nouveaux raisonnements (2)

Publié le par imagiter.over-blog.com

MG 8796La domestication de la pensée sauvage, tel est le sous-titre d'un livre de Jack Goody, Ce qui est acte gravissime: ce qui est perdu semble infiniment plus essentiel que les gains des taxinomies. Tout comme les forêts tropicales détiendraient le futur de la pharmacopée: leur destruction se montrerait, alors, comme l'acte le plus anti-thérapeutique qui soit. D'après nous, "la capitalisme ne connaît rien aux affaires" (à votre demande nous pourrions lancer cette "rubrique" !). Pour les savoirs, le livre de Jack GOODY, "La raison graphique" 1977, rééd. 2002 – nous semble un peu trop universitaire, ce qui n'est plus une preuve d'objectivité, de rationalité ou d'universalité. Même s'il ne faut pas abandonner les méthodes universitaires (pour la falsifiabilité ou la réfutabilité de Karl Popper, par exemple!) il s'agit de métisser l'université: d'y faire entrer à flot les "savoirs diversitaires". Le fiasco complet des 20 dernières années provient, aussi, des travers sans issue de la pensée universitaire. Nous le savons, nous y sommes passé: actuellement, il y a plus de garantie de sérieux à œuvrer en dehors. Espérons que ça ne dure pas! Nous pouvons résumer ces nœuds de défauts par le mot "ignorer". L'ignorance, pour nous, n'est pas l'analphabétisme (nous avons rencontré des humains qui ne savaient pas lire mais savaient penser par eux-mêmes et l'inverse également!). Croire savoir est plus dangereux que toute inculture. Les conséquences se montrent barbares. "Ignorer" c'est ne pas vouloir savoir, éviter, refuser de connaître, dédaigner, regarder intentionnellement ailleurs, mépriser, se barder de pré-jugés etc. : qui croyait savoir et "ignore" autant ne peut donc faire parti que des "ignorants". Il existe beaucoup trop de ces ignorants dans les soi-disant élites: à cause de cela notre civilisation est en danger. Leur prétendus savoirs ne les rendent qu'inhumains!

Raisonner nouvellement c'est, nécessairement, passer à la pratique. Voyons et convoyons…"Si je présuppose que les sociétés matrilinéaires ont toujours précédé les patrilinéaires, je peux interpréter le rôle du frère de la mère dans une société patrilinéaire comme la survivance d'une période antérieure, au lieu d'examiner sa fonction par rapport au système social existant." (p. 37 Jack Goody, La raison graphique, la domestication de la pensée sauvage). Il existe donc bien une façon de penser qui empêche de penser. Il existe donc des classifications qui aveuglent sur tout. Il affleure donc des géométries mentales qui vous ferment au monde réel. La raison graphique croit donc décrypter ces "non occidentaux", elle ne stagne que dans sa seule crypte solipsiste. Ceci ressemble furieusement aux prophéties auto-réalisatrices: à part, qu'ici, vous renforcez l'erreur de navigation et que vous abordez, concrètement, dans le néant. Tous les faits nouveaux sont "écrasés" (version ordinateur) par votre grille préalable: vous ratez tous les faits! Tout ne devient que "dénis du réel"! D'où les "délires interprétatifs", de peuples développés et non développés, qui "ignorent" la césure de si les "développés détruisent tout leur environnement et leur durabilité ils se montrent plutôt arriérés, oui ou non". D'où l'inadmissible infantilisme du "profit" qui "ignore" son insertion dans le global. Et, qui, retournement de la vision, s'avère non un "profit" mais un "coût" désastreux pour la collectivité. D'où l'individualisme des actionnaires et spéculateurs impose son irrationalité inargumentable à la raison collective. D'où tant de radotages médiatiques qui doivent de toute urgence (protection de la santé publique) être recontextualisés, reterritorialisés, réinsérés dans un holisme moins sommaire et classificateur (au sens de jugements "et" condamnations carrément illégales). L'abandon de ces secteurs  (listables)  essentiels de la pensée prouve le manque de sérieux global de l'époque (l'inculture barbare des présentateurs-trices télés devient, ainsi, un vrai problème de civilisation!). D'où, aussi, ce que formula Erasme dans "L'éloge de la folie", ces savoirs abstraits qui vous rendent toujours plus inhumains. La pire des abstractions est de croire savoir. Vous projetez sur les autres ce qu'ils ne sont pas et vous gaspillez votre énergie à vouloir les obliger à se conformer à vos fausses étiquettes. Damasio n'avait-il pas, dans "L'erreur de Descartes", prouvé qu'un savoir non entièrement inscrit dans votre corps (l'erreur première de Descartes –illustrée dans le document de Michel Onfray, "L'art de jouir") aboutit à de purs délires prétendus rationnels et raisonnables, tels la séparation de la pensée et du corps ou la séparation de la raison et des émotions et sentiments? Des pathologies prouvant que, si vous perdez vos aires physiques d'émotions, vous déraisonnez, vous n'avez plus assez de cette empathie qui vous adapte aux autres. Des dirigeants trop abstraits et saccageant leurs circuits émotifs ne se montrent plus qu'inhumains: ce qui est très irrationnel, en fait, et si peu raisonnable. D'où échec cinglant de leur pensée!!!

De cette nouvelle étape dans raisonner (raisonner de façon nouvelle est si nourrissant et bourré de sensualités que nous voulons vous en montrer les accès gratuits!) nous vous espérons, un jour proche, du "bon côté de la barrière". Celle des vrais émancipateurs-trices, des pionniers du futur durable, des imaginatifs-ves des pratiques économes ou des vrais penseurs (tous ayant pour base d'être peu ou pas médiatisés – ce qui devient franchement déraisonnable! oui ou non!). Nourrissez-nous, aussi, allons donc, de vos nouveaux  raisonnements…

Publié dans méthodes de pensée

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