L'obscur est sous notre nez, trop visible pour être vu
Il vous est arrivé de chercher longuement un objet qui trônait tellement en évidence, sous votre nez, que la sensation de la manip magique a pu vous frôler un flash de seconde. Nos yeux à la géométrie sphérique qui, comme les rétroviseurs des véhicules, présenteraient quelques angles morts ? Effets de la familiarité, qui on le sait crée le manque de respect, et nous fait rater tant de facettes inédites chez ceux que nous prétendons "bien connaître"? Usure de l'usage, de tout ce que tue l'habitude aux toujours mêmes vieux habits tués, qu'aiment tant les incompréhensibles conformistes ? Sans doute un peu de tout ceci. Mais, sous la fermeture à la compréhension que représente, trop souvent, ces "réponses" peu exigeantes, les résidus d'obscurités demeureront inentamés.
Savons-nous toujours ce que nous disons en usant, frivolement, des mots ? Voyons, tout de go, cet obscur pas très clair. L'humour que de s'éclairer de ce qui, tout terne, al-terne...Et sa liste lexicale ne fait qu'augmenter l'aura tremblotante ou massivement enracinée. Si nous "sombrons" serait-ce que nous nous couvrions d'ombre, que nous augmentions la nuit en nous ? Même l'argot s'y met: lorsque se dé-foncer obnubile la perte de luminosité. Ou son augmentation: le rapport demeure très mystérieux, la flèche de partir sur les chapeaux de roues, elle, très visible. La "pénombre" chiffre ce nombre qui, en pratique, s'avère si peu scientifique, vu que nombre = nombreux, à l'imprécision légendaire. Or le "nombre" fonde l'arithmétique, ce qui n'est pas rien: dire la pé-nombre, où l'ombre s'est "valisée", passagère clandestine, dans le nombre, nous décrypte la crypte des "non-fondations scientifiques" de notre monde et des sciences mêmes…Il y a plus de certitudes dans les sensualités anti-hédonistes (cette grossièreté qui écrase les sources de ses plaisirs!) que dans les sciences, donc !!! Nous pourrions poursuivre, mais les médias fous, ces vecteurs de maladies que nous avons désormais sur les bras, ont tellement abîmé, sali, détruit, avarié, souillé, les concepts comme "victoire", "célébrité", "succès", "réussite" etc – mésusant de ces mots pour de clairs échecs collectifs, se trompant toujours d'admirations et de soutiens etc - que, maintenant que se clôt le minable règne des médias fous, nous ne pouvons, encore, user de tous les instruments (temps de dépollutions!) à notre disposition. Donc nous nous limitons à l'efficace (mot qu'ils n'ont jamais pigé! Puisque, bizarrement les capitalistes "n'ont aucun sens des affaires" !!!).
Ouaipppp !
Qu'est-ce qui était sous notre nez et qui se déjouait d'être vu ? Qu'est-ce qui nous glisse entre les doigts lorsque nous croyons le saisir ? Quelles sont ces façons de savoir qui nous empêchent de vraiment savoir? Pourquoi ceux que nous avions classifiés comme "intelligents" (robots abstraits incapables d'expliquer charnellement ce qu'ils disent) se révèlent n'être que de la bestialité indifférente à tout humain ? Quelles sont nos manières de rater les meilleurs de nos contemporains, qu'est-ce qui nous prive de la présence des grands esprits, comment avons-nous piétiné tous les génies, quels sont nos travers mentaux qui nous font rejeter, individuellement, ce dont nous avons, collectivement, le plus besoin ? Et tant de questions, que, d'ouvrir notre désir collectif et notre manque brûlant d'intelligence, comme de discours brillants, de pensées perspicaces, de synthèses hardies etc – les permettra toutes. C'est que la "haine de l'intelligence" (fomentée par les financiers et les médias – avouant, ainsi, que, dès que l'intelligence paraît, leurs escroqueries minables transparaissent!) a été bien trop loin. La société en devient ingérable, le futur trop flingué. Aussi, la vague de génies (qui surgit tous les 25 ans) n'a pu émerger, écrasée de sordidités. La précédente se situait autour de 1975. Donc aux environs des 2000 : qui ? oui qui ? Des êtres pourchassés yes nous captons ; quelques traces, dont la visibilité reste fournie par les flèches tirées illégalement contre eux, lorsque les médias deviennent juste "des autorisations à torturer certaines personnes" - prouvent, par déduction, leur existence "parmi la foule". Et rien d'autre…Conclusion: le capitalisme n'est soutenu que par des esprits vulgaires. C'en est un qui a grincé que "c'était le moins mauvais système possible". Ce "qui ne se dit pas" c'est que c'est le pire de tous! L'urgence de s'en extraire nous saute chaque jour plus aux yeux. Et ça ça se dit. Mais le gigantisme de tout ce "qui ne se dit pas" rend impossible, actuellement, d'en visualiser la synthèse, d'en agripper toutes les actions dans la même poignée. Sauf pour ceux qui "sont déjà passé". Les trop méconnus anti-conformistes. Eux savent, déjà, le futur ! A vous, donc, de (ré)apprendre à converser avec ces citoyen-ne-s exigeantes…Imperméables à tous éloges…
Les effondrés, les avachis, les vautrés de bramer tout ça c'est trop tellement obscur comme si c'était une maladie !!!***
Les auto-poclamées élites se définiraient-elles par tous les alibis, toutes les excuses et toutes les exonérations pour elles, les chochotes ? Alors qu'elles cherchent l'obscur ou l'ésotérique dans leur propre fonctionnement, elles se permettraient de rejeter toutes les alternatives (alter-natives !!!) à son règne – pour obscurité ?
Ploppppppp !!! pssssiiiiiiiiiiicchhhtt !!!
Ob-scurus, ce qui est déjà tout là, toujours déjà si présent, tout passé entier ici: devant ! C'est le non apparu dans l'espace de votre vie, le non tremblant d'ambivalence et de ne point pouvoir trouver sa place…Le très massivement là !!!
Que croyez-vous qui en soi l'antonyme ? Vous allez, peut-être, vous précipiter sur apocalypse qui, de ce qui est soustrait, caché à la vue, dissimulé. – va user de apo, préfixe "au loin de", qui marque la séparation, tout le chemin qui sépare comme l'acte du premier pas pour se détourner du "sens de la racine"... Nous tirer du caché, du couvert et recouvert, des soustractions et des retraits. Vomir le sournois et l'escamoté. Donc l'apocalypse va le plus loin possible hors du recelé et du dissimulé. On peut couvrir par l'excès de lumière, on peut cacher sous les projecteurs. L'obscur n'est donc pas opposé à l'apocalypse. Evidemment, l'esprit commun l'a enseveli (l'apocalypse) sous le voile catastrophes, fins, destructions etc – mais la "méthode", cachée dedans, demeure, encore, très utilisable…L'antonyme à obscurité ne serait-ce pas, plutôt, les "certitudes arrogantes du capitalisme" ?
Nos regards embrasse moins le tout proche, dans ses panoramiques, et nous ne "voyons" pas bien ce qui est "sous notre nez". L'obscur étant "trop" devant, immensément présent, déjà là, tout d'une pièce – il se fait "oublier" du fait de son solaire ab-solu, cette solitude de soleil qui épouse toutes les parois et interstices de son lieu, cette conquête, sans résidu ni scorie, de tout son environnement…
Deux immenses mystères existentiels nous demeurent, ainsi, toujours inentamés : l'invisible et l'obscur. Du second nous avons fait une inaccessibilité, une entité fuyant notre compréhension, fermée à notre intelligence, aux accès tortueux et insaisissable. Et dont toute approche se paierait d'immenses fatigues comme de maux de têtes insistants. Alors que c'est une splendide alliée…
Même méconnaissance de tous nos alliés…L'invisible, lui, qui est la forme dominante de l'univers où 90 % de la matière demeure "invisible" sous forme de matière noire, nous demeure aussi inconnu (que semblent minuscules nos préoccupations !). Alors que, sur Terre, l'air invisible et le vent imperceptible dominent tout mouvement. Où la majorité du fonctionnement humain demeure "invisible" à l'homme. Etc…
Le but n'est pas de s'extasier sur ces descriptions mais de comprendre pourquoi nous n'avons jamais "existensialisé" l'invisible ou l'obscur ? Pourquoi nous ne les "vivons" pas ? Pourquoi leurs sensualités nous restent étrangères ? Les amérindiens osaient que le "piège de l'intelligence" c'est cette trop forte évidence qui vous aveugle et vous empêche de comprendre en réalité. Elle nous apparaît et nous cache l'essentiel de ce qui reste à découvrir. La vérité existe puisqu'elle est un processus permanent qui se "vérifie" (action de la vérité). Immobile, l'évidence évide tout, formant comme le bras armé du nihilisme. Dans ce contexte, la "méthode" de la compréhension devient de se placer dans l'obscur, afin de n'être pas diminué-e-s par l'excès du don d'intelligence, dont l'immense ombre portée de son dit triomphe, dissimule tous les accès aux solutions. Et nous fait, effectivement, (nous) perdre !!! C'est notre présence trop massive qui nous masque l'humble accès à la clairvoyance. C'est le fait de croire comprendre qui nous fourvoie là où nous ne comprenons plus jamais rien…La réalité est entièrement androgyne : est-ce que cette "vérité" vous perturbe au point de tout saccager d'énervement ?
L'existentiel de l'invisible existe tout aussi bien, femme et homme à la fois (nous en avons parlé abondamment dans d'autres écrits), – ce que nous essayons de transmettre, ici, devient que certain(e)s- d'entre nous vivent DEJA dans la nouvelle civilisation. Leurs actes ramifiés se sont rassemblés jusqu'à modifier la plus minuscule de leur sensation, la plus ténue émotion ou le plus infime sentiment. La puissance paisible, qu'offre cette méthode, fait tomber en poussière la pensée qui n'est qu'abstraite (non incarnée). Et, conséquence vibrante, à part pour les objets, où elles excellent, les universités actuelles se dressent bien en obstacles pour que nous apprenions, enfin, à vivre. Surtout ensembles. Elles viennent de devenir les ennemies du genre humain. Leurs savoirs, beaucoup trop locaux et sans élans unitaires, se démasquent comme d'arriérées méthodes pour ne jamais savoir.
Obscures, pour le sens commun, au départ – à l'arrivée, ces mêmes universités (hors l'univers) ratent la perfection obscure comme un amour charnel du savoir. Les connaissances n'est-ce pas pour faire ample connaissance ? Les trouvailles est-ce plus pour les vraies re-trouvailles ou faire semblant de briller à la télé ?
Les "winners" ont tout paumé. Leurs success stories au prix de la perte complète de leur vraie personnalité. Les "vainqueurs", qui ne dévièrent jamais de leur route, se montrent bien comme les "plus rejetés, exclus, évincés, repoussés" ("rendus" à l'obscur). Vous aviez le tintamarre des fausses gloires et les humbles marcheurs des joies sans limites. L'humilité possède l'étymologie de l'humus, de l'humain, de terreau protégeant son futur, du germe à économiser, de la fragilité originaire à épargner d'attentions toute la vie, tout autant que de la défendre de la bestialité économique. Bref, le désir de connaître est, structurellement, un acte d'amour, au sens laïc, à ce jour, jamais étudié. Rien n'a encore été dit: le "plus beau" reste à dire…Les retards pris c'est parce que le laxisme de la "base" a laissé les plus nuls, les plus ratés, les moins collectifs, les moins généreux, etc. – pourrir tous les sommets…Les universités ont oublié, ainsi, d'où elles viennent – elles n'iront plus nulle part…Nous privant de l'immensité sensuelle des connaissances, les enflammés étudiant(e)s (de studium, l'ardeur) ne pourront plus retrouver le chemin de ses salles "désaffectées" (délaissées par l'amour)...Mais, comme ce n'est qu'un "bâtiment" – ses usages seront magnifiquement détournés…
Charles Darwin chuchotait le plus faible (par non violence) est le plus fort, il triomphe toujours par assauts de générosités et de perspicacités. Ils en ont fait (les désincarné(e)s ignares !) la "loi du plus fort" que l'on connaît. Et la litanie d'échecs à eux attachés, qu'ils osent, toujours, appeler Histoire. Histoire de méconnaître encore l'essentiel !!! Tout esprit exigeant veut tout inclure et rien exclure. Discriminer, du mince acte technique de séparer afin de mieux voir, s'est enflé à un jugement moral global. Pire à un pré-jugé. Ne pas tenter de toujours tout inclure (l'obscurité), signe, logiquement, que vous devenez indigne de posséder la latence d'une intelligence...
Tout inclure dans son cœur et dans sa tête : voilà qui a de la gueule comme "sens de la vie"…
(à suivre)