Quand lire c'est faire

Publié le par imagiter.over-blog.com

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Que nous manque ces ouvrages transversaux et inclassables qui allient de vraies expériences avec des réflexions vraiment "articulées"…Les censures du dérèglement capitaliste ne nous laissent plus qu'une écrasante majorité de livres bouffis de généralités improbables et inutilisables dans la vie réelle…

 

Juste quelques citations vous feront ressentir tout que ce genre de livres "déplace"…

 

Même si les esprits ont évolué, c'est "à l'intérieur du même cadre relativement étroit de préoccupations identiques" à celles d'hier (p.127 Stanley Fish – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives - 1980–1995 « Is there a Text in this Class ? The authority of interpretative communities, et 2007 pour la parution française)…Tout reste dans le même cadre, pas la moindre évolution !!! En conséquence, aucune transformation réelle, que quelques ronds de jambes coquets et irréalistes dans la même gadoue archaïque !!! ".

 

(…)"les préconceptions structurent la conscience" (p.129  – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives) les présupposés (congelés de passé) assassinent donc, implacablement, le nouveau. RETRECISSANT tous  les moyens d'appréhender le monde et EXCLUANT, illégitimement, de cette aire d'hypocrisies puériles, qui sait vraiment penser. Et l'écrire.

 

Ce bunker mental "génère aussi les procédures au moyen desquelles ils sont évalués, acceptés, corrigés et rejetés" ces légitimes penseurs (p.132  – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives). Avec une conscience structurée comme un refus cinglant de langage…clair que les "intrus interprétatifs"  jamais ne recherchent la vérité. Juste à souligner leur totale "dépendance aux organismes d'institution de tout jugement" (p.131 – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives) qui n'a rien à voir avec la réalité du livre. Juste pour l'écraser (et empêcher de le lire !) sous le poids enkystant de cette structure…

 

De la sorte, "les jugements portés sur les livres ne se réfèrent pas directement à eux mais à d'autres phrases figées dans la communauté interprétative" (p.131  – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives)…ce type de lecture ne « répond » qu’à des réflexes et des conditionnement jamais visités, de listes de choses à faire et à ne pas faire, de normes de comportements, de frontières invisibles et des dangers encourus à les franchir, d’insidieuses persuasions clandestines, etc…avec une tête lardée, jusqu’aux narines, de tous ces ordres – où voulez- vous trouver un espace vacant pour accueillir et laisser résonner du nouveau ? Tout esprit d’initiative est pourri par cette floue mais brutale autorité qui vous dit « quoi lire et comment le lire », vous rendant, ainsi, ENNEMI frénétique de tout ce qui vous entoure…

 

Spécifier, de cette façon, l'identité et l'intention de l'auteur demeurent "des actes empiriques" (p.135 – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives) absolument déloyaux. Et, pour nous, pire qu'irrecevables !

 

Ce sont les " attentes " qui font "l'attention"…vos attentes FOCALISENT votre attention et vous ferme sur tout le reste. Si ce n'est une claire fuite devant le réel et un déni compulsif de toute vérité ? Le questionnement de "Quand lire c'est faire" se voit, ainsi, saboté…"Qu'est- ce qui empêche l'acte d'interprétation d'être un acte arbitraire et/ ou forcé, un acte de hasard ou un acte de pouvoir ?" (p.126  – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives)…Plus rien puisque vous semblez avoir laissé les anti- lecteurs nous voler les livres… Ce que vous DEVRIEZ lire n'est- ce pas que cela sonne tyrannique gomme ?

 

Et puis la critique officielle déshonorée. Et puis les approches universitaires plus qu'irrationnelles…Songez, juste, à cet usé "prendre comme un objet d'étude" très déloyal !!! "Un objet est stable ; il ne bouge pas lorsque vous l'analysez. L'intention d'un auteur, au contraire, est la reconstruction hypothétique d'un état d'esprit irretrouvable et inclus dans un flux permanent de transformations" (p.126  – Quand lire c'est faire – L'autorité des communautés interprétatives)…

 

Tristes constats envers la dictature de ce qu'on ne nous montre pas. Pire de ce qu'on empêche de connaître avec des ricanements prétendus cyniques genre "ne manque pas qui on ne connaît pas" (avec cet honteux paternalisme de nous "priver" de cette connaissance justement !)…Et le "retour du réel": oui MANQUE ce qui "aurait dû" passer et se passer…les censurés se révèlent comme pièces, vraiment incontournables, de la vie intellectuelle…nos seuls vrais "contemporains" n'auraient droit d'être exhumés que dans 50 ans !!!

 

Un début de bilan nous enlève la bile, en fait…dans ce cadre si étroit et inadapté,  qui vous interprète un livre, en général, n'y pige queue dalle. C'est un(e) intrus, un importun incompétent, qui ne connaît rien de fondamental au sujet…Sa pratique maniaque se rétrécit juste à enterrer toute vraie nouveauté sous des généralités obsolètes (puisque paralysées du seul passé)…

 

…avec de tels régressifs vous ne saurez jamais ce qu'un livre apporte…dans le futur (le seul réalisme qui tienne !)…Ouaiiiiippppp! ils vous "lisent" jamais, ils recherchent uniquement un modèle du passé afin de le foutre comme pierre tombale sur tous efforts novateurs…

 

Heureusement, que le débrouillard Stanley Fish nous prouve, avec panache (voir l'introduction d'un faux jeton qui l'accuse de tout …en vrac, d'affabuler, d'être scandaleux, une bombe à retardement et, évidemment - le mot qui tue aux USA -  un subversif !)  que c'est le VRAI LECTEUR QUI "FAIT" LE LIVRE !!! Que son « indisciplinarité » ensemence les multi- disciplinarités…

 

Comment ? vous priver de toutes ces découvertes serait aussi salaud que ce que les mythomanes (nommés critiques) nous infligent quotidiennement…

 

En tout cas – comme nous! – ne vous laissez plus jamais déposséder de ce pouvoir plutôt inédit de lire c'est "faire" !!!!

 

 

(à suivre)

 

trouvez un complément à cette réflexion sur le site internet à but non lucratif freethewords.org,   onglet 1  "Les mamelles du repos", " Ecrivain, minorité absolue" et  "Remue- ménage",  onglet 2 "Présent !", onglet 4  "Nul n'est  nul", "L'anti-communication comment ça fonctionne ?" ou, encore,  "Je ne parle plus à qui a raison".

Publié dans littératures

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