Qui appose tous ces tabous sur le langage?
Nous possédons là des découvertes enthousiasmantes. A rabord ! La perfection c'est que tout le monde peut s'y mettre parce qu'à tout le monde cela va ajouter quelque chose, et quelque chose d'inépuisable, puisque le filon paraît sans limite. Pourtant rien de cela ne survient. La désinformation se met en place preuve que seuls, tous les pouvoirs n'aiment pas le langage, n'en veulent pas voir la vérité. La matraque a nom "l'arbitraire du signe". Et ils vont en user avec un arbitraire total et comme des abus de pouvoirs cumulés jusqu’à en masquer tous les horizons !!!
A l'origine, "l'arbitraire du signe" "se dit d'un signe dont le signifiant et le signifié sont liés de façon conventionnelle non naturelle". Le signe linguistique est arbitraire. Ainsi si l'on dit cheval et horse ou caballo, c'est qu'il n'y a AUCUN rapport entre le signifiant et le signifié." Si les mots étaient chargés de représenter les concepts donnés d'avance, ils auraient chacun, d'une langue à l'autre, des correspondances exactes pour le sens" (p 161- de SAUSSURE- Cours de linguistique générale ).(1) Évidemment, selon les apparences, il semble n'y avoir aucun lien entre le sens et le mot - quoique le livre de Merritt Ruhlen (après l'œuvre de GREENBERG), sur "L'origine des langues", nous fasse part d'un nombre certain de ressemblances qui dépasse et de loin celui des différences (2).
(1) Ferdinand de Saussure - Cours de linguistique générale - Paris, éditions Payot, Payothèque, 1975
(2) voir, à ce sujet, en annexe 2 - "La fin des saussuriens"
Donc le diktat d’aucune correspondance tombe à l’eau…c’est de l’absolutisme très capricieux… Mais le plus grave reste de poser en dogme cette structure spécifique du signe comme arbitraire, c'est s'aveugler sur tout le reste, c'est refuser toute nouvelle connaissance, c'est se poser en posture "d'ignorance" pour l'éternité, celui qui dédaigne avec mépris quasiment tout le cercle du savoir. Car s'immobiliser définitivement sur l'apparence du manque d'évidence du coup d’œil pressé entre son et sens, c’est refuser toutes nouvelles recherches, toutes sciences qui se déroulent par la remise en question de tout, le doute de tout dogme autorisé. C’est donc se positionner en esprits anti-scientifiques…et le choix du mot despotique « arbitraire » avoue bien tou ceci…Arbitraire : c'est-à-dire qui n’obéit à aucune règle : or les dictions des dictionnaires vont nous montrer le langage comme vaste métaphore spatiale, avec des règles de fonctionnement interne que nous ne faisons que découvrir pas à pas.
L'arbitraire prétend qu'il n'a pas vu de règles; et que donc il n'y en a pas; c'est qu'il n'a pas su les voir en son temps ! Ainsi, malgré l'apparent non-lien entre le sens et le mot, une ouverture sans préjugé de l'œil et de l'oreille permet de capter beaucoup trop de biens troublantes coïncidences. A l'intérieur de chaque mot reste lové un autre mot, est caché un sens autre qui ne vient pas masquer le sens habituel, mais lui surajouter une autre dimension, un plus du réel. Bon, quelques coïncidences ne prouvent rien, arguez-vous. Mais là, Claude BERNARD n'est pas du tout d'accord avec vous, lui qui dit qu'à partir de trois coïncidences nous avons une science. Trois coïncidences : oui entendez co-incidences ! Le travail est déjà entamé: plus que deux à trouver !
C'est fait - voir plus haut -: nous possédons bien l'embryon d'une science. Ainsi, face à la coïncidence comme rencontre cahotante, aléatoire, vibrionnante, d'événements ou d'éléments, qui arrivent ensembles, mais en vrac, en chaos, égarés dans l'indifférencié, nous ressentons une rencontre de deux volontés qui ont des influences et conséquences géométrisables, bien tracées, et qui se destinent l'une à l'autre avec direction, avec sens etc. Le langage est bourré à rabord de ce genre de co-incidences, ou tropismes communs. La polysémie combat tous les arbitraires…Puisque, face à cette géométrie multidimensionnelle, le volontarisme qui sous-tend l'arbitraire du signe, unilatéral et monologuant, ne peut s'exercer que dans une seule direction, au détriment de tout le reste. Nous privant de quasi tout le réel. Est-ce bien raisonnable?
Si la parole est une extension matérielle de nous-mêmes, comme une sécrétion physiologique, il faut aller jusqu'au bout des conséquences. "L'arbitraire du signe" poursuit la distinction classique entre la chose (res) et le signe (signum). Ce qui s'est poursuivi par le conflit entre les "nominalistes" et les "réalistes" (3). La linguiste de Saussure a opté pour un "arbitraire immotivé" (et "l'immotivé renvoie au normatif pur"). Mais le revers de ce choix, pointé par Pierre LEGENDRE dans "La 901eme conclusion" (4), c'est que " la langue n'est pas libre, le signe échappe à notre volonté". Ceci provoque une cascade de questions. Si le langage échappe à notre volonté, c'est qu'il appartient à la volonté de quelque chose (quelqu'un) d'autre. La matière qui se pense n'est plus de la matière puisqu'elle se pense elle-même. Legendre expose judicieusement ce retour sur soi même, cette involution, en tant que ce miroir interne qui courbe l'espace-temps du langage et transforme le réflexe en réflexion. Ce monisme, ce cléricalisme bien planqué…
Si le behaviorisme avait raison nous ne serions que bouquets de réflexes sans réflexions, outputs symétriques des inputs et rien d'unique ou d'irremplaçable, des clones tous identiques. La réflexion elle-même discréditée comme résultat mécanique des tressages neuronaux. Ce sont les neurones qui ont inventé les chiffres, soutient Jean Pierre CHANGEUX, contre Alain CONNES, dans " Matière à pensée" (5), l'Univers n'est donc pas connaissable par les chiffres, sa structure même ne correspond pas à nos connaissances mathématiques. Le cerveau serait, ainsi, condition suffisante de la pensée, or ce n'est pas le cas comme le relève Roger POL DROIT.
(3) voir en annexe 1
(4) Pierre Legendre_ La 901 eme conclusion - Paris, Fayard, 1988
(5) Jean Pierre Changeux et Alain Connes - Matière à pensée – Paris, Odile Jacob, 2000
En effet, si l'on me dit que je pense "avec" mon cerveau c'est une connaissance externe qu'on me fournit. Il n'y a pas d'expérience objective possible de l'objectivité. Aucune science ne peut aider l'humain à construire une Société humaine : cette limite insurmontable qui restreint sérieusement l'aire des sciences n'est jamais rappelée lorsque la Science prétend qu'elle n'est pas, parmi les visions du monde possibles, une vision parmi celles-ci. Le langage rétréci au fonctionnalisme ne fut plus que tableaux de comparaisons mathématiques, analyse distributive, analyse transformationnelle, grammaire générative, analyse structurale, sémiotiques et obscurités partout. etc, les impasses exsudaient de tous lieux. Le langage ne peut appartenir au behaviorisme et son apprentissage mécanique, puisqu'il se construit autour de nos personnalités tout en les construisant, car la mémoire fonctionne avec des "nourritures affectives" - bref parce que nous ne sommes pas des machines. Le langage n'est pas un input à nous extérieur, mais il se trouve entièrement enlacé à toute notre intimité.
Pourtant le descriptif fonctionnaliste n'a jamais été jusqu'au bout des mécanismes matériels du langage, sinon nous aurions été tout imprégnés du fait que le français se décrit, fondamentalement, comme fonctionnant avec des préfixes et suffixes pivotant autour d'une racine centrale. Cette racine se reflète dans les préfixes et la même racine devant la diversité de préfixes décline toute une panoplie de nuances de sens qui nous situe dans la grande métaphore spatiale possible du langage. Le fait que le fonctionnement réel du français ne soit jamais élucidé permet, pour le moins, de douter de la valeur heuristique du dogme de l'arbitraire du signe pour la connaissance de la matière. Encore plus, la matière du mot reste plus importante pour qui affirme que le langage est autre chose que son apparence. Qui prétend l'inverse, au lieu de se passionner pour le descriptif des mots s'en détourne. Le premier demeure bien plus complet, n'est-ce pas ?
"L'exercice de la parole ne constitue pas une fonction naturelle", arguait de Saussure(1). Ceci signifie que, toutes choses égales par ailleurs, la parole s'attache au phénomène humain, qu'en tant que celui-ci " n'existe et n'est pensable que porté par la fonction symbolique" (Pierre Legendre (5). Les humains vivent la mise en scène de l'homme et du monde par le langage. L'homme et le monde ne sont pas présentés directement mais à travers un signe. Un détour est nécessaire, celui d'une présentation: il y a vous, le signe et l'objet montré. Le langage permet "l'acheminement vers la ternarité". C'est-à-dire, d'un part, nous nous extrayons du monde plat du comportementalisme et entrons dans le monde en relief du ternaire. Mais, d'autre part, un tournoiement autour d'un vide, "l'écart institué par le langage pour qu'ai lieu ( loqui, parler, rapproché par le grammairien romain Varron de locius, lieu, signale la spatiale nécessité de placer (locentur) les mots!) la parole, et qui rend possible à l'humain le va-et-vient entre la signification portée par le système des signes et le sens de sa parole auquel le sujet accroche sa vie". Nous remplissons là le conseil précis de Saussure de se comporter négativement à l'égard de la perception et positivement à l'égard du discours. La diction du dictionnaire est - d'abord, un effet de discours qui nous aide, ensuite, à reconsidérer l'entier langage. Comme le meilleur guide de nos corps?
De Saussure prétendait que le signifié et le signifiant sont les deux faces de la même médaille, "le recto verso d'une feuille de papier"(1), inscrivant ainsi une solidarité indissoluble. Le signifié et le signifiant contractent un lien. Or, ses continuateurs ont réussi l'imposture de transformer ce lien solidaire en SÉPARATION absolue entre sens et son, séparation toujours grandissante. Au lieu de la ternarité en relief
signifié, soit intelligible ou conceptuel (catégoriel) ou encore sens subjectif,
il n'existe qu'un monde binaire tout plat. Un dualisme puéril au lieu du ternaire du REFERENT entre signifiant et signifié !!! Belle trahison de la pensée de de Saussure par ses continuateurs actuels, dominants desséchés et ignorants de ce monde !!! Donc un siècle de rigidité et d’immobilisme : le langage mis à mort par des êtres indignes mêmes !!! Et cela devrait durer ainsi ?
Roman JAKOBSON voit "un dualisme indissoluble" entre image acoustique et concept signifié. Le sens est subjectif, c'est le son qui est institué (de Saussure) et le renversement semble plus complet lorsque le sens est prétendu institué et le son subjectif (personne n'entendrait la même chose; à telle enseigne, que moi seul entend la diction du dictionnaire). Ainsi, d'exercer le pouvoir efficace de séparer dans la représentation les mots et les choses, séparer l'humain d'avec soi, puis de dé-Couvrir cette instance séparante comme condition indispensable au fonctionnement du langage qui doit tout de même permettre de penser, dire et vivre l'avenir selon le résultat ouvert, aléatoire et imprévisible de tous les choix possibles et non la pensée unique, le déterminisme rétréci d'un unique choix (donc un non-choix !) traçant sa seul ligne droite du début à la fin. Enfin, habiter la séparation c'est s'approprier le langage, à l'image où des écarts se créent, enfant, entre soi et ses pulsions- cette séparation n'empêchant pas les pulsions d'exister mais dans un tout autre dispositif. Ainsi, le descriptif saussurien des mécanismes du langage permit, en un premier temps, une approche relationnelle du signe; nous offrant un formidable instrument d'action. Pierre Legendre parle de "double activité du signe" ! Mais, désormais, crispé sur les séparations tous azimuts, est semé partout l'immobilisme; tout se fige dans la vitrification glacée de l'absence des rapports humains, dans le refus paralysé de tout progrès, évolution, perfectionnement collectif; il ne répond plus à aucune question fondatrice : le paradigme se trouve-t-il dans chaque mot ou dans la totalité des mots ?
Si c'est chaque mot ne faut-il pas tous les ausculter comme des pierres précieuses ? Si c'est la parole entière ne faut-il pas voir dans chaque mot le pinceau dialectique qui nous représente l'intégralité dans chaque parcelle de réalité, en une omniscience instantanée ? Chaque mot, mis en action, contient tout le potentiel des autres, à force de les éclairer en s'y réverbérant. Un atome ne s'explique pas tout seul, mais il y a besoin de pas moins que de l'univers tout entier pour entrevoir de s'expliquer. Pareillement, si chaque mot est une solution, c'est toute la langue qui trace la société de cette solution. Le potentiel du langage n'a, encore, été qu'à peine effleuré !!!
Signifié et signifiant ne répondent-ils pas à notre double cerveau ? Un pour prouver l'autre pour éprouver ? Un pour raisonner, l'autre pour résonner ? Personne n'advient à oser que le cerveau gauche qui prouve doit supplanter et éradiquer le cerveau droit qui éprouve, les deux sont solidairement complémentaires, et aucun ne peut remplacer l'autre. Notre cerveau est "doublement articulé". De même la diction du dictionnaire répond à la double demande : d'un monde mathématisable, accessible par le raisonnement, et d'un monde sensible, accessible par les sentiments; d'une vie pensée et d'une vie vécue. Il n'est advenu à personne de souhaiter ne faire que l'un par destruction de l'autre. Sens et son se regroupent, mais pas pour se supplanter mutuellement, pour se compléter afin de nous devenir un toujours plus précis et précieux guide du réel.
L'arbitraire du signe semble alors perdre légitimité à obstruer tout passage vers regarder ou écouter la diction du dictionnaire qui présente, pourtant, les deux vertus scientifiques cardinales : la vérification possible et la reproductibilité. Ou, dit autrement, ce n'est pas parce que moi je le dis que c'est vrai, c'est parce que c'est vrai que je le dis. N'importe qui peut vérifier: c'est même le but de cet ouvrant ouvrage. Reproductible ? Que je sois là ou non vous pouvez refaire les mêmes trajets, les mêmes trouvailles, comme celle qu'une infime impulsion délove et découvre ouvr(e) dans ouvr(age). Ce qui est vrai pour un mot l'est vrai pour tous. Ou pour aucun. Ce qui conduit à pressentir que chaque mot contient tout le langage et il faut absolument tout le langage pour que chaque mot déplie, déploie toutes ses potentialités. L'examen externe de "l'arbitraire du signe" n'accède même pas à une description qui dévoile, par exemple, la diversités des tropes spatiales que chaque préfixe reVerbéré sur une racine met en œuvre.: ce n'est donc pas un instrument adapté à la découverte de la globalité immense. Tout au contraire, c'est une description extrêmement étriquée et crispée qui ne tient même pas compte de ce montage particulier préfixe-racine-suffixe, chaque sème étant anesthésié d'être traité séparément, sans lien aucun : cette description n'englobe plus grand chose du réel. On dit qu’il y a séparation comme cela la crasse fainéantise mentale n’a plus à rechercher les liens…que c’est donc frauduleusement paresseux que l’arbitraire !!!
Dans les dictions des dictionnaires il n'y a pas que le hasard. Il n'y pas là que de l'artificiel, de l'accidentel chaotique, puisque, pas à pas, nous découvrons qu'un ensemble de règles- de régularités- émergeront au fur et à mesure du déroulement du texte textile, texto et textil en espagnol (petite découverte encore : l'étymologie confirme souvent la visibilité de la diction - texte est bien lové dans textile et l'étymologie de texte ( textus d’où est dérivé tissu) souligne bien la trame et l'entrecroisement tissé des fils - Alors pas la moindre correspondance son-sens ?). Le texte se répand par le tissage des discours entrelacés et crée, ou non, le tissu social. Tissu social lui même entrecroisé par/dans la trame d'un texte, mais, simultanément, révélé par lui. Puisque « tramé »…Le mot possède, ainsi, toutes les vertus d'absolument tous les instruments d'observation scientifique couplés avec toutes les œuvres artistiques : sa fonction d'ouverture semble sans limite.
Les mots ne sont pas nés que du caprice immotivé, en ne respectant aucune règle, ou, encore, en ne se trouvant pas lié, obligé par l'observation d'aucune règle. A telle enseigne, que le "tout-arbitraire" offrirait pour chaque mot de le ramener à d'autres mots « puisqu'il n'y pas de rapport nécessaire entre le son et le sens » ( p 259 Saussure (1)), ces mots eux mêmes ramenés à d'autres et d'autres, en une indexation sans fin et sans ordre possible. Le fait que les dictionnaires et leurs dictions existent, tout de même, constitue la preuve matérielle que ce n'est pas du tout le cas.
Sinon dans l'idéologie finissante de qui REFUSE le réel en action !
Extraits oui oui trouvez le texte complet sur le site internet gratuit freethewords.org, onglet 3 "La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques"…
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…toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?"
Que le vaste humour vous grandisse et vous nourrisse !!!
Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif
(à suivre)
tous ces posts sont bien reliés à une pensée globale
trouvez, aussi, un compliment à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits freethewords.org, onglet 1 "Les mamelles du repos", "Remue- ménage" et "L'athéâtre", onglet 2 "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" ou bien "L'intelligence indestructible du capitalisme ?" et "La star des stars", "L'ardeur sociale" ou, encore, "Présent !", onglet 3"La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques", et "Rien de plus solide que le solidaire", sinon, onglet 4 "Où trouver encore du sérieux ?", "Nul n'est nul", "Je ne parle plus à qui a raison" ou bien, encore, "Assentiments aux sentiments".
Résistances au changement Impliquent changement de résistances
Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser
Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.
La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité
La façon d’écrire se nomme infini respect
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