POURQUOI LES MARCHES CA NE VA PLUS MARCHER ?

Publié le par imagiter.over-blog.com

6143702120_5a9cbfb64d.jpgA se prendre les pieds dans leur propre tapis…Ce qui reste appelé "marchés" ressemble à une énorme anomalie. Dès, qu'objectivement, vous tentez d'analyser, trop d'étrangetés et bizarreries se présentent à vous. Quelque chose ne tient pas la route: notamment dans les discours dominants à leur égard. Afin d'obtenir du résultat, nous allons rendre visible un raisonnement tout entier. Pour que vous puissiez revenir sur chaque étape de celui-ci, y réfléchir, nourrir les corps de réflexion, chercher d'autres pivots argumentaires, voire amender l'entière pensée.

Habituellement, un raisonnement démarre à cause de l'irruption de faits, de chiffres, de témoignages ou de paradoxes fumants…Ici: les marchés semblent absurdes, illogiques et très anti-économiques! Pourquoi donc une telle place?

Comment connaissons-nous ces marchés? Pas par eux-mêmes, en tout cas, ils ne laissent guère de traces. Les lambeaux théoriques qui s'y fondent ressemblent plus à de la métaphysique qu'à de la science. Nous les connaissons par les politiciens et les médias. Il va, donc, nous falloir bifurquer par leurs fonctionnements propres, pour découvrir "topologiquement à quoi les marchés leur servent"?

D'abord, les marchés c'est qui, c'est quoi ? Le marché monétaire est inter-bancaire. Les hedges funds appartiennent, plutôt, aux assurances (et les banques-assurances restent d'origine récente). Les particuliers font appel à des services qui dérivent plus des banques que des professions libérales. Les fonds souverains se sourcent dans des états à travers, plutôt, leurs banques. Ce léger survol permet de saisir que la base des marchés est plus bancaire qu'autre chose. Et pas ces insaisissables et irrepérables feux follets, telle que la mythologie le suinte…
Avez-vous bondi sur cette prise que vous connaîtriez les prémices de raisonner? Les marchés peuvent être bien concrétisés. Ils ne sont ni si virtuels ni si évanescents que seul l'invisible semblait les décrire!

Où ces marchés ? Les états ont installé et gèrent les infrastructures de base sans lesquelles les marchés ne pourraient fonctionner. Ils ne se situent donc pas dans un sanctuaire inviolable, opaque, quasiment extraterrestre, où tout serait privatisé et imperméable à toute réflexion. Mais bien immergés dans un flot et un flux d'argent public. Si ce n'est une prise ferme dans les de ces états pour "calmer ces marchés" (nouveau phrasé des médias à leur sujet!) où se cache donc le bon sens?

Les marchés comment ? Les législations. Qui laissent même des traces historiques. Avant les années 80, avec un sain esprit plein de bon sens, les états refusaient la libre circulation – sans contrôles – des capitaux. Et ce n'est que "ça" la "mondialisation" (sic) faut le savoir! Les capitaux au noir, les capitaux clandestins (justes pendants du travail au noir et du travail clandestin!) forment la pire des prédations sociales. Donc ces "marchés" ce n'est pas un état naturel, puisqu'ils s'inscrivent dans des processus historiques (donc réversibles: nous pouvons effacer leurs exactions). Leur fin historique devient, ainsi, inéluctable. Les états demeurent les vrais maîtres de la situation: des législations comme des gestions de leur existence matérielle. Pourquoi la légende veut faire croire l'inverse? Dans l'Occident, saturé de mensonges, tout nouveau mensonge s'installe sur une bribe de vérité: raisonner c'est relier ces bribes aux faits et aux structures coalescentes, soit logiquement cohérentes. Ainsi, après l'attaque de la diligence Euro, en Grèce, par ces marchés, un commissaire européen a menacé de les "traduire" (mot exact!) en justice. Ce qui dénote une posture hiérarchiquement supérieure, une souveraineté réelle sur le droit ainsi que le bras exécutif de pouvoir les contraindre à se soumettre, comme tout autres "administrés". La légende des médias sonne différente: les "marchés" savent tout et décident bien. Avec une perspicacité surhumaine ils détectent, par exemple", les endettements des états, arrondissent "ce n'est pas bien!" (d'où ça? d'où parlent-ils et de quoi? appliquent-ils à eux-mêmes ce qu'ils prônent pour les autres- donc universalité?) et tout "se calmerait" (dessin Svp!). Les états se montrent, posturalement, suzerains et souverains sur les marchés clairement vassalisés. Economiquement c'est tout l'inverse. Pourquoi n'exercent-ils pas leurs réels pouvoirs et leurs prérogatives? Là demeure l'anomalie centrale des marchés. Dans la présentation habituelle qui en est faite tout sonne faux. Rien ne peut fonctionner comme décrit. Alors?

Une singularité béante en politique: ils ont les rennes mais laissent gouverner les marchés. Pourquoi? Quels sont les intérêts des politiques? D'autant plus que ce jeu est dangereux puisqu'ils trahissent intégralement le vote qui les a élus pour donner tout le pouvoir à d'opaques invisibles non élus et ce sans aucun mandat législatif. D'où viendrait l'astreinte des marchés sur ces politiques? Autre paradoxe: historiquement, ça ne peut durer longtemps. Alors pourquoi cet irrationnel dominant?
D'autant plus (histoire secrète des mensonges successifs) que la chimère des marchés "créateurs de richesses" est, limpidement, tombée à l'eau en 2008. Autorégulés (par omniscience intrinsèque), les marchés ne pouvaient qu'être autofinancés. Créant toutes les richesses de la planète (Thomas Piketty a montré que, de 1900 à 2000, la "création" (!) de richesses des bourses s'est réduite à + 0,10 %!), elle s'auto-nourrirait, s'auto-alimenterait , elle-même, non ? Patatrac: la preuve que les marchés ne créent aucune richesse "surgie de nulle part" autre qu'extra terrestre ou métaphysique c'est qu'ils ne peuvent combler les pertes par cet argent donc "créé". Et tout l'argent public a dû venir à leur secours: attestation que "les affaires c'est juste l'argent des autres" comme le signait Alexandre Dumas fils. Et que le capitalisme représente ce qu'il y a de plus minable, mesquin, menteur, pitoyable ou navrant qui soit. Que les banques centrales aient fonctionné telles des succursales des Bourses, voilà le plus grand démasquage possible, la démystification centrale. Le capitalisme est bien identifié et confondu comme la forme la plus perverse des mendicités: il ne vit que sur l'argent des autres avec, en plus, l'arrogance de refuser de leur rendre des comptes. Les Bourses/ marchés ne créent aucune richesse mais vivent, parasitairement, sur l'argent des autres. Voilà qui les rend, clairement, anti-économiques, non fiables et structures mêmes du non sérieux radical. Selon le schéma excellemment décrit par Michel Montaigne "tout gain se fait toujours au détriment de quelqu'un".

Les marchés ressemblent plus à des pilleurs de diligences, des braqueurs de banques (bien que ce soient eux les banques!) qu'à des organismes au service de la démocratie. Dans un état de droit réel, leur présence "a-économique" semble, pour le moins, incongrue, déplacée voire carrément inexplicable. Au point que Pignarre et Stengers ont analysé "le capitalisme comme une sorcellerie" qui nous hypnotiserait, hors tout rationnel. Or Pignarre c'est l'initiateur des Empêcheurs de penser en rond et un bon spécialiste de la protection sociale et Stengers une épistémologue et philosophe pointue: c'est donc, uniquement, par épuisement de la Raison qu'aurait exsudé cette sorcellerie…Dans les circuits économiques la présence des marchés se montre, définitivement, incohérente, aberrante, illogique, anti-pragmatique et inargumentable.

Depuis 2008, nous savons, sans possibilités de dénis du réel, que "privatiser les profits" et "collectiviser les pertes" forme la plus grande absurdité possible, l'utopie la plus puérile, un babillage de conte de fées. Les marchés sont bien "financés" par l'argent public. Et les états réduisant leurs déficits se doivent de cesser d'alimenter ce gouffre principal: de financer les marchés. Les marchés disent "trop de déficits", le tac au tac des états répond c'est pour vous subventionner tous ces déficits. Dites le à très haute voix pour que nous cessions de vous financer. Donc plus de déficits. La plus énorme des dépenses sociales imaginables ce sont bien ces 1 700 milliards de dollars d'octobre 2008, non!, plus toutes les dizaines de milliards qui ont suivi. Incohérences béantes, disions-nous: bourses et banques financées par cet argent de tout le monde. Or tout autre acte juridique des états (dotations aux collectivités territoriales, subventions, aides etc.) demeure assujetti à de réels contrôles. Pourquoi la plus grande dépense de ces états (financer la finance) échappe à ce cursus rationnel? Extravagante position dans des prérogatives exorbitantes hors du droit commun. Ne ressentez-vous pas comme un gâtisme ou bien des mains tremblantes qui laissent échapper leur pouvoir?

Concrètement, les marchés (à entendre les banques) dirigent le monde. Sans que nous en soyons avertis. Sans qu'aucun de ses membres ne soient élus ni émanations de pouvoirs élus. Dispositif nettement antidémocratique!

Et l'essentiel de l'action politique internationale devient de "les calmer" en priorité. Ce descriptif, clairement irrationnel et puéril, ne peut être recevable dans tout cycle de décisions. "Calmer les marchés" ne peut pas être un acte politique, ne peut être recevable nulle part dans la Société. Avec un culot jamais vu, un sans gêne qui a dépassé toutes les formes de vulgarités, une gestuelle maffieuse indéfendable, les marchés "donnent des leçons à tout le monde". Alors que depuis 2008, leur moindre fonctionnement appelle à toutes les réprimandes, indignations, colères et répulsions!!!

Oser cet anti-politique "calmer les marchés" devient comme alimenter en légitimité leur juste réprobation contre les déficits des états (dont ils représentent les principaux bénéficiaires) et placer les états en position d'infantilisation complète. Le maître les "gronde" pour qu'ils "apprennent". Strident défaut de la métaphore c'est que cet apprentissage c'est pour devenir meilleur, plus compétent, plus performant etc. Or, ici, ça ne colle plus du tout...Les marchés c'est pile je gagne face vous perdez, un insensé détour dont aucune analyse ne trouve le moindre bien fondé ou la moindre utilité pour la collectivité.

Les marchés apparaissent comme les ennemis directs des états et donc des peuples. Prêts à leur ruine complète pourvu que 0,000012 % de l'Humanité (ce que représente, statistiquement, le noyau profiteur de ces marchés) "gagne" (pensée d'enfant: ce mot, lorsqu'il est décontextualisé, disqualifie qui l'emploie!). Les marchés ne sont que nihilistes, les membres les plus dangereux de la Société…Alors pourquoi privilégier de tels poisons?
Les marchés sont, aussi, les pires ennemis (100 000 fois plus que les syndicats ne le seraient!) des entreprises. Aux U.S.A. (bientôt en Europe) leur "apport" est devenu négatif (ils prennent plus qu'ils n'investissent). Les marchés tuent l'économie réelle: ils sont des dangers publics.
Au niveau métaphorique, ce sont les plus gros délinquants de la planète.

Donc ces marchés n'ont ni le socle moral, ni la légitimité théorique ni le modèle des pratiques, pour donner des leçons à qui que ce soit (avec eux nous ne pouvons aboutir qu'au gangstérisme généralisé!). Ce sont eux qui doivent, le plus massivement, apprendre à en recevoir, des leçons. Les engueuler intensivement pendant 13 semaines c'est le minimum ! (voir épisode 2)

Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
 (à suivre)

trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits freethewords.org,   onglet 4  "Nul n'est  nul", onglet 3 "Légalité de l'égalité" (Quality of eQuality), onglet 4  "La démagogie n'est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir ". onglet 2 "L'ardeur sociale" et "Le roman de l'économie",  onglet 3  "Why do we left the left wings ?",  onglet 2  "Comment devenir un (e) athée du capitalisme".Et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE, onglet 3,   LE ROMAN DE L'ECONOMIE,  ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui a détressé les détressés ? etc), onglet 2.
Résistances au changement      Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
*** Afin de le vérifier, songez aux blogs une société, institutionnellement, organisée pour voler les pauvres" du 23 septembre 2011, "Tout l'argent gratuit pour les seuls capitalistes" du 25 septembre 2011 ou  "Les banques doivent faire leur travail" du 25 septembre 2011… en écho le 21 janvier 2012 d’André Orléan « Que les banques fassent leur métier », Le Monde, p. 6 « culture & idées »…
Si ce blog a su retenir votre attention dans les 1 700 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on trouve plus que prévu

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article