Voler comme les oiseaux (7)
Actuellement 5 êtres toujours vivants ont volé comme des oiseaux. Arraché, extrait, désincarcéré des pays (du fait de se trouver "au-dessus"!), vous allez vous sentir devenir pleinement "terrien". Terrien à si forte odeur d'humus, d'émanations musclées de sous-bois, de puissantes fragrances de feuilles biotopiques. Terrien tel se ressentir, aussi, bondé, intégral, rempli, complet, tout peuplé de la présence des autres, parcouru en grand fleuve de la Nature entière, tout vibré de vie unitaire. Terrien, ce qu'il y a de plus réel, de plus unitaire, de plus global, de vraiment mondial- se voit toujours supplanté par le moins réel du pays local. Ainsi, "s'envoler" nous fait accéder à un autre niveau: au lieu des découpages par nations il s'agit plus de passer aux interfaces intérieur-extérieur (la Nature que nous habitons est la même que celle qui nous habite) avec basculements, repliements ou redéploiements des abords, marges ou frontières (changer de regard sur toute chose devenu l'acte essentiel, mais nos regards fatigués exigent, en même temps, du repos: l'essor de peut provenir que des changements de paradigmes) etc. Parvenir à ressentir, physiquement, à que point la contradiction de l'expérience devient l'expérience de la contradiction, de quels surplus de poids intellectuels nous nous handicapons. Se simplifier ne peut surgir que de "filtres physiques" (nos corps).
"La volonté est un vol. Mais le vol ontologique de la vol-Onté se perçoit ainsi…", nous confie un des "volants". "Sommes-nous danseurs ou dansés, peintres ou peints, chanteurs ou chantés? Sommes-nous fondements ou résultats? Vers où se place la flèche causale?", poursuit-il, survolant l'impact de l'expérience brute, sans toutes ces fausses réflexions qui ensevelissent tout sous la gadoue de l'indifférencié. Lorsque l'expérience nous devance de partout, parce qu'elle surpasse tout ce qui peut lui être opposé, par exemple. Vous pouvez toujours clamer ou réclamer que "voler" n'est pas possible devant la contradiction de l'expérience vous ne pouvez vous retrancher que dans des fausses explications. En vous privant vous-mêmes de toutes les sensualités attachées au phénomène. Ce n'est pas, non plus, pour contrarier les hiérarchies ou les valeurs – aucune intention, en surplus, ne peut servir de barrage à l'expérience. Elle emporte tout sur son passage. Autre topique : comment transmettre, faire ressentir, fournir la structure essentielle de l'expérience afin qu'elle puisse être reproduite? Ne faut-il pas user de tous les procédés rhétoriques afin de remplir cette ambition? Sans omettre, que transmettre, avec toute son ombre portée sur ce qui demeure collectif en toute chose (ce que les médias, évidemment, effectuent à plein, "écrasant", comme l'info sur un disque dur, tout sur son barbare passage, empêchant tout, piétinant tout, tels des Huns ; avec eux nous sommes assurés de tourner en rond dans la nuit pour toujours!) - doive, d'abord, se débarrasser de ces INTRUS!
"Voler" fait aller bien plus haut. Plus haut en vrai: la mémoire du corps vous en déborde de gratitudes. Admettez que l'aventure de… vous passionne. Ainsi que tous ses amis que nous allons rapidement découvrir…iiiiiiiii!
Qu'y a-t-il de chevillé au caractère de la majorité pour qu'elle ne vive jamais "avec" ses contemporains? Ce qui les prive de 9/10 de ce tout ce qu'il y a de plus passionnant dans la vie. Quel gâchis! Quel masochisme auto-renforcé collectivement! Le mesquin esquinte tout ! Ce décalage chronologique (et est "décalé" qui n'est pas persiflé comme "dévalé", justement!) devient encore plus strident avec les grands hommes: il semble qu'il faille attendre leur disparition, pour à peine commencer à parcourir les premiers centimètres de leur splendides aventures.
Alors qu'ils étaient bien là pour transmettre, expliquer et répondre. A la place, nous pataugeons avec de grossiers arriérés ou de sombres imposteurs. Résultat: nous ne saurons rien (ou tout comme) du réel vécu des seuls vrais héros de l'Humanité. Les médias nous auront bien escamoté le top du meilleur !!! Pourquoi une telle fuite devant l'authenticité, la sincérité, le naturel, la spontanéité ou la vérité? Ces génies, oui, eux seuls, vivent, à fond, la vraie vie: "voler" correspondait à une époque pré-pollutions-en-grand, une époque où l'on pouvait déployer tous ses sens en extraverti, sans en être (trop) blessé. Maintenant, pour la même expérience, les dangers corporels sont devenus gigantesques. Qu'y a-t-il de chevillé au caractère de la majorité pour qu'elle s'acharne à priver et ses enfants, et son entourage, et la collectivité plus large, des meilleurs apports humains ? Depuis le temps, que chaque siècle nous apporte des génies, nous aurions pu prendre quelques leçons. Si tant est que le faux argument de "donneur de leçons" (comme une irrationnelle "preuve" de la non recevabilité de vos raisonnements qui nous ensevelissent bien de toujours plus de "leçons" mais stériles "leçons"?) ne se voit utilisé que par les seul-e-s qui refusent "d'apprendre "leurs" leçons" (celles de la vie, des expériences etc…et des…génies!).
Observez un peu, le génie est contraint, même "par ces gens dits si tendances, modernes, in, kiffant, glamour ou bien médiatisés possibles", d'entrer "dans leur moule". Ce qui, à la seconde, annule toutes leurs prétentions et leur clinquant: ils semblent admirer le précédent génie, rimbaud partout justesse nulle part, et piétinent, sans sourciller, sa sœur de cœur, son frère d'aventure. Aveu qu'ils n'aiment pas du tout les génies, pas plus ceux qu'ils affichent (frauduleusement!), que ceux qu'ils piétinent (arguant être "autorisés" à le faire!). Ne pas reconnaître le génie actuel c'est les dénier et renier tous. Donc se dénier et renier soi-même: faudrait savoir tout de même !!! Vous avez bien capté cette manière de traiter le si spontané (dont le summum reste de "flyer" with the rain Bow !) et rayonnant génie comme un demeuré, un serviteur, un inférieur ou un mineur "négligeable" ?
Impossible de ne pas s'en apercevoir: toutes les rues en sont largement salies!!! N'en ressort, recul oblige, que la certitude que cette attitude (trop encouragée et exhortée par les médias) représente bien l'obsession acharnée de tout faire pour " rater sa propre vie ". Tant que cette civilisation n'acceptera pas d'utiliser le "meilleur d'elle-même", sa réelle excellence, son sapiens sapiens, sa quinte essence- pas d'évolution possible, pas de progrès (détectable et délectable par cette nette augmentation des sensualités), pas de sortie des problèmes, possibles. Le maximum des vies ratées. Lorsque l'irréalisme domine, les accès au réel demeurent, massivement, bouchés !
Où - aucun imposteur (fût-il déguisé en star!) ne peut vous guider vers l'envol des loyautés !!!
(à suivre)