Pourquoi les plus grands tabous entourent-ils le langage ?

Publié le par imagiter.over-blog.com

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Il semble cohérent que cette question exige de longs apprêts avant que ne surgisse la synthèse d'une réponse. Pour Jean Schneider, il faut cerner, en premier lieu, l'origine de l'origine. Ce questionnement offre la preuve qu'il n'y a pas de temps avant le langage. C'est le Verbe qui commence et, ensuite, le temps, pur concept mathématique, devient psychologique, c'est-à-dire nous fait croire qu'il existe. En effet, si nous abandonnions un instant, notre point de vue, nous saurions que, de tous les points de vue complets de l'Univers, le temps n'existe pas. Oui, oui, le début de l'univers est toujours à 15 milliards d'années lumière de distance. Le temps est donc une distance et, si l'on admet que toutes les métaphores du temps sont spatiales (le temps est proche, lointain, court; long...etc), le temps c'est bien de l'espace espacé. Les conséquences de cette compréhension nouvelle, pour la civilisation, la vie en Société, sont innombrables.

 

Un seul exemple. Le commencement est la moitié de tout. C'est-à-dire, l'Être n'explique pas l'origine c'est l'origine qui pose l'originalité de tout être. Unique et irremplaçable. Son impossibilité à (être) imité, son sain anticonformisme, son éthique refus de la photocopie. Le commencement commence tant que toute Société persiste à ignorer ce dé-part. Partir étant partager: sinon répartir, se mit-il à répartir ses réparties. Partir étant participer, faire partie de l'ensemble des parts. Le dé-part se dessine, pour lors, comme ce qui se dessaisit de ses propres parts, se départage. Le départ c'est quitter sa part: à partir de là tout peut commencer car pas de part possible s'il n'y avait, précédemment, partage. Dans la connaissance de la causalité le partage est premier: pourquoi s'être permis de l'oublier?

 

Ainsi, le logos grec, magnifiquement, faisait du mot, la mesure du partage et la raison de ce partage. Les mots deviennent la vigilance interne et externe que tout un chacun peut vérifier afin que le partage atteigne à la justesse la plus fine. Pendant qu'ils donnent, expliquent, élucident toutes les raisons de ce partage. Qui n'aime pas le partage? Qui ne veut pas que vous participiez ? La censure semble toute issue du cens, cet inégalitarisme arrogant, qui s'offrit le vote censitaire, et nous clarifie son illégitime slogan " Le pouvoir de l'argent s'autoproclame tous les droits". Le premier tabou c'est masquer que le langage appartient à absolument tout le monde: et qu'il n'y a besoin de nulle compétence pour y participer.

 

L'incommensurable fait de n'avoir jamais compris l'origine nous a, ainsi, privé de toute compétence par rapport au maniement des chaînes de causes et effets. L'origine rend tout géométrisable et la géométrie prouve que l'on peut tout partager, l'espace se dévoilant comme une infinie juxtaposition espacée où aucun conflit n'est plus possible. La fondation du monde siège dans l'origine, autant dire qu'elle siège depuis l'origine: elle restait simplement voilée.

Autre détour fécond, et ils le sont tous si l'on désire tout inclure et ne plus jamais rien exclure, si l'on devient un être concentré sur les solutions et plus du tout sur les problèmes (tous interdits de solutions: est-ce cela qui rend si sérieux?): vous connaissez tous les "chiffres arabes"? Eh bien ils ne sont pas du tout "arabes" mais bien indiens oui hindous. Or comme l'Occident s'est, illégitimement, arrogé le droit de tout nommer, et pour l'Humanité toute entière qui plus est, une avalanche d'erreurs devient indémontrable. Du moins de l'intérieur du Système (c'est-à-dire la civilisation occidentale). Une fois encore, nous nous sommes privés du savoir de toute l'Humanité uniquement pour siéger dans l'arrogant surplomb d'un seul modèle monologué (non récusable- c'est-à-dire non scientifique selon Karl Popper!). Le langage conserve la traçabilité (et les solutions) de ses monceaux d'erreurs. Mais le langage détient, aussi, la trace de toute légitimité: si le temps n'existe pas, la légitimité de tous pouvoirs qui s'ancre dans le passé, afin de demeurer inaccessible, peut être remise en cause, donc en effet Effectif. Et remise en question, donc en réponse: est-ce que les pouvoirs, quels qu'ils soient, sont les méthodes les plus efficaces pour vivre, intelligemment, en Société? Tant ils semblent fonctionner exclusivement sur les exclusions, sur les séparations opprimées entre problèmes et solutions (aucune solution ne doit trouver son problème), et nous privent bien des 9/10 du potentiel de la vie sur Terre.

 

Le second tabou demeure le voile opaque posé sur l'origine. L'origine du langage est exclue de ce à quoi nous avons le droit de penser l'origine. Le "laisser-faire" est exclusivement rétréci au minuscule secteur des capitalistes: pour le reste c'est le très exact inverse, soit ne pas laisser-faire, ne pas laisser-passer. Comme il reste possible d'entièrement se tromper sur une civilisation !

 

Le langage, vous avez dû le pressentir, est déjà formé informé de tout cela: que le temps n'existe pas (l'indicatif n'y reste qu'indicatif !), qu'il n'y a que de l'espace espacé, que la plupart de nos façons de pensée et de vivre nous privent de quasiment tout le potentiel terrestre. Le langage serait alors une gigantesque, une extraordinaire métaphore spatiale qui peut permettre, par exemple, de résoudre tout conflit (nous venons d'en esquisser un accès), mais d'accéder à tous les plans du réel, par l'information retenue en chaque mot, et des milliers d'autres choses dont nous nous préoccuperons plus tard. Ainsi sous la diversité des langues - diversité bien battue en brèche par les travaux de Merritt RUHLEN, qui dans "L'origine des langues" (1), montre et démontre que toutes les langues semblent bien être issue d'une seule - se trouverait un paradigme commun.

 

(1) Merritt Ruhlen - L'origine des langues - Paris, Editions Bélin, collection Débats, 1997

 

Et la langue ressemble à la structure de l'univers, avec des galaxies de sens proches, des structures planétaires, un déploiement spatial tournant, des "arbres de sens" constitués de préfixes offrant toutes les possibilités spatiales à une seule racine...etc. Chaque mot semble sphérique et, ainsi, selon l'angle que chacune ou chacun choisit, nous offre beaucoup de connaissances sur chacune et chacun. La téléologie de la connaissance n'est elle pas de faire connaissance? De mettre en relations des relations en les relatant, par exemple, De fréquenter de fréquente manière ? Diversitaire semble, dans cette optique, bien plus vaste qu'universitaire ! Cette immensité, dont nous nous sommes toujours privés n'est, ici, qu'ébauchée.

 

En effet, il nous faut encore saisir différents éléments, dont le fait que nos sens, et bien, ne nous transmettent qu'une information brute que notre cerveau reçoit. C'est lui donc qui voit, qui entend. Pas nous. L'information est la même, partout sur Terre et pourtant, partout, se dressent les différences selon les cultures. L'espèce est une, l'Humanité, ce n'est donc pas le fossé inter-espèces qui va servir d'alibis aux non-réponses à toutes questions. Le fait est que c'est le cerveau qui nous renvoie la plupart des illusions, ce qui permet d'entrevoir une cohérence dans les différences culturelles face à la même information - le réel. Le savoir c'est traverser toutes les illusions. D'abord, sur la méconnaissance d'un homme supposé neuronal. Ayant horreur du changement, le cerveau tend à reconstituer les formes qui lui sont familières. La réalité doit, sans cesse, y mettre bon ordre. Le soi-disant "homme neuronal" suit donc la Réalité, et ne la précède pas. Ainsi tient-on les mêmes effets pour réels ou illusoires, selon l'époque ou la culture. Vouloir le plus que possible c'est outrepasser nos premiers bagages : notre corps, notre histoire et notre culture. Le langage reste garant du fiable et vérifiable. Les mots restent bien les plus sûrs compagnons de toutes les aventures.

 

Le troisième tabou sera de, frénétiquement, tenter d'occulter cela. Plus aucun changement n'est, pourtant désormais, possible sans une participation individuelle au changement.

 

Dernier aperçu, dans une foultitude de choix, sur les tabous pesant sur le langage, comment démystifier le verbe mystique ? Le Verbe est action, moteur des phrases. Le Verbe du commencement du Temps (qui fut fondé, nous l'avons vu, par la Parole !) se poursuit dans les actions qui Verbèrent et se réVerbèrent. La verbération reste ce mouvement de l'air qui permet au son de se faire entendre (vitesse de célérité de 330 m/s à o° en air sec). La réverbération demeure cet étincellement de la lumière en infinies perspectives, en géométriques enfilades; de la lumière qui révèle toute la moire de sa mé-moire. La réverbération renvoie la lumière: elle la réfléchit. Nous aussi: mais où vont les reflets de nos réflexions? Et miracle serait surtout s’y mirer, s’y mirer de miracle, La réVerbération n'est plus un réflexe, mais la résolution du mystère spéculaire où le loin-tain ne fascine que la toute proximité, ou encore produit de l'argent illégitimement (comme le marteau dans l'oreille!). Reverberare, repousser un coup, que la verve du Verbe avait, antérieurement, donné, le repousser en toutes isotropes directions, afin que le sens atteigne le fin fond de l'univers cosmique, comme de l'univers mental. N'est il pas merveilleux ce Verbe qui kidnappe la Science et le Droit, afin de faire partir répartir?

 

Le dé-part de chacun sa part se déploie dans l'aire du dictionnaire qui dit, enfin, sa diction. Nous ressentons, là, le plan d'une méthode, pour le moins, inattendue !

 

Extraits oui oui    trouvez le texte complet sur le site internet gratuit freethewords.org,  onglet 3  "La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques"…

           

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trouvez, aussi, un compliment à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuitsfreethewords.org,  onglet 1  "Les mamelles du repos", "Remue- ménage" et "L'athéâtre",  onglet 2  "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" ou bien "L'intelligence indestructible du capitalisme ?" et "La star des stars", "L'ardeur sociale" ou, encore, "Présent !", onglet 3"La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques", et  "Rien de plus solide que le solidaire", sinon,  onglet 4 "Où trouver encore du sérieux ?", "Nul n'est nul", "Je ne parle plus à qui a raison" ou bien, encore, "Assentiments aux sentiments".

Résistances au changement      Impliquent changement de résistances

Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser

Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.

La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité

La façon d’écrire se nomme infini respect

 

Si ce post a su retenir votre attention dans les 3 000 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on trouve plus que prévu

 

 

 

Publié dans corps des langages

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M
<br /> Hé bien, votre texte traverse l'écran des tabous !!!<br /> <br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br />  <br />
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I
<br /> <br /> bonsoir et merci de ce commentaire très élégant et joyeux...bonne continuation<br /> <br /> <br /> <br />