La Terre est un corps/ et votre corps est la terre (7) Océans...

Publié le par imagiter.over-blog.com

7584288296_3c79480108.jpg

 

Les vêtements de cultes inconnus, hardes hardies, nous étions assis au bord des trottoirs, le pantalon poussiéreux des jours tombés comme des feuilles. Assis là à se ressembler, à se rassembler en te regardant passer, courir dans la hampe de ton costume nécessaire, de ta rapacité utile, à te donner le contrepoids : tu ne serais pas tombé en t'asseyant avec nous, seyant du baril du bariolage. Quel est donc l'irréalisme qui te fait rejeter le parterre, la terre, le sol, la rugosités des attitudes animales, lovées, pour s'abriter des villes blessantes, aux agrès d'agressivité, le besoin de chaleur, le quand nous sommes tous, que tu le veuilles ou non, "retrouvés". Puisque paumés par l'inhumanité des créations humaines. Les villes ont été construites pour des robots, les villes renient la chair et sont en cours d'expulser la vie. La ville exige des géants, râpe toute l'Humanité couchée, assisse à te regarder… Que pouvions-nous faire pour que tu saisisses au vol une autre vie plus simple, sans possessions d'objets omnivores, sans consommations gangstérisées et irresponsables, mais où les villes sont dansantes, colorées, parfumées, harmonisées, à l'image des sensibilités : une ville vivable et vivante…Ou bien aurions-nous du nous apercevoir, comme tu nous l'avais appris, que la rue est l'endroit où l'on se rue, où l'on perd le respect de tout (le respect se désapprend toujours par l'impulsion du haut de la Société) - et nous chausser de chaussées, trancher les artères urbaines jusqu'au péri périphérique, déchirer les avenues à venir et renverser le boule des boulevards, ouvrir l'arcade de la rocade, quand le dernier soupir de l'impasse passe et raque jusqu'à la dernière des dernières rueuses ruelles : tu vois d('ici la ville à joie!!! Mais nous resterons encore et encore assis sur les frottoirs des trottoirs, autour des fontaines qui le font, sur les murs longtemps, longtemps, tant que la cavalcade ne les écrasera pas tous. Les villes étant vraiment faites pour des robots géants.

 

Alors, allonges toi si tu veux gagner quelques centimètres .

 

 

Et endors toi dans les mots d'or. Car toujours la mer veille. A merveille! La mer blessable et toujours guérissable et, cependant, offrant toujours à la pluie et au soleil, au regard et à l'étrave traversière, la même peau, la même étoffe sans coutures une, indéfiniment une. Juste des vagues un peu vagues après tout. Mais quelque chose de sombre surgit de tous les côtés à la fois en caresses élastiques et qui sembleraient ne pas finir…Et n'est-il pas détonant de pouvoir se dire : finie la fin! Plus qu'une étendue en mouvement partout étendue. Sur toi aussi bien. Où il n'y a plus pied comme le fond d'une barrique à donner le vertige. Lâchés les ancres de l'encre. Les rouleaux se dressaient comme des lambeaux arrachés avec de plus en plus de rudesse à la chair de l'océan, se crispaient sous l'effort avec vibrations de lèvres et s'écroulaient, vitraux énormes, dans la fracas se la cité détruite. Les rouleaux à rouler l'eau. Ecartant le courant avec les bras et les jambes roulant tout le corps - nous avions faim d'un monde véritable. Les flots du ventre. L'eau profonde est déjà à la surface, tout se transe -vase. Comme une torsion des courroies, comme les rouages engrenés sur de mystérieuses nébuleuses qui agitent toute la musculature des flots. L'eau noire soudain explosée de flamboiements glacés, d'incendies de couleurs froides. Matière étrange à peine bleue qui s'ouvre, se déchire sous nous, nos formes et l'épaisseur paissant, s'élargit jusqu'à ce que les bords du sillage déroulent, sans fins, de longues veines presque vertes. L'au profonde est encore à al surface, car la mer est bien celle qui offre, et de loin, la plus grande surface sur ce globe et, même si elle n'a pas le volume qu'infime - elle ne nous montre pas moins le plus ses entrailles, partout étalées et dont nous renaissons chaque jour. Une crête glissant, je roulai avec elle dans une molle descente liée au fond du ventre et la crête reformée me reprenait - mon corps interne baignait d'une chevelure ardente…Le charroi des lames, des lames sans manche, sous la houlette de la houle, harcelaient la surface sillonnée, la profondeur innervée de la mer verte et agile. Ces flots qui bougent sans cesse dans l'imprévisible. Car toujours la mer se dé-guise à sa guise. Une dans rythmique où naissent les vagues, s'échelonnent les creux et les crêtes, gestes jamais interrompus depuis la nuit des temps. Le mouvement perpétuel où l'eau peut être violente, calme, s'enlacer à des prairies d'algues, récolter son croustillant plancton, choyer une douceur lisse et un rire cristallin, une mer moutonnée comme de la crème débordante d'un sorbet - les nuages crissant sous ses pas. La mer moussue sort des bras en flottilles : te voilà bien embarrassé de l'embrasser…Une épaisse fumée e sang s'y vaporise parfois : la rouille de l'eau, l'odeur de l'océan avec ses tripes froides et mouvementées chuintait telle une salive abdominale, et les effluves en fleuves de la mer soumise aux caprices de la lune qui en fait une femme aux menstrues quotidienne. Où les marées restent les tentatives constantes de la lune pour rompre la surface e la Terre, la frontière de refus des continents, le rivages rivaux…Hauturier couturier - s'ouvre et se répand, alors, de part et d'autre de l'étrave, et file ensuite derrière le gouvernail, derrière l'hélice en lice, en rouleaux blancs de cuisses douces où bat un sang bouillant, jusqu'au ravin fiévreux, jusqu'à la mousse frémissante et juteuse, le fond d'huître d'une vulve, toute la mer étalant - à chaque fois que pénétrée - ses peaux de jouissance, le fond de son ventre en tous ses coquillages de chair douce. Sous la bouée du ventre la mer bouillonnante. Masse floconneuse que ces flots gris de fer, gris perle, gris ardoise, vert feuille, vert de lierre ou bleu de lin, selon la salive du ciel. Flots englougloutissant, tissant tout. Muscle de la mer - tu prends tin  élan et te brises en toi. Tu n'es plus que chair enroulée autour de la force tanguante et élastique de la mer. Tu te laisses bercer, tu te laisses naître. Large est le large. Un bruit, à la fois faible et immense, jouant les osselets de l'oreille en sourdine. ..

La mer est un grand aimant, très aimante, patiente à faire sauter les cerceaux des barriques sèches de nos rationalités. Rations malades. Car n'oubliez pas que c'est la mer, l'océan qui expliquent le pourquoi des continents appelés CONTINENTS. Est-ce le vent qui débouche le goulot de la mer ou est-ce la mer qui fait le vent levant? Vois l'onde du monde émondé tel un bolide en bol d'air. La baie goulue d'être fruit rouge à l'étale d'une paume offerte. Les rouleaux se massacrent sur les rocs par pleines armées. Une mer qui se cajole. Se dort, lotte. C'est un organisme vivant qui raconte de farouches bouleversements du sol, plaintes des abîmes abîmés qui se dépulpent l'un contre l'autre en une diligence de récifs? De minuscules corps organiques descendent, infiniment lentement, vers le lit de l'océan, le lit perpétuel de son amour, l'océan céans de nos nuits blanches ; en une pluie perpétuelle de flocons microscopiques. Pluie dense et continuelle d'une procession interminable, les fils liquides de la toile s'évaporant par le bas. La résistance de l'eau le fait danser très lentement comme une descente articulée à la corde. Dissolution des solutions. Pluies de morts qui redonnent la vie. La mer est un réceptacle de ce que nous résumons en spectacle de l'univers : spectacle réceptacle. Son ventre ouvert à l'origine de la vie, la mer t'ouvre toujours ses entrailles pour que tu y entres et y ailles sous la poussée de ton désir. Vas y. Une profonde respiration vient enrouler les gaz à la gaze de l'eau en veines bulleuses. L'océan serait comme le fils de l'atmosphère comme celui-ci serait issu de la Terre gazeuse première…Chambardements, sifflements, secousses de grands apaisements et la houle réduite à de minces talus. Des bancs de mer et asseyons-nous à la file. La côte à côté est le chemin extraordinaire de la beauté marine. Les criques des criquets, les rades radieuses, les goulets goulus, les grives de rives et le littéral littoral. Quelque chose d'infini se cadence. Tangage du langage; Coup de cogné, de scie, de râpe, face à la Terre en une rencontre tout contre. Corps à corps de nos nuits blanches puisque noires. C'est notre corps à nous, te dirai-je, notre cops est une rive où dérive la rivière tant attendue et elle accoste l'île à tire d'elle et l'île devient elle bielle, île et belle Ravages des rivages rivés. L amer rogne, grogne, cogne l'innombrable vitrail de l'eau marine, saline, maline. A raz de marée. Un perron qui descend vers la mer : la plate, très plate-forme continentale, jusqu'au rebord de l'abstinence. Le cœur de ton esprit aussi bien allongé, de toute l'élongation de sa longe, sur le corps de la Terre. Narine marine. Une masse d'eau intérieure divisée en plusieurs lacs, étangs, mares de marées, en embouts de masques, l'océan s'épuisait à ressauts brisés par la pente des épis défensifs. En une poussière d'eau. Comme le battement laiteux de nos corps. La mer est notre corps A corps. La rumeur sourde ouvrait la cavalerie des vagues. La dérive des rives, coup de roulis, bouchon de brume, rhum, hôtesse des fleuves - source de la pluie, anses de la mer. Au hochet de son refrain qui n'est plus refrein. A te porter sous toi. Les archipèlent. Ma vie au long cours, mon violon court. O les cous purs de la sangle de sanglier pour mieux le sang lier…Marées en moi avec un myriades d'îles sanguines, une mer sombre comme le vin qu'apporte l'auberge de la berge. L'eau frottée, la bave salée de la mer aux profonds ruts dégageant, gageant une odeur épicée et décapante rentrant par le nez dans la tête en trompe d'iode. Le bleu, encre du fond, te monte à la tête : il te faut dévaler là où la vague abonde. Les boyaux de la mer, boyaux de joie et d'eau les bois-tu. Le liquide n'a pas de forme par lui-même, il utilise les bornes géographiques naturelles, la raideur des continents, il est toujours déboutonné. Comme médusante méduse le plancton en mouvements, globules rouges invisibles sous la peau. Course de constellations pour ceux qui sont en contact, ronfle le moteur bien lubrifié…Chacun de nous avance vers son but comme un bateau, le bât de l'eau, une péniche nichée…Coup de boutoir des rouleaux en sauts multipliés de gerbes blanches Jusqu'à l'ouverture marine et poilu...Si tu n'es pas proche proche est la roche. Le dôme du domaine. La mer est le corps le plus parfait : bruit mou de l'eau au sel de missel quand la mer est amère, et puisqu'il faut tout nommer, son nom : mer. L'eau ondule un large corps qui bat les montagnes et les sables, une chair qui coule sous les racines crochues, rochues. Une profondeur où dort le silence beau comme la vie. Tu as fait de l'eau la jamais blessée, l'éternelle vivante, sans trépas ni souffrance, et pourtant si ronde de la belle ligne qui ferme le monde. Et l'eau est devenue l'oint à nos plaies, le rauque baume de nos poumons son pouls. Les gaz de l'atmosphère s'y étant absorbés, enroulés et dissous, roulés comme des pâtisseries dans la chair de l'océan, tu tressautes à la vibration qui te désescalade jusqu'au fond du ventre de l'océan tapissé d'une couche épaisse de vase organique limoneuse. A l'image exacte du marécage, cette cage des marées, la mer, aux marées libres, avait bouclé la boucle du fil conducteur qui fait retrouver les autres grandeurs formes terrestres dominantes (le désert n'étant, après tout, que la mort de la mer)…Le bain de la vie, maintenant, une goutte d'eau sur une orange minérale, le bain social alors…L'humeur de la mer secrète des humeurs : à toi de savoir si tu veux rester statique ou ex statique plus rien de solide, le stable n'est plus table où tabler, et tout devient VRAI car tout est vrai puisque tu le vis sauf de le voir…L'eau trouble te trouble toujours, déjà voilée voilà d'un mince épi derme de feuille mortes…La mer a des mouvements d'animal gélatineux qui se gonflerait, se rétracterait, soufflerait, s'étirerait, ressemblerait à la plus primitive des bêtes (peut-être est-ce bien la première de toutes!) - elle est ce que tu lui refuses, l'œil glisse en poissons d'eau, s'y enfonce et s'y épouse, plonge tout le corps, à la suite de l'œil retrouver les mouvements d'une seconde veille. Oui les mers veillées. Dé-vastées de toute leur vastitude. La mer est le seul corps qui te laisse entrer tout entier en lui : et tu t'en éloignes comme le tranchant  soc d'une vague. L'eau n'y étant pas entièrement portée en avant mais chaque particule tourne autour d'un point central et revient à sa position primitive. Et lorsque les moutons écument c'est que la vitesse du vent a augmenté, accélérant le mouvement en avant des particules liquides de la crête des vagues par rapport au mouvement vers l'arrière du creux. L'inclinaison plus accentuée du front de la vague et les particules d'eau du sommet tendent à déferler en avant hors de leur orbite. Et les paillettes d'eau détachées sont chassées dans le creux précédent sous forme d'écume et d'embrun Le vent ayant fait un croc en jambe à la vague, et à nous…Car les moutons ne sont pas ce que l'on croit…N'est-ce pas au sommet même de la crête que le ventre de l'océan moutonne le mieux. Alors, comme n'a pas dit l'autre, la Panne Urge…

 

Car plus que quelques cinglés à cingler sur la mer et à cingler l'ivresse sèche de vos certitudes…

 

Vous pouvez lire et/ ou télécharger gratos sur freethewords.org , signet 1 titre « les mamelles du repos »…pp. 70 à 74…

 

 

(à suivre)

 

 

La Terre est un corps/ et votre corps est la terre (8)   Corps « social » késakô...

Publié dans sciences

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article