Qui ne sait plus rien du réel ?
L'unité des contre-feux à opposer aux émeutiers au pouvoir provient de l'irrationalité des diagnostics : les retraités à 1000 € par mois "explosent" les coûts, les malades "font dériver les dépenses", le chômeur est "dépensier" et la privatisation va "baisser les prix du service public grâce à la concurrence". A chaque fois, les dérapages hors toutes les raisons, l'absence complète de raisonnements structurés, le fanatisme idéologique comme unique argument, masquent l'inversion de tout bon sens. Ce sont les trop riches qui pèsent bien trop dans toutes les "nouvelles dépenses". Si vous vous attribuez, mensuellement 100 ans de SMIC, c'est vous qui dérapez de partout, vous vous avérez extrêmement dépensier (sur le dos du plus grand nombre) et personne d'autre. Si, en plus, vous sombrez dans l'indignité de ne pas participer à la Société tout en lui pompant le maximum : telles ces "villes privées" créées pour ne pas "payer les impôts locaux" – en obligeant toutes les recettes publiques à ne plus penser qu'à vous (d'où réduire les "dépenses" publiques, pas pour "réduire l'assistanat" mais bien pour ne le cibler que sur vous!) vous dévoilez votre esprit infiniment petit, racorni, rabougri, mesquin, étroit et limité. Puisqu'il reste à la portée de n'importe qui de faire du profit "toujours au détriment des autres", mais à la portée de beaucoup moins d'êtres humains de ne pas faire de "profits" de cette sorte afin de répartir plus équitablement les richesses. Toutes collectives.
Guère étonnant de ne buter que sur l'indigence de leurs maigres et sommaires "solutions" (toutes les réformes sont du pipeau!) ainsi que leur inadéquation crissante face aux problèmes. Tous les jours nous percevons mieux qu'ils reconnaissent de moins en moins la réalité et qu'ils sont même en train de perdre la faculté de penser. Une fois pour toute - penser c'est avoir un espace intérieur, une profondeur psychique, où vous exercez vos sens des mesures. Savoir peser les arguments, savoir les comparer, tout en conservant un espace vacant pour accueillir et faire résonner le nouveau, l'inattendu ou le non formaté – vous dote d'expériences que vous pouvez transmettre. Apprendre à estimer, jauger et juger (dans le sens de tirer "au jugé" non de condamner!), évaluer (vous emplir de valeurs et valences), apprécier (vous submerger de précieux), coter, arbitrer, régler, résoudre ou trancher (discriminer ce n'est pas que rejeter stupidement, c'est, aussi, ce scalpel du réel qui permet à la parole ou l'écriture d'exister, de jaillir par la fente). Vous exercez, ainsi, vos sens des mesures, parvenant à cette pondération et modération comme science des équilibres. Vous devenez cet éléphant qui danse dans un magasin de porcelaines sans rien casser. Ou ce délecté lecteur, sommet de l'homo sapiens sapiens, le goût comme excellent critère de la sagesse. Tout savoir n'a-t-il pas une saveur ? Comme toute transe sait danser entre les équilibres, ces équidistantes et égalisantes libertés (équi-libre) : ex-statique! La porte de tous les savoirs !
Exercice pratique
En exercice pratique cela ouvre : un jour de spéculation sur les devises (spéculer est l'acte antisocial par excellence!) c'est le montant en réserves d'or et de devises des principales banques centrales, soit 1500 milliards de dollars. A part que 1500 milliards de dollars c'est tous les jours. Et que ces réserves ne se réalimentent pas journellement. Ou le total de la spéculation (devises, matières premières, aliments) c'est 2 fois le budget annuel de la France. Tous les jours 2 fois ce budget annuel. Budget annuel qui doit tout gérer pendant que ces "acéphales" (incapables de toute pensée collective, telles les conséquences de leurs actes) ont, entre leurs mains plus qu'inexpertes, la plus dangereuse arme de destruction massive. N'ont aucun projet autre que la puérilité, la superficialité, la futilité. Sensibles au seul niveau le plus bas du réel : les mouvements browniens, les traces électroniques et l'imitation aveugle et sourde des autres comme unique pensée (ils font ça, je fais pareil!). Perte en acte de toute profondeur psychique : de telles personnes représentent l'échec le plus retentissant de la civilisation. Qui a bien pu avoir la lubie (ou la perversion ?) de leur "abandonner" le destin du monde ? S'il y a bien des êtres incompétents et inadéquats pour mener à bien cette tâche ce sont bien eux. Un œil sur le fonctionnement réel ? Combien de fois les banques centrales ne "donnent"-elles pas aux Bourses des 100 de milliards d'euros et de dollars ? Les Bourses semblent donc entièrement subventionnées par le détournement des impôts collectifs et sans que notre avis soit demandé.
Le boursier est donc un fonctionnaire exagérément payé.
( à suivre)
trouvez un complément à cette réflexion sur le site internet à but non lucratif freethewords.org, onglet 4 "Nul n'est nul", onglet 3 "Why do we left the left wings ?", onglet 2 "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" ou, encore, onglet 3 "Légalité de l'égalité".