L'égoïsme se révèle perdant sur toute la ligne : le Véloce Vélo ! (extrait de « L’Amour social existe »)
Consommation solidaire. Oui, encore un effort! Toujours des efforts! On nous demande toujours des efforts. Nous ne vous demandons pas d'efforts, pas du tout, nous ne faisons que vous étayer ce que ce choix, mais d'autres, ouvre à une multiplication infinie des avantages individuels mais collectifs. Toute connaissance physique sommaire sait que poulie, vis, axe, cylindre, roue dentée, moufle, plateau ou palan ,démultiplient les efforts: il en va de même du solidaire. Tandis que de penser qu'à diviser tout alourdit tout, pénibilise tout jusqu'à le manque de levier, poulie, vis ou palan de soi-même. Erreur, grandiloquente erreur. L'égoïsme, étrangement, se démasque toujours perdant. Il perd sur tout.
Comment le prouver ?
Chacune ou chacun ayant été martelé comme un clou, à coup de marteau, se retrouve enfoncé toujours plus seul, ne semblant même plus conscient(e) d'appartenir à la Société globale. A l'Humanité. Essayez des conversations et vous verrez que l'horizon du "village planétaire", qui devait élargir chaque conscience, s'achève, la plupart du temps, à l'horizon étroit de soi-même. Toutes solutions, surgies de ce point de vue, ne peuvent qu'être aussi étroites et manquer, complètement, la globalité. Ainsi, le conformiste s'autohypnotise sur l'idée que d'entasser, à part, plein d'objets, rend riche, ce qui est opter pour le choix le plus limité. Et de méconnaître, totalement, la "richesse sociale" qui est sans limite, sans fond, tout le monde ne pouvant que devenir plus riche à côtoyer ce trésor sans fin. Le conformiste-consommateur se met, ainsi, lui-même en prison, dans sa petite prison tapissée d'égocentriques images et ne sait même pas qu'il y aune merveille juste à proximité. Quasiment tout le monde agissant ainsi, vous comprenez pourquoi nous ne sommes pas, encore, entrés dans le champ de la "richesse sociale" et que nous sommes toujours auto-enfermés à sa porte. Si peu, vraiment si peu ont goûté à prodige de "l'amour social".
Nous avons entr'aperçu le gigantisme qu'ouvrirait la consommation solidaire, un seul exemple nous permettra de plonger dans l'immense "richesse sociale". Imaginez que toutes les fêtes, oui toutes, imaginez encore, voilà, toutes ces fêtes ont pour principal but d'y faire participer le plus grand nombre, toujours le plus grand nombre, toujours plus nomreux. Ce qui obligerait à modifier une partie des pratiques, puis, de proche en proche, à opérer un renversement mental entier. La Société serait perçue comme une fête inépuisable puisqu'il ne serait plus fait de fête "à part", mais en plein milieu, en plein centre du social, et que la fête serait intégrée dans le moindre acte quotidien. Un enthousiasme, une joie débordante. Si loin de la fête "parcelle", petit morceau à, vite, sous le manteau, consommer pour soi seul. D'autres exemples opteraient pour cette structure. Mais qu'est-ce qui, dans notre mentalité, nous obstrue de percevoir ce possible émerveillant ?
"Le contenu de la conscience c'est différents incidents, événements désagréables, agréables, diverses croyances, traditions, souvenirs individuels, raciaux, familiaux, la culture dans laquelle nous avons été élevés. Si ce monde accepté c'est le monde du plaisir, du divertissement, de la richesse, du bruit incessant, de la télévision, de la brutalité, tout cela devient vous, c'est votre contenu." (Krisnamurti L'éveil de l'intelligence). Vous vous êtes fait voler votre conscience, et, en remplacement, vous n'avez plus qu'un contenu d'horreur. Vous n'avez plus de vie intérieure (toujours passionnante), juste des stimuli répondant à un bombardement externe. Le pire devient l'angoisse du: "Comment pourrait-il y avoir des relations avec les autres, si chacun est lancé à la poursuite de sa propre réussite personnelle, de son propre succès". A force de s'être divisé jusqu'à l'intérieur de soi-même il semble que les problèmes ne font plus que se métastaser. "La limitation de l'espace de l'égoïsme referme la prison et l'égoïste cherche à étendre cette conscience, la dilater par les loisirs, les arts. Mais tant qu'existe un centre (l'égoïsme), quoi qu'il fasse, tout se passera toujours dans les murs de la prison." L'égoïste ne peut vivre que dans un espace limité, aux possibilités très très restreintes. "Le mur construit autour de moi- même est mon souci de moi-même". A force de construire des images de vous mêmes vous vous êtes retranchés par vos activités et vos croyances. "Et ces images sont ma prison(...)parce que cette préoccupation de moi-même, c'est la principale image" (Krisnamurti L'éveil de l'intelligence). Enfermé dans le centre de lui-même, il se prive, longue série de privations déguisée en plaisirs et consommations, de l'image entière du réel. "Vivant dans les fragments nous ne sommes pas sensitifs, vivant dans une culture partielle s'opposant à toutes les autres, nous ne connaissons que ce petit recoin et manquons tout le large champ." L'égoïste se recroqueville dans son minuscule recoin, se prive de tout le reste et, même plus, s'autopunit en s'empêchant, derrière les barreaux d'images et de préjugés, de la possibilité d'accéder, un jour, à tout le réel, fut-il géographique. "La pensée, avec sa qualité mesurable, est toujours en train de juger, d'évaluer, de contrôler, de surmonter et que, par conséquent, cette pensée nous empêche de regarder." L'égoïste ne saura jamais rien du monde qui l'entoure. Exemple, raciste pour faire comme les autres, il ne saisit jamais que l'apparence du minuscule gain actuel devient une perte gigantesque pour l'avenir: c'est-à-dire qu'il ne pourra plus sortir de son recoin, parcourir la diversité enrichissante, émouvante du vaste monde, autopuni de s'auto-enfermer dans son maigre coin. Quelle privation injustifiée! S'auto-exclure du sentiment suprême, le sentiment d'humanité, prive de tout!
A partir de l'espace étroit, mesquin, encombré de l'ego "nous agissons et nous nous efforçons de réformer le monde derrière les murs épais et menaçants" où "chacun vit dans son monde à lui, son monde d'ambition, d'avidité, de peur, de désir de parvenir et tout ce qui en résulte... nous vivons des vies isolées, ayant dressé un mur de résistance autour de nous, poursuivant une activité égocentrique. "Le même entêtement, le même chemin qui ne mène nulle part." Pour le moment, chaque homme poursuit son propre avantage, il n'y a pas de coopération, pas d'amour, il y a une complète indifférence en ce qui concerne les destinées de l'Humanité comme de celle de notre voisin. " L'égoïste ne vit pas dans ce monde; il ne peut donc que le détruire, comme par inadvertance, par inattention". "Dès l'instant où je me comprends moi-même je suis dans une dimension totalement différente". L'égoïste connaît bien peu de choses de lui-même. "Pour découvrir il faut que j'ai la liberté de regarder. Pour apprendre il faut être libre, c'est-à-dire affranchi du connu." L'égoïste ne peut rien regarder qui reste de s'affranchir de toute image, ne peut trouver la posture d'apprendre et, non plus, galoper dans la liberté rafraîchissante et harmonieuse. Ne pouvant atteindre à la conscience globale et faute de cette intégrité, l'égoïste ne peut intégrer la beauté. "Comme une fleur qui répand son parfum, elle ne la partage pas, mais elle est là et tout passant peut en jouir...parce que le parfum abonde en elle et se répand pour la joie de tous". Cumulant les privations, donc les soustractions, l'égoïste ne peut s'ouvrir à ce qui le dépasse. Nulle fleur "qui ne fane jamais" ne peut pousser dans le béton armé de l'égoïsme. Privé, aussi, de la sensation d'éternité qui se reconnaît à la plénitude du moment présent "de sorte que votre esprit et vos yeux voient à chaque instant la vie comme quelque choses de totalement nouveau" (Krisnamurti L'éveil de l'intelligence) Posté toujours au plus bas de lui-même, à se méfier, exclure, rejeter, dire non, il se prive de la possibilité de fraîcheur donc de cet amour offrant "ce sentiment de plénitude, de profondeur, de qualité et de vigueur qui ne peut exister que là où il y a amour". Faute d'accès à la conscience, il se prive, en plus, de comprendre que "si vous êtes complètement engagé dans votre observation alors vous savez ce qu'est l'amour, la compassion, la passion pour tous les humains". Aucune maturité ne sera possible qui "consiste à ne pas être centré sur soi-même". L'égoïste mécanisé comme le jouisseur indifférent n'agissent que pour "gagner". "Par conséquent, l'homme qui subit l'appât du gain, de la réussite, n'est pas mûr, il est fruste." Pensant se bichonner, l'égoïste s'oblige à toutes les rigueurs, à ne jamais dépasser du rudimentaire pour n'entrer jamais dans le raffinement qui n'a rien à voir avec quelque luxe que ce soit. "La plupart des gens mènent des vies confuses, malsaines et se ménagent un petit coin réservé pour calmer leur esprit. Et alors, il y a des gens qui promettent de vous procurer un esprit calme, tranquille". Et vous arnaquent. Pourquoi en serait-il autrement dans un monde où chacun ne pense qu'à soi, l'Autre n'est que la proie pour bâfrer son ego. La multiplication de cette vision démasque un monde terrifiant d'isolements, de peurs, de plaintes étouffées d'échecs. Le monde sécrété par la Religion démasquée de l'Égoïsme!
L'égoïste inaccessible à toute harmonie ne vit donc que dans le trouble, le conflit. Et à cause de son seul choix, ce n'est pas subi, même si la superficialité de son esprit ne pouvait lui faire saisir tous les dramatiques enchaînements d'un choix premier. "Car c'est notre état intérieur qui crée ce monde monstrueux" (Krisnamurti). Le drame c'est que de son blockhaus durci, il empêche, pour les autres, toute évolution spirituelle "La liberté provient de cette vision que les fragments sont dans un sens inexistants" Au lieu de vivre le tout, l'égoïste s'use "parce que dès l'instant où vous comparez, s'installent le conflit, l'envie, le désir de réussir, de surpasser l'autre." Ce qui gaspille l'énergie, rend toujours insatisfait, sans cet envol de jouissances libres "Mais tant qu'il y a centre il y a limitation de l'espace et par conséquent le centre ne peut jamais être libre". L'égoïste se retourne, tente de prendre toutes les attitudes: "c'est ainsi que les concepts prennent une énorme importance pour le prisonnier parce qu'il sait qu'il ne peut s'évader". Tous nos rapports humains ou sociaux deviennent conceptuels: plus les gens semblent simples, si conformistes, plus ils évaporent leur vie dans les abstractions. L'égoïste vit, sans trêve, dans toujours plus d'illusions, crédule à tout ce qui ne lui parle que de son intérêt, du ramage de son apparence, il semble donc d'une incroyable facilité à berner. Faute d'accéder à l'image complète du monde, faute d'entrer dans le regard de l'Autre (et l'égoïsme reste un regard vide, celui de qui ne connaîtra jamais l'Indien), il s'enroule sur sa volonté, mais sans l'entière image du réel. "La volonté est indépendante de ce qui est, du fait, elle dépend du soi, de ce qu'elle désire(...)Elle reste étrangère au fait et est donc toujours en contradiction ". L'égoïsme demeure un concept de notre passé qui nous empêche de vivre aujourd'hui, qui nous prive de presque toute les qualités de la vie. Et tout cela sans conserver la moindre subjectivité irréductible puisque pour avoir la paix, trouver son chez soi, l'égoïste est obligé de se soumettre au tribunal du conformisme, de veiller à toujours bien changer de conformisme et à appliquer jusqu'à la nausée le descriptif de La Boétie dans De la servitude volontaire. "Et si vous regardez de votre petit recoin vous ne pouvez alors voir ce qui se passe dans le monde, le désespoir, l'anxiété, la douloureuse solitude, les larmes de tous." Vous vous privez alors de la joie, de l'émerveillement, de la gratitude, de toute authenticité .Et vous ne pouvez trouver de solution puisqu'un fragment qui prend sur lui l'autorité d'agir sur les autres, entre, immédiatement, en lutte avec les autres fragments. Aucune fragmentation ne peut résoudre la racine d'aucun problème que ce soit. Seule l'intelligence qui n'appartient à personne, aucun groupe, nation, culture ou civilisation vous donne accès à ce dont l'égoïste se prive, s'autopunit, s'auto-exclut. Le seul problème reste que pour vivre cette intelligence non personnelle, qui offre l'image entière du réel, il faille perdre tout égoïsme.
Depuis le temps que nous pratiquons le réel nous n'avons pas rencontré grand monde qui puisse utilement en parler.
Véloce vélo! Ainsi des transports, comme exemple explosif de contre-productivité, c'est-à-dire que tout ce qui concerne les transports coûte le prix maxima pour un rendement vraiment dérisoire. Qui se montre capable de comprendre la réalité de cette donnée? Il y a déjà 25 ans, Jean Pierre Dupuy, sur les traces d'Ivan Illitch, procéda à des calculs sur le temps consacré à la voiture égotiste pour aboutir à une moyenne de vitesse à l'heure, C'est-à-dire qu'il prit en compte "la durée", soit les heures de travail consacrées à la financer cette vache à lait, en y ajoutant réparations et entretiens et les trajets parcourus quels qu'ils soient. En divisant nombre de kilomètres parcourus par la durée il obtint 2 Chiffres plus qu'incroyables:
1- Avec équivalence heure travail-heure transport la moyenne (autant dire que pour certains c'est encore plus!),qui ne peut qu'augmenter, dépasse la demi journée. Nous passons une demie journée à travailler pour nous rendre avec notre voiture sur notre lieu de travail. Jusqu'où ira l'absurdité? Que ne pourrions-nous pas faire avec cette demie journée si les transports étaient organisés d'une façon radicalement autre, c'est-à-dire non égoïstement ! Égoïsme toujours perdant !
2- La "vitesse généralisée": division de tous les temps passés autour de l'automobile par les trajets parcourus qui offre le résultat de 7 km à l'heure. Le coût de la voiture n'aboutit qu'à une équivalence de 7 km à l'heure. Soit plus qu'un homme à pied mais bien moins qu'en vélo. La vélocité appartient, désormais, au vélo!
Si le transport se voyait dans le plus rapide et le plus efficace, transport qui à son tour ne peut être qu'un moyen au service d'autre chose: l'amélioration de tous les rapports humains et sociaux, nul doute que la Raison, la logique et la comptabilité ne diraient que le véloce vélo est bien devenu le transport le plus efficace. Sans bruit, sans salir l'environnement de nos enfants chéris, en réinventant une Société qui commence de vivre en société: tant d'avantages, de bénéfices impliquent que, de méconnaître ce fait incontournable, bien peu admettent le réel. Non seulement, la voiture ne fait plus '"gagner du temps" mais elle COÛTE de plus en plus: pour la seule région parisienne au moins 5 milliards par an pour la seule pollution et jusqu'à 16 milliards, soit entre 14 et 44 millions par jour ;à quoi s'ajoutent les énormes frais d'infrastructures avec la barre des 1,6 millions d'habitants au-dessus de laquelle les augmentations des frais d'entretien deviennent non mathématiques mais géométriques, sans oublier les accidents de la route. L'égoïste nous coûte de plus en plus cher. Tandis que les non-égoïstes coûtent toujours aussi peu. Des propositions pour freiner l'égoïsme fusèrent: par le fait que les personnes qui n'encombrent plus la surface, en prenant le métro, le font au bénéfice des automobilistes, il peut devenir évident qu'ils les financent (Albert Jacquard).
L'image qui fait solidarité, retour du/au regard de l'Indien, peut se voir conservée. Puisque, à toujours plus séparer les êtres, les dresser les uns contre les autres, exciter ce qu'il y a de plus régressivement barbare dans chacun de nous- oui ce sont tous les fanatismes qu'encourage la Religion démasquée du capitalisme. Que pouvait-elle faire d'autre puisque l'égoïsme est toujours perdant ?
(à suivre)
Extrait DE « Comment devenir un( e) athée du capitalisme » - chapitre « L’Amour social existe » dont vous pouvez trouver le texte intégral sur le site de téléchargement gratuit freethewords.org