce qui implique" : tout contact, connexion, jonction, attouchement, frôlement, liaison, relation avec quoi que ce soit provoque la débandade maniaque. On ne dira pas "La Joconde a été déménagée" mais bien "La Joconde a déménagé" : comment, en talons hauts, à quatre pattes, en métro, en manteau etc. puisque la naturalisation exagérée d'une fiction "plus vivante que les vivants" prouve la déréalisation, la perte du sens des mesures, comme de toutes les facultés d'adaptation. Pareillement, "Les équilibres économiques mondiaux ont été rétablis" ne seront pas nommés mais, plutôt, "Les équilibres économiques mondiaux se sont rétablis" : comment, à la barre fixe, en survêtement, bien rétablis ou après une convalescence, etc. Surtout jamais d'intervention humaine : tout n'est que métaphysique dans la compulsion capitaliste. Seule terreur : que personne ne pige que "l'argent tombé du ciel", l'argent venu de nulle part, la création de richesse "par" la spéculation sont bien de "hautes trahisons" comme tous les parasitismes qui représentent la seule substance réelle du capitalisme. Le capitalisme ne crée pas, il vit sur le dos des autres. D'où effacer (même inconsciemment) toute trace d'intrusion humaine : seule existe (sic) la "main invisible"! La déroute devant les scansions de la réalité émerge dans "cette peur panique de nommer" : au lieu de soigner ces malheureux, la pression sociale en fait ses leaders entraînant, par là, la Société au suicide par déperdition grandissante de réel. Nous reconnaissons même leurs "réalistes" à ce que ce soient ceux qui nagent le plus dans l'irréel…

 

            Sans fous du roi on devient fou : "leur" machine à "s'auto"- rendre fous (sans nous) !

 

        Plus personne de sain, de raisonnable (plus performant que "seulement" rationnel - qui  peut virer au carrément incohérent et déraisonnable), de circonspect ou de sensé (soit sensible, sensitif, sensuel et "sensationné"), ne peut plus rompre le cercle de "la folie à plusieurs", de l'effort pour rendre les autres fous. Qu'un des hallucinés nomme, fantaisistement, "le cercle de la raison", alors qu'un autre empile que si vous n'êtes pas dans ce cercle vous êtes en dehors (La Palice en lice!) mais (gravissime: la "falsifiabilité" de Karl Popper piétinée!) que vous "n'avez plus le droit de parler d'économie". Pas mal comme auto-folie, non? S'il existait des positions sociales qui favorisent la propagation de la pandémie, ce sont bien celles de l'information, de la culture et de la transmission. Or, tragiquement (et bouffonnement), nous ne venons que de constater leur syndrome de déréalisation, sans doute irréversible puisque plus personne de valide, de sensé et sain ne peut accéder à leur entourage. Et que, faute de bon diagnostic, aucune posologie sérieuse n'est possible. Max Weber notait, utilement, que le capitalisme n'avait pu poindre que par la présence de qualités préexistantes n'ayant rien à voir avec son idéologie, comme le sens de la parole donnée, du travail bien fait, la probité intellectuelle et l'autorestriction, pour résumé. L'actuel capitalisme, autoaveuglé par le seul fait qu'il manipule l'émergence des systèmes alternatifs (ce qui ne préjuge pas de leur futur, de la force de leur implantation dans le réel ni de leur apport de solutions) – semble détruire tout futur possible, le pire barbare de la terre brûlée. Il ne privilégie plus que les êtres "sans espace psychique préservé", très dépendants des vrais adultes (eux, ligotés dans l'impossibilité d'agir), et donc en déréalisation chronique. Inconscient et irresponsable, ce système tue les meilleurs d'entre nous.

          Leur manque d'esprit pratique signe leur grandissante inadaptation au réel (c'est un devoir exigeant que de mettre ces handicapés du social sous tutelle!). Ainsi communication : tout esprit concret sait qu'il s'agit d'une mise en RELATION. Deux personnes (ou plusieurs) peuvent participer à l'égale utilisation du média médian (au milieu). Dont la fonction sonne bien comme "médiation", le médiateur. Par l'angle, par exemple, de rendre médiat, immédiat (ici et aujourd'hui) tout ce qui se débat vers la sortie du débat : de médiatiser. Le média c'est l'artefact de tous les accords, le conciliateur, le négociateur. L'inter-médiaire : user de cette maîtrise de l'optique d'opter l'isotropie pour résoudre tous les conflits, se montrer suffisamment diplomate pour faire respecter chaque parole (les minoritaires sachant mieux le "poids des mots" et permettant à tous d'éviter "les mots qui tuent"!), partager l'aire médiane du média (médium, uniquement moyen et pas fin!) entre chaque groupe d'opinion (la démocratie didactique). Bref, participer à fond "à l'élucidation permanente de la Société par elle-même". Merveilleux outil ? Que croyez-vous que les barbares au pouvoir, les insurgés ricanant contre le réel, en aient fait ? Une inversion perverse : le média n'est plus au milieu de rien, il a été tordu d'un seul côté; Plus aucune information, que de la propagande. On aiguise partout les conflits. Plus de débat, du fanatisme qui fabrique, de toutes pièces, des reportages "contre". Leur idéologie asphyxie tout. Pas de partage de l'espace médian : la télé étale la plus incroyable pathologie (les mêmes qui "invitent" les mêmes qui le leur "rendent" excluant tout le monde de leurs monologues narcissiques et fortement irréalistes – comme si "la" télé leur appartenait" !) . La civilisation se voit, ainsi, privée d'un outil de régulation sociale : les fous de pouvoir, irréalistes et furieusement irresponsables, empêchent toute cohésion sociale. Leur affligeant usage des médias les révèle comme les plus purulents ennemis de notre Société. Ceux qui méritent les plus fermes réprimandes. Depuis que le mur de Berlin serait tombé et que les débats se dévoilent partout interdits: clair, que tous les malheurs du monde c'est eux seuls qui les causent…Recettes? Eh bien, cette, pour commencer.

          Donc une "communication" sans relation : quand la télé, partout, fait taire, télé très solitaire, lorsque la pub ne supporte personne d'autre qu'elle même en boucle, identiquement ces journaux qui ne sont qu'exclusion de tout sauf de leurs monologues (plus jamais de présentations de l'ensemble des thèses) etc. Devant une telle "structure de psychose" (résumé en tant que vous ne devenez pas aussi "fou" que moi je n'écouterai pas !) l'acte sain est de quitter le "cercle des poisons". Cette maniaquerie psychotique, en économie, s'affiche outrageusement par l'enfantillage tautologique du "cercle de la raison", soit vous êtes dedans soit vous êtes dehors (admirez la profondeur du renseignement!). Le premier acte de ce prétendu "cercle de la raison" dérive donc vers le trop déraisonnable. Karl Popper et Kurt Gödel ont, de toute façon, rendu impossible "toute posture de non réfutabilité". Le binaire ne peut plus participer aux prises de décisions. Ce pourquoi la vraie  Raison (admettant la vérifiabilité, l'imputabilité, la responsabilité, donc la réfutabilité), dans ses méthodologies, n'exclut rien ; et que la vérité reste un permanent processus, une expérience à partager et pas un dogme indiscutable à cogner. Mieux de se cogner au cognitif. D'où communication sans "relation" (toute "réponse comme droit" "équivalent" et aussi exigeant que la "liberté de la presse", plus de déséquilibres relationnels nommés "diffamations dans un seul sens et sans droits de défense" etc.) apparaît surtout telle le signe clignotant de maladies graves. Symétriquement, ils osent encore nommer "contrat" de travail ce qui n'est qu'unilatérale non relation, obligations à sens unique…Ces fous furieux ont détruit le fragile outil du média : il s'agit de les en dessaisir dans les plus brefs délais!!!

           L'anticommunication, comme ferment destructeur de la société, a clairement été semée par les dirigeants eux-mêmes. Cela ne dévoile que leurs abyssales maladies (la pandémie n'est, in extremis, pas collective!). Restons sains : tournons-leur le dos et ne les écoutons plus!!!

           Pourtant, n'omettons aucune attention: puisque l'ampleur du circuit de la "consultation" n'est pas, encore, achevée. Nous ne savons pas  tout de leurs maladies.

          

                                               La finance comme maladie

 

( à suivre)

 

 

trouvez un complément à cette réflexion sur le site internet freethewords.org,   onglet 4  " L'anti-communication comment ça fonctionne ?"

Publié dans méthodes de pensée

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