Services publics : pourquoi les privatisations se présentent souvent comme des délits ?
Ces émeutiers, refusant toute rationalité, se foutent, aussi, à détruire les services publics. Tout ce qui reste encore d'honorable et d'adulte dans cette civilisation démoli par ses dirigeants mêmes. Toujours l'identique schéma monotone sans aucun discernement Un déficit est créé de toutes pièces. Des dysfonctionnements sont pointés. Et, après ce constat sommaire, est décrété (sans aucun débat de fond) qu'il faut tout privatiser. Ce qui en République, une et indivisible, la res-Publica , semble une substantielle trahison, conduisant à la seule "Reprivée".
Le service public demeure le centre de toute Société se vouant à l'inclusion la plus grande, satisfaisant les besoins fondamentaux de tous les individus, dans la continuité et l'accessibilité d'une égalité de traitement. Péréquation tarifaire, obligation de fourniture et qualité des prestations font du service public le meilleur outil de redistribution sociale. Y toucher vous démasque comme insurgés refusant touts intérêts supérieur (tout privé ne semblant jamais sortir des intérêts inférieurs) ou général. Que ces émeutiers se recrutent massivement chez des gouvernants et dirigeants, se disant "élites" ne fait pas dévier la fermeté du constat. Pour la République ce sont juste des cancres là!
Discrédit complet du privé
Puisque nous avons goûté au privé. Dès 1989, au Royaume uni, par exemple : en 5 ans, le bilan fut tonitruant : les bénéfices multipliés par 3 et les salaires des dirigeants multipliés par 4. Pour le regard abruti du financier cela semble positif : ce qui signe bien son incompétence. Car à quel prix ? Tous les prix, justement, explosèrent : le privé c'est ce qui augmente toujours plus les prix. A l'exemple de ces compagnies pétrolières qui ne répercutent que les hausses du prix des carburants, jamais les baisses. 28 % en plus dès la première année pour l'eau, illégitimement privatisée puisque c'est "un bien public", un "patrimoine commun" de l'Humanité. Même la Cour des Comptes souligne que "les hausses de prix sont à mettre en relation avec les privatisations". Où est l'avantage pour le "client" ? Puisque tout ce qui représente les avantages du service public s'y trouve saboté : baisse de la qualité des services, plus de péréquation tarifaire, abandon de la continuité des prestations et baisse de la sécurité, plus de recherche et développement, minimum d'investissements. A telle enseigne, que le ministre britannique des transports souligna, à l'époque, "que c'était une honte nationale" que la dégradation du patrimoine des chemins de fer par les voyous "privatisés". Alors pourquoi la privatisation lorsqu'elle chute dans l'obscénité irrécusable que les impôts collectifs doivent réparer les dégâts commis par ces irresponsables ? Il n'y a que des krachs privés jamais de krachs publics (si un état se déclarait en faillite ce serait uniquement par le pillage des impôts par les compulsifs du privé). Le privé ne sera jamais indépendant par rapport au public : il vivra toujours à ses crochets dans cette effondrement de "la collectivisation des pertes". Alors pourquoi la privatisation-qui-ne-veut-pas-apprendre-ses-leçons, puisque à part les dirigeants illégitimement surpayés et les actionnaires passifs, tout le monde est perdant ? Assez d'études amplifient ce constat.
Seul émerge le service public
Le service public demeure le seul à faire des investissements que le privé ne fait pas : c'est dans sa nature cette myopie sur ses seuls profits, le plus rapidement possible sans s'occuper des conséquences systémiques. Cette incapacité structurelle à l'autonomie dessine un comportement d'enfant inconscient et je m'en foutiste, qu'un adulte doit englober. Et rectifier pour supprimer les désastres systémiques. Dans ce contexte, les actionnaires sont pour l'affaiblissement maxima de l'état. Les médias plus qu'irresponsables, si prompts à hurler contre des anarchistes, semblent inaptes à déceler les vrais anarchistes, lorsqu'il y en a. Ces actionnaires qui actionnent les dérives du privé (sans contre-pouvoirs) ne peuvent que détruire, tendanciellement, complètement, tout état. Si ce n'est de l'anarchie c'est quoi ? Il s'agit de contre-balancer tous les graves délires du privé. Galbraith, prix Nobel d'économie, l'avait fait, décrivant le règne de "la libre entreprise et de la concurrence" comme le refus de toute concurrence, les multinationales imposant leurs prix et refusant toutes "régulations" autres. Ce qui introduit que les prix émergés du service public demeurent plus rationnels et raisonnables que ceux "imposés" par le privé. Galbraith poursuivit, en démontrant que le privé reste plus "bureaucratisé" que le public, que son taux de rendement y demeure inférieur : quoi de plus compréhensible avec les lourds handicaps des revenus exagérés de leurs dirigeants, qu'il s'agit de compenser. L'illustration du système d'assurances états-unien (cette capitalisation pitoyable qu'on nous propose de troquer à la place de la répartition!), tellement segmenté "que personne n'y comprend rien" survient dans le non-débat "la France n'a plus de politique industrielle". Que croyez-vous que les insurgés contre tout débat public (privatisation des débats) pondent? "Une partie de l'argent public doit aller aux entreprises" : comme cela, texto, et sans garanties, sans engagements, sans contrats ni contrôles – bref, sans le "retour sur investissement" qu'ils préconisent tant. Faudrait savoir! La puérilité permanente de leurs propositions augmente, sans cesse, les doutes sur leur réel sens des affaires (collectives) aussi!
Puisque demeurent largement occultées toutes ces "victoires de la musique des services publics". Avant son inutile privatisation, EDF-GDF n'a jamais perçu un seul centime de l'argent public pendant 22 ans. Et même versa-t-il, à l'Etat entre 300 millions et 1,3 milliard de francs tous les ans. Oui les services publics sont bon marché et génèrent des gains partageables. D'où les"privatisations": va-t-on privatiser ce qui ne déploie aucun bénéfice ? Donc "privatisations" , preuves qu'il ne faut pas privatiser. Oui les services publics rapportent plutôt à toute la collectivité, à presque tout le monde. Les privatisations ne bénéficient qu'aux seuls marginaux capitalistes et leurs actionnaires – bref, une infime minorité. Sans grandeur ni panache.
Qui ne sait plus rien du réel ?
L'unité des contre-feux à opposer aux émeutiers au pouvoir provient de l'irrationalité des diagnostics : les retraités à 1000 € par mois "explosent" les coûts, les malades "font dériver les dépenses", le chômeur est "dépensier" et la privatisation va "baisser les prix du service public grâce à la concurrence". A chaque fois, les dérapages hors toutes les raisons, l'absence complète de raisonnements structurés, le fanatisme idéologique comme unique argument, masquent l'inversion de tout bon sens. Ce sont les trop riches qui pèsent bien trop dans toutes les "nouvelles dépenses". Si vous vous attribuez, mensuellement 100 ans de SMIC, c'est vous qui dérapez de partout, vous vous avérez extrêmement dépensier (sur le dos du plus grand nombre) et personne d'autre. Si, en plus, vous sombrez dans l'indignité de ne pas participer à la Société tout en lui pompant le maximum : telles ces "villes privées" créées pour ne pas "payer les impôts locaux" – en obligeant toutes les recettes publiques à ne plus penser qu'à vous (d'où réduire les "dépenses" publiques, pas pour "réduire l'assistanat" mais bien pour ne le cibler que sur vous!) vous dévoilez votre esprit infiniment petit, racorni, rabougri, mesquin, étroit et limité. Puisqu'il reste à la portée de n'importe qui de faire du profit "toujours au détriment des autres", mais à la portée de beaucoup moins d'êtres humains de ne pas faire de "profits" de cette sorte afin de répartir plus équitablement les richesses. Toutes collectives.
Guère étonnant de ne buter que sur l'indigence de leurs maigres et sommaires "solutions" (toutes les réformes sont du pipeau!) ainsi que leur inadéquation crissante face aux problèmes. Tous les jours nous percevons mieux qu'ils reconnaissent de moins en moins la réalité et qu'ils sont même en train de perdre la faculté de penser. Une fois pour toute - penser c'est avoir un espace intérieur, une profondeur psychique, où vous exercez vos sens des mesures. Savoir peser les arguments, savoir les comparer, tout en conservant un espace vacant pour accueillir et faire résonner le nouveau, l'inattendu ou le non formaté – vous dote d'expériences que vous pouvez transmettre. Apprendre à estimer, jauger et juger (dans le sens de tirer "au jugé" non de condamner!), évaluer (vous emplir de valeurs et valences), apprécier (vous submerger de précieux), coter, arbitrer, régler, résoudre ou trancher (discriminer ce n'est pas que rejeter stupidement, c'est, aussi, ce scalpel du réel qui permet à la parole ou l'écriture d'exister, de jaillir par la fente). Vous exercez, ainsi, vos sens des mesures, parvenant à cette pondération et modération comme science des équilibres. Vous devenez cet éléphant qui danse dans un magasin de porcelaines sans rien casser. Ou ce délecté lecteur, sommet de l'homo sapiens sapiens, le goût comme excellent critère de la sagesse. Tout savoir n'a-t-il pas une saveur ? Comme toute transe sait danser entre les équilibres, ces équidistantes et égalisantes libertés (équi-libre) : ex-statique! La porte de tous les savoirs !
Exercice pratique
En exercice pratique cela ouvre : un jour de spéculation sur les devises (spéculer est l'acte antisocial par excellence!) c'est le montant en réserves d'or et de devises des principales banques centrales, soit 1500 milliards de dollars. A part que 1500 milliards de dollars c'est tous les jours. Et que ces réserves ne se réalimentent pas journellement. Ou le total de la spéculation (devises, matières premières, aliments) c'est 2 fois le budget annuel de la France. Tous les jours 2 fois ce budget annuel. Budget annuel qui doit tout gérer pendant que ces "acéphales" (incapables de toute pensée collective, telles les conséquences de leurs actes) ont, entre leurs mains plus qu'inexpertes, la plus dangereuse arme de destruction massive. N'ont aucun projet autre que la puérilité, la superficialité, la futilité. Sensibles au seul niveau le plus bas du réel : les mouvements browniens, les traces électroniques et l'imitation aveugle et sourde des autres comme unique pensée (ils font ça, je fais pareil!). Perte en acte de toute profondeur psychique : de telles personnes représentent l'échec le plus retentissant de la civilisation. Qui a bien pu avoir la lubie (ou la perversion ?) de leur "abandonner" le destin du monde ? S'il y a bien des êtres incompétents et inadéquats pour mener à bien cette tâche ce sont bien eux. Un œil sur le fonctionnement réel ? Combien de fois les banques centrales ne "donnent"-elles pas aux Bourses des 100 de milliards d'euros et de dollars ? Les Bourses semblent donc entièrement subventionnées par le détournement des impôts collectifs et sans que notre avis soit demandé. Le boursier est donc un fonctionnaire exagérément payé.
Railler le fonctionnaire
La tradition, bien orchestrée et bien suicidaire, est de railler le fonctionnaire des services publics. Ici, nous voyons un fonctionnaire extrêmement toxique (le boursier), louangé par tous les médias. La différence ? Lorsque France Télécoms était un service public vous receviez souvent la réponse adaptée à vos demandes. Dorénavant, vous obtenez des vacarmes qui ne vous écoutent plus et veulent, absolument, vous fourguer n'importe quel produit, adapté ou non à vos besoins. France Télécoms privatisée ne sait plus assurer le moindre service : vous leur demandez pour la live box, le mail ou le téléphone, ils répondent – à côté de la plaque – tel produit ou tel autre, qui ne vous intéressent pas du tout. Ils ne savent qu'insister plus répondre aux attentes : en plus, vous aurez un questionnaire (Galbraith a bien raison : c'est le privé le plus bureaucratisé) auquel vous ne pouvez répondre, ce serait non et négatif partout. Vous ne voulez pas gaver le taux de suicides puisque vous devinez que c'est la frange dirigeante qui a pété les plombs et ignore totalement ce que pouvait bien être un service public. Laisser de tels "ignorants" diriger n'est-ce pas hurlant d'irresponsabilité ? Les Bourses c'est un tel "fonctionnariat" du privé, subventionné en cachette, et l'écrasée majorité n'en veut absolument plus. "Nos" anti-dirigeants agissent, ainsi, sans cesse, contre l'avis du plus grand nombre. Il faut savoir que, pour ce qui reste des services publics, le maillage du privé devient incohérent. Ainsi, tant et tant d'études et d'audits se découvrent, entièrement, réalisées par le privé. Avec un coût nettement plus élevé (le privé coûte si cher à la Société) et une efficacité moindre. Des études parallèles du Public (gratuites sauf en personnel), ont montré leur nette supériorité. La débâcle 2008 a convaincu le monde entier de la non fiabilité et du manque de sérieux du privé. Est apparu aux yeux de tous le danger de son obsession maladive pour "son" profit (comme si un tel impact – atomique - ne devait pas être, entièrement, contextualisé dans la globalité et la pensée holistique ? ).
Le langage dominant tartine "réformer le capitalisme" : pratiquement comment ? En mettant la puérile "culture de résultat" du privé dans tous les services publics : les cadres ne disent plus "citoyens ou administrés" mais "clients", c'est dire si l'irresponsable gangrène du privé n'attaque pas tout ce qui demeure sain dans le service public. La "culture de résultat" (tout comme les Bourses, ces enfants non autonomes subventionnées sans cesse par les banques centrales) appartient à une pensée infantile qui ne peut que se lover dans un ventre maternel plus englobant et plus protecteur. Son hypocrisie intériorisée se dit qu'il peut faire n'importe quelle connerie, l'adulte viendra tout réparer et excuser. L'état du monde actuel en est à ce point : les émeutiers au pouvoir, ces dangereux nihilistes que nous devons empêcher de nuire de toute urgence, sont donc ces enfants turbulents et suintants de mauvaise volonté. Mais qui sont ces adultes qui réparent tout ? D'immenses inconnus.
Les médias auront donc été l'ère d'anti-communication, d'anti-information et d'anti-savoir : vivement que nous passions à autre chose, non ? Alors où trouvons-nous ces immenses inconnus? Sûrement pas dans les médias, cette nasse d'incompétences. Les maisons d'édition évitent soigneusement de publier les vrais écrivains, les esprits collectifs : pas non plus dans la culture "privatisée", ce cul de sac de "l'ignorance". Alors ? Comme au 19 ème siècle, pour survivre, vous en trouviez dans les services publics et circuits de diffusions parallèles, etc. Aujourd'hui, dans les économies solidaires, bénévolats divers même hors associations – inutile de chercher dans les médias, ils ne savent plus rien du réel, aucune info fiable chez eux : l'issue humoristique devient que vous deviez tout chercher et découvrir par vous-même, tout reparcourir et remettre en relation. Où sont-ils ? aussi, plus massivement, dans n'importe quel secteur de la Société comme un "entrisme" de "l'inconscient collectif". Comme une garantie au non massacre idéologique. Et autres pistes à compléter en poursuivant la compréhension vers la conclusion de ce texte.
Capitalisme acéphale
En face, l'intelligence indestructible du capitalisme ne serait plus défendue que par les acéphales des circuits financiers et de la Bourse ? Acéphales, sans tête, mais, aussi, sans chef ! L'acéphale ou l'ex-civilisé, la déconvenue complète qui rechute dans la bestialité. Et les médias fous qui nous tartinent ces échecs ambulants comme le sommet de la réussite. Franchement, golden boy ou trader ce ne peut être "ça" réussir sa vie, ou devenir plus intelligent, ou réaliser sa personne, ou servir les autres…
( à suivre)
trouvez un complément à cette réflexion sur le site internet freethewords.org, onglet 3 "L'intelligence indestructible du capitalisme ?"