Eléments d'écoutes aux écoutilles – notre pause de 30 jours -

Publié le par imagiter.over-blog.com

 

 

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Ce blog va s'interrompre pendant une trentaine de jours. Nous avons été vraiment à l'écoute de la blogosphère durant ces mois. Notre méthode est, alors, d'écouter absolument tout le monde et d'en devenir comme un résumé, une synthèse, une réunion, une vivante mosaïque. Cette démarche n'est pas assez partagée et repose sur des fondements pluri-millénaires.

 

Depuis toujours, qui sait penser, écrire ou parler a toujours beaucoup écouté. La liberté intérieure se montre d'autant plus immense que vous savez, tout à la fois, vous montrer apprenti dans tel domaine et transmetteur dans tel autre. L'ouverture paisible demeure maximale. Notre époque souffre, jusque dans ces tréfonds, de ces individus qui sans rien avoir vécu prétendent avoir tout expérimenté, qui sans réfléchir avoir tout pensé ou sans avoir jamais partagé tout compris. Ils intoxiquent les débats et ont, clairement, été identifiés dans le merveilleux livre d'une "classe de transition" nommé "Les céfrans parlent aux français".

 

En effet, il y est dit que Bouddha serait engueulé par des consommateurs intensifs de télé, que Socrate serait insulté par des non-lecteurs obstinés, etc. Bref, qu'en tout, LE MOINS EXPERIMENTE JUGERAIT LE PLUS EXPERIMENTE. Qui n'a même jamais tenté de réfléchir, zapperait, en 2 secondes, mais avec déplacée autorité, un travail de 10 ans. Déplaçant, illégitimement, tous les enjeux hors de la sphère de la réflexion, de la pensée, de la profondeur ou des solutions collectives. Accumulant fraudes sur fraudes – par exemple, en faisant semblant de prendre comme un affront personnel l'intelligence d'autrui, en faisant passer sa joie neutre pour une agression directe. Etc. bref, en semant partout des perversions. En rendant ce monde à l'envers. Soit sans futurs, sans issues et sans solutions…

 

Ce livre lucide écrit par des "exclus du système" ont su déjouer le cœur de l'entreprise des exclusions maxima par ce système indigne et si déshonoré – demeure magistrale leçon. Notre approche par l'écoute de terrain (20 ans d'expérience) s'y rajoute. D'autant plus que c'est un domaine où la majorité des individus A QUASIMENT TOUT FAUX.

 

Etrange d'affirmer qu'un acte apparemment simple (être écouté) et si universellement partagé (tout le monde se suppose "savoir" écouter) donne lieu à tant de malentendus et de méprises.

 

Au départ, nous pensons que c'est l'époque actuelle qui crée ces incompréhensions. Dans d'autres passés cela ne devait pas exister. L'encerclement par les médias, les vacarmes publicitaires, les démagogies musicales ou visuelles, etc – a rétréci à l'extrême les espaces intimes, les bulles personnelles. D'où l'irritabilité réactive extrême. Au lieu d'apprendre à faire circuler les frustrations en soi afin de les sublimer ou de les faire devenir carburants niqués d'actions ; oui au lieu d'apprendre à éliminer ces illégales toxines que le spectacle-marchand se permet, truand sans gêne, de nous bazarder dessus – vous demeurez dans le fleur de peau qui rend toute communication extrêmement difficile. Vous faites payer aux autres vos insuffisances (que vous n'essayez pas vraiment "autre chose" !) autant que vos inaptitudes (ces refus obstinés d'expérimenter, d'apprendre, de vérifier, etc)…

 

D'où des individus expérimentés, sensibles, profonds, complets SUBISSENT cet effondrement collectif. Effondrement ? Oui de la discussion jaillit la lumière mais lorsque toute discussion est rendue très difficile qu'advient-il ? Ce sont bien les ténèbres qui dominent et certains vacarmeux tentent de faire passer ces obscurités comme état habituel. Et les Lumières, intelligences, partages, transmissions, vrais débats, expériences comme du très inhabituel…

 

Le tout imbriqué dans les personnalités détraquées par le spectacle. D'abord, les défauts de réactions - adopter un rôle anachronique dans tel domaine – exemple du "rôle" filmique du prédateur dans un débat sur les solutions, aboutir à ce que vous n'y écoutez rien ni personne, tout en sortant des phrases rabâchées qui semblent, parfois, par hasard, correspondre aux routines entendues dans de tels débats. Mais le but recherché (solutions) n'est pas du tout le vôtre (juste jouer un rôle inapproprié ou incongru – pour rien d'avouable) et vous polluez dur tous les débats. Piétinant les meilleures interventions sans même vous en apercevoir. Vous avez perdu (insuffisances) toute notion de qualité, de hiérarchie des valeurs, d'esprit pratique et d'empathie…vous n'étalez que de vertigineuses inaptitudes par inappropriations…et

 

Bon, une fois que vous ressentez ce cadre géostratégique à plein – vous pouvez et vous en extraire, sainement, et trouver le bon calibre des parades.

 

Pour la 2ème option, de faire comprendre toutes les erreurs (préméditées ?) sur l'écoute vraie…Ces erreurs vont des fausses évidences aux manques criants de réflexions (ne répéter que ce qu'on a entendu n'est jamais sérieux et ne présente aucune garantie, oui ou non ?)…

 

La première fausse évidence est que la personne qui "se tait" lorsque vous parlez vous "écoute attentivement". Rune n'est plus faux. L'anecdote d'un des participants au blog le rappelle. Participant à une réunion avec des décideurs politiques et économiques importants, et se trouvant aux toilettes, il a entendu une conversation avec l'extrait suivant. "moi, je n'écoute jamais ce qui est dit, j'écoute le bourdonnement des voix pour savoir quand c'est mon tour. Dès que le bourdonnement cesse je lit mon texte". Ainsi, une perso,nne qui ne vous interrompt pas (inter-activement) a bien plus de chances qu'un individu que dialogue avec vous, resculptant votre phrase DE NE PAS ECOUTER UN MOT DE CE QUE VOUS DITES. Est6ce que vous voulez ? eh bien ! c'est ce que vous obtenez, pourtant. Le tout hypocrite. La juxtaposition étanche des monologues – comme s'il n'y avait pas "qu'une" conversation commune mais juste des stalles insonorisées d'une course individuelle à ne rien dire de commun. Ce qui compte c'est l'impact, la transmission, le changement produit, le résulta acquis. Ce ne peut être acquis dans un fauteuil de facilité, non ? Puisque ces individus qui ne vous"interrompent pas" prennent votre succession MAIS COMME SI VOUS N' AVIEZ RIEN DIT. Sans argumenter dessus, sans faire référence à des éléments de vos arguments sans même tisser à partir de vous. Où siège la conversation, alors ? Aucun ajout, on vient de "retirer" ce que vous avez dit. Ah bon ! seul compte "interrompre" (preuve d'écoute réelle puisque ces interruptions viennent toujours à bon escient, en plus !) ? Pas se faire effacer tout ce qu'on dit ? Et vous, si bêtement tatillons sur la non interruptrion, ne VERIFIEZ même pas si vous avez été entendu, compris, oui si votre intervention a dévié le flux de la conversation, oui si certain-e-s s'en sont inspirée, etc d'etc.. Tout de même c'est essentiel que de vérifier son message.

 

Qui le fait ce feedback humble sur soi ? Pas celles/ ceux qui ne se concentrent que sur les soi-disant interruptions . Hé bien! qui a "appris" à "écouter", évidemment !!!

 

La seconde fausse évidence qui explose littéralement dans un prétendu stage "d'autogestion de la parole" où le ridicule grince au maximum lorsqu'il apparaît que "votre" parole sera "auto"gérée par d'autres. Où trône la ridicule anomalie ? Si c'est autogestion c'est vous même qui gérez votre parole non autrui, oui ou non ? Du moins s'il s'agit bien "d'autogestion de la parole". Basé sur une méfiance radicale envers les autres, l'insulte plein la bouche face à qui serait donc incapable de se gérer lui- même – bizarre autogestion. La virulence de les interrompre sans cesse pour des règles non fondées que vous leur imposez de force – c'est avec de tels participants (!) que vous allez "autogérer". Où se trouve le respect, la reconnaissance ou la confiance ?

 

Tout ce qui est négatif, qui amoncelle des règles unilatérales (pas obtenues après longs débats), qui fusent d'interdictions, etc, ferme bien porte sur porte. Ce sont bien des ne pas… ne pas… ne pas… ne pas… ne pas… et ne pas…que vous entendez partout, non ?or l'écoute ne peut se fonder que sur des oui, des acceptations, des approbations, des assentiments,  des cohésions, des concordes oui des encouragements. PAS D'ECOUTE SANS ENTENTE. Si vous ne savez pas "entendre" l'autre tel qu'il est, quitte à parfois stopper le flux verbal afin d'améliorer la clarté (et c'est encore tant sous- estimer l'expérimenté que ne pas le créditer de "savoir ce qu'elle/ il fait en interrompant – et ne pas interrompre, parfois, peut "prouver" que ne pigez rien à l'écoute).

 

Ayant entendu l'autre en sa véracité, vous avez été "in- formé" par sa forme réelle, et donc le travail de mémoire (cette appartenance aux chaînes d'assimilations) peut s'effectuer. D'où ces bienfaits que l'individu se rende compte que vous vos rappelez tout ce qu'il disait. Ce qui ne risque guère d'arriver à qui n'interrompt pas mais parce qu'il/ elle n'écoute pas.

 

Difficile de ramener la diversité des approches en un moule commun. Il faut plutôt prendre nos observations, issues de 20 ans d'expériences quotidiennes, comme des "métaphores" sur le comment mieux écouter ? Exactement, ce qui vous plait et "parle" le plus dans toutes ces lignes devient votre point de départ personnel. Afin de bien naviguer avec les écoutes aux écoutilles.

 

Ne jamais écourter écouter ; le faire durer dans les harmoniques des sons et des effets. Votre oreille peut devenir comme une guetteuse tendue aux  cordages de voile (les nommées écoutes). Cette vigilance si attentive ouvre bien à ausculter et à occulter l'ensemble des sons cosmiques, non ?

A en suivre les écoutilles, vous en font descendre dans le ventre du navire, dans ses étages inférieurs, à le connaître tout entier. Vous êtes si plein de tout ce que vous avez déjà entrepris. Sans omettre de tendre l'oreille, telle une voile déployée, de tendre les écoutes afin d'entendre le plus tendre, l'attendu tendu tendre, ce plus doux qui repose lové dans le paisible pavillon d'oreille. Drapeau et draps des drapeaux selon que vous déployiez ou reposiez…

 

L'écoute vraie reposant sur quelques techniques esquissées ici, beaucoup d'expériences traversées ,conserve, aussi – du fait d'être une "qualité" - copieusement de mystères que nous venons d'effleurer ici.

 

Juste afin de bien ressentir qu'écouter ou qu'entendre reposent tout entier sur  accueillir. Pas d'accueil non précédé de ce qui recueille le plus respectueusement, avant. Pas d'écoute ou d'entente authentiques qui ne viendraient pas exaucer la parole de l'autre…

 

En avez – vous rencontré de tels-les écoutant-e-s ?

Nous oui, et il leur était assez généralement reproché, si absurdement, de NE PAS SAVOIR ECOUTER.

 

Oui oui à ce point ?

 

Ne reste qu'à parler des " bikes blocks " pour vous faire ressentir le pourquoi de ces…indélicatesses. Si délicats ces individus qui désirent vivre entre eux/ elles la "communication des oiseaux". Soit parvenir à l'ambition immense de se déplacer en vélos comme un nuage d'oiseaux unifié. Bifurcations instantanées, virages immédiats, séparations en arabesques, ballets visuels permanents, etc. Les oiseaux comme saisis de magnétisme, avec de très brefs signaux vocaux, parviennent à une unité collective de cette qualité magique. Les bikes blockers veulent y parvenir, aussi, travail intense avec respect confiance et auto- admiration réciproques . Au millimètre près, grands dangers et grandes réussites

 

L'écoute ressemble à ce ballet de l'invisible. Dans des groupes (qui refusent toute gestion externe de la parole – juste un animateur discret!) dits de paroles, les paroles se tâtonnent, se cherchent, virent en même temps, et au 1/4 de seconde près, se devinent, s'influencent, se complètent, foncent dans la même direction, s'écourtent l'une l'autre. Pas de polissage ni de peaufiner sans de proches contacts rugueux, au départ (le reste appartient au silence de la stratégie)…

 

Bref – c'est avec un de ces grands trésors (si piétiné ou ignoré) de l'Humanité que nous vous laissons ces 30 jours. Sachant que le son de nos mots s'y prolongera tout ce temps…

 

Une des définitions de l'écoute n'est –elle pas celle- ci : Savoir écouter c'est ne plus être rempli du bruit de soi–même !!!

En voyez-vous un seul mot qui se réfère à couper (soi- disant) la parole ? Au lieu "d'entendre" que la personne qui vous "coupe" (soi-disant) vous "offre", en fait, réellement, "toute" la parole, telle un bénéfique toboggan où vous allez "exprimez" (comme une orange) tout le meilleur de vous-même ?

 

(à suivre)

 

trouvez un complément à cette réflexion sur le site internet freethewords.org,   onglet 1  "Les mamelles du repos" et  "Remue- ménage",  onglet 2 "Présent !", onglet 3 "La diction du dictionnaire" ou comment rendre tous les mots physiques, et  Rien de plus solide que le solidaire , sinon,  onglet 4  "Nul n'est nul" ou, encore,  "Je ne parle plus à qui a raison".

Résistance au changement      Implique changement de la résistance

 

Si ce blog a su retenir votre attention dans les 1 000 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C'est le si cher chercher cher… on trouve plus que prévu

 

 

Publié dans corps des langages

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