La Terre est un corps/ et votre corps est la terre (5) Plaines…

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Pourrais-je o juste vous poser et reposer le repos d'une question? Voilà qui est fait. Et, sur la Terre en poudre, tu te confonds à la forge, orge des matières, tu ruisselles, coules dans des veines rien moins que continentales, tu sues ton entier corps dans l'éponge gracieuse de la vie, et tu retournes poussière, pour voir l'autre face...Mais sur la Terre tout POUSSE et même la poussière, alors, du poussin à la poussette tout risque de devenir poussif. Mais poussez-pas, poussez-pas derrière, vous risqueriez de devenir grands.

 

A la flexion et réflexion, mes proches me sont reproches...Que je sorte mes colts et récolte et vous aurez saisi...Là où s'était rétréci les rets du récit, tout se déploie dans les plaines de laine, dans ce tissu qui rejoint tous les seins intérieurs, les orifices sous les sols en bourrelets, graisses, articulations musclées des plaines. Les pleines plaines sont éventrées à ciel ouvert en demi-veines de ruisseaux, en demi-artères de fleuves quand s'aplanissent les reliefs en cuvettes larges et dodues, en plateaux à vastes horizons tabulaires, en pupitres de mots, en bassins débordants, en vallées dévalées quand s'aplanissent les reliefs en plaines planes. Le cheval du voyage, en mille rapides lianes de diane, s'élance à retrouvaille de vue, à retrouvaille de la trouvaille, tout un réseau de rivières qui irradie la mer de la Terre et la Terre de la mer en la campagne justement aventurée. Le pagne de la campagne. O ma compagne campagne. Tout du long l'accompagne une lente procession de feuillages, qui délaisse des archipels d'arbres, des fortins de bois, des grappins de grappes, des goussets de végétations pour des rangées de stylos de conifères emplumés, pour des hêtres d'êtres, des ormes de formes, pour des frênes effrénés, des chênes enchaînés, pour des fougères fossiles et les fous gèrent bien entendu la paille de lune, ou le fil de lin, nil de si bons crus, qui te donnent cette toujours paradoxale électrique cuite, pour un bocage déshabillé, pour de futées futaies, pour une tapisserie d'herbes fraîches, pour des rangs ondulants de praires de prairies, pour un treillis herbu qui se fige paré de volubilis volubiles, pour la corbeille d'osier de tes cotes, pour des feuilles fulgurantes, des arbres de marbre, des sillages de villages, des strettes de steppes, des chameaux de hameaux, des aunes de faune, des passerelles en passereaux, des fringales fringantes jusqu'au versant du versatile. Terres incultes, loin des cultes non cultivés de notre fantastique culture, où s'installent des hommes loin, aussi, du savoir brut et sauvage des autres terres. Le tout très dépaysan...Oui, cette terre planifiée, cachée de trop de villes avilies, ne mérite pas plus que des aires marquetées, cadenassées, cadencées toutes dans l'arrondi dôme d'une domination...Et de monter sur le monticule... La plaine chasse l'horizon, se poursuit en ondes de champs - en pans. Et rantanplan. Le réseau des racines tenant la Terre, la tressant, ressens, consens-tu tes sens?, cette peau où tous les vaisseaux végétaux voisinent avec des piliers de temples à arbre ouvert. Des bandes brunes et vertes apprivoisent l'œil jusqu'aux mols monts et vaux, reins et muscles, poitrines rissolées de la Terre, jusqu'aux collines carrelées des vergers de nos verges, bras et genoux qui se plient en dentelles de tortillons d'arbustes, les rapides nerfs de la pensée alignant les rigoles de mottes émiettées, des franges quadrillées, rousses ou violettes, à l'articulation, de leur défilement. En route broute! A deux cent à l'heure des rigoles parallèles, comme ayant longuement été ratissées par un énorme peigne, tracent en toi le soc de ton sang. L'amas des humus, à plus tard humer, se plaquant sur un sol qui, lui-même, se baugue tout le temps en nappes malhabiles, vêtements d'un festin festonné.

 

Etages de mies d'arbres, des buttes par bottes et leur air butté si vous le saviez, labourée par trop bourrée ma terre. Nous posons séant sur des bancs de calcaire qui calquent l'air nappé de canapés, à portée du plateau voisin et du bassin croulants de prés parés. Toutes les aisselles à l'aise en vaisselles, cruches de ruches, fond de casserole sur la nappe herbue bue : le menu du menuet - potage des potagers, soupe de soupirs, nectar des hectares, carafe des girafes, le landau des landes, un chenal de cheval à la sauce oseille, le blé dîne, volatilisés volatiles, rondelles d'hirondelles, grillades de grillages, rognons de grognons, gouttelette de belette, miettes de diètes, vivier de gibier, rapières de bières, gaz de gazon, le suc du succinct, s'aimer à semer, la mie du miel, rage des pâturages, ragoût de bagout, herbe du verbe, nous rôtirons les potirons, primerons les primeurs et imprimeurs, le feuilleton du gueuleton, grappiller de piller, grésil de brésil et enjolivures des gélivures mais où donc tu mets tes mets - et - pour le dessert ça ne te semble guère aller - je ne sers ni ne dessers...et autres fastidieux du faste. De leurs berges auberges, seuls les bergers nous avaient, en effet, hébergés : alors, pour de tels repas, tu repasseras quand le repas sera … L'hospitalité venant de se faire hospitalisée...Restons juste co-pains, veux-tu? Pour la popote à mon pote, la ripaille des tripailles, la succulence de la truculence, le lavage de gavage et se gaver de gavottes, se gargariser de barbariser, potasser le potager, les glucides lucides, les limpides lipides, les protéiques protides - bref, toute la gastrolâtrie de l'idolâtrie de ton ventre, bref l'étude de l'art culinaire de ta gastrologie en place de son astrologie à elle, où le requin de te requinquer est prêt à tout transformer en latitudes des platitudes, restons juste copines...Moi je retourne déjà à la Frairie des Prairies. O la Terre imberbe à petits grains dont la main flatte les rugosités presque imperceptibles, ô la Terre à l'odeur d'humus, muqueuses aux parfums écœurants et tièdes de l'herbe serbe, ou bien piquants et collants des résines, ou bien acres et émollients des bouchées terreuses. La chair ferme mais buée tremblante espérant être gonflée, gorgée comme la gorge pleine des seins durcis sur la sève de leur liqueur. Nichons-nous dans ces nichons. Une fois mes fesses épluchées, ma pomme d'adam au bas des reins remonta, se frottant aux champs de miel des vertèbres, plages de plus en plus étirées, jusqu'à faire éclater le soleil dans ma poitrine et frémir la lune de ma nuque. Toutes les plaines caressent leurs longs corps ondulant, se tordant lentement, faisant jouer leurs articulations douceâtres, roulant le gras des cuisses, ou la fossette d'une épaule, ondoyant le vacarme de la horde d'un ventre ou la sinueuse rigole du dos à pétrir à plein corps. La plaine en plénitude se projette vers toi pour mieux t'engloutir, ne se retirant qu'à regret pour mieux s'enclouer ensuite, se balançant de droite à gauche en posant seulement la pointer du pied au sol, pour se relancer de l'autre coté, en avant, en arrière, et en tournant en un massage splendide. Dans le lit des rivières, vous vous emmêliez, mêliez en de suaves chevauchées...

 

Augmentes donc le volume du paysage tout en volumes. Ton corps étendu dans les ex-croissances et les chevelures comme par enchantement prendra sa place dans les amas de panoramas. Entre sol libre strié de lierres et cordes d'agile argile, entre plancher marqueté de bandes acajou, vert laitue, beige de neige, sienne brûlé et tienne évaporée, entre collines moutonnées étroites ou amples d'échines. Prenant appui sur les ressorts de la vitesse, je vrillai au sommet de ma tête, des arbres l'enfonçant dans l'espace épaissi. Reflet de pays accroché au poil des yeux, le disque de la vallée déroule ses sillons, casquettes en trente trois tours, violacé d'aise, de falaises en fadaises, de chape ce chapelets dans la plainte des plaines...Dans le sillage du vent sillonnes les sillons...Un rideau d'arbres à la tringle de l'horizon découvrit le chandelier mou de l'accès soir et matin. Tu es plaine ouverte et rivière dont les méandres sont lames de faucilles s'engendrant l'une l'autre vers le grand mufle salé aux dents glacées. Une faucille d'espace lancée à pleine hotte de gestes soulève la poussière. Vois-tu deux projectiles de jour tombaient et, à l'intersection de leurs rayés rayons, une épaisse vapeur flottait avec de lents ondoiements. Le tunnel forestier. Va peur et ne me retient plus dans tes gorges de gaz gazouillant...Puisque j'ai déniché les nichons...Le langage des arbres où se figent lettes et signes s'ignorant au-dessus des collerettes quand l'art bredouille - l'arbre douille pleine des images futures. Les arbres dessinent la végétation par le parcours élastique de leurs feuilles soniques, de leurs bronchioles. Arbres, veines du ciel, nos poumons. Arbres, pinceaux, brosses du soleil. Goupillon, pommeau de canne de Vénus. Ils dessinent le fragile calque de la pénétration de l'énergie cosmique en pleines terres. Les arbres dont les branches sont baleines d'haleine de parapluie, crispé éventail éventé de tissu tout aéré. Un tourbillon d'oiseaux s'allume. Le pin comme une étrange robe enrobée sur le seul pieu du tronc à dormir. Et la feuille de l'œil rouillé mais battante, éclatante aux percussions du ciel. En branches plumées : le style est stylo. Une butte ramassée autour de ses genoux : sites de réussites. Les emboîtements pâteux qui en font une ziggourat crémeuse - tu montes sur le monticule. La Terre, terrassée en terrasses, en terrines de terroirs, dévale. Serpentent les pentes amollies, comme une gerbe de course déviée...Le panneau rama le panorama en panne, des truites détruites lui coulant entre les doigts, un défilé de caillasses en rangs. Une vallée en allée que tu ne peux encaisser. Tant la mosaïque historiée, en faux bourgs fours bus, aire de chairs, plaine d'aines, ne s'ouvrait plus aux effluves des fleuves. N'osais-tu en avoir la nausée? Qu'aille la paille des ripailles, fleurs, légumes, céréales très réelles. Talus qui gerbe la courbe des prairies de la bousculade des collines. Arbres avirons, rames, doigts d'or au col métallique, arbres sculptés comme des pierres. L'aiguille à recoudre nos absences - arbres en épis de mais, en brosses de pipe tournant comme l'Energie...Toutes ces touffeurs mystérieuses doivent te sembler bien différentes de l'univers bien peigné et ordonné où tu vis : et pourtant je les ai bien rodées en rodant justement autour de chez nous...

J'ai tant de matière que la mienne disparaît, dis-parait tout : arbre en biniou. Et je m'ange, je m'ange, tout avaler même la vallée. L'œil étain, constamment au bout de son métal - à fouiller les poches de la campagne…

Une vallée valant un peu plus ouvrit le paysage en deux mèches ; les plaines ne cachent rien de leur corps, œsophage, estomac mac, digestions et intestins vaporisés, temporisés, émulsés partout. Le duvet comme ce du vêt la Terre Une masse profuser de fleurs parfumées s'évapore d'un plumage sciant de volutes en volutes les lumières en  de  ta pensée oiselée. Tu entrouvres ton corps tatoué à tâtons d'une tunique de fourrés et de taillis… Tout se déguise à sa guise, jusqu'à la fin des mots…Arbre à la file chlorophylle, allant, revenant, ressort, déclic, dans le tangage immense de se baigner dans les lits oraux, dans les radeaux des rades, les goulots des goulets, les cordes des arbres y étant gréement à ton agrément…

L'air des chairs vibre tchoum tchoum à mes oreilles, s'amplifiant, se simplifiant, s'accélérant l'accès pendant que la marée du souffle assèche gorges fluviales, aux sentiers comme des rubans, chemins, cordes, fils ; deux épaules de coteaux se dressent avec leur chair de poisson lumineuse, m'acquiesçant d'avoir bien validé la vallée valide…La plaine planétaire comme le plus étrange lien - le plus révélateur en tout cas - entre tous les autres paysages ; ceux de toutes les onctions des fonctions de la Terre…

 

Car vous voilà, nul doute, bien RESTAURES

 

Vous pouvez lire et/ ou télécharger gratos sur freethewords.org , signet 1 titre « les mamelles du repos »…pp. 57 à 60…

 

(à suivre)

 

La Terre est un corps/ et votre corps est la terre (6)   Géomancies...

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