Voler tels des oiseaux (9)
Actuellement 5 êtres toujours vivants ont volé comme des oiseaux. Voici votre envol où "on se ressentait retenu en l'air par toute la couche de l'atmosphère terrestre". Plus de local tout se dit total. Il s'élève, dirait-on. Mais le trajet ne se verticalise point (il ne pourfend pas d'une résistance qui désire le sens inverse), il préfère le maintien d'une trajectoire oblique. Où rien ne fend l'air qui ne ressemble à aucun bois connu. L'air, non plus, ne s'écarte comme un vêtement à votre forme qui vous espérerait.
Plus nettement, vous sentiriez en l'air un hôte. Ou une hôtesse - de l'air. L'ambiance complice qui nous accueille, nous réceptionne. Les airs en auraient plus d'un. "Comme un oiseau, sans eau", je me sens propulser le ciel (ou j'étais propulsé par lui). "Toute forme devenant force, vecteur. Ou, inversement, toute trajectoire pétrirait une forme future. S'éleva-t-il avec les elfes et les sylphides", nous explicitait notre flying man. " Je ne sens concurrencer en rien l'avion", poursuivait- il. "Mon expérience ne pourrait jamais être banalisée, conditionnée, segmentée, disposée en mécanismes reproductibles. Impossible d'en faire un spectacle."
Voici de quoi relativiser et minimiser le tyrannique spectacle (la vraie vie le surpasse presque tout le temps!). Le spectacle ne nous "finit"-il pas, nous écrasant sur le plat atteint de son écran ou de sa scène. Tandis, que la vie semble si pleine, sans horizon si limité, bien remplie à rabord, elle est. Tellement dense que nous ne nous "en distinguons" pas. Alors, que le spectacle est rongé par les perversions de "l'identification" contraignante (cause de tant et tant de drames cachés)…
Nous disons, sans bien réfléchir, qu'en l'air c'est sans appui, sans fondement, sans support (ce pourquoi nous tombons). Alors que, peut-être, obtenons-nous bien plus en cette posture qu'en toute autre position par rapport au réel. Comment transmettre ce que cette expérience (qui ne peut que se vivre, se raconter beaucoup moins) possède de "fondateur". Un avant , un après: et rien comme auparavant. Le réalisme demeure bien de parler en l'air: vous verriez comment notre x… possédait une multitude de potentiels juxtaposés, sans volonté d'aucuns de supplanter les autres, tout dardés qu'ils se montrent des rayons de l'univers. Illuminant son œuf de personnalité. x…pourrait parler avec des phrases qui vous étourdiraient paisiblement, c'est à dire sans ces vertiges tire-bouchons. En effet, rien de plus sérieux que l'air (fût-il "invisible"!)!
Quasiment sût qu'y vibrionne la lancinante interrogation: si un humain a réussi à voler pourquoi pas d'autres? Des recherches risquées ont permis d'atteindre la certitude que cinq (5) humains (dont x…) ont déjà volé. "Voler c'est ce départ par la force vectorisée des jambes, cette prise de tangente par rapport au sol, et puis, cette difficulté à s'ôter du rail d'accélération (n'oubliez pas que c'est une comparaison!) et à pivoter ses pieds vers la terre", nous répétait notre volant si lucide. Nous ne connaissons à fond que cette expérience. Nous n'extrapolerons guère aux apparences de notre si peu sincère civilisation. Nous avons perçu que c'est par "manque", omission, absence, inattention ou carence que pas plus n'ont pu voler. Tout manque vous fait "manquer" totalement le résultat. On ne rate pleinement que ce qu'on ne fait pas !!!
Les omissions se révèlent inattendue: par absence de débats de fond, et de paroles "non concurrentielles" (destinées non à "écraser", donc à effacer, si infantilement, l'apport de l'autre mais bien à enrichir chacun de tous: tout capitalisme, à côté, semble bien un truc rudimentaire pour ploucs obstinés!). Par inattention ("ignorer" c'est refuser de savoir, de rencontrer, de connaître: de ce genre "d'ignorances" vous en trouvez les dirigeants de tous poils entièrement badigeonnés) aux potentiels alternatifs, à la diversité des génies, à la méticulosité des techniques…
Cette érudition ne peut être qu'elliptique:
que voudriez- vous y rajouter ?
(à suivre)