RÉALISMONS-NOUS ! (1 /2)

Publié le par imagiter.over-blog.com

5212721896_687609c906.jpg

    C'était soi-disant l'âge d'or de la Réalité… Et les murs, le toit, solidement posés, toutes les fondations fondues - restait à ouvrir fenêtres et portes au Palais de la réalité…Aussi les artistes renaissants se firent conquistadores d'un espace qui se résume d'après toi -bourgeois ! qui, oui, commençait à naître ce jour-là - à reproduire le Beau vivant et la Nature…à la métaphorique image de la reproduction des espèces…N'a-t-il pas été dit qu'après des siècles d'erreurs, la Renaissance renoue avec les vérités éternelles par observation de la "Nature". Qu'elle observe désormais ce que l'on observe d'elle, hein !!!

 

Un jour, il y eu, disions-nous, la miraculeuse découverte d'une reproduction réaliste de la Nature…Il faut, pourtant, que vous soit précisé que ce miracle privilégiait un mode de figuration qui demeure, depuis, pour le plus grand nombre, "le double exact de la réalité"…Cette perception des choses va nous donner le nom du percepteur !

 

Ce procédé, vite mécanique, fut tiré de la perspective linéaire d'Euclide dont il gardera l'aspect addition et multiplication. Le miracle pour le percepteur ?

 

Et l'on admis - précipitamment - que le nouvel espace de la peinture serait comme l'espace euclidien, une étendue entièrement remplie de cubes tous égaux et juxtaposés, sans qu'il y ait un dernier dans aucune file. La toile aurait aspect d'un cube ouvert d'un seul côté…Telle une porte…Tous les objets ayant dans ce cube, eux-mêmes, formes de cubes…

 

Cube reprenant, alors, son sens originel, coula du grec kubos, dé à jouer, s'il fallait "faire le point". Toutes les lignes de fuite entrecroisées, se rassemblaient donc en un point fixe et unique située à l'intérieur du tableau. Ce point correspondait à une vision monoculaire, unilatérale, unidimensionnelle de l'homme. Nous écartant de binoculaire, du multilatéral et du global. Nous faisant, seulement, loucher sur toutes les "parallèles" qui, justement, par "allèles" de cette conception pointue - ces caractères héréditaires qui s'opposent à d'autres - ne se rejoignent qu'à l'infini…

 

Une autre ferme décision ayant été prise, aussi, ce jour-là. Il y aura toujours "coïncidence" entre la représentation par la ligne et la représentation par la couleur. On coloria donc, au lieu d'extraire, de projeter à en faire rouler le dé qui nous roule donc…Une source unique de lumière, vasistas ouvert sur la gauche, nous réchauffait pourtant le cœur…Prétendu âge du réalisme total, la "renaissance" n'a, pourtant, que copié la scène du théâtre quadrillé du 16ème siècle. Imitant ses décors comme des miniatures d'architectures tout en cube. Et par l'utilisation, uniquement en atelier (et pas de cheval de chevalet dans les prés et bois !), de certains phénomènes d'optique- plus tard, familiers à tous les hommes (les objets semblent diminuer à mesure qu'ils s'éloignent) la peinture avait donc découvert cet espace "divin", le foyer de tous les rayons, le condensé exact de la Nature où descendaient, tout naturellement et légèrement, les dieux revêtus des plus divines vêtures. Les princes des principes et les rois y déjeunaient, tout naturellement, avec les anges. Ainsi, penses-tu, homme ! Ne serait-il pas plus réaliste de s'apercevoir que les renaissants ne voulaient que des spectacles et pas la réalité !…Un décor pour les pouvoirs pas de réflexion sur leur légitimité !…

 

Est-ce pourquoi les trois règles d'unité du Théâtre pouvaient commencer d'éteindre le vif âtre du théâtre ?

Unité d'espace : toute la Réalité et toutes choses deviennent donc des cubes étanches et "l'art" reste de ne plus laisser passer l'Espace mais de l'espacer à perpétuité...

Unité d'action : le spectateur du tableau se devrait de demeurer immobile comme pétrifié d'admiration pétrie...Et ne doit-il pas comme se transformer en cyclope encyclopédique pour bien profiter de l'illusion de la "profondeur", miraculeusement offerte par la "perspective" (d'avenir ?)...au lieu de vivre l'énergie.

Unité de temps : la lumière 'qui est, depuis l'Origine, devenue le Temps), cette substance invisible soudain ô prodige ! se laisse mesurer et manipuler par l'artiste...Entre les choses matérielles et closes et l'espace invisible : une même unité de mesure...n'allons-nous pas, depuis ce sacré jour, même jusqu'à passer notre temps à mesurer le vide du temps qui se voit traité comme espace serti d'illusions d'optique...

 

Si vous pensiez qu'il ne pouvait s'agir que de peintures-teintures, il vous faudra élargir à la Réalité entière...Y trouver l'angle sous lequel filmer que d'un procédé mécanique "on" voulut faire un "double de la réalité valable à tout jamais"...une métaphore pouvait devenir labyrinthe qui aveugle tous les yeux...Là aussi l'œil fut refermé, cicatrisé, scellant sa propre grille...Et de cet éloignement de nous et de l'énergie de la vie, de cette théâtralisation de plus en plus des rapports sociaux, nous avions glissement insistant des images. La politique "moderne" se constitua sur la scène de théâtre pictural. La" représentation" comme ce qui éloigne de notre vie se fit, alors, politique. Nos vies nous échappèrent. Nos représentants comme nous empêchant de reprendre nos vies en main. La représentation (élection et délégation des pouvoirs) vécue comme cubes séparés. Étanches, vous comprenez, comme inaccessibles donc inchangeables donc louangeables donc dicibles donc effectifs donc trop accessibles, mais dans la version dénucléarisée de tout. La représentation culturelle nous donne la clé de tous les pouvoirs politiques ou financiers : la culture reste talon d'Achille de politique et économie. Ne subissent que qui se laisse enfermer dans cette "représentation" !!!

 

A la Renaissance, se posèrent tous les éléments qui nous firent arriver où nous en sommes. Encore plus profondément que nous imaginons : c'est que nous fûmes statufiés, rigidifiés, marbrorisés, pétrifiés, tout ne devient qu'apparences, tout se maintint en superficie. Or, tout comme toute superficie ne peut qu'offrir que superficiel, ne se laisse pas entendre la profonde question : comment faisons nous pour survivre si tout le monde, absolument tout le monde, devient superficiel, si le monde purement fantasmagorique des apparences recouvre l'entière réalité et nous cache les leviers qui nous permettent d'agir sur/avec elle ? Comment faisons-nous pour survivre sans les décrypteurs de la réalité ? Oui comment ? Ainsi, aplatis par la représentation picturale qui a figé le monde social en une représentation (non, être en entier, tout à fait présents dans ce que vous faites, mais vous tenir éloignés, jouer un rôle, ne jamais réfléchir aux conséquences de telles attitudes fermées et sourdes sur/pour l'intérêt collectif et n'être soi-même que dans sa vie privée (là où ça n'a aucun impact social et ça le devrait !)).

 

Tout est figé dans la perpétuation d'une représentation (trop soumise au passé, vu qu'elle en serait comme sa présentation perpétuelle, se re-présentation en boucle) qui exclut toujours plus la réalité de l'époque particulière et précise - qui pourrait créer sa propre structure au lieu de subir les structures du passé devenues invisibles faute de connaître leurs… origines...De plus en plus d'humains ne sont plus contemporains de leur époque. Le "principe de réalité" se rappelle à nous : les personnes ne sont plus capables de supporter, de nous habituer à nos sentiments, sans contenu représentatif... Nous ne nous permettons que de plus en plus rarement d'être nous-mêmes : nous sommes les mécanismes externes d'une représentation qui ne porterait aucun coup au réel si elle était interrompue. Le bilan semble tragique. Freud ne nous signale-t-il pas que nous avons de plus en plus de difficulté à affronter "des affects intenses, sans contenu représentatif" ?

 

Notre façon de savoir nous masque, ainsi, de plus en plus, toute possibilité d'aborder l'inconnu, le nouveau : la découverte participe plus de la fulgurante ouverture que de l'accumulation qu'aucun regard centré ne tire.

 

Notre façon de savoir peut aller jusqu'à nous barrer tout l'avenir.

 

toujours dans la rubrique : "Quelles sont les têtes qui NOUS aident  vraiment ?"

 

                        Que le vaste humour vous grandisse et vous nourrisse !!!

Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif

 

 (à suivre)

            tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***

 

trouvez, aussi, un compliment à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits freethewords.org,  onglet 1  "Les mamelles du repos", " Remue- ménage" et "L'athéâtre",  onglet 2  "Comment devenir un (e) athée du capitalisme" ou bien "L'intelligence indestructible du capitalisme ?" et "La star des stars", "L'ardeur sociale" ou, encore, "Présent !", onglet 3 "La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques", et  "Rien de plus solide que le solidaire", sinon,  onglet 4 "Où trouver encore du sérieux ?", "Nul n'est nul", "Je ne parle plus à qui a raison" ou bien, encore, "Assentiments aux sentiments".

Résistances au changement      Impliquent changement de résistances

Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser

Pas de République si le politique ne prime pas sur l'économie.

La prospérité c'est pour tous, la richesse pour la minorité

La façon d’écrire se nomme infini respect

 

Si ce post a su retenir votre attention dans les 2 900 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on trouve plus que prévu

 

 

 

 

Publié dans méthodes de pensée

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article