Rien de plus solide que le solidaire
C'est pour cela même que devant l'union visuelle, si lumineuse, de deux âmes sœurs la Société sort sa violence de son étui et veut flanquer la guerre entre elles. Il FAUT que les histoires d'amour finissent mal. (...)
Division de la vision : avec cela la guerre semble irréversible, insoluble, faite pour revenir sans cesse. Mais pas la paix. La guerre reste adulte. La paix enfantine. Pour moi, c'est l'inverse, mâture Dogan. (...)comme s'ils avaient reçu leurs savoirs"guerriers" du ciel ou de la raison, sans en avoir vécu aucune expérience préalable(...)
Votre œil obsédé de passé, donc de guerre, n'a jamais vu ça, ne NOUS a jamais vu ? (...) De parer à la guerre, d'abord, se chemine par la parole, partout ce qu'il y a à ré-parer sur ce champ taillé par la bataille. (...)
…qui échappe vraiment à ce monde donc de ce monde? (...)
"L'attitude majoritaire de l'économie académique consiste à affirmer simultanément que le système existant est, à quelques perturbations près, optimal, et que son rôle à elle n'est pas de discuter des fins, mais des moyens" (p188 Les carrefours du labyrinthe- Cornelius Castoriadis), pagine Dogan. Mal joué, n'est-ce pas, l'économie interdit à tout le monde de s'occuper des fins, et, subrepticement, prétend que seuls les moyens comptent. La fin semble l'argent, l'univers entier ne serait qu'argent. Mais non c'était le moyen, de quoi donc ? (...) L'économie n'est pas une science mais une méthode(...) L'économiste dit juste que s'il n'y a personne pour dire le BUT poursuivi, lui, il ne peut que signaler le mieux ou le pire de chaque désir…(...)…s'y révèle le fallace de la "séparation" des fins et des moyens qui reste un des plus néfastes parmi toutes les sciences. (...) L'économie politique c'est avant tout de la philosophie politique(...) L'économie incapable de décrire un simple être humain, se targue pourtant de savoir ce qu'il "veut"…(...)
N'ayant aucune limite, la compétition effrénée ne peut qu'achever la "séparation", et produire la solitude généralisée. (...)
--- Quand je te regarde, je te raconte ma chance, brûlait Gundi.
--- Tu es le jeu qui me fait échiquier mais tu es l'échiquier qui invente mon jeu. Tu es toujours les deux : l'acte et son déroulement, mais son déclenchement et sa fin. Tu es l'abri qui me rend entièrement libre, à chaque seconde, je suis dans l'espace infini, aisée et protégée. Tu es devenu la pente qui verse l'inverse vers le même, tournoie Pearl ailée. (...)
La production est, en effet, une tautologie. A chaque fois elle ne peut qu'empêcher tout feed back. Pourquoi produire? Pour l'emploi, les revenus, la consommation, l'investissement. Comment produire? En expulsant l'emploi, les revenus et donc la consommation ou l'investissement (…)…et il n'y a jamais, en fin de compte, "rencontre" d'offre et de demande mais conditionnement de la demande. (...)
---Si je suis liée à toi comme malgré moi, c'est que rien ne peut le nier. Aimer c'est affirmer, s'affirmer.(…) Le lien universel c'est le bien même. La séparation ne peut plus exister, décèle la saducéenne Pearl. (...)
Indestructible et inébranlable solidarité. Comment use-t-elle pour se répandre? Elle demande que nous soyons liés et reliés aux autres PAR une responsabilité, des intérêts communs. Chacun partie prenante et donnante, association, union, entraide, sororité. Se solidariser c'est faire cause commune pour que chacune causant en même direction, se sentant mêlée, ressente sa contribution en même temps que sa dilution dans l'océan des autres.(…) La solidarité protège chacun ; le cocon où soigner ses blessures. La solidarité ne s'occupe que du meilleur de chacun et n'excite aucun bas instincts comme la compétition ou le profit, ces évidentes désolidarisations de la communauté. Chacun pour soi et rien pour tous. Le rêve du chacun pour soi a bien abouti au pire des cauchemars collectifs.(…) Le projecteur posé sur chaque individu montre bien que tout dépende de chacune, de chacun dans le monde qui se profile. Face aux pollutions chaque acte est irremplaçable. La décision de chacune, qu'elle soit intellectuelle ou affective, morale ou émotionnelle devient essentielle, indispensable, incontournable. Il est impossible de se passer de la moindre personne. (...)
En tout cas, je prends les devants, s'avance Dogan, et au nom du meilleur de la culture occidentale, je prie le reste du monde de nous excuser puisque nous ne participons pas aux égarements des dirigeants passés voire présents. Moi j'ai vitalement besoin de vous et je me sens solidaire, indissolublement, et de l'Afrique, et de l'Asie et des Indiens d'Amérique. Nul plus que moi qui saigne sur les malheurs qui peuvent atteindre vos nobles civilisations. Nul autre que moi qui ai acquis le droit de vous dire comme je vous aime tous. Puisque sachez que personne ne m'intéresse plus que l'oublié, l'obscur, le dernier. M'émeuvent profondément ces soi-disant laissés pour compte, ils comptent plus que tout pour moi, africaines perdues dans la poussière et la misère, indien d'amazonie au regard flambant neuf, hindous ou laotiens, calmes, vélos, vieux paysans de nos contrées, observateurs émotionnels des villes. (...)
SOLIDAIRE
En BONUS***************************les chapitres complets
******************Table des matières***************************
1 Briser la glace
2 La société des individus
3 Pourquoi sommes nous "séparés"?
4 Comment nous aliénons l'Autre ?
5 Le discours des guerres
6 Economie et politique toutes habillées du discours des guerres
7 L'élucidation des fins
8 Rien de plus solide que le solidaire
9 Adam Smith revisité
10 Macroéconomie : le système des rotations
11 Dans le pays puis internationalement : les changements d'échelles
12 Résoudre le chômage
13 Les relations ça se relate
14 Tout le monde est responsable de tout et de tout le monde
15 Le progrès incompris : ne sont pas à la tête du progrès qui l'on croit!
16 La Justice passe par la fin de l'hégémonie économique
17 Le dépassement du système production-consommation
18 Le bénévolat rayonnant
19 La solidarité élucidée
20 Ne plus pouvoir vivre sans toute l'Humanité
Une transparence d'égaux vivant la même expérience se voit définitivement obscurcie par l'aliénation, alius (l'autre) transformé en aliud (objet) "L'occident commence là où commence le partage entre un groupe défini, la cité, et les autres ou l'autre", précise Lucien Sfez dans "Les Leçons sur l'égalité". ALIEN : cette action de partage qui met l'autre A DISTANCE et lui assigne sa place d'autre. Il n'a rien dit, ne peut rien dire. C'est soi qui met l'autre à distance et "chacun à sa place" ce qui ne veut strictement rien dire et, pourtant, c'est sur ces phrases là et leurs médiocres dicteurs que la société vit, chacun à sa place, par rapport à qui, qui est le chef d'orchestre? Il n'a rien dit et je le mets à distance. Ensuite, quoiqu'il fasse tout sera interprété d'après cela. Qui agit ainsi se pose en maître absolu, le créateur de "l'autre"…(...) Une ressemblance surnage mais l'aliénation finale est que "de l'altérité nécessaire nous passons à l'altération puis à la subalternité. Etrange opération qui emprunte ses traits à la métamorphose (...) il s'agirait ici d'une transformation du contenu de l'intimité de l'ancien "même" en une figure qui est celle de son tourmenteur. Phagocytose du même par l'autre pour en faire un même que lui , au point que l'ancien même est devenu étranger à lui-m^me, à sa propre égalité avec soi. Il est désormais transformé en chose" (p221), conclut Lucien Sfez. Ainsi, si "l'Autre" parvient, sans dommages, à s'extraire du monologue, seul l'occidentalisé deviendra une chose. Séparé de lui-même parce que séparé de la Nature. Ne s'était-il pas, au départ, fourvoyé, en prétendant n'avoir rien de commun avec la Nature, de s'en être comme émancipé, libéré, désasservi. ? Bref de n'en point faire partie. Malgré la propagande, ce cul de sac se ressent ou se prouve de tant de façons dont une est d'aliéner l'Autre. En fin de compte, si celui-ci considère faire partie de la Nature, vous venez de perdre tous moyens de contacts avec lui. (...)
(à suivre)
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