Néolibéralisme – plus aucun rapport entre théorie et pratiques ? (1)
L'ordolibéralisme, par exemple, ne veut pas moins que d'établir une Constitution économique qui ferait partie intégrante du droit constitutionnel positif de l'Etat…Son principe serait simple…"La réalisation d'un système de prix de concurrence parfaite est le critère de toute mesure de politique économique." Tout comme l'occident n'apporte que le progrès technique et aide à augmenter, partout, les exportations : on se demande bien qui importe dans cette configuration…avec leurs slogans (si peu appliqués dans les pays riches) d’abolition des droits de douanes et de toute réglementation économique (voir, alors, le protectionnisme maximum des U.S.A.) pour ne faire régner, partout que le libre échange – pas du tous "forcés" les canges, non !!! Or, dans les pays déclarés "économies de marché", les U.S.A. sont celui des monopoles, des fortes dissymétries et du non libre échangisme, oui ou non ?
Un livre prétend nous faire connaître "La nouvelle raison du monde" – essai sur la société néolibérale – juillet 2010, de Pierre Dardot et Christian Laval …nous n'y voyons, partout, dans ce livre bourrée d'informations, qu'une très vieille rengaine, oui oui que des déraisons et des fuites du réel, de complets idéalismes décrivant un monde chimérique qui n'existe que dans la tête des fumeux capitalistes…Bref, d'immenses écarts grandissants entre la théorie et les pratiques…Les deux n'ayant strictement plus rien à voir…pendant que les dangereux financiers opèrent dans un sens, les médias mercenaires nous "martèlent" des explications qui vont, carrément, dans le sens le plus opposé !!!
Une preuve ? Ne serait-ce, afin d'ouvrir le musée de l'ébahissement devant la folie néolibérale, que le volet "responsabilité individuelle des agents économiques" ? Noble formulation, dans nul autre système il n'existerait une plus grande responsabilité individuelle des agents économiques…noble formule, oui mais strictement inapplicable avec une nationalisation des pertes et une privatisation des bénéfices – c'est la plus complète irresponsabilité envisageable des agents les plus riches (donc les plus nuisibles) qui vivent, institutionnellement sur le dos du reste de la Société…Voyez-vous la moindre responsabilité des agents économiques dans l'extorsion par Wall Street des 700 milliards de dollars au gouvernement des Etats-Unis en 2008 – mais sans garanties, sans contrôles ni suivis et qui n'aura servi, en fait, qu'à fournir des bonus à des "irresponsables" capricieux et frivoles, selon Michaël Lewis (ils "jouent" en Bourse et le but c'est, juste, de réussir des "paris" financiers (avec l'argent des autres) – est-ce seulement raisonnable ?
L'avis de vrais connaisseurs de leurs "coulisses" nous font l'effet de douches vraiment glacées ? "Ces soi-disant "talents" qui hantent les hautes sphères du pouvoir dans les bureaux directoriaux ou à Wall Street touchent infiniment trop alors que c'est toute la société qui prend tous les risques à leur place (p.52 - Robert Reich – Le jour d’après – sans réduction des inégalités, pas de sortie de crise, janvier 2011)".
…ou bien : "Nous devrions adorer l'économie de marché, parce que ceux qui l'a font peuvent être aussi incompétents qu'ils le souhaitent" (p. 242 - Nassim N. Taleb "Le Cygne Noir – La puissance de l'imprévisible", septembre 2010). Aussi : "Livrés à eux-mêmes les marchés concentrent les richesses et revenus avec effets désastreux pour l'économie et la société", écrit, encore, Michaël Lewis…Etc…
Ils auraient tous, et vous et nous, très mal perçu !!!
Le néolibéralisme, faut bien qu'il y ait une minuscule différence avec le libéralisme, oui oui c'est que le néolibéralisme n'est pas du tout un état naturel voulu par un dieu (notre grand béat illuminé national a tort, en ce domaine son cercle de déraison ne sonne plus très droit aujourd'hui!)…avant – "les hommes agissaient indépendamment les uns des autres, sans se soucier jamais des répercussions de leurs actes sur l'état général des marchés. (p. 5 - Jacques Rueff – La crise du capitalisme, 1936)"…mais la stricte discipline néolibérale jouant à plein, tout erratisme des spéculations a disparu…tout le monde n'agit plus que pour l'intérêt général et la plus grande répartition des richesses jamais vues…"Et, cependant du chaos des trajectoires individuelles naissait cet ordre collectif que traduit le quasi- équilibre que les faits révèlent (p. 5 - ibid)". Depuis 1975, c'est toujours la même crise reconduite donc plus vous avez de crises plus nous participons de cet ordre collectif que traduit le quasi- équilibre que les faits révèlent ? Les crises c'est l'équilibre le plus parfait ?
"C'est toujours l'Etat qui est, seul ou non, à l'origine d'une limitation ou d'une suppression du régime concurrentiel au détriment des intérêts du plus grand nombre (p 174 - - Pierre Dardot et Christian Laval - "La nouvelle raison du monde" – essai sur la société néolibérale – juillet 2010)." Bingo! c'est l'Etat en tas qui détruit seul cet ordre collectif que traduit le quasi- équilibre – pas la peine d'aller chercher plus loin… Depuis les privatisations, avec le bilan perte de qualité des services et augmentations arbitraires des prix, les intérêts du plus grand nombre sont effectivement à la fête…les blocages continuels des salaires mais pas des trop hauts salaires protègent, effectivement, les intérêts du plus grand nombre …les politiques de rigueur extrêmement "punitives" envers les pauvres qui n'y sont pour rien dans les diverses crises pareillement…la sous-imposition exagérée des trop riches, dont les manques dans les recettes étatiques correspondent, étrangement aux déficits repérés, trop idem…ou bien, encore, que des Etats, malgré l'existence de banques centrales (et l'obligation "régalienne" de conserver la mainmise sur la création de monnaie) soient contraints d'emprunter à des taux USURAIRES à des marchés néolibéraux, très progressistes et contre tout monopoles…encore pour l'intérêt du plus grand nombre…même des générations futures !
L'Etat sans plus aucun moyen est donc la cause panacée de tout ? Est- ce bien réaliste ? Est-ce logique que qui n'intervient pas obtienne le maximum d'effets ? La dette souveraine c'est l'Etat parce qu'il "dépense trop" – mais pour qui ? Le transfert si déloyal de plus de 15 % des biens publics au privé, depuis 1975, n'est-ce pas le nœud de ces dépenses excessives, plus les trop d'anomalies genre "Sécu : plus t'es riche, moins tu paies", ou, encore, la sous- imposition extravagante des trop riches qui fait dire à l'ancien trader de haut niveau Michael Lewis que le but c'est "tout l'argent gratuit pour les riches" ?
La phrase à tout faire ( pas assez de recettes à cause des trop riches, trop de dépenses à cause des trop riches) c'est l'Etat si affaibli qui est, donc, logique oblige, si fort. Mais les marchés qui gèrent, journellement, presque 2 fois le budget annuel oui "annuel" de la France, n'ont eux (miracle ou magie ?) mais alors aucun impact sur rien du tout ? Normal c'est la libre circulation des marchés…cela veut dire quoi ce charabia généraliste, il n'y aurait nul frottement, cet état de toutes les volontés agissant en même temps ne modifie pas du tout l'état précédent ? Devoir de thermodynamique rendu par le néolibéralisme : 0/ 20 !!! Y existe-t-il la moindre parcelle de réel dans ce grand délire ?
La non-science qui refuse toute réfutabilité, l'aliénation qui reporte sur les autres les résultats de ses actes propres actes, les constants dénis du réel et la fuite en avant perpétuelle, etc ? Pas possible, le capitalisme ce n'est que rationnel, le comble du réalisme. Donc – "ce n'est pas le libre jeu des forces économiques, mais la politique antilibérale des gouvernements qui crée les conditions favorables à l'établissement des monopoles. C'est la législation, c'est la politique, qui ont créé la tendance aux monopoles (p.37 – Serge Audier- Le Colloque Lippmann. Aux origines du néolibéralisme – 2008)". Qu'est-ce qu'ils peuvent être "antilibéraux" les gouvernements, quel acharnement ciblé, n'est- ce pas ? Aucun psychiatre ne refuserait cette phrase comme illustration d'un enfermement idéaliste hors de tout réel…ainsi, c'est parce que les pays ont privatisé sans rime ni raison et "contre l'avis formel des marchés" que les monopoles se sont créés. Pas de privatisation pas de monopoles ? Pas du tout c'est parce que, en fait, il y a une législation contre les monopoles qu'il y a des monopoles. A la limite, s'il n'y avait pas le mot "monopole" il n'y aurait pas de monopoles du tout (cachez ce réel que je refuse de voir). G.K. Galbraith, un des économistes les plus sensés, a eu tort de vérifier que les multinationales sont contre toute réelle concurrence et toute liberté des prix et que leur but reste "d'imposer leurs prix de monopole" (sans choix et sans discussion possibles)…En bref, phrase si visqueuse qui glisse, toujours, entre les doigts - un peu comme la parole d'un fou qui obtient tous les sens successifs, selon le miroir que devient la personne qui se penche dessus !!!
"Les libéraux avaient tendance à considérer l'ordre établi comme un ordre naturel venu de Dieu, ce qui les conduisait à prendre systématiquement des positions conservatrices tendant à maintenir les privilèges existants (p.166 - Pierre Dardot et Christian Laval - "La nouvelle raison du monde" – essai sur la société néolibérale)." Mais miracle du néolibéralisme, c'est la révolution partout ? Oui oui le néolibéralisme c'est tout l'inverse du libéralisme…"c'est être essentiellement "progressif", dans le sens de perpétuelle adaptation de l'ordre légal aux découvertes scientifiques, aux progrès de l'organisation et de la technique économique ou aux exigences de changements de structure de société (p. 15 - Serge Audier- Le Colloque Lippmann. Aux origines du néolibéralisme)"…Bigre! que d'exploits !…en conséquence, ils sont contre le maintien des privilèges résultant des actions passées, prêts à "imposer un Code de la route tout en admettant qu'il n'est pas forcément le même au temps des transports accélérés qu'aux temps des diligences (ibid)." Tout à fait vérifié…nous n'observions plus la moindre obstination à conserver les bonus et autres puériles "récompenses" ressemblant au maintien des privilèges résultant des actions passées…Plus de "bonus" et de gains spéculatifs, etc. Impossible de se montrer plus "progressiste" et "révolutionnaire" que le néolibéralisme, non ?
"Le meilleur législateur est celui qui s'abstient toujours d'intervenir dans le jeu des forces économiques et qui leur subordonne tous les problèmes moraux, sociaux et politiques (Louis Rougier – Les Mystiques économiques, comment l'on passe des démocraties libérales aux Etats totalitaires,1938)." Aussi n'y a-t-il pas la moindre intervention des publicités dans le jeu des forces économiques ; le marketing laisse opérer la loi omnisciente de la demande et l'offre sans la moindre intrusion, idem pour la com', aucun média n'intervient et ne diffuse de propagande, n'est- ce pas ? Que de changements radicaux amène le néolibéralisme par rapport au libéralisme, n'est-il pas, dear? C'est le jour et la nuit dans le jeu des forces économiques…Allons-nous obtenir le droit de stopper l'économie, d'économiser l'économie, de nous en passer complètement - puisqu'elle a si bien réussi ?
Patatrac !!! boum rebadaboum trucmuche maousse !!!…qu'entendons-nous se chuchoter ? (premiers mots inaudibles)…or, le laisser- faire serait fondé sur l'illusion que l'économie formerait un domaine séparé de la société qui ne serait pas régi par droit. "Cette indépendance de l'économie à l'égard des institutions sociales et politiques est l'erreur de fond de la mystique libérale qui fait méconnaît le caractère construit du fonctionnement du marché (p. 167 - Pierre Dardot et Christian Laval - "La nouvelle raison du monde")"…Fort heureusement, le néolibéralisme est devenu laïc, plus d'argent métaphysique venu de nulle part puisque la Bourse-autel est décrétée "être créatrice de richesses"…(0,10 % en 100 ans, en fait – mais combien de coûts cachés ? 10 000 %? Plus ?)…non non, nous sommes chez les laïcs, aussi la Bourse est pour la régulation et le respect à l'égard des institutions sociales et politiques…jamais elle ne se permettrait de dicter ses lois aux Etats, où avez vous trouvé ces étranges idées, d'user du LBO des agences de notations (payées par qui ?), ou de spéculer "contre" les dettes souveraines !!! vous n'y pensez pas…des mœurs d'un autre temps tout ceci !!! "Les réformes sont des prolongations de vestiges du passé et des innovations intéressées introduites par les classes les plus fortunées de la société (voir pp. 234 – 235 - Serge Audier- Le Colloque Lippmann. Aux origines du néolibéralisme )." En effet, actuellement, pas de plus grand danger qu'une réforme…nous nous demandions pourquoi – voici qui peut servir de réponse temporaire !!!
En effet…
"Si la propriété privée est si gravement compromise dans le monde moderne, c'est parce que les classes possédantes, en résistant à toute modification de leurs droits, ont provoqué un mouvement révolutionnaire qui tend à les abolir (p. 329 – Walter Lippmann – La cité libre,1938)"…tiens, ici, cela ne se passe pas comme pour les monopoles, ce ne sont pas les Etats qui "en garantissant la propriété privée" la compromettent gravement ? Non, le bon sens est un petit peu, ici, présent puisque ce sont les excès des possédants qui créent les crises…finies les bouffées délirantes où ce sont les lois antitrust qui ont créé les trusts contre lesquels ces lois s'étaient dressées…et que donc le délire paranoïaque grave qui affirmait que c'est parce que, en 1932, il y eut de telles lois que (machine à remonter le temps), en 1928, il y avait des monopoles…pas de lois en 1932 rien en 1928, c'est plus clair que l'eau de riche…pardon…de roche !
"L'idée que la propriété n'est pas inscrite dans la nature mais qu'elle est le produit d'un écheveau de droits compliqué, variable, différencié leur est incontestablement commune [ à Bentham et Lippmann] (p 179 - Pierre Dardot et Christian Laval - "La nouvelle raison du monde").". En effet, tout est sans dessus dessous ? le néo est éon ou Noé !!!
Sauf qu'il n'a toujours pas répondu…"Au cours des 50 ans qui viennent de s'écouler, les 10 jours les plus extrêmes sur les marchés financiers représentent la 1/2 des bénéfices. 10 jours sur 50 ans. Pendant ce temps, nous nous noyons dans des bavardages (p. 354 - Nassim N. Taleb "Le Cygne Noir – La puissance de l'imprévisible", septembre 2010)."
Est- ce vraiment "rationnel" de secouer, dangereusement, toute la Société, pendant 1/2 siècle pour 10 jours seulement de prétendus bénéfices ? Ces bénéfices ne "valent-ils pas trop cher ? Qu'est-il donc fait de ces 18 252 jours (avec les bissextiles) de trop grands risques "pour rien" ? Nous nous noyons ou nous sommes déjà noyés ?
Le néolibéralisme n'est-il pas, alors, la plus grande déraison que la Terre ait portée ? Si vous ne le savez déjà – tentez les épisodes suivants !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
(à suivre)
trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits freethewords.org, onglet 4 "Nul n'est nul", onglet 3 "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), onglet 4 "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir ". onglet 2 "L'ardeur sociale" et "Le roman de l'économie", onglet 3 "Why do we left the left wings ?", onglet 2 "Comment devenir un (e) athée du capitalisme".Et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE, onglet 3, LE ROMAN DE L'ECONOMIE, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? etc), onglet 2.
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Si ce blog a su retenir votre attention dans les 1 400 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on trouve plus que prévu