Parler oblige, parfois, à se vraiment situer (la "déixis")
Parler, parfois, ne suffit pas du tout. La situation suivante, de deux personnages, se trouvant dans des pièces différentes d'une vaste habitation, peut l'illustrer.
Le premier crie : "Je ne trouve pas les clés ! tu ne les aurais pas vues ?"
- Si. Elle sont ici !
- Où ça ici ?
- Eh bien là
- Mais où ça là ?"***.
*** cité p.26 de "Ce que les savants pensent de nous et pourquoi ils ont tort" de Pierre Verdrager, mars 2010)
Ici ou là, de ci de là, la conversation peut durer très longtemps sans le moindre changement, puisque la seule issue (ici ?) demeure que le second se déplace avec l'objet épistémologique, en question. Bref, les clés !!! Aucun des deux ne sachant où l'autre se "situe" exactement, les mots déconcertants augmentent, alors, l'impression d'égarement.
La "déixis" c'est le nom du phénomène. Les "déictiques" sont spatiaux, temporels, personnels ou culturels. Les mots ne se suffisent pas par eux-mêmes. Là demeure aussi indéterminé, indifférencié, approximatif, imprécis qu'ici. D'où un vocable "professionnel" (bâbord, tribord, cour, jardin, à 2 heures ou à 8 heures, etc) afin d'en contourner la décontextualisation et d'en transmettre l'emplacement correct.
Identiquement, si vous avez un message griffonné dans votre boite aux lettres, "je passe demain". Sans mention de date, et, vous-même, n'ayant pas ouvert cette boite depuis plusieurs jours, vous naviguez dans le flou…Et, à peine, entré(e) cette voix qui vous a laissé, sur le répondeur téléphonique un "Allo, c'est moi. Je passerai demain ". Bon. Problème, vous ne reconnaissez pas la voix, vous ne situez pas du tout, dans vos connaissances, qui "a bien pu vous appeler à ce moment là". Vous êtes en face d'un "déictique" personnel ! Les mots ne suffisent pas à votre compréhension…
Un des fondements - très évités, contournés, dissimulés, escamotés, "ignorés" (et il n'y a pire ignorant que qui ne "veut pas" savoir !) - des blocages SYSTEMIQUES d'aujourd'hui, repose dans les "déictiques" culturels !!!
L'énonciateur/ trice, absurdement déloyaux, tirent toutes les couvertures à eux. Vous noyant dans l'indéterminé, l'indécidable, le vague, l'indéfini ou le confus. Jouant un jeu pipé où les règles changent toutes les 5 secondes et ne sont pas extensibles à l'énonceur. Mais n'existent que contre vous. Ou bien, si vous allez "sur le terrain de l'autre", quoi que vous fassiez vous "avez l'air" de perdre et d'avoir tort. La déloyauté illégale des médias n'est plus à démontrer. Pour cela, entre autres, ils sont devenus plus qu'obsolètes ou archaïques !!!
Le cœur de nos préoccupations devient, juste, de trouver COMMENT SE PASSER DE CES MEDIAS. Ils ne sont plus que virulents poisons, intoxications lourdes et drogues dures: inutile d'espérer une évolution chez ces régressifs congelés !!!
Les"déictiques" culturels, pourquoi pas, peuvent nous y aider !!! La technique de "trouver la moitié manquante de la photo" a bien inauguré le mouvement planétaire "dégage !". Les "déictiques" culturels vont, pareillement, accélérer les émancipations, libérations, évolutions et progrès collectifs. "Trouver les mots manquants" permet le sens instantané. Inventer ces vocables "ouvrants", créer les métaphores déclencheuses ou concevoir les oxymores concertants – une des tâches qui nous rapproche du futur !!!
D'abord, se focaliser sur le noyau actif du "déictiques" culturel, et son biface: faire l'éloge exagéré du proférateur (qui sait tout et tient, unilatéralement, toutes les cartes en main!) et disqualifier, injustement et déloyalement l'autre (si la "démocratie se reconnaît à ce que tout individu y accède à un avocat de la défense" ici, nous n'en avons pas – interdit de se défendre! Le règne de la "version unique",si chère au show bizzz déshonoré, non ?). Donc dire "il est dans le mythe" vous situe, dans les apparences, de ne pas y être (vous qui le dites) et de "placer" l'autre, si illégalement, (aucun droit de réponse) dans une position telle qu'il ne fait plus que toujours plus s'y empêtrer.
"Sortir du cadre" devient une des techniques percutantes. Devenir imprévisible la suit. Le déloyal disqualifieur unilatéral possède un point plus que faible: tout doit se dérouler selon ses plans, selon ses calculs. Mais "à l'intérieur d'eux". Toute spontanéité ou initiative inattendue fout par terre ces manœuvres sordides…Ce pourquoi Antonio Gramsci avait si raison avec ses "guerres de mouvement" opposées aux stériles"guerres de position". Rappelons que les partis politiques ne sont que des "guerres de position" sans but avouable : jamais d'initiatives, de réactivités spontanées ou de créativités. Donc action interdite. Rappelons, aussi, que la majorité des intellectuels sombrent dans les absurdes "guerres de position": donc ils font L'INVERSE de ce qu'ils disent…
Et vous aurez, amplement, pigé que le monde ne change que par "les guerres de mouvement" Initiatives, créativités et spontanéités. Quel gâchis ! quelles élites si anti- élites, n'est ce pas ?
Ce monde est vraiment livré AUX PLUS INCOMPETENTS. Qui n'ont jamais rien expérimenté, qui ne savent rien sur "agir" et sont plus que déconnectés de comment on amorce "penser en vrai"…
Devant cet enfer de sordides, de petitesses et de mesquineries (même pas un enfer "habitable" vous vous rendez compte !) vous pouvez capter…
…que dire trop tôt les trouvailles qui font retrouvailles , ne rend service à personne. D'abord, bien s'entraîner à la géométrie précise des mots. C'est déjà accomplir la moitié du travail.
Vous pouvez dire pourquoi ?
(à suivre)
trouvez un complément à cette réflexion sur le site internet à but non lucratif freethewords.org, onglet 1 "Les mamelles du repos" et "Remue- ménage", onglet 2 "La star des stars" et, aussi, "Présent !", onglet 4 "Nul n'est nul".
Résistance au changement Implique changement de la résistance